L'intercession
suppose toujours que nous sommes assez près de Dieu pour être, dans les intérêts
de l'Eglise, avec Dieu. L'intérêt que nous prenons à l'état des saints et du
corps tout entier de l'Eglise, se traduit en prière et en intercession, et nous
fait entrer dans des luttes qui identifient l'âme avec le Seigneur Jésus, dans
son affection pour l'Eglise. Dieu nous pardonne bien des choses, afin que nous
nous tenions près de Lui. Nous ne pouvons intercéder pour un autre, si nous
sommes avec lui dans le mal. Il y a aussi des intercessions pour un progrès de
l'Eglise.
Pour le bien de
l'Eglise, nous sommes en lutte avec les puissances spirituelles dans les lieux
célestes (Ephésiens 6: 10 et suivants), et la moitié
du combat s'accomplit par la prière. La majeure partie de ce qui se fait dans
l'Eglise, se fait entre Dieu et celui qui travaille. Il y a tel chrétien qui a
plus travaillé et produit de fruit par la prière, que d'autres n'ont fait par
beaucoup d'activité extérieure. S'il y avait plus de fidélité parmi nous, plus
de véritable intérêt pour l'avancement de la foi des saints et les progrès de
l'évangile, il s'opérerait beaucoup plus par nos prières que par notre présence
et notre intervention active auprès des hommes. Qu'est-ce qui me fait prendre
intérêt à l'Eglise, si non l'Esprit de Christ en moi?
Si je comprends l'intérêt que Christ porte à l'Eglise, cela aura pour effet que
je m'en entretiendrai avec Lui; et Christ répond à mes
prières, parce qu'il aime l'Eglise et qu'il la porte dans son coeur. «Il a aimé l'Eglise et
s'est livré lui-même pour elle…; il la nourrit et la chérit…, car nous sommes
membres de son corps, de sa chair et de ses os…» (Ephésiens 5: 22, 23).
Je vois
l'intimité et la sainte liberté des saints avec Jésus démontrées dans maints
passages des Ecritures. Quand Jésus eut dit en vision à Ananias de chercher un
nommé Saul de Tarse pour lui imposer les mains, Ananias répondit:
«Seigneur, j'ai ouï parler à plusieurs de cet homme, combien de maux il a faits
à tes saints dans Jérusalem; et ici il a pouvoir de la part des principaux
sacrificateurs de lier tous ceux qui invoquent ton nom» (Actes des Apôtres 9:
13-16). Ce trait met en lumière l'intimité des communications de Jésus avec les
siens et l'intérêt qu'il porte à son Eglise. Nous avons un autre exemple de
cette intimité dans le même livre des Actes. Au chapitre 23, verset 11, Jésus
se présente à Paul et lui dit: «Paul, aie bon courage;
car comme tu as rendu témoignage des choses qui me regardent, à Jérusalem,
ainsi il faut aussi que tu rendes témoignage à Rome».
Paul parle d'un
combat qu'il avait à soutenir pour les fidèles de Colosses (voyez aussi
Colossiens 4: 12, 13); car tout avantage qu'on
remporte ne peut être qu'une victoire sur l'Ennemi. L'effet de la puissance du
Saint Esprit est de mettre l'Eglise aux prises avec Satan. Quand les mains de
Moïse tombaient (Exode 17: 8-16), Amalek avait le
dessus; et quand elles étaient levées, Josué était le plus fort: il en est de
même dans notre lutte. Les mains de Dieu sont soutenues en bénédiction par
l'intercession (comparez aussi Hébreux 7: 23-28).
Israël se battait et ignorait cette lutte de prière. Quand il y a des choses
qui nous intéressent, on voit Satan les attaquer. Si je me plains de celui qui
est l'instrument du mal, c'est une pensée de la chair;
l'Esprit me met en rapport immédiat avec le Seigneur pour lui dire, comme le
centenier: «Dis une parole seulement» (Matthieu 8: 8)!