Dieu aime selon
son essence tous ses enfants: «Dieu est amour!» Quand je vois quelqu'un
lavé dans le sang de Christ, il m'est, à cause de cela, infiniment précieux: et
je dois l'estimer plus excellent que moi-même. Christ l'a aimé et s'est livré
pour lui; il l'aime et l'a lavé dans son sang… (Galates 2: 20; 1 Corinthiens 6:
11; Apocalypse 1: 5; 5: 9; etc.). Il est doux de pouvoir dire: Voilà une
personne que Christ aime! C'est reconnaître Jésus dans un de ces petits qui
croient en Lui (Matthieu 18: 1-14). A côté de cela, Dieu a donné à la fidélité
et à l'amour pour Jésus une manifestation plus grande de Lui-même, comme nous
en voyons des exemples dans Hénoc, dans Abraham, dans Moïse et dans beaucoup
d'autres et comme l'enseigne Jésus à ses disciples au chapitre 15 de l'évangile
de Jean; mais de nos jours ces exemples sont plus rares.
«Si vous gardez
mes commandements, vous demeurerez dans mon amour», dit Jésus. «Si vous
demeurez en moi», dit-il encore, «et que mes paroles demeurent en vous: vous demanderez
tout ce que vous voudrez et il vous sera fait». Voilà un bénédiction
évidente attachée à la fidélité de l'enfant du Père. «Le Père Lui-même vous
aime parce que vous m'avez aimés» (Jean 16: 27); le Père aime ses enfants comme
il a aimé son Fils (Jean 17: 23; voyez aussi Jean 14: 21-23). Il ne s'agit pas
ici de l'amour électif, de cette grâce qui nous a été donnée dans le Christ
Jésus avant les temps des siècles (Ephésiens 1: 3 et suivants; 2 Timothée 1:
9). Comme élus, Dieu aime ses enfants, parce qu'il est Père; mais un
père jouit de ses enfants, quand ceux-ci sont obéissants et les enfants jouissent
du Père en lui obéissant. Un père aime ses enfants méchants, mais il ne les
caresse pas; il s'occupe d'eux pour les ramener, mais il ne peut pas s'épancher
avec eux comme il le fait avec ceux qui sont obéissants.
L'Esprit conduit
les chrétiens de la même manière. Si ma séparation d'avec le monde et d'avec un
grand nombre de mes frères, pour une opinion, diminuait ou altérait mon amour
pour les pécheurs ou pour mes frères, ce serait charnel. Mais si je suis séparé
du monde et de beaucoup de chrétiens, parce que je garde la parole de Jésus, et
qu'eux, ils ne marchent pas avec Dieu, je glorifie Dieu en cela, et je jouirai
des bénédictions attachées à la fidélité envers Lui.
Jésus Lui-même
avait un disciple qu'Il aimait particulièrement. Il y a des chrétiens pour
lesquels je ne puis avoir le même degré et la même sorte d'affection que je
porte à ceux qui marchent fidèlement. Je le répète, si je suis séparé du monde
par fidélité, la fidélité de l'épouse à l'époux (comparez 2 Corinthiens 11: 2,
3), et que je ne trouve pas cette fidélité dans d'autres chrétiens, mes
relations d'intimité avec eux ne peuvent être les mêmes que celles qui existent
entre moi et les chrétiens fidèles. Je ne crois pas que Pierre eût pu être lié
avec Démas comme il l'était avec Jean; cependant, je
ne doute pas qu'il n'eût donné sa vie pour Démas.
Il y a un grand
principe dans tout ceci : «Celui qui a mes commandements, et qui les
garde, c'est celui-là qui m'aime; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père;
et je l'aimerai et je me manifesterai à lui» (Jean 14: 21). Si la
fidélité à Christ n'est pas le principe de notre union, que Dieu la détruise!
Il faut bien distinguer entre l'esprit de parti et la fidélité à Christ, entre
l'attachement à des traditions et à des doctrines d'hommes, et l'obéissance à
Dieu et à sa volonté révélée.