C'est une racine
de toutes sortes de maux que l'amour de l'argent (1 Timothée 6:
10)
Mammon est le
dieu de l'argent et des richesses. Cette idole est aujourd'hui en grande vénération.
Le monde entier la révère, comme autrefois toute l'Asie et le monde habitable
vénérait «la grande déesse Diane». Nous sommes dans le
siècle de l'or, du tout-puissant dollar, comme on dit en Amérique;
les richesses possèdent les coeurs: on les veut,
on les recherche, on les aime. Le culte de Mammon est universel.
Et en cela il n'y a rien d'étonnant, quand il s'agit des hommes du monde, dont
la portion est dans cette vie. A leurs yeux rien n'est plus légitime qu'un tel amour; au lieu de le modérer, ils l'excitent; loin de croire
qu'il est la racine de toutes sortes de maux, ils prétendent au contraire que
la richesse est une source de bonheur; ils sont du monde: ils aiment et
aimeront toujours ce qui, dans le monde, leur procure honneur et bien-être.
Le monde fait de
l'or et de l'argent ses dieux:
Un coffre vide
ou plein le rend triste ou joyeux.
Mais laissons le
monde. Serait-il hors de saison de faire entendre à ceux qui ne sont pas du
monde, une parole d'avertissement sur ce sujet? Je ne
le pense pas. N'est-il pas vrai que des croyants se laissent quelquefois
ébranler, éblouir, séduire même par la bonne façon de l'idole, par ses sourires
et ses promesses? N'est-il pas vrai qu'on court
quelques risques de se laisser entraîner par le courant impétueux qui précipite
aujourd'hui les hommes vers Mammon? Je sais bien qu'on
trouverait difficilement un saint, exprimant le désir de s'enrichir, mais il
n'en faut pas conclure qu'un tel désir n'existe pas. On peut facilement le
cacher aux autres; et je suis très disposé à croire
qu'il y a bien peu, de croyants, qui n'aient pas à lutter contre ce désir
insensé. Quoi qu'il en soit, l'Ecriture nous met fortement en garde contre
l'amour des richesses; rien n'est plus clair, plus
puissant que l'enseignement qu'elle nous donne sur ce sujet. Cet enseignement
peut se diviser en deux parties: il nous est fourni
soit par des exemples, soit par une doctrine sur la matière.
Commençons par les exemples; j'en rapporterai trois
seulement, mais qui démontrent avec assez de force que l'amour de l'argent est
la racine de toutes sortes de maux.
Rappelons
d'abord celui de Balaam. Quel apparent mépris de l'or cet homme manifeste! «Quand Balac, dit-il, me donnerait sa maison pleine d'or et
d'argent, je ne pourrais point transgresser le commandement de l'Eternel, mon
Dieu, pour faire aucune chose petite ou grande» (Nombres 22: 28). Tel est le
langage que tint Balaam, aux seigneurs Moabites qui vinrent le trouver avec des
présents et des promesses royales. Et plus tard il tient le même langage au roi
lui-même. Celui qui parle ainsi ne parait-il pas avoir un profond dédain pour
les richesses? Ne dirait-on pas que c'est le cri d'une
conscience scrupuleuse, d'un coeur droit?
Mais l'Esprit de Dieu en 2 Pierre 2, nous dit que ce qui a conduit Balaam dans
la voie tortueuse qu'il a suivie, c'est précisément l'amour de l'argent: «il aima le salaire d'iniquité». Sous cet
apparent mépris de l'or Dieu discerne une âme qui n'a pas d'autre culte que
celui de Mammon. Poussé par une puissance divine surnaturelle, Balaam bénit
forcément le peuple au lieu de le maudire et prononça des prophéties d'une
grande beauté; mais poussé par l'amour du salaire
d'iniquité, Balaam aussi «enseignait à Balac à jeter
une pierre d'achoppement devant les fils d'Israël pour qu'ils mangeassent des
choses sacrifiées aux idoles et qu'ils se livrassent à la fornication»
(Apocalypse 2: 14). L'amour de l'argent est le secret d'une aussi infâme
conduite.
