(*) Nous publions volontiers ce
nouvel article sur la Repentance, qui complète et, par là même, rectifie, à certains
égards celui que nous avons donné dans notre septième volume, pages 181 et 201
[pagination de l’original] [année 1865 titre :
«La repentance pour la vie] . (L'éditeur)
Permettez-moi de vous donner mes pensées
sur la repentance, telle que je la vois présentée dans l'Ecriture. Il me semble
que le caractère de ce qu'on prêche ordinairement aujourd'hui comme l'évangile,
demande une exposition nette de ce qu'est la repentance d'après la Parole.
Ce n'est pas la conversion, comme l'ont
rendu les traducteurs du Nouveau Testament de Lausanne;
ce n'est nullement la signification du mot. La conversion est le retour du coeur et de la volonté à Dieu, par grâce. Ce n'est pas la foi; celle-ci, selon la véritable force du mot, est la
perception — donnée de Dieu — de ce qui est connu par le moyen de la révélation
qui en est faite à l'âme par un témoignage divin dans la puissance du Saint
Esprit.
La repentance est, littéralement, une
pensée nouvelle ou changée, un jugement formé par l'esprit comme résultat de la
réflexion, après qu'on a eu un jugement différent ou antérieur. Selon l'emploi
habituel du mot dans l'Ecriture, c'est le jugement que je forme en la présence
de Dieu, sur ma conduite et mes sentiments antérieurs, par suite de la
réception du témoignage de Dieu, en contraste avec le train naturel de mes
sentiments antérieurs; il va sans dire que la chose
peut être plus ou moins profonde. Ce n'est pas la tristesse elle-même; celle-ci opère la repentance, si c'est une tristesse
selon Dieu. Ce n'est pas le regret ou remords: C'est
là metam™leia et non met€noia
— mots quelquefois employés l'un pour l'autre, mais non dans l'Ecriture. Judas
eut du remords et se pendit; mais il n'eut pas de
repentance. «La tristesse, qui est selon Dieu, opère
une repentance… dont on n'a pas de regret. «La
repentance est le jugement que nous formons, par l'effet du témoignage de Dieu,
sur toutes les choses en nous-mêmes auxquelles ce témoignage s'applique. Ainsi
elle est toujours fondée sur la foi; je ne dis pas sur
la foi à l'évangile: cette foi peut bien en être la source; mais nous pouvons
nous repentir par le moyen du témoignage de Dieu à l'âme, et ensuite recevoir
cette bonne nouvelle. La conversion elle-même peut suivre la repentance,
c'est-à-dire la conversion comme retour complet et décidé du coeur à Dieu. «Repentez-vous donc
et vous convertissez», dit Pierre (Actes des Apôtres 3: 19). La conversion est
le retour de la volonté à Dieu.
La repentance (met€noia)
est la nouvelle pensée ou le nouveau jugement que nous avons sur les choses; et cela est souvent accompagné, quand il s'agit de
soi, de la conscience d'un changement de sentiment. L'emploi du mot dans les
auteurs classiques nous montrera sa signification en elle-même;
l'Ecriture, son emploi scripturaire. Je choisis quelques cas dans les premiers; puis je citerai l'Ecriture, qui seule peut nous
donner son propre emploi du mot, et qui le fait amplement. Ainsi quant à metano™w, hk
toÀtou dÐ ×nagkazçmeqa metanoe´nh (d'après cela donc nous
fûmes forcés de changer de pensée) — Xénophon. Cyropoed.
1: 1, 3. — $Ka± aÇtèn m™ntoi fas±n ‡nanÐyanta
oÄtw metanoÒsai ™f 'oµv po°msen.%
(Et lui, à la vérité, disent-ils, étant ainsi revenu à soi, se repentit de ce
qu'il avait fait) — Lucien 2: 315. — Je pourrais citer d'autres cas.
