Christ se
présente à nous comme «l'étoile brillante du matin», qui apparaît immédiatement
avant le jour. Quelle que puisse être la manifestation de gloire, la gloire
manifestée sera toujours liée à la personne du Seigneur Jésus Christ, car
«devant lui tout genou se ploiera», et pour qu'il en soit ainsi, il reviendra.
Nos coeurs doivent désirer de voir disparaître le mal qui a désolé le monde,
aveuglé par le péché et l'infidélité de l'homme et de voir toutes choses
remises en ordre.
Au verset
septième de notre chapitre, le Seigneur dit: «Voici, je viens bientôt», Il
annonce qu'il vient, et il accompagne la prophétie de ces paroles: «Bienheureux
est celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre», c'est-à-dire,
quiconque écoute et prend garde. Mais plus loin, au verset 12, il applique la
prophétie d'une manière différente: «Voici, je viens bientôt et ma récompense
est avec moi, pour rendre à chacun selon ce que son oeuvre sera». Dans ce
dernier passage, il s'agit moins d'une promesse que du caractère des voies du
Seigneur, alors qu'il viendra; c'est un avertissement contre la négligence et l'indifférence,
aussi bien qu'un encouragement pour ceux qui ont été fidèles, afin qu'ils
soient patients et qu'ils aient du support au milieu du mal qui les entoure.
«Usez de patience, mes frères, jusqu'à la venue du Seigneur… Usez de patience,
affermissez vos coeurs, car la venue du Seigneur est proche. Frères, ne
murmurez pas les uns contre les autres… car le juge se tient devant la porte»
(Jacques 5: 7-9). Le Seigneur avertit solennellement toute conscience d'homme,
il va juger tout homme selon son oeuvre (comparez 1 Corinthiens 4: 5). Il
voudrait aussi tenir éveillées les consciences des saints et les garder dans le
sentiment de leur responsabilité; car de même qu'il exécutera le jugement
contre le monde, de même aussi il manifestera les fruits des oeuvres et des
voies des saints, toutefois sans rapport avec la condamnation et n'affectant,
en conséquence, aucunement leur salut.
Dans la
manifestation de la vie d'un saint, deux choses sont mises en lumière,
premièrement, les fruits de l'opération de l'Esprit de Dieu dans la marche et
les voies d'un saint; et secondement, la valeur de l'oeuvre du Seigneur Jésus
Christ qui, au commencement, fit de lui un saint et qui est la même pour tous
les saints, pour le plus faible aussi bien que pour Paul lui-même. Sous ce
rapport, «il n'y a pas de différence»: Christ est aussi bien ma justice qu'il
était celle de Paul, lorsqu'il en fit un apôtre. Nous pouvons être fort petits
par nous-mêmes, mais la justice est pour tous la même; nous avons tous la même
vie et nous sommes participants de la même gloire. Les frères ont part tous,
ensemble à la bienheureuse rédemption de Christ; mais, d'autre part, chacun
recevra une récompense selon ses oeuvres.
J'ai rappelé ces
choses pour que nous comprenions mieux quelle est la grâce du Seigneur. «Moi,
Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous rendre témoignage de ces choses dans les
assemblées. Je suis la racine et la postérité de David, l'étoile brillante du
matin» (verset 16). Tout ce qui aura part à la gloire sur la terre, tirera de là
sa source; Christ est la racine, la source de toutes les promesses, et la
postérité ou l'accomplissement de toutes les promesses; il est «né de la
semence de David selon la chair», mais il a cette gloire maintenant comme
ressuscité d'entre les morts.
