Poésie

Quand, dans ma course, à la borne arrivé,

Qui fait deux parts du chemin de la vie,

Je laisse au loin, de ce poste élevé,

Mes yeux errer sur la route suivie,

Ni larme, ô Dieu! ni regret, ni soupir,

Ne vient troubler mon âme qui déborde.

Pour ton enfant il n'est qu'un souvenir,

Le souvenir de ta miséricorde!

 

Ah! s'il est vrai que mes pieds ont laissé

Bien des faux pas empreints sur la poussière,

Sur mon sentier si l'obstacle dressé

M'a fait souvent retourner en arrière,

Toujours, ô Dieu! prêt à me soutenir

Des mille soins que ta tendresse accorde,

Tu m'as prouvé qu'il n'est qu'un souvenir,

Le souvenir de ta miséricorde!

 

Le temps, mon âme, est proche désormais.

Bientôt le but apparaîtra sans voiles.

Le chemin monte et vers les purs sommets

Semble déjà rejoindre les étoiles.

Là haut, joyeux, dans l'immense avenir,

J'exalterai ton amour qui déborde;

Car dans le ciel il n'est qu'un souvenir,

Le souvenir de ta miséricorde!