Dans le premier, c'est le changement de pensée; dans
le second, le repentir ou le regret. De même pour met€noia: $©O mšn l™gcû ka± yçgû djgmçn mpoiún ka¸ metnoian cqrèv dokei ka±
katÐgorov — Plut. De discern Adult. — Ici, le mot
étant joint à djgmçv, une morsure ou piqûre, désigne
évidemment la douleur elle-même résultant de la conviction. Ce n'est, dans
aucun sens, la conversion, car celui qui a convaincu est regardé comme un
ennemi, mais le coupable est forcé par la répréhension de voir sa faute sous un
autre jour. De même, met€noia deinÒ
toÂv `Aqjna°ouv ka± pçqov žsce toÂ
Kimwnov — Plut. Péricl.
— Ici encore nous avons la tristesse et le regret, comme la forme que revêt le
changement de pensée. Un dictionnaire quelconque, renfermant des citations, en
fournira d'autres. Ainsi, tandis que la signification primitive du mot est une
nouvelle pensée après qu'on a réfléchi, ou un changement de pensée, il vint,
spécifiquement, à signifier la tristesse et la condamnation de soi-même, et le
regret à l'égard de ce qui avait plu auparavant. Je cite encore un autre
exemple d'après Kypke (2 Pierre 3:
9. e¸v met€noian).
Plutarque donne: $eiv met€noiav œp± to²v pracqe²si cwrÐsav%. (Il eut recours à la repentance quant à ce qui
avait été fait ). De même, $game²v êv
q™lei e¸v met€noiav žrcetai%.
(Celui qui a la pensée de se marier viendra à en avoir du regret ou à s'en
repentir).
J'en viendrai maintenant à l'Ecriture,
qu'il est, nécessairement, plus spécialement important d'examiner.
Dans les Septante, sauf dans les Proverbes,
le mot est employé pour exprimer que Dieu ne change pas de pensée. Dans les
Proverbes 20: 25, il est dit, après un avertissement
quant aux voeux prononcés avec précipitation, que
l'homme vient ensuite à s'en repentir, et dans un autre endroit, 14: 15, il est
dit que le simple croit à toute parole, mais que l'homme bien avisé use de
réflexion, ou considère de nouveau: — žrcetai e¸v met€noian.
Dans le Nouveau Testament, nous avons le
témoignage bien connu de Jean le Baptiseur. Il prêchait le baptême de
repentance, car le royaume des cieux s'était approché. Le premier témoignage de
Christ est le même. Voyez Matthieu 3: 2-4, 7, 8, 11;
4: 17; Marc 1: 4, 14, 15; Luc 3: 3, 8. Le résultat fut qu'ils sortirent,
confessant leurs péchés. C'était là assurément un jugement sur eux-mêmes et sur
leurs péchés, produit par le moyen du témoignage de la Parole. Il y avait un
changement de pensée, une nouvelle pensée après réflexion (ce qui est la
définition donnée de metançia), la lumière quant à
leur état ayant été introduite dans leur conscience;
et on attendait des fruits convenables à un tel changement de pensée, comme
preuve de sa réalité.
Ailleurs la force du mot est encore montrée
par des contrastes. Ainsi: «Il y aura de la joie au
ciel pour un seul pécheur qui se repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf
justes qui n'ont pas besoin de repentance» (Luc 15: 7, 10). Là où il n'y a rien
à juger, la repentance n'a pas de place; où il y a le
péché, le jugement sur son propre état est demandé. Ainsi le Seigneur vint
appeler des pécheurs à la repentance (Marc 2: 17; Luc
5: 32). Ailleurs, le Seigneur adresse «des reproches
aux villes, dans lesquelles le plus grand nombre de ses miracles avaient été
faits, parce qu'elles ne s'étaient pas repenties». Tyr et Sidon se seraient
repenties, si elles les avaient vus. N'est-il pas question d'un changement
pratique et du jugement de soi-même, résultant du témoignage placé devant eux
(Matthieu 11: 20, 21) ? Et encore, les hommes de
Ninive se repentirent à la prédication de Jonas (Matthieu 12:
41). Nous ne pouvons pas dire qu'ils furent convertis. La crainte avait été la
cause de leur repentance; mais ils crurent le
témoignage, ils se jugèrent eux-mêmes, ils jeûnèrent et se vêtirent de sacs. Et
encore, si un frère me fait du tort, et que sept fois le jour il retourne à
moi, «disant: Je me repens», je dois lui pardonner
(Luc 17: 4). Ici il n'est nullement question de conversion;
il ne se convertit pas sept fois le jour. De plus, nous voyons par plusieurs de
ces passages, que la chose a rapport à un état de péché antérieur chez les
personnes. Ainsi, dans Actes 8: 22: «Repens-toi de
cette méchanceté». Ainsi dans Apocalypse 9: 20, 21; 2:
21, 22.