Un autre exemple
est celui de Guéhazi, serviteur d'Elisée. L'amour de
l'argent est ici manifeste, bien que Guéhazi cherche
à le cacher aux autres. Il ment à Naaman; il ment à
Elisée, et finit par être blanc de lèpre comme la neige: tels sont les fruits
de cet amour impur; il est bien la racine de toutes sortes de maux. Si
quelquefois nos coeurs sont alléchés par l'appât de
l'or, rappelons-nous cette histoire et ces paroles pleines d'actualité:
«Est-ce le temps de prendre de l'argent et de prendre des vêtements, des
oliviers, des vignes, du menu et du gros bétail, des serviteurs et des
servantes» (2 Rois 5: 26)?
Enfin je
rappellerai l'exemple de Judas. Comme Balaam et Guéhazi,
Judas fait de son mieux pour cacher aux autres l'amour qui brûle au fond de son
âme. «Ne pourrait-on pas vendre ce parfum plus de deux
cents deniers et le donner aux pauvres?» Or Judas dit cela, non pas qu'il se
souciât des pauvres, mais parce qu'il était voleur et parce qu'il avait la
bourse et portait ce qu'on y mettait… Alors l'un des douze, appelé Judas
Iscariote, s'en alla vers, les principaux sacrificateurs et dit:
«que voulez-vous me donner et moi, je vous le livrerai?» Et ils lui comptèrent
trente pièces d'argent (Matthieu 26: 14). Alors Judas
qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, ayant du remords, reporta les
trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, disant: «J'ai péché en livrant le sang innocent. Mais ils dirent: Que nous importe! tu y aviseras. Et ayant jeté
l'argent dans le temple, il se retira; et s'en étant
allé, il se pendit (Matthieu 27: 3-5). — Ce dernier cas n'a besoin d'aucun commentaire: l'amour de l'argent a conduit Judas au plus
grand crime qui se puisse commettre; Guéhazi au
mensonge et à la lèpre, Balaam dans une voie de perversité, et tous dans la
ruine; car il est la racine de toutes sortes de maux.
Mais il y a,
dans le Nouveau Testament, une doctrine clairement exprimée sur le sujet qui
nous occupe. Les passages suivants suffiront pour nous la remettre en mémoire: «Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où
les vers et la rouille gâtent et où les larrons percent et dérobent; mais
amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne gâtent
rien et où les larrons ne percent ni ne dérobent, car où est votre trésor, là
aussi sera votre coeur. Nul ne peut servir deux
maîtres, car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et
méprisera l'autre: vous ne pouvez servir Dieu et
Mammon. — Ne soyez donc pas en souci, disant: que
mangerons-nous? ou que boirons-nous? ou de quoi serons-nous vêtus? car les
nations recherchent toutes ces choses; car votre Père céleste connaît que vous
avez besoin de toutes ces choses: mais cherchez premièrement le royaume de Dieu
et sa justice et toutes ces choses vous seront données par-dessus» (Matthieu
6). «Et quelqu'un lui dit du milieu de la foule.
Maître, dis à mon frère qu'il partage avec moi l'héritage. Et il lui dit: Homme, qui est-ce qui m'a établi sur vous pour être
juge et pour faire vos partages? Et il leur dit:
Voyez, et gardez-vous de l'avarice, car encore qu'un homme soit riche, sa vie,
pourtant n'est pas dans ses biens. Et il leur dit une parabole, disant: Les champs d'un homme riche avaient rapporté en
abondance; et il raisonnait en lui-même, disant: Que ferai-je, car je n'ai pas
où je puisse assembler mes fruits? Et il dit: Voici ce
que je ferai: j'abattrai mes greniers et j'en bâtirai de plus grands, et j'y
assemblerai tous mes produits et mes biens; et je dirai à mon âme: Mon âme, tu
as beaucoup de biens assemblés pour beaucoup d'années; repose-toi, mange, bois,
et fais grande chère. Mais Dieu lui dit: Insensé!
cette nuit même ton âme te sera redemandée et ces choses que tu as préparées à
qui seront elles? Il en est ainsi de celui qui amasse
des trésors pour lui-même, et qui n'est pas riche quant à Dieu. — Ne crains
pas, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le royaume.
