Les deux brigands sur la croix

 «Et l'un des malfaiteurs qui étaient pendus, l'outrageait, disant: «Si tu es le Christ sauve-toi toi-même et nous aussi». Mais l'autre, répondant, le reprit, disant: «Ne crains-tu donc pas Dieu, toi, car tu es dans la même condamnation? Et pour nous, nous y sommes justement, car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises; mais celui-ci n'a rien fait qui ne se dût faire». Et il disait à Jésus: «Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume». Et Jésus lui dit: «En vérité, je te dis qu'aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis» (Luc 23: 39-43).

Mon cher lecteur, arrêtez-vous un moment et réfléchissez à l'histoire des deux malfaiteurs qui est placée ici devant vous. — Que m'importe ce récit, me répondrez-vous peut-être, je n'ai jamais volé, ni tué; j'ai été toujours un honnête homme, un homme droit et comme il faut; je n'ai jamais fait tort à mon prochain, ni fait souffrir personne; ma réputation est intacte sous tous les rapports. — Il est possible que tout cela soit vrai; cependant arrêtez-vous et réfléchissez; il en vaut la peine. — Où se trouve en ce moment l'un de ces brigands dont l'évangile nous entretient ici? — Dans le paradis. — Et l'autre? — En enfer. — Et ne serait-ce pas un bonheur pour vous que de pouvoir être sûr de rencontrer celui qui est dans le paradis, quand même il a été un malfaiteur?

Ne désirez-vous pas, n'espérez-vous pas aller aussi dans le paradis? S'il en est ainsi, dites-vous bien que vous n'y entrerez qu'aux mêmes conditions auxquelles le brigand mourant fut admis, et préparez-vous à avoir pour compagnons des gens dont un grand nombre ont été voleurs, fornicateurs, adultères, meurtriers (comparez 1 Corinthiens 6: 10, 11).

Vous seriez indigné de vous trouver ici-bas en pareille compagnie, parce que vous craindriez de ternir ainsi votre bonne renommée, et parce que vous vous croyez meilleur et plus saint que tous ces gens-là. Mais rappelez-vous que beaucoup d'hommes et, de femmes qui ont été ici-bas de misérables pécheurs perdus, rejetés du monde, estimés comme les balayures et le rebut des hommes, resplendiront de toute la gloire de Jésus, quand Il reviendra sur la terre.

Dieu a-t-il donc deux manières de sauver les hommes, l'une pour le brigand et la femme adultère; et une autre pour l'homme honnête et respectable tel que vous êtes? — Non — la Parole de Dieu dit: «il n'y a point sous le ciel d'autre nom qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés» (Actes des Apôtres 4: 12); et ce nom, c'est celui de Jésus Christ! Ou bien y a-t-il deux chemins pour arriver au paradis, l'un que le malfaiteur mourant a trouvé, et un autre, tout différent, dans lequel vous marchez? Non, — le Seigneur Jésus dit qu'il n'y a qu'une seule porte étroite et un seul chemin étroit qui mènent à la vie éternelle; et puis une autre large voie qui mène à la perdition. Dieu ne reconnaît, dans tout le monde, que deux classes d'hommes, ceux qui sont sauvés et ceux qui sont perdus, tout comme il y avait aux côtés de Jésus deux hommes qui mouraient, l'un qui fut sauvé, l'autre qui périt. — Lequel de ces deux hommes êtes-vous? Avec lequel vous rangez-vous? Car, au jugement, vous vous trouverez, nécessairement, avec l'un ou avec l'autre, avec celui qui est sauvé et bienheureux dans le paradis, ou bien avec l'autre qui a outragé Jésus, et qui sera jeté dans l'étang de feu. Quel avantage avez-vous donc devant Dieu de votre honneur et de votre bonne réputation, si bientôt un homme qui est un voleur doit être votre compagnon dans le ciel ou dans l'enfer?

