Guilgal - Josué 5

Si les récits du livre de Josué sont considérés comme types de la position de l'Eglise, telle qu'elle est présentée dans l'Epître aux Ephésiens, où les croyants sont assis ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus, et conséquemment, afin de les amener à la jouissance pratique de cette position, montrés dans le combat «contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes», si, dis-je, ce qui est dit en Josué est un type de cette position, on verra quelle place importante Guilgal occupe en rapport avec ce point de vue.

Les enfants d'Israël n'étaient ni en Egypte, type du monde ou de l'état de nature, ni dans le désert, figure frappante de la vie d'épreuve du croyant dans son passage au travers de ce monde; ils n'étaient pas non plus tranquillement établis en Canaan, figure du repos céleste. Ils entrent dans le pays, sous la conduite de Josué, et non de Moïse (car la loi ne peut pas mettre en possession de l'héritage), et ils vont commencer ces combats sans lesquels ils ne pouvaient posséder le pays ni en jouir. Car il faut remarquer que, dans le livre de Josué, ce qui est en vue, ce n'est pas tant le repos de Canaan que les combats du peuple, «les guerres de l'Eternel» qui étaient la condition nécessaire de la possession de l'héritage.

Dieu, dans sa souveraine grâce, avait visité Israël en Egypte, il avait brisé le joug de l'esclavage sous lequel le peuple gémissait, et par le sang de la pâque, il l'avait séparé pour toujours de l'Egypte et de son jugement. Ceci est le type de la rédemption d'un état de péché et du jugement de Dieu contre le péché, par la foi au sang de Christ, car il est dit que «Christ notre pâque, a été sacrifié pour nous». De sorte qu'au début de notre course et avant même que nous ayons fait un seul pas dans notre pèlerinage céleste, la confiance dans le sang de Christ nous donne une entière et absolue sécurité contre le jugement de nos péchés — jugement qui fondra sur le monde à cause du péché. Vient ensuite «le salut du Seigneur», comme cela est exprimé dans le passage du peuple au travers de la Mer Rouge, et l'entière destruction des ennemis d'Israël dans les eaux, de sorte que la mer est placée comme une barrière infranchissable entre le peuple de Dieu et l'Egypte. Pour nous, ceci est le passage, de nos âmes par la foi, au travers de la mort, dans la personne du Seigneur Jésus Christ, de sorte que sa mort et sa résurrection sont placées par Dieu lui-même entre nous et toute la puissance de l'ennemi, en témoignage de notre éternelle délivrance, du caractère de cette délivrance, aussi bien que de la séparation finale d'un monde qui demeure dans le mal: — «Ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi dans l'opération de Dieu qui l'a ressuscité d'entre les morts» (Colossiens 2: 12). Israël marche ensuite dans le désert, figure de l'affliction et des tentations que les enfants de Dieu trouvent dans ce monde, en le traversant comme étrangers et pèlerins.

Sous Josué une nouvelle scène s'ouvre: c'est le passage du Jourdain, effectué pour Israël par l'arche de l'alliance, descendant au milieu du fleuve, «quand il regorge par-dessus tous ses bords, de sorte que tout le peuple passa vis-à-vis de Jérihco». Tableau merveilleux et béni de Christ dans sa mort, détruisant tout le pouvoir de la mort, en faisant même l'alliée du peuple de Dieu et le moyen de son entrée dans l'héritage céleste, maintenant par la foi, et finalement en réalité.

Il fallait que le Jourdain fût traversé avant que Canaan pût être possédé par Israël, à qui Dieu l'avait donné. Et il faut aussi dans le chrétien, non seulement la foi qui l'associe à la puissance de la mort de Christ, comme seul fondement de sa justification devant Dieu, comme gage et garantie d'une rédemption éternelle; mais encore, il faut qu'il entre, par la puissance de l'Esprit, dans cette mort et cette résurrection, comme étant le moyen de l'introduire dans sa position céleste et comme la seule puissance par laquelle cette position puisse être réalisée. «Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, dit l'apôtre, cherchez les choses qui sont en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses qui sont en haut, et non à celles qui sont sur la terre». Ceci, il est bon de le rappeler, n'est pas simplement saisir, par la foi, la mort de Christ, comme la puissance de la rédemption et le fondement de la paix et de la sûreté: c'est une exhortation à entrer pratiquement et comme y participant, dans la mort et la résurrection de Christ, afin que les affections soient placées sur les propres objets de la vie et de la position célestes, dans laquelle nous avons été introduits par Christ.