Vendez ce que vous avez et donnez l'aumône;
faites-vous des bourses qui ne vieillissent pas, un trésor dans les cieux qui
ne défaille pas, d'où le larron n'approche pas, et où la teigne ne gâte rien:
car là où est votre trésor, là sera aussi votre coeur»
(Luc 12). «Que votre conduite soit sans avarice, étant
contents de ce que vous avez présentement, car lui-même a dit: je ne te
laisserai point et je ne t'abandonnerai point» (Hébreux 13). «Or
la piété avec le contentement d'esprit est d'un grand gain. Car nous n'avons
rien apporté dans ce monde, et il est évident que nous n'en pouvons rien
emporter, mais ayant la nourriture et de quoi nous couvrir que cela nous
suffise. Or ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans
le piège, et en plusieurs désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes
dans la ruine et la perdition, car c'est une racine de toutes sortes de maux
que l'amour de l'argent; ce que quelques-uns ayant
ambitionné, ils se sont égarés de la foi et se sont transpercés eux-mêmes de
beaucoup de douleurs. Mais toi, ô homme de Dieu, fuis ces choses»
(1 Timothée 6). — «Si donc vous êtes ressuscités avec
Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la
droite de Dieu. Pensez aux choses qui sont en haut et non à celles qui sont sur
la terre; car vous êtes morts et votre vie est cachée
avec Christ en Dieu» (Colossiens 3).
«Nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs
d'avoir toujours devant eux leur Bible ouverte aux chapitres dont notre feuille
les entretiendra, et de chercher avec soin les passages qu'elle ne fait
qu'indiquer. C'est le grand moyen de rendre leur lecture vraiment profitable
pour eux».
Cette excellente
recommandation du Messager n'est-elle pas trop souvent oubliée?
Dans nos lectures ne cherchons-nous pas quelquefois, d'abord, la pensée
de l'auteur plutôt que celle de Dieu?
N'est-ce pas pour cette raison qu'on renvoie à plus tard la lecture des
passages indiqués et qu'on passe rapidement sur ceux qui sont cités textuellement? Hélas! souvent la
pensée de l'auteur nous suffit et le plus tard n'arrive jamais. Sans doute la
pensée d'un auteur sur un sujet de la Parole doit être celle de Dieu; mais
outre qu'il est rare que celui qui expose la pensée de Dieu sur un sujet
quelconque embrasse cette pensée dans toute son étendue et la saisisse sous
tous ses aspects, notez qu'en ne lisant pas les passages indiqués, vous
arrachez de l'exposition qui en est faite ce qu'il y a de meilleur, vous éteignez
la lampe qui seule éclaire le sujet; vous vous exposez à ne pas le comprendre,
puisque vous ne lisez justement pas ce qui est propre à le faire saisir. Je
demande bien pardon au lecteur pour cette petite digression, mais je tenais à
recommander la lecture attentive et même la méditation des passages qui ont
rapport au sujet qui nous occupe. Ce n'est pas mon article qui vous éclairera,
qui vous donnera la pensée de Dieu, c'est la Parole de Dieu.
Maintenant je
demande si tous les passages ci-dessus n'ont pas un sens clair. S'agit-il d'une
doctrine obscure, sujette à controverse? La pensée du
Seigneur n'est-elle pas parfaitement exprimée? Ces
passages n'ont-ils pas tous pour but de nous détourner du service de Mammon, de
l'amour et de la recherche des richesses? Ne nous
présentent-ils pas tous les motifs possibles pour détourner nos coeurs de ce que les vers et la rouille gâtent?