Mais nous avons
une meilleure part, comme étant ressuscités avec lui, la même part qu'il a
Lui-même. Il se présente comme «l'étoile brillante du matin»; il parle de
Lui-même, disant: «Je suis!» Il parle de ce qu'il est; ce qu'il présente à
notre coeur et à notre conscience, soit de saint, soit de pécheur, c'est Lui-même
«Je suis l'étoile brillante du matin»; c'est moi qui viens maintenant pour
mettre tout en ordre! Christ a-t-il du prix pour vous? S'il n'en a pas, vous
êtes en guerre avec Dieu. S'il n'est pas plus précieux pour vous que toute
autre chose, vous êtes dans un mauvais état comme chrétien. Si vous êtes las
d'entendre parler de lui, ce qui fait les délices de Dieu vous fatigue donc, et
le ciel ne pourrait avoir de charme pour vous, car comment le ciel vous
rendrait-il heureux, si vous ne trouvez pas vos délices en Christ, puisque Lui
est le grand objet des délices dans le ciel? Est-il encore vrai de vous que
vous ne voyez en Lui aucune beauté qui fasse que vous le désiriez? Aux yeux de
Dieu, il est la beauté parfaite, parfaitement aimable; et là où il y a quelque
chose de Dieu dans une âme, il est Celui que l'âme désire pour le contempler,
non pour être charmé par Lui un moment comme on pourrait l'être par la vue d'un
tableau, mais pour le connaître, pour l'aimer: il a pris possession des
affections. La réponse aux désirs de l'âme peut se faire attendre; mais ses
désirs sont là, le coeur a soif de Lui de cette soif que Lui seul peut
satisfaire, Si vous n'avez aucun désir de Christ et que vous puissiez vous
passer de Lui, vous êtes donc encore éloignée de Dieu qui se réjouit en Lui seul;
et il n'y a pas en vous une pensée qui vous soit commune avec Dieu, car quand
Dieu dit: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai trouvé mon plaisir»
(Matthieu 3: 17); vous, vous ne trouvez pas de plaisir en lui, ni ne le
connaissez comme le désiré de votre coeur. Je ne parle ici ni de devoirs, ni de
victoire sur ceci ou cela, mais je demande si, jour après jour, Christ, est le
désir de votre coeur? Oh! combien souvent, lorsque nous voudrions parler de
Christ, la conversation prend un autre cours, parce que la conscience est mal à
l'aise et sait que Christ n'est pas aimé.
Le Seigneur,
s'appelant lui-même «l'étoile brillante du matin», éveille dans notre âme de
glorieuses espérances, avant que ne luise l'aube qui introduit le jour. Il
apporte ainsi dans l'âme la félicité de ces temps où le mal aura été ôté, avant
que le jour lui même soit venu. Le jour n'est pas là encore; c'est encore «la
nuit». Mais, notre vraie position, comme chrétiens dans ce monde, est celle
«d'enfants du jour» au milieu de la nuit, celle de gens qui n'ont rien de
commun avec le monde. Nous devrions être pleins de grâce envers le monde, mais
nous ne sommes pas du monde, nous sommes enfants du jour. C'est pourquoi tout
ce qui est de ce monde est en désaccord avec notre espérance et doit être
épreuve pour nous en tant que chrétiens. S'il en est autrement, c'est que nous
sommes inconséquents avec nous-mêmes. En tant que liés à «l'étoile du matin»,
nous sommes associés avec Christ caché en Dieu, et nous avons notre part avec
lui avant que ne vienne le jour, où il se «lèvera comme le soleil de justice
avec la santé dans ses ailes» (Malachie 4: 2). Le monde le verra alors; mais à
nous, il dit: Je vous ai donné une part avec moi avant que le jour vienne; car
il s'est révélé à nous comme «l'étoile du matin» qui précède le jour. «Je lui
donnerai autorité sur les nations et il les paîtra avec une verge de fer, comme
sont brisés les vaisseaux d'un potier… et je lui donnerai l'étoile du matin»
(Apocalypse 2: 26-28). Outre tout le reste, il nous a fait don de lui-même et
veut nous associer à lui-même. L'étoile du matin devance le jour; elle est
notre part, notre douce espérance, Christ révélé à l'âme, avant que le jour se
soit levé, Christ connu de ceux qui veillent pendant la nuit; ils voient cette
étoile et connaissent Christ comme le monde ne le connaîtra jamais, et
non-seulement ils le connaissent ainsi, mais ils savent qu'ils ont la même part
que Christ lui-même: «Je lui donnerai l'étoile du matin». Christ nous associe
ainsi non-seulement avec la bénédiction du jour lui-même, mais avec Lui
qui l'apporte. Il ne s'agit pas simplement de la gloire, mais du fait que je la
posséderai avec le Seigneur. Si c'est le jour qui occupe mes pensées, je sais
que j'en partagerai la gloire; mais si c'est sur Christ que mon regard est
fixé, je vois Christ dans cette gloire et je me réjouis de ce que je la
partagerai avec Lui: «Et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur!».
