Le Fils de Dieu - Ses Paroles ou les paroles de l'homme

J'avais pris ma place un jour dans le train de L. à S., quand un prêtre catholique romain entra dans la voiture et se plaça vis-à-vis de moi. Je me sentis aussitôt appelé à lui parler. Je lui dis: «Monsieur, depuis longtemps je désire savoir quelque chose et je vous serais très obligé si vous me permettiez de vous faire une question». Il me répondit très poliment: «Je serai trop heureux de vous répondre aussi bien que je le pourrai». Je repris: «Eh bien! monsieur, si je suis bien informé, il y a une question très sérieuse à débattre entre le Fils de Dieu et vous». — «Vraiment», répliqua-t-il, et tous les yeux se portèrent sur nous et les oreilles s'ouvrirent pour savoir ce que cela pouvait être. — «La question, monsieur, est celle-ci: Le Fils de Dieu dit (Jean 5: 24): En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle, et ne viendra pas en jugement; mais il est passé de la mort à la vie»; or, monsieur, on m'assure que les prêtres disent: «En vérité, en vérité, nous vous disons que celui qui entend nos paroles et qui croit à celui qui nous a envoyés, ne pourra jamais connaître ici-bas qu'il a la vie éternelle, — ne saura jamais, dans la vie présente, s'il viendra, oui ou non, en jugement, s'il sera condamné ou non, ni s'il est passé de la mort à la vie ou non. Je désirerais savoir de vous, monsieur, s'il y a une contradiction aussi positive entre votre enseignement et les paroles du Fils de Dieu». Jamais je n'oublierai l'expression de son regard. Il me dit: «Puis-je demander qui vous êtes?» — Oh! répondis-je, par la grâce de Dieu, je suis un de ceux qui ont entendu et reçu les paroles du Christ et j'ai trouvé qu'elles sont des paroles de vie. De tout mon coeur je crois que Dieu l'a envoyé pour donner sa vie en sacrifice pour mes péchés. Je crois que Dieu a ressuscité Jésus d'entre les morts. Par son précieux sang, j'ai la rédemption, savoir le pardon de mes péchés; oui, son sang me purifie de tout péché. Oui, encore une fois, je crois ces précieuses paroles, et j'ai la vie éternelle et je ne viendrai point en jugement. Je suis passé de la mort à la vie; en écoutant et croyant ses paroles je possède tout cela. Qu'aurais-je si je croyais aux vôtres?Ah! dit le prêtre, vous vous trompez en supposant qu'il est possible de savoir, dans cette vie, que vous êtes sauvé; car Saint Paul n'a-t-il pas dit: «Personne ne peut savoir s'il est digne de haine ou de faveur». — Je lui tendis la Bible que je tenais en mains en disant: Voudriez-vous me montrer où l'apôtre Paul dit cela? — Oh! reprit-il, je crois que vous en savez plus que moi là-dessus, vous le trouverez mieux que moi. — Mais, répondis-je, je ne puis trouver ce qui n'est nulle part dans ses écrits, — mais je vous lirai volontiers ce qui s'y trouve. Au chapitre 13 des Actes, versets 38, 39, après avoir parlé de la mort et de la résurrection du Christ, Paul ajoute: «Sachez donc, hommes frères, que par lui vous est annoncée la rémission des péchés, et que de tout ce dont vous n'avez pu être justifiés par la loi de Moïse, quiconque croit est justifié par lui». En Romains 5: 1, il dit de même: «Ayant donc été justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ; et encore, Colossiens 1: 14: «En qui nous avons la rédemption par son sang, savoir la rémission des péchés». Aussi n'est-il rien, mon cher monsieur, qui rende un homme aussi parfaitement heureux, comme de savoir que ses péchés lui sont pardonnés. — Mais, voulez-vous dire, demanda le prêtre, qu'il n'y a pas, dans la Bible, un passage, tel que celui que je viens de citer? — Relativement au salut, il ne s'y trouve rien de pareil, répliquai-je. «Salomon, en parlant de la vanité de cette vie, a bien dit: «Les hommes ne connaissent ni l'amour ni la haine de tout ce qui est devant eux» (Ecclésiaste 9: 1). Il ne voulait pas par là nier l'Evangile, il ne s'agissait que d'une déception générale. — Je pense, dit-il, que l'homme qui se croit assez saint et assez bon pour être parfaitement assuré de son salut, doit être bien présomptueux. Il se peut que beaucoup des fruits de l'Esprit se trouvent en lui, cependant il lui conviendrait de douter humblement. — Oui, vraiment, dis-je, et si tel était le fondement de son salut, il lui siérait bien de douter toujours; mais, monsieur, vous êtes dans une fatale erreur, en supposant que l'espérance du chrétien est basée sur sa bonté ou sa sainteté, ou même sur l'oeuvre de l'Esprit en lui. Je sais qu'il y a des milliers de gens qui cherchent la paix avec Dieu