Courte esquisse des livres de la Bible publiée en 1865 & 1866
La
première Epître aux Corinthiens
La
seconde Epître aux Corinthiens
Première
Epître aux Thessaloniciens
Seconde
Epître aux Thessaloniciens
Nous avons, dans
ce livre, les grands principes des relations de Dieu avec l'homme, sans pourtant
que cela aille jusqu'à la rédemption, qui fait un peuple pour Dieu et une
habitation de Dieu dans l'homme. Les mots saint (mis à part), sainteté,
sanctifier (sauf pour ce verbe au chapitre 2: 3) ne se trouvent jamais dans
la Genèse; vous n'y voyez pas non plus Dieu habitant avec les hommes.
La Genèse
s'ouvre par le récit de la création; puis vient l'état de l'innocence de
l'homme et de sa suprématie sur toutes les choses créées, et le mariage, figure
de l'union de l'Eglise avec Christ. Après cela, nous avons la chute, le péché
de l'homme contre Dieu, et plus tard, en Caïn, le péché de l'homme contre son
frère. En même temps il y a un témoignage rendu par certains justes: Abel par
son sacrifice, Enoch par sa vie, et Noé comme prédicateur du jugement prochain.
Ensuite nous voyons la totale corruption de l'humanité et le déluge qui en est
la conséquence.
Si Enoch est une
figure de l'Eglise, nous voyons en Noé la délivrance à travers le jugement;
puis commence le nouveau monde avec lequel Dieu entre en alliance, et le
gouvernement est établi pour prévenir la violence; mais le chef de ce
gouvernement tombe, et les plans de Dieu quant aux diverses lignées des hommes
sont manifestés. Nous voyons Dieu formant des nations, en conséquence du fait,
que les hommes avaient voulu demeurer ensemble, afin d'être indépendants. Parmi
ces nations, nous avons, en Nimrod, le pouvoir impérial, autocrate et
despotique, en connexion avec Babel, la place de la méchanceté et de l'iniquité
de l'homme (Zacharie 5: 8-11). De fait, la division de l'humanité en nations
est le résultat d'un jugement.
La famille de
Sein avant été reconnue de Dieu sur la terre — car il est appelé «l'Eternel,
Dieu de Sem» (9: 26), l'existence nationale est aussi reconnue comme le
principe constitutionnel de la terre, la disposition de Dieu. Puis il accomplit
quelque chose de tout nouveau. Il appelle, en dehors de ce qu'il a constitué,
un individu pour être le chef d'une race bénie, soit selon la chair, soit selon
l'Esprit. Jusqu'alors, parmi tous les justes, considérés individuellement, qui
ont pu exister, il n'y en avait en aucun qui, à l'exemple d'Adam, eût été le
chef d'une race. C'est ce que fut Abraham. A cela se lient l'élection, la
vocation et la promesse; en conséquence, nous voyons Abraham, étranger et
voyageur, n'ayant, pour le distinguer, rien que sa tente et son autel. Il
tombe, comme tout homme, mais, à cause de lui, Dieu juge le monde — la maison
de Pharaon. Nous trouvons ensuite le contraste entre l'homme aux affections
célestes, et l'homme aux affections terrestres: le monde ayant domination sur
celui-ci (Lot), et le premier (Abraham) ayant domination sur le monde. En
rapport avec cela, nous voyons, en Melchisédec, le sacrificateur futur, sur son
trône, ce qui se lie avec la suprématie de Dieu dans le ciel et sur la terre.
La séparation du monde, chez Abraham, ayant été manifestée, Jéhovah se présente
à lui comme son bouclier et sa récompense. Nous avons ensuite l'héritage et le
peuple, terrestres, mais en promesse seulement. Abraham recherche
l'accomplissement de la promesse par un moyen charnel, et le résultat en est
rejeté. Puis nous avons encore la promesse, faite à Abraham, d'être le père de
plusieurs nations, Dieu se révélant à lui comme le Dieu Tout-Puissant; nous
voyons aussi l'alliance de Dieu avec Abraham, et le principe de la séparation
pour être à Dieu par la circoncision.