Il vaut la peine de rechercher ce qui distinguait les deux malfaiteurs. Tous les deux, ils avaient fait le mal; ils ne différaient pas l'un de l'autre quant à leurs péchés; et en effet celui qui fut sauvé dit à son compagnon: pour nous… nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises. Quant à leur culpabilité donc, la condition de l'un de ces hommes n'était pas meilleure que celle de l'autre. L'un ne pouvait pas dire à l'autre: «Je ne mérite pas la mort, mais toi tu la mérites», car celui-là même qui a été sauvé reconnaissait qu'il était, aussi bien que son compagnon, — «justement» condamné. Il n'y avait pas non plus de différence dans les circonstances extérieures, dans lesquelles ils se trouvaient placés; ils étaient tous deux dans la même misère et les mêmes souffrances: la mort était devant leurs yeux à tous les deux: leurs vies s'évanouissaient dans la même agonie, sur la croix. — Qu'est-ce qui les distinguait donc l'un de l'autre? Le voici: l'un confessait qu'il était un pécheur, recevant le juste châtiment de ses crimes; il avait foi en Jésus; l'autre était indifférent à son état de péché, et ne croyait pas que Jésus eût le pouvoir de le sauver.

Maintenant, cher lecteur, — comme vous êtes destiné à vous trouver pendant toute l'éternité avec l'un de ces deux hommes, dites-moi, auquel des deux vous ressemblez le plus? L'un, vous le voyez, se joignit à ceux qui entouraient la croix et se moquaient de Jésus, disant: «Si tu es le Christ, sauve-toi toi-même, et nous aussi». Il doutait que Jésus eût le pouvoir de sauver. Ce n'est pas qu'il ne désirât d'être sauvé: il n'aimait ni le jugement ni la colère qui l'attendaient; il eût bien voulu échapper aux douleurs qu'il endurait sur la croix, et aux tourments futurs de l'étang de feu et de soufre. Mais il ne savait pas se confier en Christ comme son Sauveur, et il dit: «SI tu es le Christ».

Vous aussi, cher lecteur, sans doute vous souhaitez de ne pas aller en enfer; plus d'une fois, je suppose, vous avez pensé avec terreur à la mort et au jugement: peut-être aussi avez-vous entendu parler de Jésus, et votre pensée s'est-elle arrêtée sur Lui; mais n'y avez-vous pas toujours mêlé un: «si?». — Vous vous êtes dit: Christ me sauvera, si ma conduite devient meilleure; j'irai au ciel, si je ne fais jamais de mal à personne, et si je remplis mon devoir; Dieu me fera peut-être miséricorde, si je le prie assez; mes péchés me seront pardonnés par Jésus, si je mène une vie juste et pieuse; je puis espérer d'être heureux, si je sers Dieu et Lui obéis. Eh bien; c'est ce petit mot de «si» qui était dans la pensée du brigand et qui était la preuve qu'il ne croyait pas en Jésus; et user de ce petit mot de si, c'était «outrager» Jésus. Il n'y a pas de si dans le sujet qui nous occupe. Jésus est le Christ, Celui que le Père a envoyé pour mourir pour (ou à la place) des pécheurs; et quiconque croit CELA, est sauvé, sans aucun si. Le salut ne dépend ni de la conduite ni de la vie d'un homme, car s'il en était ainsi, comment jamais un brigand aurait-il pu être sauvé? Considérez donc, que vous doutez ou de la puissance, ou de la volonté de Dieu pour sauver. Mais pouvez-vous mettre en doute la puissance de Dieu? Ne pensez-vous pas que le sang du propre Fils de Dieu ait assez de valeur pour la rédemption des pécheurs? Croyez-vous qu'il y aurait un sacrifice pour le péché plus efficace que celui là? Vous ne pouvez pas ne pas reconnaître que Dieu a le pouvoir de sauver. — C'est donc, de sa volonté que vous doutez! Et comment? Lorsqu'il a déclaré qu'il ne veut pas la mort du pécheur? Oseriez-vous admettre pour un seul moment que Dieu ne soit pas disposé et prêt à recevoir tous ceux qui viennent à Lui par Jésus Christ? Ce fut l'amour de Dieu qui donna Jésus Christ pour les pauvres pécheurs. Ce fut parce qu'il les aimait qu'il n'épargna pas son propre Fils. Ah! ne doutez donc pas du désir de Dieu de vous sauver, mais croyez au contraire, qu'il a Lui-même ouvert le chemin, en son propre Fils, «afin que quiconque croit en Lui, ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle» (Jean 3: 16).

