Une parole d'exhortation

Mon cher lecteur, vous êtes-vous jamais demandé à qui vous appartenez, qui vous servez? — Etes-vous en route vers les «plusieurs demeures» de la maison d'un Père, dont Jésus parlait à ses disciples, afin d'habiter pour jamais dans la lumière et la gloire de Dieu? Connaissez-vous Jésus! L'aimez-vous? Le suivez-vous?

Avez-vous entendu parler de cette cité dont Dieu est l'architecte et le fondateur? Votre pensée s'est-elle reposée avec délices sur ces fondements si purs, ces rues d'or, transparentes comme du cristal, ces portes de perles sans rivales? Avez-vous aimé à penser que les habitants de cette demeure n'ont jamais faim, n'ont jamais soif, qu'il n'y a là plus de mort, plus de deuil, ni de larmes, car toutes les larmes sont essuyées?

Avez-vous pensé quelquefois qu'il serait doux d'être là? Lorsque vous vous êtes trouvé en face de vous-mêmes et des douloureuses réalités de la vie de ce monde, lorsque de dures paroles, un pénible travail ou une vie de privation et de souffrances vous ont fait soupirer après quelque chose de meilleur que tout ce que vous trouvez ici-bas, quoiqu'à peine vous vous rendiez compte de ce que ce peut être, avez-vous pensé à cette patrie glorieuse que le Seigneur réserve à ceux qui l'aiment, et vous êtes-vous dit: «Je voudrais aller là, je voudrais être sûr d'y aller?».

Mais peut-être, vous regardez vos haillons, vos pieds nus, votre long dédain de la grâce divine et vos nombreux péchés, et vous dites: «Je ne suis pas fait pour aller là!».

Non, en effet, vous ne pouvez pas entrer tel que vous êtes dans ces demeures de paix et d'éternelle félicité, mais Christ peut vous rendre capable d'y entrer. Il a pour vous une robe blanche, qui que vous soyez, pourvu seulement que vous le croyiez! Il a une palme de victoire pour vous, si seulement vous voulez la saisir, une couronne de gloire, si seulement vous voulez vous hâter de la poser sur vous.

Mais vous dites: «Comment puis-je gagner tout cela?». O mon cher enfant, la victoire a été remportée pour vous; croyez seulement! saisissez la palme! Venez, toutes choses sont prêtes. Christ offre pour vos péchés sa justice parfaite; pour vos difficultés et vos douleurs, Il vous présente sa paix pour votre pauvreté, Il a sa richesse. Il veut vous adopter, vous admettre dans sa famille sur la terre; comme un «premier-né» entre plusieurs frères, Il vous ouvre ses bras et vous assure un accueil plein de grâce dans la maison de son Père.

Voulez-vous venir? Croyez-vous, parce que vous êtes pauvre et ignorant, que Dieu ne prenne pas garde à vous; je vous dis qu'Il prend garde à vous, Il vous aime, Il a donné son Fils, afin que vous, qui que vous soyez, vous ne périssiez pas, mais vous ayez la vie éternelle. Le Fils de Dieu, quoique riche, est devenu pauvre pour vous, afin que par sa pauvreté, vous fussiez rendu riche. Il vous a laissé une bénédiction spéciale, car «à vous est le royaume des cieux». Etes-vous ignorant? «La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse». Il vous appelle pour vous instruire; Il vous dit: «Apprenez de moi». Les trésors de sagesse et de connaissance sont cachés en Lui.

Etes-vous affligé? Il console ceux qui sont abattus; Il veut vous consoler comme une mère console son enfant, et si le souvenir de votre vie de péché vous retient, Il a dit qu'il ne se souviendra plus de votre iniquité.

Ce n'est pas au-devant d'un juge sévère, à la rencontre duquel je vous demande d'aller — c'est vers le Sauveur que je vous appelle. — Un ami précieux, tendre, fidèle! Il a dit: «Je ne vous laisserai pas, je ne vous abandonnerai pas». Voulez-vous venir à Lui? Si vous avez besoin de lumière, Il vous donnera de la lumière. — Si vous avez besoin de paix, il vous donnera sa paix, que le monde ne peut ôter.

 

Croyez-vous? Il est facile de dire que vous croyez. Mais croyez-vous en Jésus? Alors toutes choses sont à vous et vous à Christ; et Christ à Dieu; alors vous êtes fils, héritier de Dieu et cohéritier de Christ: alors le nom du Sauveur vous est précieux; vous aimez Jésus, vous lui obéissez, vous le servez, vous le suivez: et vous savez que là où il sera, là, vous aussi y serez, car Dieu est fidèle comme sa Parole.

