Le Seigneur nous enseigne avec amour

 «Je vous ai dit ces choses, afin qu'en moi vous ayez la paix. Vous aurez de l'affliction au monde, mais ayez bon courage, j'ai vaincu le monde» (Jean 16: 23).

Il y a une grâce toute particulière dans la manière dont Dieu s'occupe des siens pour les enseigner, — quelque chose qui devrait faire déborder d'amour et de reconnaissance le coeur de ceux qui croient; — tandis que bien souvent, au contraire, ils ont à s'humilier de ce que leurs sentiments et leurs pensées sont occupés de toutes sortes de choses qui les rendent insensibles ou indifférents aux voies de Dieu envers eux. Dieu nous bénit tout le long de notre chemin, et sa grâce se montre dans nos besoins mêmes. Est-ce que nous reconnaissons notre ingratitude et notre ignorance à cet égard? est-ce que nous en gémissons? Qui enseigne comme Dieu? Sa sagesse est offerte au croyant. Sommes-nous accablés sous le sentiment de notre faiblesse, de notre servitude? «La puissance de Dieu s'accomplit dans l'infirmité», et ainsi Dieu se met de toutes manières à notre portée pour tout ce qui nous manque. Jamais Dieu ne nous retire sa sollicitude; jamais il ne se détourne de nous. Il nous fait du bien toujours, et quoique nous soyons souvent craintifs et découragés, son amour est toujours le même. Jésus est une source de félicité, ouverte à de pauvres, faibles, misérables pécheurs, pour les consoler, les fortifier et leur donner la paix au milieu de toutes les circonstances.

La connaissance de ces soins attache et lie le coeur du pauvre pécheur à ce Sauveur si riche en miséricorde, et lui montre que le chemin, par lequel Il le conduit, lui révèle quel est le caractère de ce Dieu qui l'enseigne. Il reconnaît que les difficultés et les souffrances qu'il rencontre sont la preuve même de la faveur gratuite de Dieu, et que les circonstances successives, par lesquelles il passe, mettent, l'une après l'autre, au jour tous les trésors de la grâce divine.

La route, par laquelle nous sommes appelés à marcher, les situations particulières dans lesquelles nous sommes placés, tout ce qui nous entoure, sont autant de moyens dont un Dieu d'amour se sert pour nous instruire.

L'enfant de Dieu soupire après le repos, après la délivrance de tout ce qui maintenant le froisse et le meurtrit; mais Dieu attend, afin de lui apprendre encore bien des choses.

Le monde, dans l'état où il est maintenant, sert, dans les mains de Dieu, à nous enseigner ce que nous ne pourrions pas apprendre dans un monde de gloire; et c'est ainsi que nous discernons peu à peu, comme nous n'aurions jamais pu le discerner ailleurs, quelles sont la longanimité, la bonté et l'amour de Dieu. Nous reconnaissons en même temps, combien notre propre misère, notre impuissance, notre stérilité, notre état de mort manifestent d'une manière touchante la patience de Dieu. Nous apprenons à voir ce merveilleux témoignage de l'amour de Dieu dans le don de Christ livré pour des pécheurs tels que nous, afin que nous puissions être pardonnés et sauvés, et que, dans la personne de Christ, nous puissions savoir ce que Dieu est, à travers toutes nos circonstances, et malgré toutes nos infirmités et tous nos manquements. Il n'y a dans le coeur de Dieu aucun sentiment hostile envers nous; — il n'y a pas même un regard d'impatience; — tout est amour.

Ce sont la faiblesse et les besoins des siens qui montrent l'amour de Dieu, comme celui d'un père pour sa famille. L'amour d'un père est le même pour tous ses enfants, mais il se montre d'une manière différente dans des cas différents. Un petit enfant chétif et débile demande toute la tendre sympathie, tous les soins attentifs de son père, et le coeur de l'enfant répond au coeur de ce père qui l'aime. C'est ainsi que le Seigneur nous garde et veille sur nous au milieu de notre faiblesse, et que nous apprenons à connaître la manière dont Dieu agit en amour. Et à mesure que nous avançons sous ses soins et sa direction fidèles, à mesure que nous parvenons à la maturité de la vie, nous arrivons à comprendre le prix de cet amour, et à discerner comment le Seigneur se révèle lui-même en nous plaçant dans une condition de faveur si merveilleuse.

«Je ne vous appelle plus esclaves, car l'esclave ne sait pas ce que son maître fait, mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai ouï de mon Père» (Jean 15: 33).

Il y a deux choses qui, par anticipation, sont d'une grande consolation pour les enfants de Dieu: ils verront le Sauveur qu'ils ont aimé ici-bas, et ils seront trouvés en lui, partageant sa gloire, et lui étant faits semblables. C'est là ce en quoi ils doivent se réjouir; ce à quoi ils doivent tendre et regarder. Si donc vous êtes un enfant de Dieu, qu'est-ce que ce qui vous afflige? Pensez à vos grands privilèges.

«Nous le verrons tel qu'il est, — nous lui serons faits semblables», — dans la présence du Père, dans la maison, dans le royaume de notre Père, ayant communion avec lui pour toute l'éternité. Peu importe votre sort ici-bas, et quelles sont vos luttes et vos souffrances, — ce n'est que pour un peu de temps. Les saints sont appelés à se réjouir. Est-ce le sentiment de votre impuissance qui vous accable? «La joie de votre Seigneur n'est-elle pas votre force?». — Souffrez-vous à cause d'un monde de péché? — Ce monde est votre ennemi, et vous devez grandement vous réjouir de ce qu'il en est ainsi: c'est un ennemi vaincu, voilà votre puissance et votre joie. Si vous sentez qu'il est votre ennemi, vous savez qu'il est aussi l'ennemi du Seigneur Jésus, et ainsi vous êtes avec Lui contre un ennemi commun. Jésus a annoncé cette affliction à ses disciples, mais il promet de leur donner sa paix; il promet d'être avec eux par son Esprit, et il les assure du résultat de l'oeuvre qu'il est occupé à faire et qu'il a accomplie pour eux: «J'ai vaincu le monde». Et si vous êtes du nombre de ceux qui sont ainsi aimés et rendus heureux déjà ici-bas, pensez au bonheur qui vous attend là où vous resplendirez comme le soleil dans le royaume de votre Père.

Mes frères, n'y a-t-il rien en ceci qui ranime en vous la joie de voir Jésus? rien qui vous détourne du monde et de ses jouissances trompeuses? Le coeur qui aime Jésus, aime Celui qui a triomphé de tous ses ennemis, «Celui qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin qu'il remplît toutes choses» (Ephésiens 4: 10). En ceci est manifesté l'amour du Fils de Dieu, c'est qu'il est descendu jusqu'aux enfants des hommes, pour porter leurs iniquités, leurs douleurs et leurs souffrances, pour les consoler et les réjouir, et pour ôter le péché à tout jamais. Et, ce qui doit les remplir de confiance et de bonheur, c'est que le même Seigneur qui est monté en haut «a emmené captive la captivité», ayant détruit son ennemi et le leur. «Ayez bon courage, j'ai vaincu le monde».

Prions, mes frères, pour qu'avant que le Seigneur vienne, nous soyons amenés à une conformité plus simple et plus entière à son image; que nous soyons purifiés des désirs du monde, qui ne peuvent que nous troubler et nous souiller, afin qu'étant ainsi prêts à aller, à la rencontre de «Celui qui nous a aimés», nous ne soyons pas confus à sa venue.