Quant à l'autre malfaiteur, il reprenait celui qui outrageait Jésus et lui disait: «ne crains-tu donc pas Dieu, toi, car tu es dans la même condamnation». Il ne lui dit pas: «ne crains-tu pas l'enfer? ou le châtiment?» — mais: «ne CRAINS-tu donc pas Dieu?». — «La crainte de l'Eternel est le commencement de la sagesse» (Proverbes 9: 10). — Personne dans le monde n'a par lui-même la crainte de Dieu. L'Ecriture dit que «les hommes n'ont pas la crainte de Dieu devant leurs yeux» (Psaumes 36: 1). — Vous vous figurez peut-être que vous craignez Dieu, mais vous n'avez d'autre crainte que celle de l'enfer et des tourments éternels. S'il n'y avait pas de châtiment dans un autre monde pour le péché et l'iniquité, vous n'auriez point de crainte. Si vraiment vous craigniez Dieu, vous ne feriez certainement pas ce que vous savez qui déplaît à Dieu, et vous le serviriez «avec révérence et avec crainte» (Hébreux 12: 28); et si vous craigniez réellement Dieu, vous n'auriez pas peur de l'enfer, car la première chose que ferait une personne qui aurait véritablement la crainte de Dieu, ce serait de croire à sa parole, ce serait de croire que Dieu dit la vérité, quand il dit qu'il «a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui, ne périsse pas mais qu'il ait la vie éternelle» (Jean 3: 16). Douter de la parole de Dieu, ne pas la croire, est une preuve évidente qu'on ne craint pas Dieu, de même que rien ne prouverait mieux que vous ne respectez ni ne craignez un homme sur la terre, que si vous méprisiez ou mettiez en doute les paroles qu'il prononce.

Le pauvre malfaiteur à l'agonie était si rempli de pensées de Dieu et de la crainte de Dieu, qu'il semble oublier la position terrible dans laquelle il se trouve, et perdre de vue ses crimes et sa misère, et les souffrances au milieu desquelles il va mourir, et même il reprend son compagnon. Oui, en vérité, un voleur mourant peut reprendre son compagnon de péché (tout en n'étant ni moins coupable, ni moins pécheur que lui); oui, il peut faire ainsi, parce que le sentiment de la présence de Dieu remplit son âme, et que la crainte de Dieu domine toutes les autres pensées, tous les autres sentiments, toutes les autres craintes. Il n'essaie pas de dissimuler sa propre culpabilité, ou de pallier ses crimes. Il ne s'excuse pas d'avoir fait le mal, en disant que ce ne fut pas sa faute, que la tentation dans laquelle il s'est trouvé était grande. Il ne demande pas à Dieu de le traiter avec indulgence à cause de cela. Non, — il reconnaît que lui-même et son compagnon sont justement condamnés: «pour nous, nous y sommes justement, car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises» (verset 41). — Vous peut-être, lecteur, quand vous avez eu conscience d'avoir péché, vous vous êtes excusés, vous avez pensé en vous-même: «après tout, le péché n'est pas si grand; je ne suis ni aussi coupable, ni aussi mauvais que plusieurs de ceux que je vois autour de moi: je n'ai commis qu'un bien petit péché, et Dieu est un Dieu de miséricorde; je tâcherai de mieux faire à l'avenir, et j'ose dire que Dieu me pardonnera». Or, en pensant et en parlant ainsi, vous montrez que vous ignorez entièrement ce qu'est votre méchant coeur corrompu et ce qu'est la sainteté de Dieu. Le malfaiteur expirant n'essaie pas de se justifier; au contraire, il reconnaît qu'il est un pécheur coupable et justement condamné. Il ne cherche pas non plus à transiger avec Dieu, en promettant de mieux vivre dorénavant, si Dieu voulait lui pardonner. Comment l'eut-il pu, en effet? Il n'avait plus qu'une ou deux heures à vivre, — il était cloué à la croix par les mains et par les pieds. Il n'eut servi de rien à un homme mourant, de prendre des résolutions qu'il n'aurait jamais eu le temps d'accomplir. Il se sentait et se confessait pécheur; il ne cherchait pas à se justifier, mais il en appelle à Jésus comme le Seigneur, à Lui qui «n'avait rien fait qui ne se dût faire», qui mourait à ses côtés, «le Juste pour les injustes» — et le paradis lui fut ouvert!

