Pensées

1ère série 

On voit des chrétiens disposés à un grand dévouement, qui n'a pas toujours ou uniquement pour source l'amour de Dieu: c'est parfois, ou en quelque mesure, le produit d'un coeur naturellement affectueux; il n'est pas exempt de recherche de sa propre satisfaction et, par conséquent, de propre justice. Voici, je crois, une pierre de touche pour en discerner la nature. — Vous vous dévouez, je suppose, avec beaucoup de zèle, à une tâche souvent pénible, difficile, répugnante même. Vous êtes d'abord très heureux de pouvoir le faire, et vous continuez à l'être, tant que ceux, au soulagement, au bien-être ou au profit desquels vous travaillez, savent apprécier les peines que vous prenez et vous en témoignent leur gratitude. — Mais, s'il n'en est pas ou s'il n'en est plus ainsi, si, au lieu de reconnaissance, vous rencontrez l'indifférence, la froideur, qu'est devenu votre bonheur? Hélas! il a disparu — et ne voyant plus que le côté fatigant et rebutant de la tâche que vous vous êtes imposée, vous perdez, à la fois, le courage et la joie avec lesquels vous l'aviez entreprise. — Qu'est-ce que cela prouve, sinon que vous vous cherchiez vous-même dans ce dévouement; que vous aviez en vue de plaire aux hommes plutôt qu'à Dieu? Le seul moyen donc de n'avoir jamais de mécomptes dans cette voie, c'est, comme on l'a vu dans l'article qui précède, de marcher sur les traces du Sauveur, c'est de servir le Seigneur et non pas les hommes, ou, en servant les hommes, d'avoir toujours à coeur le service de Celui qui s'est donné pour nous. Ainsi l'on est toujours heureux et jamais désappointé, dans le sentier du dévouement.

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2ème série 

Ce qui est à moi est à moi: c'est l'expression de l'égoïsme.

Ce qui est à toi est à toi: c'est l'expression de la stricte justice.

Ce qui est à toi est à moi: c'est l'injustice ou le communisme mondain.

Ce qui est à moi est à toi: c'est ce que dit l'amour de Dieu en Christ, aux pauvres pécheurs pour les attirer à Lui; c'est, chez les croyants, la manifestation de l'amour de Dieu, répandu dans leurs coeurs par le Saint Esprit (Actes des Apôtres 4: 32; 3: 6; 1 Jean 3: 16-18).

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 3ème série 

Le vrai progrès chrétien est caractérisé par notre appréciation des grandes vérités, des vérités essentielles — savoir des vérités en rapport avec la personne de Christ: «afin que je le connaisse».

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La communion des saints ne procède pas d'un accord mutuel entr'eux, mais de leur union de coeur au sujet de Dieu ou de leur union en Christ.

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Honorer Dieu et garder une conscience sans tache sont d'un plus grand prix que des relations avec des hommes pieux: je n'entends pas par là la communion des saints, qui ne peut jamais se trouver en dehors de l'honneur de Dieu et d'une conscience pure.

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1 Pierre 4: 7. — «Mais la fin de toutes choses est proche; soyez donc sobres, et veillez pour prier». — Priez sans cesse, et ne vous laissez pas décourager par les difficultés du chemin; car tout ce qui est dans le chemin n'est que pures circonstances; or Dieu est au-dessus de toutes les circonstances, et la foi sait que Dieu est un «secours fort aisé à trouver». «Soyons sobres et rejetons les oeuvres des ténèbres», car «nous sommes des enfants de lumière», et «c'est dans sa lumière que nous voyons la lumière». «Soyons sobres et veillons pour la prière»; car le Maître vient, et regarde à la fidélité dans le service. «Soyons sobres, car la nuit est fort avancée… et le jour est prêt à paraître». Rappelons-nous les paroles de Jésus: «Voici, je viens promptement». Puissent nos coeurs répondre: «Amen! viens, Seigneur Jésus! »

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