Mais vous qui êtes encore dans vos péchés, parce que vous n'avez pas cru au nom du Fils unique de Dieu, ne vous abusez pas; les promesses données aux enfants de Dieu, ne vous regardent pas; vous n'avez point de part dans cette cité du grand Roi, où «rien de souillé ne peut entrer», rien qui ne soit saint, non pas même les timides, car tous ceux qui y habitent se confient en Celui qui, dans la grâce, les a conduits là. Vous ne pouvez y introduire vos péchés, vos pensées impures et vos plaisirs charnels. Et si vous aimez ces choses davantage que la sainteté et le ciel, plus que Jésus, alors il y a aussi un message pour vous, non pas de paix, mais de colère et de jugement. Lorsque le Seigneur apparaîtra, ceux qui l'aiment lui seront semblables; ils seront changés de gloire en gloire, et transformés à son image, ils entoureront le Seigneur qu'ils ont attendu. Mais vous qui aimez vos propres voies, et vos péchés mieux que Lui, sous quel aspect viendrez-vous? La Parole de Dieu se tait sur ce point. — Quel sombre silence! Aucun mot ne peut ajouter à son expression.

Il y a un lieu préparé pour le diable et ses anges. La grâce qui vous est présentée aujourd'hui, sera alors retirée; vous ne vous mêlerez plus jamais au peuple de Dieu que vous avez méprisé; vous n'entendrez plus jamais la voix d'amour de Celui que vous avez rejeté, dont les bras vous sont ouverts aujourd'hui avec une tendre compassion, afin de vous garantir de la colère du juste Juge.

Que personne ne vous séduise, et tandis qu'on vous leurre avec des promesses auxquelles vous n'avez point de part, détournant de vous l'avertissement et la discipline, songez que, à moins que vous ne vous repentiez, «vous mourrez dans vos péchés». Vous dites: «Dieu est miséricordieux, et quoique je ne sache pas s'Il le fera en effet, j'espère qu'Il me pardonnera, et tout sera bien», et vous cherchez ainsi à apaiser vos craintes, sans venir à la lumière qui manifeste tout.

Vous seriez content d'aller au ciel, mais vous ne voulez pas renoncer à vos plaisirs et à vos péchés. Vous êtes prêt à admettre que Dieu est un Dieu d'amour et de grâce, mais vous refusez de reconnaître sa sagesse, sa sainteté et sa justice, vous refusez de vous soumettre au témoignage qu'il a rendu de son Fils et vous faites Dieu menteur: C'est pourquoi le jour du Seigneur viendra pour vous comme un larron dans la nuit. La voix qui maintenant vous sollicite, disant: «N'endurcissez pas vos coeurs», — «Venez», bientôt vous dira: «Je ne vous connais pas»; «retirez-vous de moi!». Allez «là où leur ver ne meurt point, où leur feu ne s'éteint point», car Dieu est fidèle comme sa Parole.

Et vous qui aimez le Seigneur et qui travaillez, et qui ne voyez que peu de fruit, ayez de la patience; vous moissonnerez, si vous ne vous lassez point! Si les coeurs paraissent demeurer mornes et insensibles devant votre parole, ne vous découragez pas: Christ vous a attendus longtemps. Répandez la semence dans la foi; peut-être elle ne se lèvera pas sous la forme que vous attendez; il se peut que ce ne soit pas vous qui la recueilliez, mais elle ne peut périr: «ce qui est né, de l'Esprit est Esprit». Les anges s'en réjouissent et le Fils de l'homme Lui-même la gardera comme la prunelle de ses yeux.

Allez en avant et ne doutez point: l'offrande du serviteur, c'est le travail fidèle; le don du maître c'est le succès. Demandez, et recevez, afin que votre joie soit complète, ne regardant pas à votre service imparfait, mais à Lui qui a dit que votre oeuvre en Lui ne serait pas vaine. Il peut agir par le moyen du grand nombre ou du petit nombre; peu importe s'Il se sert du caillou du ruisseau, de la corne de bélier, ou de la lampe dans une cruche cassée; toutes choses sont par Lui et pour Lui.

Ceux qui en amèneront beaucoup à la justice brilleront comme les étoiles du ciel. La foi, en glorifiant le Dieu de vérité, travaille pour sa gloire, et lorsque vous entrerez dans votre demeure, dans la lumière, et que des figures connues vous salueront sur le seuil, elles vous rappelleront peut-être que la parole, que vous aviez pensée trop faible pour arriver au but, avait reçu des ailes puissantes; que la prière, qui vous paraissait trop peu fervente pour atteindre jusqu'au ciel, avait été rendue efficace, étant présentée par les mains percées du Grand Sacrificateur et était retombée en pluie de bénédictions. — Un mot, un regard d'affection avait porté au coeur du pécheur le premier sentiment de la chaleur de l'amour de Jésus, et avait gagné une âme pour lui: Veillez, et attendez et priez, car Dieu est fidèle comme sa Parole.