Le même principe est renfermé dans Matthieu
18: 2-5; et de même, quant aux fruits de la
repentance, dans 2 Corinthiens 7: 9, 10, 11. Ils avaient été attristés à
repentance; la tristesse selon Dieu avait opéré la repentance. Dans ce cas, ils
étaient convertis depuis longtemps, et il y avait longtemps qu'ils avaient cru; mais ils avaient été dans un mauvais état, et ils
s'étaient repentis. On peut voir dans le verset 11 comment cela s'était manifesté: «Car voici, ceci-même, que vous avez été
attristés selon Dieu, quel empressement il a produit en vous, quelles excuses,
quelle indignation, quelle crainte, quel ardent désir, quel zèle, quelle
vengeance». Or j'admets que ce sont là les preuves et les fruits de la
repentance, la manière dont elle s'était montrée; mais
pourtant cela nous apprend ce qu'elle est. De même, dans Hébreux 6: 1, nous avons «la repentance des oeuvres
mortes».
Le seul endroit, je crois, dans le Nouveau
Testament, où met€noia signifie simplement un
changement de pensée, sans allusion à nous-mêmes et à nos péchés, c'est Hébreux
12: 17. Esaü «ne trouva pas lieu à la repentance», — à
l'abandon de la manière dont il avait antérieurement envisagé la chose, —
«quoiqu'il l'eût recherchée» — la bénédiction, non la repentance — amèrement
avec larmes. La bénédiction et la révocation de son acte antérieur, de ce qu'il
avait fait dans l'incrédulité pour se complaire à lui-même, vont ensemble… ici
la chose n'a rien à faire avec la repentance à l'égard du péché, mais le mot a
son sens primitif et ordinaire — un changement de pensée. Il n'est ni
nécessaire, ni même juste, je crois, de le faire rapporter à Jacob.
Il reste un texte, qui donne à la
repentance son vrai caractère et sa pleine force: «la
repentance envers Dieu, et la foi en notre Seigneur Jésus Christ» (Actes des
Apôtres 20: 21). Ce que Paul demandait, ce n'est pas seulement que les crimes
et les méchancetés fussent jugés, mais qu'un homme jugeât son état moral tout
entier dans la lumière de la présence même de Dieu, et cela en rapport avec le
caractère même de Dieu et son autorité sur lui, et dans la pensée de sa bonté;
c'est là la vraie repentance: l'homme est jugé et se juge lui-même, en la
présence de Dieu, à qui il appartient, et à la nature duquel il doit se
remettre, ayant la miséricorde devant lui. La foi en notre Seigneur Jésus
Christ fait face à cela, parce que Dieu a jugé en Christ le péché, selon sa propre
nature et sa propre autorité, parce que son amour est parfait, et que nous
sommes réconciliés avec Dieu selon sa nature et ses justes droits. Mais ceci
demande un mot d'explication. Ce n'est pas que la repentance vienne, d'abord,
isolément, et ensuite la foi d'une manière absolue; mais la repentance, le
jugement de ce que nous sommes devant Dieu et aux yeux de Dieu, est un des
grands effets de la vérité; elle se rapporte à Dieu, comme à Celui «à qui nous
avons affaire», tandis que la foi en notre Seigneur Jésus Christ est la foi en
cette souveraine intervention de Dieu, par laquelle, dans sa grâce, il a pourvu
à notre état par le don de son Fils. La repentance n'est pas un changement de
pensée quant à Dieu, quoiqu'elle puisse se produire, mais le jugement de
soi-même devant lui, l'âme s'en remettant à Celui qui est au-dessus de nous, «à qui nous avons affaire». Ce n'est pas que la repentance
précède la foi, — nous verrons qu'il n'en est pas ainsi:
mais c'est d'abord le coeur revenu dans la lumière
divine, et ensuite la foi en l'intervention bénie de Dieu qui s'adapte à l'état
dans lequel le coeur se trouve. La repentance,