Mais le Jourdain étant ainsi traversé, quelle est la première chose que nous rencontrons en Canaan? C'est Guilgal où, par le moyen de la circoncision du peuple, le Seigneur pouvait dire: «Aujourd'hui, j'ai roulé de dessus vous l'opprobre de l'Egypte». A Guilgal Israël est délivré de tout signe de l'Egypte et de son esclavage, pour entrer dans son héritage comme peuple racheté de l'Eternel. Ce que nous apprenons ici, c'est que toute trace de mondanité est un opprobre pour ceux qui sont appelés à être un peuple céleste. Au reste, la circoncision, dans son application spirituelle, est parfaitement claire. L'Apôtre dit: «Nous sommes la circoncision, nous qui servons Dieu en Esprit, et qui nous glorifions dans le Christ Jésus et n'avons aucune confiance en la chair» (Philippiens 3: 3). Ceci est en rapport avec être mort et ressuscité avec Christ, comme ce qui suit ce verset nous le montre bien: l'apôtre, dans ce troisième chapitre aux Philippiens, montre jusqu'où s'étend «la confiance dans la chair», et ce qu'elle comprend; ensuite il dit qu'il regarde toutes les choses, dans lesquelles la chair se confie, comme «une perte, et comme des ordures, à cause de l'excellence de la connaissance» d'un Christ mort et ressuscité. La chair ne peut rien avoir à faire avec cette vie céleste, dans laquelle Christ nous a introduits; elle s'attache aux choses de ce monde et ne peut pas s'élever plus haut; aussi n'a-t-elle rien à attendre que la mortification, dont la circoncision est l'expression typique.

Aussi longtemps qu'Israël erra dans le désert, il ne fut pas circoncis. Et en vérité, ce n'est pas dans les peines et les épreuves d'une vie de pèlerinage, ni dans la grâce déployée en une telle vie, que nous puisons la force nécessaire pour mettre de côté ce qui nous attache au monde. Une telle vie peut bien être le résultat de la rédemption; il faut que nous traversions ce monde et que nous y soyons fidèles, mais cette vie dans le désert laisse toujours sur nous les traces de l'Egypte, elle ne s'élève pas jusqu'à la sphère qui est propre à la vie céleste, dans laquelle la rédemption nous amène. La puissance qui nous dépouille des traces de l'Egypte se réalise en entrant pratiquement, par l'Esprit de Dieu, dans cette vérité, savoir: que nous sommes morts et ressuscités avec Christ. En Colossiens 3: 1, nous avons cette exhortation: «Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses qui sont en haut», etc.; or cette exhortation est fondée sur l'exposé du chapitre second, dans lequel nous apprenons quelle est la vraie force de la circoncision: «Vous êtes accomplis en lui qui est le chef de toute principauté et autorité, en qui aussi vous avez été circoncis d'une circoncision faite sans main, dans le dépouillement du corps de la chair, par la circoncision du Christ, étant ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi dans l'opération de Dieu» etc. (Colossiens 2: 12, 13). «Si donc vous êtes ressuscités avec Christ», est évidemment la conséquence immédiate de ceci. De plus, l'exhortation: «Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre», est fondée sur ce qui est dit: «que nous sommes morts et que notre vie est cachée avec Christ en Dieu». Voilà notre Guilgal, à nous. Toute jouissance, de notre portion en Christ, et toute puissance spirituelle pour surmonter nos ennemis, en dépendent.