Et vous, si vous voulez être sauvé, il faut faire comme fit ce malfaiteur. Il faut reconnaître que vous êtes un pécheur perdu, justement condamné, «par nature un enfant de colère» (Ephésiens 2: 3). Il ne faut pas chercher un abri dans la pensée que vous êtes meilleur que d'autres; il ne faut pas vous imaginer que de bonnes résolutions vous sauveront; mais il faut confesser à Dieu que votre «coeur est rusé, désespérément malin par dessus toutes choses» (Jérémie 17: 9), et regarder à Jésus, qui est mort tout exprès pour de pareils pécheurs hors d'état de se sauver eux-mêmes, et qui n'ont en eux-mêmes rien de bon sur quoi ils puissent s'appuyer. Je sais que bien des hommes disent, avec légèreté et indifférence: «nous sommes tous pécheurs», comme si c'était une chose naturelle et de peu de conséquence. Mais songez qu'en vous reconnaissant pécheur, vous reconnaissiez que vous êtes justement condamné, que si Dieu venait à vous dans ce moment avec ce que vous méritez, l'enfer et ses tourments éternels seraient inévitablement votre part: — vous prononcez vous-même votre propre condamnation. Songez encore que si vous en demeurez là, cet aveu que vous faites que vous êtes un pécheur, ne fait qu'augmenter votre culpabilité, et justifierait pleinement la justice de Dieu, si à cause de vos péchés, elle vous frappait maintenant d'un châtiment éternel. — Mais le malfaiteur ne s'arrêta pas là: le sentiment profond qu'il était un pécheur justement condamné, tourmentait son âme; mais il voyait sous cette même condamnation, qu'il reconnaissait avoir justement méritée, Celui qui n'avait rien fait qui ne se dût faire, Jésus, qui, quoiqu'il fut juste, était mis au rang des transgresseurs, — qui, quoique innocent, était fait péché, — Jésus, à qui il pouvait regarder comme à son substitut devant Dieu, qui portait ses péchés, et mourait sous la malédiction que lui-même avait encourue. Il ne dit pas: «Sauve-toi, toi-même et nous aussi». — Non, car il savait que c'était parce que Jésus ne se sauvait pas Lui-même qu'il le sauvait, lui, pauvre brigand expirant. Il voyait que Dieu n'épargnait pas même son propre Fils, mais le livrait pour nous, et par conséquent, tout pécheur qu'il était, il pouvait se confier entièrement dans l'amour de Dieu pour être sauvé. Et regardant au travers des souffrances de Christ vers ce qui était le but de ses souffrances et de sa mort, le malfaiteur ne pensait qu'à la gloire. Ses péchés n'oppressaient plus sa conscience, car à ses côtés se trouvait une victime qui les portait; il n'avait plus à craindre la justice de Dieu: le sang de Jésus coulait pour satisfaire cette justice; tout pécheur qu'il était, il pouvait sans crainte se tenir devant le trône de Dieu, parce que Dieu Lui-même avait fourni la rançon pour tous ses péchés dans la mort de son propre Fils.

Tous avaient abandonné «l'homme de douleurs»; et ceux qui l'entouraient l'accablaient de mépris. Seul, un malfaiteur qui se mourait, un misérable brigand à l'agonie, osait prendre la défense de Jésus contre tous. Le souverain sacrificateur avait déclaré que Jésus était un blasphémateur; les anciens l'avaient jugé digne de mort; le peuple lui avait préféré un voleur et un assassin; Hérode et ses soldats s'étaient moqués de lui; Pilate et les Romains l'avaient crucifié; Pierre l'avait renié, ses disciples l'avaient abandonné, — seul, le brigand sur la croix leur donnait un démenti, et disait: «cet homme n'a rien fait qui ne se dût faire», et il reconnaissait Jésus comme le Seigneur, quand tout le monde l'avait rejeté et le traitait comme le dernier des malfaiteurs.

