«Et il arriva que quand Jésus eut achevé ce discours, les
foules furent étonnées de sa doctrine, car il les enseignait comme ayant de
l'autorité, et non pas comme les scribes» (Matthieu 7: 28, 29).
Toutes les fois que la confiance en l'homme
usurpe la place de la vérité, cette confiance produit en nous, comme
infaillible résultat, l'incertitude quant à notre position devant Dieu, et
donne naissance à ce besoin de tradition, d'autorité officielle et successionnelle et de tous ces appuis d'une faiblesse qui a
conscience d'elle même. Tel était l'état des «Scribes»: l'usage qu'ils faisaient de l'Ecriture n'avait
aucune puissance, parce qu'il ne découlait pas d'une simple et heureuse
confiance du coeur en Dieu, et qu'il ne pouvait pas
non plus la produire. Les scribes transmettaient une certaine mesure de
connaissance de l'Ecriture, enveloppée d'une couche de tradition, qui, bien
souvent, obscurcissait et pervertissait même ce qui était vrai en soi. — Tel
est l'inévitable effet de la tradition: elle apporte
toujours des éléments étrangers, qui se mêlent à la vérité de manière à cacher
Dieu, en plaçant un voile entre l'âme et Lui. L'Esprit de Dieu, au contraire,
emploie la Parole, pour découvrir et chasser tous les obstacles et pour placer
ainsi l'âme sans déguisement, dans la présence de Dieu, afin que là elle
apprenne les pensées de Dieu. Et si je suis accablé de ce que Dieu pense
de moi, comme pauvre pécheur convaincu de péché, ce qu'il me révèle de son
amour parfait envers moi, me relève de la poussière, m'établit fermement sur
mes pieds et me dit de sa part: «Ne crains pas». Il en
est ainsi, même actuellement, là où le Saint Esprit opère avec quelque
puissance par les instruments qu'Il daigne employer, et combien plus, quand
Jéhovah-Jésus était présent ici-bas! «Car Celui que Dieu a envoyé, parle les paroles de Dieu, car
Dieu ne donne pas l'Esprit par mesure» (Jean 3: 34).