Mais ce n'est pas tout ce que Guilgal nous présente. C'était là qu'on célébra la pâque — «dans les campagnes de Jéricho». Instituée en Egypte, la pâque était le symbole de la délivrance du jugement qui entourait le peuple; là, on la mangea à la hâte, les reins ceints, et prêts à quitter le jour même le pays de l'esclavage, où l'on ne devait jamais rentrer. Mais dans les campagnes de Jéricho, la pâque était la table de Dieu préparée pour son peuple à la vue de ses ennemis. Elle était, à la fois, pour Israël la commémoration de sa délivrance de l'Egypte et de toute la miséricorde, la puissance et la bonté que Dieu avait déployées pour son peuple à la mer Rouge, au désert pendant quarante ans, et qui maintenant l'établissaient en Canaan. Ainsi cette pâque réunissait la rédemption de l'Egypte et le repos de Canaan. Pour nous, nos coeurs sont ramenés jusqu'à la croix pour y voir l'union inséparable de la rédemption et de la gloire céleste, pour apprendre comment cette mort merveilleuse de Christ, dans laquelle nous trouvons d'abord la délivrance de la colère et de la condamnation, est encore le fondement de toutes les autres grâces de Dieu, qui nous a fait «vivre ensemble avec le Christ, nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble, dans les lieux célestes dans le Christ».

«Dès le lendemain de la pâque, ils mangèrent du blé du pays» et la manne, le pain du désert, cessa. Avant qu'une seule ville fût prise, et lorsqu'en apparence l'ennemi était encore dans toute sa force, le peuple de Dieu mangeait tranquillement du fruit du pays de Canaan. Ainsi, quand l'âme jouit de la puissance de sa position et de sa portion célestes, Christ devient pour elle une nourriture d'un caractère différent que quand elle le considère dans sa marche sur la terre. Comme incarné, comme «pain qui est descendu du ciel», Christ est pour l'âme celui qu'elle est appelée à suivre dans sa course de soumission et de perfection divine, en tant qu'homme sur la terre. Au milieu des épreuves et des difficultés du chemin, c'est pour l'âme un appui et une force que de voir de quelle manière Christ, comme homme, a passé par toutes les peines et toutes les circonstances, que peut rencontrer le croyant dans sa marche de fidélité au Seigneur ici-bas. Mais comme «ressuscités avec Christ», un Christ ressuscité et glorifié dans les cieux devient l'aliment indispensable de ceux qui sont ressuscités et glorifiés avec lui. Il faut que nous le connaissions dans son caractère propre de Christ céleste, dans les cieux, et comme nous ayant aussi amenés là où il est. «Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu».

En Egypte, la vue d'Israël ne s'étendait pas au delà de la délivrance du jugement, lors de la pâque. A la mer Rouge, son horizon fut élargi, et un chant de triomphe s'éleva de ses bords, quand Israël vit le salut du Seigneur. Dans le désert, il vit plus loin encore, car il y apprit quelles sont les ressources inépuisables de la grâce et de la patiente bonté de son Dieu. Mais à Guilgal, quand les Israélites eurent passé le Jourdain et que leurs pieds pressèrent la terre promise, toutes ces merveilles étaient réunies comme en un seul grand panorama, lorsque «ils célébrèrent la pâque et mangèrent du blé du pays». Quand nous parlons d'être dans les lieux célestes et de nous nourrir d'un Christ céleste, ce n'est pas que nous perdions de vue la croix, ou que nous estimions à la légère le pain qui est descendu du ciel. Non, car c'est en partant de la croix et de la croix seulement, que l'on peut connaître le prix infini et la vraie signification de ce que Christ a fait pour nous et le caractère, sous lequel il nous a été présenté.