Folie et inutilité des soucis; soins vigilants de
notre Père célestes le peu de valeur des biens terrestres, l'excellence de ceux
que nous sommes appelés à rechercher, tout cela est puissamment exposé dans le
Nouveau Testament
Il importe de ne
pas tomber dans une erreur assez répandue et il est bon qu'on se souvienne que
ce contre quoi le Saint Esprit s'élève avec tant de force, ce n'est pas
contre la possession des richesses et encore moins contre les riches, mais
seulement contre l'amour et la recherche des richesses, ce qui
est bien différent. Oh! je sais que Jacques tance
rudement certains riches, ceux qui ont frustré les ouvriers qui ont
moissonné leurs champs; aussi ne prendrai-je pas ici la défense de ces
riches-là; mais je dis que l'Ecriture n'enseigne nulle part que la possession
des richesses entraîne nécessairement avec elle l'amour des richesses.
Identifier ces deux choses, c'est faire ce que la Parole ne fait pas, c'est
tomber dans une erreur qui peut produire de fâcheuses conséquences. Je dis de
plus que l'amour de l'argent peut avoir des racines tout aussi profondes dans
le coeur d'un pauvre que dans celui d'un riche. Je
dis enfin qu'un frère riche, s'il le veut, peut sans pécher garder tous ses
biens et les faire valoir, pourvu que, comme riche, il marche dans le chemin
que voici: «N'oubliez pas la bienfaisance, et de faire
part de vos biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices» (Hébreux 13:
16). «Ordonne à ceux qui sont riches en ce présent
siècle, qu'ils ne soient pas hautains et qu'ils ne mettent pas leur confiance
dans l'incertitude des richesses, mais au Dieu vivant qui nous donne toutes
choses richement pour en jouir; qu'ils fassent du bien; qu'ils soient riches en
bonnes oeuvres, qu'ils soient prompts à donner,
libéraux, s'amassant comme trésor un bon fondement pour l'avenir, afin qu'ils
saisissent ce qui est vraiment la vie» (1 Timothée 6: 17-19). Dans ce chemin-là,
un riche trouvera toujours l'approbation de Dieu.
Jusqu'ici les
passages que nous avons vu se rapportent directement au sujet que nous étudions; mais il y en a d'autres qui jettent du jour sur ce
sujet, quoiqu'ils ne s'y rapportent que d'une manière indirecte. Après la chute
Dieu dit à Adam; «La terre sera maudite à cause de
toi; tu en mangeras les fruits en travail tous les jours de ta vie. Tu
mangeras le pain à la sueur de ton visage» (Genèse 3).
Le Christianisme confirme cette ordonnance de Dieu, en disant:
«Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus (2
Thessaloniciens 3: 10). Le travail est donc une institution divine, et nul n'a
le droit de s'y soustraire. Or Dieu, dans sa sagesse, a voulu
«qu'en tout travail il y ait quelque profit» (Proverbes 14: 23). «L'ouvrier est digne de son salaire. Qui va jamais à la
guerre à ses propres dépens? Qui plante une vigne et
ne mange pas de son fruit? Qui paît
un troupeau et ne mange pas du lait du troupeau» (1
Corinthiens 9)? Le travail est donc obligatoire pour tous;
vivre dans l'oisiveté, c'est vivre dans le désordre; c'est fouler aux pieds
l'ordonnance de Dieu. En outre ces passages nous montrent que Dieu lui-même a
attaché un salaire au travail.
