Vous m'avez demandé dans votre dernière lettre, comment je pouvais être sûr que j'étais sauvé pour l'éternité. — Je viens répondre à votre question en vous disant que c'est simplement parce que «je crois Dieu» (Actes des Apôtres 27: 25), c'est-à-dire, parce que je crois chacune des paroles que Dieu a prononcées, tant au sujet de l'état de chute et de mort dans lequel je me trouvais par nature, qu'au sujet de la vérité de «l'évangile de la gloire du Christ» (2 Corinthiens 2: 4).
Par la foi je comprends (voyez Hébreux 2: 2) que Jésus Christ est venu dans le monde pour chercher et pour sauver des pécheurs tels que moi, et en conséquence, je ne méprise pas l'offre de la vie éternelle que Dieu me fait par Christ, mais je regarde en dehors de moi-même vers Lui, pour toutes choses, et je trouve qu'en Christ Dieu a répondu à tous mes besoins.
De même qu'un homme qui a faim, sait parfaitement quand ses besoins sont satisfaits, ainsi je sais (d'après l'autorité de la Parole de Dieu «qui ne peut mentir» (Tite 1: 2), que Christ a vidé la question tout entière de ma culpabilité, lorsque, d'après le commandement du Père (voyez Jean 10: 18), «Il fut manifesté une fois pour l'abolition du péché» (avec sa racine, ses branches, ses fruits), «par le sacrifice de Lui-même» (Hébreux 9: 26), et qu'il put dire; «Je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire» (Jean 17: 4).
Et Christ n'est pas mort en vain! Car maintenant je sais n'avoir rien, n'être rien, ne savoir rien, ne m'inquiéter de rien, en dehors de Christ ressuscité d'entre les morts, et assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux, dans la plénitude de la paix, après qu'il a remporté la victoire sur tous ses ennemis et tous nos ennemis.
Etre occupé de Christ dans le ciel est «justice, paix et joie dans l'Esprit saint» (Romains 14: 17); car en Christ je trouve pour moi la justice, la paix, la joie, simplement en détournant mes regards de moi-même et en les portant sur Lui comme mon tout.
Etre occupé d'un Seigneur qui est vivant et qui aime, c'est la vie de la foi, dans son sens le plus strict; c'est en même temps une source éternelle de bonheur, et la seule puissance de sainteté de vie.
La résurrection renferme tout pour celui qui croit; car le croyant n'existe réellement et véritablement devant Dieu que dans un Christ ressuscité.
C'est la résurrection de Christ qui démontre que Dieu a été parfaitement satisfait par le prix payé pour notre rédemption: «Il a été ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père» (Romains 6: 4). — Je le répète, la résurrection renferme tout pour le croyant; et nous en serons persuadés, si nous nous souvenons que le péché dominait sur nous tous, — par nature, — et que ses gages sont la mort! — Si le péché, qui était notre maître, nous avait payé nos gages, il nous eût livrés à une mort éternelle; mais le Fils béni du Père est venu, et a reçu ces gages pour nous, parce que Lui seul avait le pouvoir de reprendre sa vie, après qu'il l'avait laissée (voyez Jean 10: 17, 18). Si ce pouvoir ne lui eût pas appartenu, et n'eût pas été exercé par Lui, nous n'aurions pu obtenir le pardon, nous n'aurions jamais eu devant Dieu l'existence positive que nous possédons maintenant, dans la personne glorifiée de Christ, le Chef de cette création nouvelle, dont tous les chrétiens font partie.