par ce moyen, mais jamais il n'y en eut un seul qui l'ait trouvée. Non, ce n'est pas sur mes oeuvres, ni sur l'oeuvre de l'Esprit en moi, mais bien sur l'oeuvre du Fils de Dieu pour moi, que je dois m'appuyer. Il m'a aimé et il s'est donné Lui-même pour moi. Or, je vous le demande, est-ce de la présomption que de croire en Celui que Dieu, a ressuscité d'entre les morts? Il est le rocher qui ne sera jamais ébranlé. Avez-vous jamais lu, monsieur, au chapitre 10 de l'épître aux Hébreux (versets 14, 15), que «par une seule offrande du corps de Jésus Christ, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés» et que le Saint Esprit en rend témoignage? Oui, et quoique, les hommes puissent rejeter son témoignage, toujours est-il que nous avons une pleine liberté d'entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus. Ne seriez-vous pas bien heureux, monsieur, si vous étiez convaincu que, pour l'amour de Christ, Dieu vous a pardonné tous vos péchés, comme il les avait certainement pardonnés aux croyants d'Ephèse et à tous les croyants mentionnés dans le Nouveau Testament?Ah! dit-il, si vous voulez venir chez moi à B., je vous enseignerai. — Il dit cela en quittant le train. — Mes dernières paroles furent celles-ci: «Ce serait un pauvre enseignement que celui où tout est doute et ténèbres». Dès que le prêtre eut quitté la voiture, un jeune homme qui avait écouté avec la plus grande attention, me dit: «Voulez-vous me dire quelque chose de plus sur la différence qui existe entre l'oeuvre accomplie de Christ pour moi et l'oeuvre de l'Esprit en moi?». Il ajouta que, pendant bien des années, il avait cherché avec sollicitude le salut, mais qu'il avait toujours attendu une action suffisante de l'oeuvre de l'Esprit en lui, pour être sûr qu'il avait le témoignage de l'Esprit et qu'il était sauvé. — Un ami qui m'accompagnait lui montra, par la Parole, que l'Esprit ne rend pas témoignage que nous sommes bons, mais que nous sommes excessivement méchants, entièrement perdus par le péché; mais que Dieu Lui-même a envoyé son Fils pour être sacrifié pour nos péchés et que, du moment où nous renonçons à nos vains efforts de nous sauver par nos oeuvres, et que nous venons à Christ avec notre péché et notre misère, tels que nous sommes, nous avons la paix, selon ses propres paroles: «Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai du repos». En un mot, que le Saint Esprit rend témoignage à la gloire et à l'excellence de Christ. — Alors la lumière se fit dans l'âme du jeune homme, et bientôt il trouva la paix par le sang précieux de Christ.

Et maintenant, cher lecteur, qui vous trouvez en face de l'éternité, permettez-moi de vous demander: «Etes-vous sauvés, si non, comment et quand donc comptez-vous l'être? Si vous n'êtes pas sauvé, vous appartenez à ce monde qui a rejeté et mis à mort le Seigneur Jésus Christ, le Fils de Dieu. Le prêtre n'a point de salut pour vous. Il ne sait pas même pour lui-même s'il est sauvé. Si vous voyez un prêtre, demandez-lui s'il croit être sauvé, et vous verrez combien, sur cette question de toute importance, tout est incertitude pour lui. Allez à Christ, et tout est certain. «Je vous donne ma paix». Oh! ne tardez pas; demain, il peut être trop tard. Si vous demandez: que ferai-je? — écoutez les paroles de Christ — que personne ne vous empêche de sonder les Ecritures. «Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde», contemplez-le maintenant là où il est: après avoir achevé l'oeuvre de la rédemption, Il s'est assis à la droite de la Majesté dans les cieux. Aussi certainement que vous lisez ces lignes, aussi certain est-il que celui qui mourut pour le péché est à jamais vivant dans la gloire, ressuscité d'entre les morts pour notre justification; aussi certain est-il encore que celui qui croit en Celui qui a ressuscité Christ d'entre les morts est justifié, est sauvé (Romains 4: 24). Laissez là le doute, laissez les oeuvres, laissez le moi, laissez là tout; recevez Christ, confiez-vous en Christ. Oh! en est-il ainsi? Christ est-il votre tout? S'il en est ainsi, vous avez la vie, une vie de résurrection, la vie de Christ, ressuscité en victoire, comme le Fils de Dieu, car celui qui a le Fils a la vie. Si vous êtes ressuscité en Christ, donnez-vous à Lui, corps, âme et esprit, non pas pour que vous soyez sauvé, mais parce qu'il vous a tant aimé qu'Il a donné sa propre vie pour vous sauver. Oh! que mille fois béni soit l'amour de Christ, mille fois béni l'amour de Dieu! «Nous l'aimons, parce qu'il nous a aimés le premier».