Or la Parole est
très claire sur ceci, savoir: l'usage que nous
devons faire du salaire que nous recevons pour notre travail. Paul parle
ainsi aux anciens d'Ephèse: «Je n'ai convoité ni
l'argent, ni l'or, ni la robe de personne. Vous savez vous-mêmes que ces mains
ont été employées pour mes besoins et pour les personnes qui étaient
avec moi. Je vous ai montré en toutes choses qu'en travaillant ainsi, il
faut secourir les faibles, et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus qui
a dit: «C'est plus heureux de donner que de recevoir» (Actes des Apôtres 20:
33-35).— «Que celui qui dérobait ne dérobe plus, mais plutôt qu'il travaille en
faisant de ses mains ce qui est bon, afin qu'il ait de quoi donner à celui
qui a besoin» (Ephésiens 4). «Car nous avons
appris qu'il y en a quelques-uns parmi vous qui marchent dans le désordre, ne
travaillant pas du tout, mais se mêlant de tout. Mais nous enjoignons à ceux
qui sont tels et nous les exhortons par notre Seigneur Jésus Christ, qu'en
travaillant paisiblement, ils mangent leur propre pain» (2 Thessaloniciens 3).
Ces passages
nous disent assez clairement ce que nous devons faire du salaire que nous
recevons pour notre travail. Dieu nous dit de le destiner:
1° à nos propres besoins, à nous procurer notre pain et de quoi nous
couvrir; et 2° aux besoins des faibles, des infirmes, des personnes âgées qui
ne peuvent pas travailler. Et si notre salaire est plus que suffisant pour
subvenir à nos besoins et qu'il n'y ait aucun besoin autour de nous, la
sagesse la plus élémentaire nous enseignera à conserver ce surplus pour le
moment où le besoin se manifestera, et non dans la pensée d'amasser pour
nous-mêmes (*). Pour répondre aux deux intentions du Seigneur au sujet
du salaire, il faut, non seulement que nous travaillions de toutes nos forces,
mais il faut de plus que nous veillions à nous créer le moins de besoins
possible. Nous nous abstiendrons soigneusement, par exemple, de ce luxe
effréné, inutile et parfaitement sot, qui règne dans le monde et se glisse
quelquefois jusque parmi les saints.
(*) Ici, se
présenteraient deux questions délicates: Un chrétien
peut-il, sans infidélité, amasser des biens dans la prévision des infirmités
dont il peut être atteint, des mauvais jours qui peuvent survenir? — Un père
doit-il s'appliquer à amasser des biens pour ses enfants?
— Je ne me chargerai nullement de résoudre de telles questions:
je laisse ce soin à l'ensemble de l'enseignement du Saint Esprit sur le sujet
et à la conscience chrétienne de chacun.
Remarquons, en
terminant, que l'enseignement de la Parole au sujet des richesses est en
parfaite, harmonie avec notre vocation. Cette vocation est céleste. La croix de
Christ nous a retirés du présent siècle mauvais; elle
nous a crucifiés au monde et elle a crucifié le monde à notre égard (Galates
6). Quoique nous soyons dans le monde, nous ne sommes pas du monde;
nous y sommes étrangers et voyageurs et, comme notre Maître, nous n'y trouvons
rien pour reposer notre tête. D'un autre côté, la résurrection nous a
introduits dans un monde nouveau. Celui qui est en Christ, c'est une nouvelle création; les choses vieilles sont passées, toutes choses
sont faites nouvelles. Tous nos intérêts sont dans ce monde nouveau:
là est Jésus notre vie et notre trésor; là, notre héritage et nos biens. Oh! notre coeur peut sans danger
aimer et rechercher ces choses d'en haut, invisibles, glorieuses, éternelles!
Aimer le monde et ce qui y est, biens, honneurs, voluptés, c'est montrer qu'on
ne sait rien de la vocation chrétienne et que le coeur
n'a pas encore pris place hors du camp et au dedans du voile, où nous place l'oeuvre de Christ.
Or, frères,
voici ce que je dis: le temps est difficile: au reste,
c'est pour que ceux mêmes qui ont une femme soient comme n'en ayant pas, et
ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, et ceux qui se réjouissent comme ne se
réjouissant pas, et ceux qui usent de ce monde comme n'en usant pas à leur gré,
car la figure de ce monde passe» (1 Corinthiens 7: 29-31).