Fragments

1ère série de fragments

Nous partageons pleinement votre manière de voir quant à l'évocation des esprits: nous jugeons comme vous que c'est là une oeuvre du démon, et une chose à laquelle des chrétiens ne doivent prendre part en aucune manière. Nous croyons que cette oeuvre compte parmi les nombreuses influences qui agissent en ce moment, pour entraîner les consciences et les coeurs des hommes loin de Dieu et de sa Parole, et pour exalter la raison incrédule. Nous sentons profondément combien le temps dans lequel nous vivons est sérieux. Nous n'avons pas grand goût pour les plaintes et les lamentations, n'ayant jamais vu qu'elles portassent de bons résultats; mais nous ne pouvons pas fermer les yeux devant des faits évidents. L'horizon devient de plus en plus sombre tous les jours, — oui, de plus en plus sombre, malgré les rapports émouvants des journaux du réveil. Le christianisme est attaqué; — l'inspiration divine des Saintes Ecritures est niée; des gens qui font profession d'être chrétiens parlent de la jouissance qu'ils trouvent à entretenir une communication mystérieuse avec les esprits des morts. La superstition, une profession superficielle, une orthodoxie froide, une fausse piété, une religion complaisante et mondaine,toutes ces choses préparent activement le chemin à l'infidélité et à l'athéisme. — Que nous faut-il pour être rendus capables de tenir tête à ces armées de l'enfer? Un respect profond pour la parole de Dieu, une soumission implicite à son autorité. N'ayons que ce seul souci: «Que disent les Ecritures?». — Plaçons la Parole de Dieu au dessus de toutes choses, et considérons chaque argument qui tendrait à ébranler son autorité comme venant directement du père du mensonge, — du serpent ancien, le diable. Quand quelqu'un voudrait me prouver que 2 et 2 ne font pas 4, l'écouterais-je? Et si un homme veut faire des trouées dans la Bible, devons-nous prêter l'oreille à ses discours? — Qu'il s'appelle docteur, ou évêque, ou frère, ou père, ou de quelque nom que ce soit, il est un émissaire de l'enfer, un agent de Satan. Quand les chrétiens seront-ils donc fermes et décidés?

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2ème série de fragments - 1 Chroniques 21

Il est bien beau de voir de quelle manière David est amené à chercher un refuge en Dieu, dans le temps même où la main de Dieu était sur lui en châtiment. Durant des mois il avait vécu loin de Dieu pendant que le dénombrement se faisait; mais Dieu aimait son serviteur et ne pouvait le laisser ainsi éloigné de lui. Aussi faut-il qu'il lui fasse sentir son péché. Alors David s'aperçoit que c'est avec Dieu qu'il a affaire. Combien la pensée de Dieu et le sentiment que nous avons affaire avec lui, jette de lumière sur toutes nos voies! Ce n'est, en effet, qu'avec lui que l'état de nos âmes doit être bien ordonné. Mais jamais Dieu n'est plus précieux à ses enfants que lorsque lui seul devient leur refuge contre le péché, qu'il doit rappeler à leur conscience, tout en le punissant.

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3ème série de fragments

Si vous avez vu Jésus, si vous l'avez trouvé, nourrissez-vous de lui comme du seul objet en lequel votre âme puisse trouver son repos; comme du modèle dans lequel vous vous réjouirez pendant une éternité entière. C'est là le moyen d'apprendre, au milieu d'un monde plongé dans le mal, ce qui est parfait aux yeux de Dieu. Prenez Jésus, et offrez-le à Dieu comme une chose très sainte, — faites de lui vos délices. Etudiez-le dans les Evangiles dans tout ce qu'il était, dans tout ce qu'il a dit, tel que le Saint Esprit nous le représente, et alors vous apprendrez à régler les désirs de votre âme d'après les richesses de la grâce insondable de Christ, — qui s'offrit lui-même comme le sacrifice pour le péché, — sachant, que vous le verrez, que vous lui serez rendu semblable, parce que vous le verrez tel qu'il est.

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4ème série de fragments

 Dieu seul se suffit à lui-même; Il peut, dans l'exercice et la manifestation de son amour, se créer des objets, mais il n'a besoin de rien en dehors de lui-même. Une créature, au contraire, est toujours formée moralement par des objets: pour elle ce qui est extérieur, est toujours la source de son état intérieur. L'homme n'a pas de ressources intrinsèques au dedans de lui, qu'il soit dans un état de chute ou non, n'importe; les anges non plus. Otez Dieu, et ils ne seront plus rien, ou bien des démons.

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5ème série de fragments

Bernard Gilpin, l'un des premiers catholiques anglais qui furent convertis au seizième siècle, était en chemin pour se rendre à Londres, où il devait être jugé par l'implacable tribunal papiste, lorsque, à la suite d'une chute, il se cassa la jambe, ce qui le força de s'arrêter quelque temps en route. Celui qui le gardait en prit occasion de lui rétorquer une observation qu'il faisait fréquemment, savoir: Qu'il n'arrive rien aux enfants de Dieu que ce qui est destiné à leur bien, puis il lui demanda, s'il pensait qu'il en fût ainsi de sa jambe cassée. Gilpin répondit avec douceur qu'il n'en doutait pas. Et les faits démontrèrent bientôt qu'il avait raison; car avant qu'il fût en état de se remettre en route, la reine, Marie la sanguinaire, mourut. Ayant été ainsi providentiellement délivré, ce fidèle serviteur de Christ retourna chez lui, à travers des foules de peuple, qui exprimaient la plus grande joie et bénissaient Dieu pour sa délivrance.

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Après tout, le grand secret pour rendre heureux nos alentours, c'est d'être heureux nous-mêmes. Si l'amour de Dieu est abondamment répandu en moi, l'amour de Dieu découlera de moi. Il est parfaitement vrai que si j'ai faim et soif, Dieu me rassasiera. Mais la faim et la soif d'une grâce n'en est pas le rayonnement sur d'autres. En outre, si je ne jouis pas d'une paix bien fondée dans ma conscience, ce rayonnement ne peut pas avoir lieu, car il n'y a rien de bon en moi.