envisagée du côté pratique, est donc l'appréciation que l'homme forme du péché
— de ses propres voies comme pécheur — après réflexion, par le moyen de
l'introduction de la lumière de Dieu dans son âme, accompagnée d'un certain
sentiment de la bonté qui est en Dieu et établissant en même temps dans l'âme
l'autorité divine. Cela peut avoir lieu par le moyen d'avertissements divins,
comme dans le cas de Jonas, ou de lamentations comme celles d'un Jean le
Baptiseur annonçant que la cognée «est déjà mise à la
racine des arbres». Et c'est toujours par miséricorde. Dieu donne la repentance
à Israël; il donne la repentance pour la vie. Sa bonté
pousse à la repentance: c'est-à-dire, qu'au lieu de
punir les péchés, selon que l'homme le mérite, Dieu ouvre la porte pour revenir
à la lumière et à la grâce, par le moyen de la grâce. Dès lors, quand la grâce
est pleinement annoncée, quand la vérité est là, la repentance est sur le pied
de la parfaite révélation que Dieu a faite de lui-même en grâce, dans la
personne de Christ. La repentance devait être prêchée en son nom, et la
rémission des péchés. En revenant à Dieu, la repentance est toujours le premier
effet produit dans l'âme, lorsque la chose est réelle;
le retour de la volonté à Dieu, et la foi dans la rédemption et le pardon que
l'évangile annonce, viennent après. Ainsi il est dit:
«Repentez-vous donc et vous convertissez». «Repentez-vous
et croyez à l'évangile».
Mais ceci nous montre précisément de quelle
manière la foi est la source unique et nécessaire de la repentance. C'est par
le témoignage de la Parole qu'elle est opérée. Que ce soient les prophètes, ou
Jonas, ou Jean, ou le Seigneur lui-même, ou les apôtres, qui aient enseigné que
les hommes doivent se repentir et retourner à Dieu, la chose était opérée par
un témoignage venant de Dieu, et par un témoignage qu'on avait cru. Maintenant,
ce témoignage est le témoignage rendu à Christ lui-même. La repentance, aussi
bien que la rémission des péchés, devait être prêchée en son nom. C'est par la
révélation de Dieu, soit en jugement, soit en grâce (la grâce dans tous les cas
opérant dans le coeur) que la repentance est opérée.
Quand le fils prodigue revint à lui-même, il se repentit;
il est converti quand il dit: «Je me lèverai et je m'en irai vers mon père»;
l'évangile est réalisé quand il rencontre son père, et qu'il reçoit «la
plus belle robe». Mais «il faut que celui qui s'approche de Dieu, croie que
[Dieu] est, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent»;
et il y a toujours dans la vraie repentance un certain sentiment de sa bonté:
«Combien de mercenaires de mon père ont du pain en abondance. «Il n'y aurait pas la pensée de retourner, s'il n'y avait
pas espérance, espérance vague peut-être, mais pourtant une espérance d'être
reçu, et s'il n'y avait pas ce sentiment d'une bonté en laquelle on se confie.
Même les hommes de Ninive dirent: «Qui sait si Dieu
viendra à se repentir, et s'il se détournera de l'ardeur de sa colère, en sorte
que nous ne périssions point?» Dans l'évangile, la pleine grâce de Dieu est
présentée comme le fondement même d'un appel à la repentance, toutefois en vue
du jugement. «Dieu donc… annonce maintenant à tous les
hommes, en tous lieux, qu'ils se repentent; parce qu'il a établi un jour auquel
il doit juger en justice le monde habitable par l'homme qu'il a destiné [pour
cela]». La bonté de Dieu pousse à la repentance»; la
porte pour fuir est ouverte, mais pour fuir la colère à venir, pour fuir auprès
de Dieu, qui donne l'assurance du pardon à celui qui s'approche de lui par le
moyen de l'oeuvre parfaite de Christ.