Le chapitre 18
nous donne la promesse de l'héritier, et le jugement du monde (Sodome), et la
relation avec Dieu, à ce sujet, du peuple céleste (Abraham) par l'intercession;
tandis qu'au chapitre suivant nous avons la relation avec le jugement, du
peuple terrestre (Lot), sauvé comme à travers le feu et en passant par la
tribulation. Ce qui vient après, au chapitre 20, est la parfaite appropriation
de la femme, que ce soit Jérusalem ou l'épouse céleste, à être l'épouse du
Seigneur. L'ancienne alliance (Agar) est chassée, et l'héritier (Isaac) étant
venu, c'est à lui qu'appartient le pays (21).
Le chapitre 22
commence une série de tout autres faits. L'héritier promis ayant été offert en
sacrifice, et la promesse ayant été confirmée à la semence, Sara meurt (23).
C'est là la disparition de l'ancienne association avec Dieu, sur la terre; et
au chapitre 24, Eliézer (figure du Saint Esprit, ou de son oeuvre sur la terre)
est envoyé chercher une femme pour Isaac (figure de Christ) qui est héritier de
toutes choses; pour Isaac il ne doit absolument pas retourner en Mésopotamie.
Christ, en prenant l'Eglise, ne peut descendre sur la terre; tandis que, du
moment que Jacob est là, nous avons le chef des douze tribus, qui va en
Mésopotamie pour Rachel et pour Léa, types d'Israël et des Gentils. Jacob est
le peuple élu, mais non le peuple céleste; il revient en Canaan, obtient la
promesse, avec des épreuves de tout genre; mais en le faisant, il doit
abandonner le vieil Israël (Rachel), pour obtenir Benjamin, le fils de sa main
droite.
Dans la courte
notice qui nous est donnée des descendants d'Esaü, nous voyons le monde déjà
plein de vigueur et d'énergie, avant même qu'il y ait un peuple de Dieu; puis
commence une autre histoire, celle de Joseph, présentant un développement
spécial, en figure, de ce qui devait plus tard arriver au Christ, en connexion
avec Israël, rejeté par Israël, et vendu aux Gentils. C'est par là qu'il en
vient à être chef, à avoir un trône et à gouverner toute l'Egypte. Il en a fini
avec Israël, il prend une femme d'entre les Gentils, et donne à ses enfants des
noms typiques de la réjection du Christ et de la bénédiction portée en dehors
d'Israël à la suite de cette réjection; mais il revoit et reçoit ses frères
dans la gloire. Cette dernière partie de la Genèse se termine par deux
témoignages spéciaux: l'ordre de Joseph mourant touchant ses os, et la
prophétie de Jacob, annonçant qu'ils retourneraient tous dans leur terre, et
que les promesses faites à Israël seraient accomplies.
Dans ce livre,
nous voyons Dieu visitant son peuple; puis la rédemption et l'établissement de
relations avec son peuple, soit par la pierre de touche de la loi, soit par les
institutions de la grâce, par lesquelles il pouvait les supporter, dans le but
spécial de demeurer avec eux, et, en outre, de les faire demeurer dans un lieu
qu'il leur avait préparé. Tout cela est lié à quatre grands principes: la
rédemption, l'accès à Dieu, l'habitation de Dieu au milieu de son peuple et, en
conséquence, la sainteté. La sacrificature est établie pour maintenir les
relations avec Dieu, quand le peuple ne peut être en relation immédiate. En
rapport avec tout cela, vous avez, en outre, le jugement du monde et la
délivrance finale du peuple terrestre. Avec Moïse, l'homme de la grâce, vous
avez Séphora, qui représente l'Eglise, mais leurs enfants sont témoins des
relations permanentes de Christ avec Israël.
De la mer Rouge
à Sinaï, nous avons le tableau complet des dispensations de Dieu selon la
grâce, en Christ, par l'Esprit, jusqu'au millenium et le millenium lui-même.
Le Lévitique
nous présente Dieu dans le tabernacle, comme au milieu de son peuple, ordonnant
tout ce qui se rapporte et convient à leurs relations avec Lui. Les fêtes
montrent aussi Dieu, au milieu du peuple, rassemblé autour de Lui.
Les Nombres
contiennent le voyage à travers le désert, avec un aperçu de l'héritage (pour
nous céleste), et une vaste perspective de toutes les voies de Dieu en
introduisant les Israélites en Canaan, et de Christ lui-même comme de Celui qui
doit régner. Cette dernière pensée est une allusion au Pisga et à la prophétie
de Balaam.
