Quelques paroles pour les nouveaux convertis

Chers amis, vous avez donc mis toute votre confiance en Jésus, et par la foi en Lui vous êtes passés «de la mort à la vie». — La paix de Dieu remplit votre coeur; de nouveaux mobiles dirigent vos actions. Vos péchés d'autrefois ont perdu leur puissance sur vous et les plaisirs que vous recherchiez n'ont plus leur charme. Vous trouvez votre joie dans la lecture de la parole de Dieu, dans la prière, et dans les réunions des enfants de Dieu; et vous dites peut-être en vous-mêmes: «A présent toute l'oeuvre est achevée pour moi, je crois au Seigneur Jésus et j'ai la vie éternelle».

Tout n'est pas fini pourtant, chers frères et soeurs. —Vous avez cru, il est vrai, au Seigneur, mais c'est là seulement le commencement d'une vie nouvelle et éternelle, car quoique l'oeuvre du Fils de Dieu pour vous sur la croix soit parfaite et entièrement achevée, l'oeuvre du Saint Esprit en vous ne vient que de commencer. Dieu aurait-il planté dans vos coeurs la semence incorruptible pour qu'elle y demeure cachée? Non, certainement, il faut qu'elle germe, qu'elle croisse, qu'elle porte du fruit: «d'abord l'herbe, ensuite l'épi; et puis le froment dans l'épi». Oui, chers amis, ayant franchi la «porte étroite», et étant entrés dans «le chemin étroit» «qui mène à la vie», — le monde est derrière vous et la maison de votre Père céleste est devant vous. Le sentier peut être souvent difficile et raboteux; il peut vous conduire au travers des lieux arides et des épines, au milieu de toutes sortes d'ennemis; — mais il y a un palais, une couronne et le Roi lui-même au bout de la route, et il faut que vous poursuiviez toujours la course et que vous combattiez le bon combat de la foi, si vous voulez porter la couronne du vainqueur.

Chers amis, écoutez, je vous prie, un homme que Dieu a conduit par un chemin sombre et orageux — «Car durant plusieurs jours, il ne parut ni soleil ni étoiles et une grande tempête nous pressait; dès lors toute espérance de pouvoir nous sauver nous fut ôtée». Mais Dieu arrête la tourmente, la changeant en calme; et les ondes se turent. Comme dans le monde matériel, dans notre expérience spirituelle aussi, c'est «parmi les grandes eaux, que se voient les oeuvres de l'Eternel et ses merveilles dans les lieux profonds». Il vous a fait sortir vivants d'entre les morts et il vous parle maintenant par la bouche d'un de ses serviteurs, pour vous encourager et vous fortifier.

Le coeur est rusé et désespérément malin par-dessus toutes choses; qui le connaîtra? «Désespérément malin!». Est-ce là notre conviction à chacun?

Plusieurs sont honnêtes, droits et aimables; ils ont été protégés, peut-être, par l'amour de leurs parents et ont ainsi été gardés de beaucoup de mal que d'autres ont vu et entendu. Ils ont reçu le Sauveur dans leurs coeurs, et cette «pierre angulaire» semble rendre accompli leur caractère déjà sans reproche. Pourtant Dieu vous dit, «car auprès de Lui il n'y a aucun égard a l'apparence des personnes», que, «le coeur est rusé et désespérément malin par-dessus toutes choses». L'homme cherche toujours à découvrir quelque qualité ou quelque mérite qui puisse couvrir le mal, même dans les plus abominables, car indirectement il craint la terrible vérité quant à l'état de son coeur. Mais de temps en temps, le voile se déchire, et la corruption qui est au dedans est mise à découvert. Dieu dit de tout coeur, qu'il est, «rusé et désespérément malin pardessus toutes choses», cherchant à tromper Dieu, et les hommes, et par-dessus, à se tromper lui-même, «Moi, l'Eternel, je sonde le coeur, et j'éprouve les reins des fils des hommes».

Ce qu'il y a de mieux, chers amis, c'est d'accepter la sentence que Dieu prononce sur nous. Il faut que nous apprenions de Lui ce que nous sommes. Les uns sont enseignés a cet égard par les profonds exercices de l'âme qui accompagnent leur conversion: d'autres par d'amères expériences plus tard; mais il vaut mieux prononcer ce jugement solennel sur soi-même, lorsqu'on est amené à croire au Seigneur Jésus, c'est-à-dire par la foi, plutôt que d'être obligé de s'y soumettre sous le poids de l'expérience. Par la grâce de Dieu vous avez reçu le Sauveur; mais, si vous n'avez pas appris cette vérité quant à vous-mêmes, vous ne savez pas encore tout ce qu'Il est pour vous et vous ne pouvez pas non plus apprécier convenablement tout ce qu'Il a fait pour vous. Car si nous sommes vils, coupables et sans force en nous-mêmes, que pouvons-nous faire si ce n'est de nous jeter aux pieds de Celui qui reçoit les pécheurs, nous confiant uniquement en son sang,précieux qui «purifie de tout péché. — Oh! quel précieux nom que le nom de Jésus, quel nom puissant pour sauver!

Etant, incapables d'une seule bonne pensée par nous-mêmes, Jésus seul doit, et veut être tout en tout pour nous. «Seigneur, glorifie-toi toi-même en moi», — tel est le soupir ardent d'un coeur qui est à Jésus et qui dit avec Paul: «Je ne vis plus moi, mais Christ vit en moi; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi du Fils de Dieu, qui m'a aimé, et qui s'est livré lui-même pour moi». C'est ici-bas que Christ a vécu pour nous. — Il est mort pour nos péchés, et il est ressuscité pour notre justification» (Romains 4: 25) et maintenant à la droite de Dieu, il vit éternellement, afin d'intercéder pour nous (Hébreux 7: 25).