Il suffisait, de cette assurance pour consoler les Thessaloniciens et leur
faire désirer en même temps que Christ vînt. Christ, je le répète, est révélé
aux saints comme il ne l'est pas au monde; nous avons la certitude que nous
allons être avec Lui et que nous allons lui être rendue semblables pour
toujours. «L'Esprit et l'épouse disent: Viens!» L'affection spontanée de l'âme
est le désir de sa venue. Christ étant allé en haut et le Saint Esprit étant
descendu pour rendre témoignage à son exaltation, l'oeil est fixé sur lui dans
sa gloire céleste, et l'ayant contemplé, le coeur tend, vers Lui et le désire;
et Lui fixe les affections du coeur, en disant: «Je viens!» Le Saint Esprit
éveille le même désir dans d'autres âmes, les invitant lui-même à dire:
«Viens». Ce qui manifeste sous son vrai caractère la puissance de la révélation
de Dieu, c'est que le coeur est réellement fixé sur Lui, et que l'âme désire sa
venue, — si toutefois le monde n'est pas interposé entre nos âmes et Lui, —
pour «être avec lui et le voir tel qu'il est». Pouvez-vous dire sincèrement,
que tout ici-bas, comparé à Christ n'est que perte, et comme des ordures
(Philippiens 3)? C'est ce que faisait Paul; et il désirait une chose, c'est
d'avancer dans la connaissance de Christ. Mais le caractère du monde s'oppose à
cela. Tout ce qui journellement occupe mon âme et mon esprit, travaille à
empêcher que mon âme ne trouve sa satisfaction en Christ; tout cela entrave le
libre cours de mes affections envers Lui, — et gène ma communion avec Lui.
C'est là le vrai caractère de tout ce qui est dans le monde; cet «tout ce qui
est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l'orgueil
de la vie, n'est point du Père, mais du monde» (1 Jean 2: 16). Si donc le coeur
est occupé de ces choses, il ne peut pas avancer dans la connaissance de
Christ, ni dire, comme expression de tout son désir: «Viens, Seigneur Jésus!»
Pour dire ainsi: «Viens!» il faut un entier détachement du monde; de plus, il
faut que le coeur soit fixé sur Christ lui-même. Il faut également que la
conscience soit «parfaite» (comparez Hébreux 9 et 10). Nul, si sa conscience
lui laissait craindre encore d'être détruit peut-être d'une perdition
éternelle, ne saurait désirer que Christ vint. Vous ne pouvez pas dire:
«Viens!» si votre conscience n'est pas purifiée. Mais comment pouvons-nous
avoir une conscience purifiée? Dieu nous le dit: «Si le sang des taureaux et
des boucs… sanctifie pour la pureté, de la chair, combien plus le sang du
Christ qui, par l'Esprit éternel, s'est offert Lui-même à Dieu sans tâche,
purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes pour servir le Dieu vivant?»