Le Deutéronome
est une récapitulation de toutes les voies et les dispensations de Dieu envers
Israël, comme motifs pressants à obéir et à placer le peuple, sur un terrain
moral, en relation directe avec Dieu. C'est là ce qui ressort de ce qui est dit
des trois grandes fêtes (chapitre 16). Le caractère de la loi, comme pierre de
touche, est aussi présenté, et, en même temps, est révélé le conseil de
Dieu en
bénédiction, malgré la chute sous la loi. Ce livre se termine par les
bénédictions prophétiques d'Israël, en rapport avec leur condition d'alors.
L'établissement
du peuple dans le pays sous la conduite et par la puissance de Dieu, selon la
promesse, mais par le combat, dans lequel la fidélité de la marche du peuple
avec Dieu est mise à l'épreuve.
La carrière de Josué
commence par la traversée du Jourdain dans la puissance de la résurrection;
elle a aussi sa place de puissance pour le combat, à Guilgal, — où est la
circoncision — la mort à la chair.
Les enfants
d'Israël mangent du blé du pays avant de livrer aucun combat.
Si Josué est un
livre de puissance victorieuse, les Juges sont celui de la chute quant à la
fidélité, en sorte que cette puissance est perdue. Seulement Dieu intervient,
de temps en temps, en miséricorde, pour délivrer et vivifier de nouveau.
Guilgal fait place à Bokim. Guilgal, le renoncement à la chair, quoique en
apparence de peu d'importance, était le lieu de la force; Bokim était la place
des larmes, mais l'ange de Dieu y était.
L'intervention
du Seigneur en grâce pour amener l'étrangère dans la lignée de la semence
promise; puis la restauration d'Israël, mais dans les voies de la miséricorde,
sur un nouveau pied. Une famine en Israël; Naomi, qui représente Israël, sort
du pays et perd tout. Ruth revient avec elle, et Boaz (la force) rachète
l'héritage. C'est, en un sens, l'ancien Israël: le fils était né à Naomi, mais
sur le principe de la grâce, car Ruth n'avait aucun droit à la promesse.
L'union de la
sacrificature et de la fonction de juge est ici rompue. Le juge et le
sacrificateur disparaissent à la fois dans la personne d'Héli. L'arche est
prise — affreuse brèche — chute totale. La puissance et le lien des rapports
ci-dessus mentionnés sont perdus. Alors Dieu intervient, dans sa propre et
souveraine grâce, par le moyen d'un prophète, comme il l'avait fait
précédemment pour retirer Israël de l'Egypte.
C'en était fait
de tout ce qui était basé sur la responsabilité de l'homme; mais l'envoi d'un
prophète était une grâce souveraine.
Avant
d'introduire la force (le roi), Il introduit la prophétie. C'est
là une chose à remarquer. Avant le retour de Christ en puissance, il y a
le témoignage de l'Esprit et de la Parole, par lequel est maintenue une
relation entre Dieu et son peuple. Depuis Héli jusqu'à David sur son trône,
c'est là un principe général. La foi et la puissance, non pas la
succession.
Mais la chair
exigeait un ordre gouvernemental (*), et elle obtient ce qu'elle désire: mais
cet ordre échoue devant le pouvoir de l'ennemi. Alors, même des fidèles qui s'y
rattachent tombent avec lui [Jonathan]. Si l'ordre gouvernemental est établi
sans le Christ, ceux qui y sont attachés ne peuvent pas aimer que Christ vienne
le mettre de côté. Celui en qui l'espérance est vivante doit se contenter
d'être comme une perdrix sur les montagnes.
(*) Il est bien vrai
aussi que tout allait mal par la mauvaise conduite des fils de Samuel. Si
l'énergie spirituelle était en chute, la conséquence en était une grave lacune
morale. L'Eglise ne peut demeurer debout que par la puissance spirituelle,
aussi quand elle s'appuya sur la succession, tout fut perdu.
Saül fut suscité
pour détruire les Philistins; Jonathan les vainquit, mais jamais Saül, qui fut,
au contraire, détruit par eux. Jonathan était un croyant associé à l'ordre des
choses extérieur. La place de la foi était avec David. C'est la place de la
puissance de la foi sans le roi.