«Celui qui nous a lavés dans son sang

Nous conduira sûrement jusqu'au bout».

Nous traversons maintenant le sentier que Jésus foula jadis, et Jésus nous a donné son nom, son Esprit, et sa présence pour nous accompagner tout le long de notre pèlerinage, car il est un ami aimant et plein de grâce, aussi bien qu'un Sauveur glorieux. Pouvons-nous penser à ces choses, sans que notre coeur «brûle» au dedans de nous d'une reconnaissance vive et profonde, parce que l'amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé que si un est mort pour tous, tous aussi sont morts; et qu'il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux!». L'amour et l'obéissance sont liés ensemble. Notre Seigneur lui-même n'a-t-il pas dit: «Si quelqu'un m'aime il gardera ma parole, et celui qui a mes commandements, et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime (Jean 14: 24, 21).

Le Maître s'en est allé «dans un pays éloigné, pour se mettre en possession d'un royaume», mais il a laissé à chacun sa tâche. — Oui, notre Dieu nous a placés ici-bas dans des positions différentes, en nous donnant des devoirs divers à remplir et des relations diverses à cultiver (et la nouvelle vie doit fortifier ces liens), mais tout doit être fait devant Lui et pour Lui, car il est le Seigneur de notre temps, de notre influence, de notre vie. Nous devons Lui donner notre tout, car nous avons, premièrement aussi, tout reçu de Lui pour l'employer à son service.

Christ ennoblit tous nos travaux et nos devoirs, il sanctifie nos relations terrestres en consacrant tout à Lui-même. Dans sa vie ici-bas, il nous est donné, comme modèle de notre vie journalière (Ephésiens 4: 5) et nous ne plairons pas à notre Maître, si nous négligeons ces devoirs, pour ce qui pourrait nous paraître, d'une manière plus particulière, son service. Tout ce que nous faisons est apprécié de Lui, non selon aucun jugement d'homme, mais selon le mobile secret qui en est la source; «car l'homme a égard à ce qui est devant les yeux; mais l'Eternel a égard au coeur» (1 Samuel 16: 7). L'amour pour Jésus est le seul mobile qui puisse supporter le regard scrutateur de Dieu, et là où il se trouve, il est si puissant qu'il élève le service le plus bas: «le verre d'eau froide» donné en son nom ne perdra point sa récompense.

C'est une pensée bien solennelle, que Dieu voit au fond de nos coeurs, y trouve souvent des motifs qui ont pris le dessus sur le seul motif qui pût rendre notre service acceptable pour Lui, savoir, l'amour pour son Fils (1 Corinthiens 13: 1, 2, 3). Le Jour fera connaître l'oeuvre de chacun (voyez 1 Corinthiens 3: 12-16). Hélas! que de gens qui font profession de christianisme, qui, pesés, à la balance du Sanctuaire, seront trouvés légers (1 Corinthiens 3: 11-15). Mais dans «ce jour», alors que l'approbation du Maître sera tout pour nous, Christ dira à celui qui l'aura aimé et l'aura servi humblement: «Cela va bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur».

«Ainsi, vous aussi, quand vous aurez fait toutes les choses qui vous sont commandées, dites: Nous sommes des esclaves inutiles, ce que nous étions obligés de faire, nous l'avons fait» (Luc 17: 10). Notre plus ardent amour est froid, nos plus fervents efforts sont faibles, et plus nous sommes près du Seigneur, moins nous pensons à nous-mêmes; nous sentons notre entière incapacité de Lui rendre quelque chose pour tout ce qu'il a fait pour nous, ou même de le louer comme nous devrions le faire. Tout ce dont nous sommes capables, c'est de nous donner nous-mêmes à Lui, afin d'être à Lui pour toujours!

Il y a dans l'amour de Christ des hauteurs auxquelles nous n'avons jamais atteint, et des profondeurs que nous n'avons jamais sondées; il y a des victoires à remporter sur le péché que nous n'avons pas encore gagnées, et des trésors dans la parole de Dieu que nous n'avons jamais trouvés; mais le Saint Esprit est là pour nourrir nos âmes de tous ces biens. Nous pouvons faire pour le Seigneur ici-bas bien plus que nous ne faisons.

Il y a bien des brebis et des agneaux que nous n'avons pas jusqu'ici essayé de nourrir; quelques-uns se sont égarés et se sont éloignés bien loin du paisible bercail, et nous n'avons pas été à leur recherche, sans relâche, jusqu'à ce qu'ils aient été ramenés. Il y a beaucoup d'âmes à sauver, sur lesquelles nous n'avons pas pleuré. Bientôt ces occasions de servir auront pris fin, car la nuit vient, en laquelle personne ne peut travailler (Jean 9: 4).

Puisse le Saint Esprit nous conduire en avant, «portant nos yeux sur Jésus». Puissions-nous le connaître, non seulement comme nous ayant délivrés de la condamnation du péché, mais aussi comme nous ayant délivrés de la puissance du péché; et plus que cela, comme un ami plein de grâce et d'amour qui est toujours avec nous, et dans la douce présence duquel nous pouvons dès ici-bas «nous réjouir d'une joie ineffable et glorieuse» (1 Pierre 1: 8).

Bientôt le dessein de Dieu à notre égard sera accompli; les jours de notre service seront terminés, et Christ accomplira les mystères de gloire et d'amour renfermés dans la promesse qu'il nous a laissée: «Je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où je suis moi, vous, vous soyez aussi» (Jean 14: 3). Alors le nom du Père, si faiblement tracé ici-bas, brillera de tout son éclat sur nos fronts. Nous le servirons alors dans la perfection, et nous le louerons à jamais.