Mon but était de présenter un exposé
scripturaire de ce qu'est la repentance. J'ajouterai une parole pratique.
Sous le point de vue pratique, la vraie
opération de l'évangile dans le coeur, c'est d'amener
tout d'abord à la repentance. Comme nous l'avons vu, des avertissements tels
que ceux de Jonas, ou un ministère comme celui de Jean le Baptiseur, ont pu pousser
les hommes à la repentance. Mais l'évangile dans toute sa plénitude a le même
effet. Tout en proclamant l'amour, il amène l'âme dans la lumière, car Dieu est
l'un et l'autre, et cet amour nous conduit à nous juger nous-mêmes, quand Dieu
est réellement révélé. Il ne saurait en être autrement. Si les hommes ont déjà
été exercés, la prédication simple et claire de la rédemption donnera la paix par
le moyen de la grâce. Elle répond au besoin de l'âme qui, ayant déjà regardé à
elle-même, est maintenant rendue capable de regarder à Dieu par Christ, apprend
ce que Dieu est pour elle, et apprend ce qu'est la justice divine. Si un homme
n'a pas été exercé antérieurement, partout où il y a une oeuvre
véritable, l'effet de la plénitude de la grâce, c'est d'atteindre la
conscience, de pousser à la repentance; ce ne sera pas
de donner la paix, comme la première chose, mais d'amener l'âme dans cette
lumière, en laquelle elle découvre cet état, produisant pour elle le besoin de
quelque chose qui lui procure la paix. Elle a vécu sans Dieu; elle l'a
peut-être attaqué en face; et maintenant, non-seulement elle découvre qu'il est
saint et bon (c'est-à-dire, qu'elle à changé de pensées quant à Dieu et qu'elle a appris à
l'aimer); mais elle jette les yeux sur elle-même et sur ses voies passées; elle
réfléchit, et Il en résulte une nouvelle pensée, selon laquelle elle se juge
elle-même en la présence de Dieu qu'elle a ainsi connu, jugeant le péché par la
grande oeuvre qui a aboli le péché: elle se repent.
L'âme sent qu'elle a affaire à Dieu et qu'elle est responsable;
elle sent qu'elle a failli, qu'elle a été perverse, corrompue, sans Dieu; elle
est humiliée; elle a horreur d'elle-même et de son état; elle peut craindre,
mais assurément elle espérera, et éventuellement — bientôt même, si elle est
simple — elle trouvera la paix. Mais elle dira:
«Maintenant mon oeil t'a vu: c'est pourquoi j'ai
horreur de moi-même et je me repens sur la poudre et sur la cendre». Il peut y
avoir des degrés différents dans cette repentance, selon la forme qu'elle prend
dans l'âme; mais si elle n'existe pas, il n'y a pas eu
une vraie oeuvre opérée.
Si l'on examine avec soin les réveils,
comme on les appelle, on trouvera que des âmes, qui avaient été exercées
antérieurement, ont été rendues heureuses, si l'évangile a été prêché simplement: ceux qui n'ont pas été ainsi exercés, et qui se
saisissent précipitamment de la paix, se trouvent, après tout, n'avoir aucune
racine. Et, s'il y a eu une oeuvre superficielle, et
une paix reçue à la hâte, il faudra qu'une oeuvre se
fasse ensuite, celle d'atteindre les sources et les fondements de la
conscience, et cela, bien souvent, au travers de beaucoup de tristesse. Nous ne
saurions prêcher l'évangile trop clairement, ni trop pleinement — la grâce
surabondant où le péché avait abondé, la grâce régnant par la justice; mais l'effet de cette prédication, lorsque
l'évangile est pleinement reçu, l'effet que nous devrions désirer de trouver
dans les âmes, c'est la repentance. Je parle du premier effet — de l'effet
produit dans le moment. Mais il deviendra de plus en plus profond pendant toute
la durée de notre course.