Saül tombe sur
les montagnes de Guilboa. Puis nous avons le règne de David en activité et en
puissance, non pas un règne de paix, avec la promesse de la part de Dieu
d'assurer sa maison et son règne devant Lui, tellement que son trône serait
affermi à jamais — et cela sans condition. Dieu voulait châtier David et ses
successeurs, s'ils étaient désobéissants, mais sa gratuité ne se retirerait
point d'eux (7). Ensuite nous avons la chute de David quand il est roi. Il y a
un autre élément — il est question de l'arche et du temple; la relation avec
Dieu est rétablie d'abord par la foi, non selon l'ordre déterminé, mais par la
puissance spirituelle selon la grâce; tout étant, par cette puissance
spirituelle, selon la grâce. L'arche était sur la montagne de Sion; c'était là
qu'on chantait: «Sa miséricorde demeure éternellement», tandis que Salomon
allait au haut lieu de Gabaon pour y sacrifier (1 Rois 3: 4). Là était le
tabernacle, mais non pas l'arche. On ne voit Salomon à la montagne de Sion
qu'après son retour de Gabaon (1 Rois 3: 15), où Dieu l'avait exaucé. A la
suite de l'intervention de Dieu en délivrance et en rédemption, la place du
culte régulier — en rapport avec la terre, est désigné: c'est l'aire d'Arauna,
le Jébusien. Cela eut lieu après le jugement, après la mortalité du peuple et
le sacrifice. Dieu aime Jérusalem, aussi c'est quand l'ange eut étendu sa main
sur Jérusalem, que l'Eternel, arrêta cette main exterminatrice; puis il montre,
par la prophétie, la voie de la réconciliation au moyen du sacrifice.
Ici, nous avons
d'abord le règne de Salomon, Israël établi et en paix, la construction du
temple, figure du grand Fils de David. Au point de vue historique, tout cela
tombe avec Roboam; dès lors le livre des Rois est l'histoire, non pas de Juda,
mais d'Israël: cependant, avec de suffisantes mentions de Juda pour que
l'histoire en soit ainsi continuée. Vous y voyez encore l'intervention
miséricordieuse de Dieu par les Prophètes, en la personne d'Elie et d'Elisée,
au milieu d'Israël qui avait abandonné le temple: l'un étant un témoignage aux
fils d'Israël sur le principe de leur responsabilité, l'autre en puissance de
résurrection.
Les deux livres
des Rois poursuivent l'histoire de Juda jusqu'à la captivité. Alors Lo-Ammi
(pas mon peuple), fut écrit sur la nation. Il y a naturellement beaucoup de
détails — divers caractères de fidélité, tels qu'Ezéchias signalé par sa foi,
Josias par son obéissance, Josaphat par sa piété; mais jamais l'association
avec le monde ne procure le succès.
1 & 2
Chroniques nous donnent l'histoire de la famille de David; comme les
précédents, ils vont jusqu'à la captivité de Babylone.
Le 1er
livre des Chroniques, c'est David lui-même. A la fin de ce livre, David a reçu
par l'Esprit le patron de ce qui regarde le temple; il en laisse l'exécution à
Salomon.
Le 2e
livre, c'est la postérité de David.
Les Chroniques
ont surtout rapport à l'établissement du royaume sur la terre, — les Rois sont
plutôt figuratifs de ce qui est céleste. Dans le temple des Chroniques, il y a
un voile (2 Chroniques 3: 14); il n'en est pas question dans les Rois. Le voile
ne sera pas déchiré pour Israël dans le millenium.
Le
rétablissement du temple et du service divin selon la loi, en attendant le
Messie. Mais, alors, il n'y a ni arche, ni Urim etc. C'est un temple vide.
Le
rétablissement de l'ordre et de la société civile sous la domination des
Gentils.
Le soin
providentiel d'Israël, quand Dieu leur est caché, pendant que Lo-Ammi est écrit
sur eux. Tout en leur voilant sa face et en ne les reconnaissant plus, Dieu
prend soin de ce qui les concerne. Le nom de Dieu ne se trouve pas dans ce
livre. La reine d'entre les Gentils refuse de montrer sa beauté, et la reine
Juive la remplace.
