Correspondance

La lettre suivante nous a été adressée par un frère travaillant, depuis longues années, en France à l'oeuvre du Seigneur.

Cher frère en Christ,

Depuis quelques semaines, j'ai à coeur de vous faire part d'une pensée concernant une oeuvre d'amour, dont la réalisation me paraît désirable au milieu de nous, et dont l'absence est, ce me semble, une lacune par laquelle bon nombre de frères sont privés de l'édification qu'ils pourraient retirer par la lecture des ouvrages publiés parmi nous sur divers sujets scripturaires. Il est facile de s'assurer que les frères, qui peuvent se procurer les ouvrages d'édification et d'instruction, sont peu nombreux, comparativement à ceux qui en sont privés; il est donc à désirer qu'une telle lacune soit comblée, et cela se pourrait en mettant nos frères pauvres à même de lire ce qui se publie de vraiment propre à édifier.

Quant au moyen à employer pour atteindre ce but, il me paraît simple: ce serait que chaque assemblée créât, dans son sein, une petite bibliothèque, qui pourrait ainsi être mise à la disposition des frères de la localité. L'achat des livres serait couvert par une contribution volontaire de l'assemblée, pour répondre aux besoins de ceux qui seraient heureux de jouir de productions chrétiennes dont, jusqu'ici, ils ont été plus ou moins privés.

Je sais bien que ce moyen, sous d'autres rapports, peut offrir quelque inconvénient; aussi ne le proposé-je pas d'une manière absolue; car mon but est spécialement d'attirer l'attention de mes frères sur ce point; pensant que cette parole-ci de Paul: «Et faites-vous honte à ceux qui n'ont rien?» est de nature à nous porter à l'accomplissement de certaines oeuvres, un peu oubliées. D'autres frères, plus expérimentés que je ne le suis, pourront peut-être indiquer un moyen plus heureux, plus satisfaisant que celui que je propose, et j'en serai bien aise, si toutefois le but en question était atteint.

Cher frère, j'hésitais un peu à vous envoyer ces lignes, mais une lettre, de date toute récente, m'y engage, parce qu'elle me montre que le besoin signalé est aussi senti ailleurs, bien qu'il y soit satisfait d'une manière différente. Voici ce que j'y lis à ce sujet… «Je vous envoie la somme de francs… destinée par les frères de S.…, à envoyer aux enfants de Dieu pauvres, habitant le nord du département de…, les brochures ci-dessous».

Il est à peine nécessaire que je vous dise que la lecture de ces lignes, qui corroboraient, d'une manière si directe, les pensées qui me préoccupaient, me remplirent de joie; en sorte que je ne pus m'empêcher de demander à Dieu que ce besoin fût senti par le plus grand nombre de ses enfants.

Si donc, cher frère, vous trouvez convenable d'accorder à la présente, une petite place dans le Messager, je vous en serai reconnaissant.

Agréez, cher frère, les salutations fraternelles de votre, etc.