On dit volontiers qu'il faut à un pécheur des preuves manifestes de son salut, qu'il faut qu'il sente qu'il est sauvé; — mais la foi simple en Jésus, la foi au témoignage que Dieu rend à l'égard de son Fils, est le seul véritable fondement de la paix et du salut. Quelle preuve évidente le brigand avait-il que Jésus fut le Seigneur? Tout semblait le contredire. La couronne d'épines n'accusait guère la dignité royale; l'abandon et la mort sur une croix n'annonçaient pas davantage le Seigneur; et cependant, en dépit de toutes ces apparences contraires, le brigand confesse Jésus comme le Seigneur et comme étant celui qui plus tard «viendra dans son règne». Et cette foi simple, Dieu la lui compta pour justice (comparez Romains 3: 5); par elle il fut tenu pour juste. Le brigand ne possédait pas de justice par lui-même, car il recevait la juste punition de ses forfaits, mais il croyait en Jésus et cela Dieu le lui compte pour justice, et cela le rendait digne du paradis. Vous aussi, cher lecteur, vous n'avez pas de justice par vous-même. Dieu ne trouve pas, et ne s'attend pas à trouver en vous aucune justice, car il dit: «il n'y a point de juste, non pas même un seul» (Romains 3: 10); mais si vous croyez, si vous acceptez Jésus comme étant vraiment votre Sauveur, Dieu vous comptera cela pour justice; et cela vous rendra digne du ciel.

De plus, le malfaiteur ne se confiait pas aux opinions des hommes. Vous dites peut-être et bien d'autres avec vous, que les uns ont une opinion quant au salut, que les autres en ont une autre, et que vous ne savez de quel côté est la vérité, et peut-être osez-vous ajouter que tous ont raison à leur manière (comparez Matthieu 16: 13-17; Jean 6: 67-69). Mais croire véritablement, c'est pouvoir dire: «je sais que cette chose est vraie; et quiconque ne la croit pas, se trompe, qu'il soit ce qu'il voudra». — C'est ici la vérité de Dieu; et que les hommes disent ce qui leur plaît, et qu'ils cherchent à corrompre la vérité, c'est ici la vérité de Dieu, et il faut qu'elle demeure; oui, «que Dieu soit vrai et tout homme menteur» (Romains 3: 4)! Le brigand défendit hardiment Jésus, malgré toutes les opinions des hommes, et le confessa hautement comme étant le Seigneur, malgré la mort ignominieuse que Jésus souffrait. C'est pourquoi le Seigneur aussi confessa le malfaiteur comme étant digne d'être avec lui dans le paradis. Il ne dit pas: «tu es trop hardi: tu as trop de présomption, tu as été un trop grand pécheur pour que je te sauve: il faut attendre et voir si ta vie sera meilleure». Non, — Jésus lui dit: «En vérité je te dis, qu'aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis» (verset 43)! Telle est la promptitude avec laquelle Dieu répond à la foi. Le Fils de Dieu «est venu au monde pour sauver les pêcheurs» (1 Timothée 1: 15); et il y avait ici un pécheur à sauver. Et lorsque les soldats vinrent pour rompre les jambes des deux malfaiteurs, ils trouvèrent que Jésus était déjà mort. Il avait exhalé son âme dans la mort, afin que ce misérable brigand, perdu, eût la vie éternelle. Et au milieu de l'agonie horrible d'une mort comme la sienne, alors que tous l'avaient quitté, alors que Dieu Lui-même l'avait abandonné, ce dût être une grande douceur pour Jésus, que l'un de ces brigands, qui se mouraient à ses côtés, le confessât devant les hommes. Les anges avaient servi Jésus lorsqu'il avait eu faim dans le désert; un ange avait été envoyé pour le fortifier dans les angoisses du jardin de Gethsémané; — mais ce fut un voleur mourant qui eût le privilège et la gloire de Lui dire une parole de consolation à sa mort. Jésus mourait pour l'homme; il souffrait à la place de l'homme; c'est pourquoi il fut donné à un homme pécheur et perdu, de rafraîchir son âme dans la cruelle agonie de la croix.

Lecteur, «il y a de la joie au ciel pour un pécheur qui se repent» (Luc 15: 7). Vous pouvez être une source de joie pour Dieu Lui-même, un témoin pour la gloire de sa grâce. Acceptez sa grâce; croyez qu'il est amour; ayez foi dans le sang de Jésus; confessez son nom comme étant le seul précieux; confessez-le devant les hommes; et votre nom sera confessé par le Seigneur Lui-même, devant les anges de Dieu, pour la joie du ciel.