La possibilité des
relations d'un homme avec Dieu, dans le grand débat, relatif au bien et au mal,
entre Dieu et la puissance des ténèbres; et cela rattaché à la discipline des
saints, en contraste avec le prétendu juste jugement du monde par Dieu,
actuellement; la nécessité d'un Médiateur est indiquée, mais non développée; la
puissance de Satan sur le monde est révélée, ainsi que son caractère
d'accusateur des frères. Dieu se montre comme la source de tout (non pas
pourtant des accusations elles-mêmes, je n'ai pas besoin de le dire, mais de
toute l'affaire), dans le but de bénir les siens; l'ensemble de ce drame est
sans aucun rapport avec les économies, seulement la conscience de ceux que Dieu
bénit est sondée à fond. Elihu nous présente la sagesse de Dieu dans sa Parole
(Christ, en réalité); puis vous avez la puissance de Dieu (Christ encore),
quand Dieu répond à Job du milieu d'un tourbillon. Ce livre peut être regardé
comme typique d'Israël, attendu que c'est en Israël que ces voies de Dieu sont
manifestées.
L'Esprit de
Christ opérant et se développant dans le résidu d'Israël aux derniers jours; en
signalant, en outre, la part que Christ y a prise personnellement, soit en
posant le fondement pour eux, soit en sympathisant avec eux; cela se poursuit
jusqu'aux limites du millenium, mais sans y entrer, si ce n'est
prophétiquement. Les Psaumes se divisent en cinq livres: les trois premiers
finissent par deux amen: Psaumes 41: 13; 72: 19; 89: 52; le quatrième
par Amen, Alléluia: 106: 48, et le dernier, par deux Alléluia:
150: 6.
La sagesse de
Dieu montrant son chemin à l'homme, en contraste avec la corruption et la
violence dans l'homme. Les huit premiers chapitres nous donnent le principe de
ces enseignements, en nous offrant Christ comme la sagesse. Le reste du livre
renferme les détails. Il est fait pour l'homme d'une manière bien
remarquable. Un mondain échappe à bien des pièges, parce qu'il connaît la
méchanceté et la perfidie du monde; ce livre rend l'homme capable d'y échapper
sans avoir cette connaissance — il le rend «sage quant au bien et simple quant
au mal».
L'Ecclésiaste
est le résultat de la recherche, du bonheur sous le soleil, avec cette idée
encore, que la sagesse de l'homme, c'est la loi de Dieu.
Rapports
d'affections du coeur de l'épouse avec Christ. Au point de vue de la forme
spéciale de la relation, cela doit être réalisé proprement en Israël, tout en
pouvant s'appliquer abstraitement à l'Eglise et aux individus. Le Cantique
traite, non pas tant de relation, mais de désirs, de foi; il présente quelques
aperçus passagers de la position de relation, mais non pas une relation
établie, connue. La place de l'Eglise, quoique les noces en soient encore à
venir, est d'être dans la conscience de la relation. C'est ce que Israël ne
possédera pas.
Il y a une sorte
de gradation à observer. 1. Mon bien-aimé est à moi — c'est le plus bas degré.
2. Je suis à mon bien-aimé — c'est la conscience de lui appartenir. 3. Je suis
à mon bien-aimé, et son désir est vers moi.
Nous avons eu
ainsi, subséquemment à l'histoire, le développement moral du coeur de l'homme
et de l'Esprit de Christ agissant de diverses manières dans ce coeur.
Spécialement, dans l'Ecclésiaste, le coeur de l'homme se faisant un centre, et
essayant de se nourrir lui-même; dans le Cantique, le coeur sortant de lui-même
pour se fondre dans le coeur de Christ.
* * *
Dans les
Prophètes (à l'exception de Jonas et, en un certain sens, de Daniel), nous
voyons l'action de l'Esprit de Dieu au milieu des fils d'Israël, pour maintenir
l'autorité et le caractère de leur vocation originelle, pour protester contre
leur abandon de cette vocation, et pour annoncer le Messie qui les établirait
dans la bénédiction sur un tout nouveau pied. Ainsi les Prophètes soutenaient
la foi des hommes pieux pendant la défection des masses, et dénonçaient des
jugements à ceux qui persistaient dans l'infidélité.