et «comme il est réservé aux hommes de mourir une fois et après cela d'être
jugés, ainsi le Christ, ayant été offert une fois pour porter les péchés de
plusieurs, apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut à ceux qui
l'attendent» (Hébreux 9; 10). Ici, nous voyons la venue de Christ en rapport
avec une conscience parfaite. Si je parle d'une conscience parfaite, il faut
que j'aie une mesure parfaite; il faut que je regarde au jugement de Dieu à
l'égard du péché dans le sacrifice de Christ. Etes-vous dans la lumière, comme
Dieu est dans la lumière? car la lumière manifeste tout mal. Qu'importe votre
conscience, si vous n'avez pas été dans la présence de Dieu? Combien souvent
notre conscience n'atteint pas à la mesure que Dieu réclame! Si vous commettez
une erreur, votre conscience est-elle à la hauteur de la lumière, comme Dieu
est dans la lumière? En ceci est le sujet du jugement que «la lumière est venue
dans le mnonde et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière»
(Jean 3: 19), Christ a été présenté à la conscience de tout homme pour la vie,
et comme le modèle parfait de celle-ci, semblable à Dieu et lui plaisant sans
cesse; voilà la lumière! «La parole que j'ai dite, celle-là vous jugera au
dernier jour» (Jean 12: 48). Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton
coeur». Christ a aimé Dieu ainsi: êtes-vous semblables à Christ? Vous savez que
vous n'atteignez pas à cette mesure. Considérez la vie tout entière de Christ
ici-bas: il ne fit jamais rien en vue de lui-même, et vous, vous ne faites
jamais rien que pour vous! Montrez-moi une circonstance dans laquelle Christ
ait agi d'après sa seule affection naturelle. Lorsque sa mère et ses frères
étaient «là dehors», cherchant à lui parler, il dit: «Qui est ma mère et qui
sont mes frères? Christ ne fit jamais, quoi que ce soit pour se complaire à lui-même,
excepté en ce sens qu'il prenait son plaisir à faire la volonté de son Père
(Romains 15: 2, 3; Jean 4: 32-34; Hébreux 10: 5-8). Pensez-vous que Dieu ait
envoyé son Fils dans le monde pour être la lumière du monde, et qu'après tout
il jugera sur un principe différent? S'il est vrai que la lumière soit venue
dans le monde, avez-vous cette lumière? Etes-vous semblables à Christ? Ou, si
vous ne l'êtes pas, vous condamnez-vous vous-mêmes, parce que vous n'êtes pas
semblables à Lui? Avez-vous donné à Christ dans votre coeur la place et
l'autorité qui lui appartiennent? Vous êtes-vous associé à la condamnation que
Dieu a prononcée contre vous-même, témoignant que Dieu est juste, et vous
rangeant du côté de Dieu pour prononcer ainsi le jugement contre vous-même?
Avez-vous pris parti pour Dieu contre vous? S'il en est ainsi, vous marchez
dans le sentier de la lumière et de la vérité. Jugez-vous le péché comme Dieu
le juge et non en appelant mal ce qui amène la condamnation sur un autre que
vous? Cela n'est pas de la conscience! Mais lorsque vous dites: moi,
j'ai mal fait, et Dieu est juste, et que par là vous vous condamnez
vous-même, vous apprenez ainsi le besoin que vous avez de la grâce. «Christ a
été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs». Une oeuvre parfaite
et efficace a été accomplie, et a été accomplie selon l'estimation que
Dieu fait du péché, en sorte que le péché est ôté aux yeux de Dieu, et ma
conscience est ainsi rendue parfaite. Je vois ici Christ venant dans une
énergie divine et ôtant le péché selon le besoin du pauvre pécheur. Il vint, la
première fois, pour être fait péché pour nous, «afin que nous devinssions
justice de Dieu en lui (1 Corinthiens 5: 21): personnellement, il fut toujours
sans péché. Quand il viendra, la seconde fois, il viendra sans péché, ayant une
fois porté nos péchés et les ayant effacés pour toujours! Il a si
entièrement ôté le péché par le sacrifice de lui-même, que, entièrement à part
le péché, il viendra, comme il dit, pour nous prendre à lui. «Si je m'en vais
et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de
moi» (Jean 14: 2, 3). Est-il question du péché, Non. La première fois, il vint
à cause du péché; mais il viendra une seconde fois sans péché, — non pour nous
recevoir dans nos péchés, car le péché est ôté, mais pour nous prendre à lui
dans un amour divin et parfait. Quoi! serai-je là où Christ est? Oui, mais non
pas pour y porter mes pêchés. Dieu ne pouvait supporter le péché, car Dieu est
parfaitement saint. Si Christ est là, tous mes péchés sont ôtés; et ainsi, ma
conscience étant purifiée, il n'y a nul empêchement à ce qu'en pleine liberté,
de conscience, je dise: «Viens» Si Christ dit: «Je suis l'étoile brillante du
matin», alors je n'ai rien à craindre; mais c'est la joie de mon âme de
l'attendre et d'être avec Lui. Mes affections étant fixées sur Christ et ma
conscience étant entièrement purifiée, je dis «Viens!» Je désire Christ,
connaissant mon association avec Lui-même comme l'étoile brillante du matin, et
je dis: «Viens!» Jude (non pas Iscariote) lui dit: Seigneur, comment se fait-il
que tu vas te manifester à nous, et non pas au monde? La vraie et propre
espérance de l'Eglise a ce caractère. Que celui qui entend, dise: «Viens!»
