Pensées

Première série de pensées

Les rapports du Seigneur avec le monde furent toujours parfaits et pleins de dignité morale. Il fut, à cet égard, un Vainqueur, une Victime et un Bienfaiteur. Merveilleuse et admirable combinaison! — Il fut toujours prêt à servir ce monde, dont le train et les souillures firent de lui un Vainqueur; dont l'iniquité et la contradiction firent de lui une Victime. Il ne fut jamais surmonté par le mal, mais il surmonta toujours le mal par le bien.

* * *

Deuxième série de pensées

 «Suivant que chacun a reçu quelque don, employez-le les uns pour les autres, comme bons dispensateurs de la grâce variée de Dieu. Si quelqu'un parle, qu'il le fasse comme oracle de Dieu; si quelqu'un sert, qu'il serve comme par la force que Dieu lui fournit, afin qu'en toutes choses, Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui est la gloire et la force, aux siècles des siècles. Amen!» (1 Pierre 4: 10, 11).

* * *

Troisième série de pensées

Il y a dans les louanges que nous offrons à Dieu un parfum de félicité, que nous ne ressentons point dans nos autres prières. Dans nos requêtes, c'est à nous que nous songeons; c'est de nos besoins, c'est de nos misères que nous nous occupons. Mais lorsque notre âme célèbre et adore le Seigneur, nous nous oublions nous-mêmes, nous nous perdons de vue, nous ne sentons plus le poids de notre existence. Il n'est plus pour nous et autour de nous qu'un seul objet: — et cet objet, c'est LUI, LUI seul, et rien que LUI.

* * *

Quatrième série de pensées

 Puissions-nous avoir un coeur dévoué au service de Christ; un coeur patient, humble, sans recherche pour lui-même, un coeur dévoué; un coeur prêt à se donner pour les autres, un coeur tellement rempli d'amour pour Christ qu'il puisse trouver sa joie, sa plus grande joie à le servir, quelle que soit la sphère dans laquelle ce service puisse être mis en activité et quelle que soit la nature de ce service! c'est assurément là le besoin spécial de l'Eglise à l'époque où nous vivons. Puisse le Saint Esprit amener nos coeurs à comprendre plus profondément ce qu'il y a d'infiniment doux et précieux dans le nom de Jésus, et nous rendre capables de donner une réponse plus décidée, plus entière, moins équivoque, à l'amour inaltérable de son coeur.

* * *

Cinquième série de pensées

 L'espérance de la justice. Avant que Christ vint, le résidu pieux attendait la justice, et Dieu usait de support. Maintenant nous attendons non plus la justice, mais l'espérance de la justice; nous attendons ce qui appartient à la justice. «Nous, par l'Esprit, sur le principe de la foi, nous attendons l'espérance de la justice» (Galates 5: 5).

 * * *

Sixième série de pensées

Nous ne devons pas mettre le Saint Esprit à la place des Ecritures; mais rappelons-nous que c'est l'Esprit qui, par les Ecritures, nous donne la connaissance de la pensée de Dieu.

 * * *

C'est selon sa fidélité que Dieu communique sa pensée aux deux ou trois rassemblés au nom de Jésus Christ: s'il s'agit de chrétiens individuellement, voici ce que le Seigneur nous dit à ce sujet: «Si ton oeil est simple, tout ton corps sera éclairé. — Si quelqu'un veut faire sa volonté [de Dieu], il connaîtra de la doctrine si elle est de Dieu».

 * * *

 «Nous avons la pensée de Christ», noÂn, c'est-à-dire, avant tout, la faculté, la capacité de penser qu'avait le Christ, puisque nous avons reçu l'Esprit qui sonde même les profondeurs de Dieu (1 Corinthiens 2: 9-16). Quelle pureté, quelle sainteté de pensées et de vie, quelle profonde humilité, quel amour, quelle imitation du Christ ne devrions-nous pas manifester, comme conséquences d'un privilège pareil!

 * * *

Il y a, dans le Nouveau Testament, pour régler les détails de la marche des saints: d'abord de grands principes — puis aussi parfois des commandements spéciaux. «Ne résistez pas au mal»: voilà un principe général. «Si quelqu'un te frappe à la joue droite, présente-lui aussi l'autre»: voilà un précepte spécial qui en découle. Mais ne nous imaginons pas que nous ayons et qu'il nous faille des directions particulières pour tous les cas. Non, l'évangile n'est pas un code: il reste beaucoup de choses, dans lesquelles le chrétien est appelé à connaître la volonté de Dieu, au moyen des principes généraux et de la pensée de Christ qu'il possède. Quelle infinité de détails, de sentiments, et d'actes divers, par exemple, doivent être dirigés et gouvernés par ce grand principe: «N'aimez pas le monde».

 * * *

Septième série de pensées

Lorsque nous connaissons la pensée de Dieu d'après l'esprit, les grands principes et l'ensemble de la Parole, nous n'avons pas à demander des commandements plus précis. Le commencement de l'égarement de Balaam ne fut-il pas de rechercher, même auprès de l'Eternel, un ordre positif, pour, SAVOIR s'il DEVAIT ALLER maudire le peuple de Dieu? N'y a-t-il rien à prendre pour nous, à cet endroit, dans ce grave reproche que Jéhovah adressait à Israël: «A qui enseignerait-on la science, et à qui ferait-on entendre l'enseignement? — Ils sont comme ceux que l'on vient de sevrer, et de retirer de la mamelle. Car il faut leur donner, commandement après commandement; commandement après commandement; ligne après ligne; ligne après ligne; un peu ici, un peu là» (Esaïe 28: 9-13) ?

 * * *

Huitième série de pensées

Je ne regarde pas la Cène du Seigneur comme une affaire de commandement: c'est un privilège précieux que de se souvenir ainsi de Christ, et l'amour me rend obéissant à sa volonté. Ce n'est pas parce que cela m'est commandé, que je prie, quoiqu'il y ait un commandement à ce sujet. C'est une pauvre chose que de prier seulement parce qu'il nous est commandé de le faire.

Il est fort important de se souvenir que, lorsque la gloire de Dieu est en question, on peut et même parfois on doit agir sans commandement. C'est ce que fit Moïse quand il dressa une tente hors du camp, parce que Israël avait érigé le veau d'or dans le camp. Dans ces cas, on peut, sans commandement positif, déduire la pensée de Dieu, de sa Parole.

 * * *

Neuvième série de pensées

Je ne me suis jamais confié en Dieu, que je ne l'aie trouvé fidèle; ni à mon propre coeur, que je ne l'aie trouvé trompeur.