Esaïe nous présente
tout le plan des voies de Dieu à l'égard de Juda, Israël intervenant de temps
en temps, ainsi que le jugement des nations environnantes, surtout de Babylone
— Israël étant considéré comme le centre, et l'Assyrien représenté comme le
grand ennemi des derniers jours. Emmanuel est annoncé comme l'espérance
d'Israël et le protecteur du pays, quoiqu'il doive être rejeté quand il viendra
en témoignage; il est lui-même Jéhovah — un sanctuaire — mais une pierre
d'achoppement pour les rebelles. Nous trouvons, en outre, les détails des
incursions de l'Assyrien et de son jugement aux derniers jours; et
conjointement avec tout cela, nous avons la bénédiction d'Israël rétabli. Ce
sont là les sujets développés dans la première partie: chapitres 1-35.
Dans les chapitres
historiques qui suivent (36-39), nous voyons les deux grands principes — la
résurrection et la délivrance du joug des Assyriens. C'est un Christ ressuscité
qui opère la délivrance, ce qui la rend si importante. La captivité à Babylone
est ici indiquée; elle sert de transition à ce qui va suivre.
La dernière
partie du Livre nous donne la controverse de Dieu avec Israël, d'abord au sujet
de l'idolâtrie, et ensuite, à cause du rejet de Christ. Ici, Israël est,
d'abord, considéré comme serviteur et, au chapitre 49, la place de serviteur
est transférée à Christ, puis Christ, étant rejeté, c'est le résidu, dans les
derniers jours, qui occupe la position de serviteur. A travers tout
cela, quoique Israël soit le peuple favorisé, vous trouvez un contraste signalé
entre le méchant et le juste, d'où résulte la séparation du résidu et le
jugement des méchants — ou la déclaration qu'il ne peut point y avoir de paix
pour le méchant, soit en Israël, soit ailleurs (voir la fin des chapitres 48 et
57).
Dans la partie qui
se rapporte spécialement au rejet de Christ, nous trouvons la révélation de
l'appel des Gentils, le jugement du peuple, la venue de Jéhovah, et la parfaite
bénédiction du résidu d'Israël à Jérusalem.
Jérémie nous
donne les voies de Dieu envers les Juifs rebelles, qui deviennent Lo-Ammi par
la captivité de Babylone. Puis, à partir du chapitre 30, la révélation de
l'amour immuable de Jéhovah pour Israël (Juda et Ephraïm), et la certitude de
leur rétablissement sous le sceptre de David selon l'ordre voulu de Dieu à
Jérusalem, Jéhovah étant leur justice. Enfin, après l'histoire de Sédécias, et
des détails sur la captivité et sur ce qui se passa, après cela, en Palestine,
nous trouvons le jugement de toutes les nations et de Babylone elle-même.
Dans les
Lamentations nous avons la part sympathique que prend l'Esprit de Christ aux
souffrances d'Israël, surtout du résidu. De là résulte l'espoir d'une
restauration.
Ezéchiel présente
le jugement de Jérusalem — Dieu arrivant de dehors, mais eu égard à tout Israël
et non pas seulement à Juda: le jugement des nations d'alentour, des impies
oppresseurs en ou sur Israël; puis, en conséquence, les
dispensations envers des âmes individuelles relativement au jugement;
l'établissement de David, et la nouvelle naissance comme moyen de bénédiction
pour Israël; l'union de Juda et d'Israël en un seul bois; et lors de leur
restauration dans leur terre, la destruction de l'Assyrien ou de Gog, par la
puissance de Dieu, de fait par la présence de Christ: enfin une vision
anticipée du rétablissement du temple et de l'ordre dans le pays.
Daniel a deux
parties: l'histoire des empires Gentils, commençant avec Nebucadnetsar, la tête
d'or; et, en second lieu, les visions particulières de Daniel (commençant avec
le chapitre 7), qui signalent l'état et les circonstances des saints en
relation avec l'histoire de ces empires plus amplement révélée, et le jugement
qui vient les mettre tous de côté en faveur d'Israël. Mais Daniel arrive
seulement à la porte du millenium, sans en développer le sujet.