L'âme est remplie de l'amour qui découle d'une relation connue et sur laquelle
il est fondé. Comment aimerais-je comme un frère quelqu'un que je ne
connaîtrais pas pour être tel? Je ne puis aimer comme père celui que je ne
connaîtrais pas comme étant réellement mon père, et dont je ne me saurais pas
le fils. Toutes les affections des saints se lient ainsi à une relation déjà
existante; la grâce nous place dans une certaine relation, afin que nous ayons
les affections propres à cette relation; et à moins que nous ne marchions dans
la mondanité, ou de manière à contrister l'Esprit de Dieu, il y aura en nous le
désir de voir Christ pour être avec lui et lui être semblables.
Lorsque la
relation, dans laquelle je me trouve placé vis-à-vis de quelqu'un, est connue
par moi, alors l'amour qui s'y rattache remplira mon coeur. Mais il faut être
épouse, et le savoir, pour aimer comme une épouse. Or, l'Eglise est l'épouse de
Christ: Conduisez-vous donc comme faisant partie de cette épouse. Et ceci est
vrai de toute âme qui a entendu la voix du Berger, et qui a cru. Venez donc,
qui que vous soyez, vous qui avez conscience d'une telle relation, venez et
unissez-vous à la voix de l'Esprit et de l'Epouse, pour dire: «Viens». Et, si
quelqu'un n'avait pas encore acquis la certitude qu'il est dans cette relation,
qu'il reçoive Christ et en même temps cette relation avec Lui, afin qu'il se
réjouisse avec nous dans l'attente de Christ, «l'étoile brillante du matin», et
qu'il dise: «Viens!».
Aussi longtemps
que nous sommes dans le monde, nous sommes là où le Christ n'est pas connu.
Nous ne sommes pas encore introduits à notre place dans la gloire; mais nous
avons déjà la source d'eau jaillissante en nous; c'est pourquoi, dans la
conscience de ce que nous possédons en nous-mêmes, nous tournons nos regards en
haut, disant: «Viens!» C'est l'Esprit en moi qui éveille ce désir. Pourquoi
désiré-je le voir? Parce que je sens qu'il m'aime. Pourquoi désiré-je être dans
la maison du Père? Parce que là sont ma place et ma part d'enfant. Toutes les
sources de joie sont connues comme nôtres dans ces glorieuses relations. C'est
pourquoi je puis dire: «Que celui qui a soif vienne», car la joie que je
possède moi-même en Dieu, se traduit naturellement en amour pour d'autres et en
désir qu'ils aient part, eux aussi, à cette joie.
Christ est l'objet
de l'Epouse; et dès qu'il dit: «Je suis l'étoile brillante du matin», guidée
par l'Esprit, elle répond: «Viens! Et que celui qui entend dise: Viens! Et que
celui qui a soif, vienne; que celui qui veut prenne gratuitement de l'eau de la
vie» (versets 16, 17). L'Epouse n'est pas l'eau de la vie, mais elle la
possède, et elle peut dire: Viens! C'est Christ qui est l'eau de la vie pour le
plus pauvre pécheur; que celui donc qui entend dise: Viens! Et que celui qui a
soif vienne, et que celui qui veut prenne gratuitement de l'eau de la vie!