Mais autre chose encore caractérise Guilgal. Les douze pierres, qui avaient été prises du milieu du Jourdain, où les pieds des sacrificateurs s'étaient arrêtés avec l'arche, furent dressées à Guilgal. Car le peuple était introduit dans le pays et le mémorial de son passage au travers du Jourdain fut élevé avant que la circoncision eût lieu. Mais si le droit d'Israël à posséder le pays était ainsi établi par la puissance divine, il ne pouvait en jouir, cependant, qu'autant qu'il en prendrait possession de fait et en chasserait, par la puissance victorieuse de Dieu, les ennemis qui l'occupaient encore. C'est une vérité divine que chaque croyant est mort et ressuscité avec Christ, par la foi en celui qui «a annulé la mort et fait luire la vie et l'immortalité par l'évangile»; mais la réalisation de cette vérité, par la puissance du Saint Esprit, est une chose toute différente. L'entrée du coeur avec joie dans la position à laquelle la mort de Christ nous donne droit, est inséparable de l'application de cette mort, par la puissance du Saint Esprit, à la mortification de la chair et de tout ce qui est contraire à la vie céleste. Et ceci non plus ne peut pas être séparé des combats avec les ennemis spirituels, dont les guerres de Josué ne sont qu'un type. Guilgal doit être notre camp, comme il était celui d'Israël, le camp «où nous prenons l'armure complète de Dieu»; Dieu était là dans toute sa force contre les ennemis du peuple. Et l'apôtre s'exprime ainsi en parlant de l'armure de Dieu: «Fortifiez-vous dans le Seigneur et dans le pouvoir de sa force», et il termine son exhortation par ces paroles: «Priant par toutes sortes de prières et de supplications en tout temps par l'Esprit et veillant à cela avec toute persévérance et des supplications pour tous les saints». La prière est la reconnaissance de notre dépendance et de notre faiblesse, mais elle est aussi le moyen direct d'amener jusqu'à nous la force de Dieu.

Mais ce qui donne à Guilgal son caractère propre et pratique, c'est la circoncision du peuple, par laquelle l'opprobre de l'Egypte disparaissait. «Et l'Eternel dit à Josué: Aujourd'hui j'ai roulé de dessus vous l'opprobre de l'Egypte. Et ce lieu-là a été nommé Guilgal jusqu'à ce jour». La circoncision enlevait de dessus le peuple la dernière trace de l'esclavage dont il avait été délivré. Maintenant il est manifeste que les Israélites ne sont plus les esclaves de l'Egypte, mais les citoyens de Canaan, portant dans leurs propres personnes la marque et le sceau de la séparation pour le Seigneur. Ce qui convient à une position céleste, c'est précisément ce qui nous sépare de tout ce qui nous caractérise comme appartenant à ce monde. Cela ne consiste pas à rejeter toutes les affections et les obligations naturelles, sous prétexte que le coeur est occupé de choses plus excellentes. Ce n'est pas de l'ascétisme, mais c'est le dépouillement des habitudes et des goûts, qui nous rattachent moralement au monde, pour que nous soyons sous la puissante influence des objets qui conviennent à la vie céleste, comme ressuscités avec Christ et appartenant à une sphère où il est lui-même.

Guilgal est le lieu de la jouissance d'une rédemption accomplie, où l'on se nourrit d'un Christ céleste; c'est le lieu du témoignage de la puissance de la mort et de la résurrection de Christ, comme nous introduisant dans les lieux célestes, aussi bien que le lieu de la force pour les combats spirituels. Le camp était à Guilgal, où Josué et tout Israël revenaient après leurs conquêtes en Canaan. Ainsi, quelles que soient les victoires spirituelles que nous remportions, elles cesseraient bientôt, et seraient remplacées par la défaite et l'effroi, s'il n'y a pas une constante et habituelle mortification de la chair.

La conséquence de l'abandon de Guilgal par Israël peut se voir, en considérant l'état du peuple dans le livre des Juges, où il est dit: «L'ange de l'Eternel vint de Guilgal à Bokim» — (Juges 2: 1) — le lieu des pleurs. Et l'Eglise n'a que trop fidèlement suivi l'exemple d'Israël à cet égard! La jouissance de Canaan, remplacée par l'asservissement aux Cananéens! Le lieu de la victoire et de la joie délaissé pour le lieu de la défaite et des larmes! Il n'est pas dit dans l'histoire que le Seigneur et sa force fussent liés à Guilgal, mais ce qui est évident, c'est que l'abandon de ce lieu a eu pour résultat la perte de la présence du Seigneur et de sa force, et l'infidélité du peuple. Et si l'on demande comment il se fait que les vérités célestes ont si peu de force pour produire une vie céleste en ceux qui les professent, et pourquoi elles sont si peu accompagnées de puissance spirituelle et de séparation du monde, on peut répondre: c'est parce qu'on s'est éloigné de Guilgal! Il nous est impossible, en effet, de vivre d'une vie céleste, ou de jouir de la position céleste dans laquelle la grâce nous a placés, si nous négligeons de «mortifier nos membres qui sont sur la terre». Le Seigneur Jésus a transformé la mort en un instrument, par lequel nous pouvons nous affranchir des prétentions de la chair et de tout ce qui est un empêchement à notre vie céleste. Comme il est dit: «Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus». C'est ainsi qu'en pratique il faut faire face aux prétentions de la chair, les mettre de côté si je suis mort au péché, je ne dois plus vivre dans le péché. Si je suis mort au monde, le monde sera mort pour moi. Tout ce que le monde présente, et présente avec trop de succès à celui qui «est encore vivant dans le monde», devient sans puissance sur celui qui comprend et s'applique la mort de Christ de manière à se tenir lui-même pour mort. C'est là une oeuvre de chaque jour, qui se fait sans éclat et ne procure point de crédit. La mortification de la chair n'est pas l'activité extérieure, ni le déploiement de l'énergie spirituelle. Mais elle est à la base de toute vraie force spirituelle, une condition sine qua non de tout service réel pour Christ et de toute jouissance possible de notre position comme ressuscités avec Lui.

Le chrétien, en vertu de son association avec Christ, a, si je puis parler ainsi, deux vies distinctes. Il y a la vie de fidélité ici-bas, au milieu des scènes et des circonstances difficiles de ce monde, dans lequel il est appelé à marcher comme Christ a marché. Dans cette vie il peut faire les mêmes choses que les autres hommes, mais il les fait par un motif et dans un but entièrement différents. Sans doute, c'est la vie céleste qui donne à notre vie de fidélité dans ce monde son véritable caractère, car le Seigneur Jésus était toujours un homme céleste dans tous les actes de son séjour sur la terre. De plus, la vie dont nous parlons a une relation nécessaire avec le monde, et c'est au milieu des circonstances qui caractérisent ce monde, que cette vie est appelée à manifester ses énergies. Mais il y a une autre vie qui est spécialement et essentiellement céleste: céleste dans sa source et dans son origine, elle n'a rien de ce monde: les sources de ses jouissances, ses ressources, ses objets, sa sphère et sa fin, tout est céleste; rien de ce monde n'entre dans cette vie. «Car vous êtes morts et votre vie est cachée avec Christ en Dieu». Or il y a mille choses dans lesquelles le coeur peut être engagé, choses qui ne sont pas exactement les convoitises de la chair, et qui, si elles ne nuisent pas extérieurement à la fidélité de notre marche, empêchent complètement la réalisation de cette vie céleste, à laquelle nous avons été appelés et dans la sphère de laquelle nous avons été introduits par la mort et la résurrection de Christ.

Si donc, par la puissance de l'Esprit, nous avons passé par la mort pour avoir notre vie dans les cieux, ayant le Jourdain pour frontière et Canaan pour demeure, n'oublions pas que nos combats sont «dans les lieux célestes». Guilgal était le camp d'Israël, et si la circoncision donna le nom et la vraie signification à Guilgal, là aussi étaient groupées ensemble les pierres du mémorial tirées du milieu du Jourdain; là, dans les campagnes de Jéricho, on mangeait la pâque et le blé du pays, et là, se trouvait la présence merveilleuse du «Chef de l'armée de l'Eternel».