Nous avons ici
le rejet de la maison d'Israël et de la maison de Juda, comme Lo-Rukhama et
Lo-Ammi; la porte étant par là secrètement ouverte aux Gentils; Israël endurant
pendant longtemps la privation de toutes choses; puis la restauration de tout
sous Jéhovah et sous David dans les derniers jours. Paul cite le verset 10 du
chapitre 1, et le 23 du chapitre 2; Pierre, seulement ce dernier. Depuis le chapitre
4, nous avons les dispensations les plus énergiques pour atteindre la
conscience d'Israël, mais qui se terminent par le retour d'Israël repentant aux
bénédictions assurées de Jéhovah. C'est le témoignage des voies du Seigneur.
Sous la figure
de la désolation laissée par une plaie d'insectes, nous est annoncée l'invasion
des armées du Nord dans les derniers jours, l'attaque de toute la puissance
humaine contre le peuple de Dieu, et, à la suite de cela, la venue de Jéhovah,
pour juger toute la puissance de l'homme, au jour du Seigneur et dans la vallée
de décision. En outre, l'effusion du Saint Esprit sur toute espèce de gens, et
la promesse d'une délivrance certaine pour quiconque invoquera le nom du
Seigneur. Enfin des appels à la repentance, adressés à tous ceux qui ont des
oreilles pour entendre.
Amos nous offre
la patience de Dieu dans ses dispensations et ses voies, qu'il relate
conjointement avec le signalement de l'iniquité des voies d'Israël; tout en
annonçant le châtiment des nations d'alentour, à cause du même fait d'un mal
moral bien positif. Il fait connaître le rejet d'un témoignage contre le mal,
et dénonce le jugement certain, infaillible, inévitable de Jéhovah sur la masse
du peuple, le résidu juste étant tout aussi certainement sauvé. Il termine par
la promesse de relever le tabernacle de David, comme chef de la nation et
bénissant le peuple.
Abdias est le
jugement d'Edam, à cause de sa haine pour Israël; les Edomites sont avertis que
la journée de l'Eternel est proche sur toutes les nations tandis que la
délivrance sera sur la montagne de Sion et par conséquent la sainteté et la
bénédiction, et que le règne est à l'Eternel.
Jonas est le
témoin, montrant que, quoique Dieu ait choisi Israël, il n'a pas abandonné son
droit de fidèle Créateur pour user de miséricorde sur toute la terre; tandis
que ceux qui sont en relation avec Lui doivent être soumis à sa puissance et à
sa grâce, autrement le sentiment de la faveur divine dégénère en infidélité et
en exaltation propre. En même temps, nous avons un type de la mort et de la
résurrection comme moyen de bénédiction.
En Michée, nous
avons le jugement général du peuple, Samarie et Jérusalem, à cause de leurs
transgressions, de leurs iniquités et de leur idolâtrie, puis de leur rejet du
témoignage de Dieu. En conséquence le pays tout entier est traité comme
souillé, ce n'est plus un lieu de repos pour le peuple de Dieu, qui doit se
lever et en sortir. Les chefs et leurs prophètes sont jugés, la puissance de
l'Esprit intervient pour juger même la cité élue du Seigneur; mais il annonce
son rétablissement en grâce par Jéhovah dans les derniers jours; il mentionne
le siège de Jérusalem par les nations, comme accomplissement des conseils de
Dieu tout en étant la conséquence du rejet du Christ, à cause duquel ils
avaient été abandonnés; et il montre que le même Christ est leur paix et leur
défense, quand l'Assyrien arrive dans les derniers jours. Le résidu d'Israël
devient une bénédiction pour les autres peuples, et une puissance sur
eux; néanmoins tout mal en lui est jugé et détruit, aussi bien que les
nations qui sont montées contre lui. Ayant ainsi parlé de la restauration dans
les derniers jours, il revient en arrière et insiste sur la justice des voies
de Dieu, il met en contraste les essais d'être agréable à Dieu par des
cérémonies, avec la pratique de l'iniquité que le Seigneur hait; enfin il
termine en regardant à Lui pour rétablir et paître son peuple, comme au Dieu
qui efface les iniquités.
La puissance du
monde ou de l'homme détruite pour toujours; mais avec le témoignage de la
fidélité du Seigneur au milieu de ses vengeances, et par conséquent de la
bénédiction pour ceux qui se confient en Lui et qui l'attendent. C'est toujours
l'Assyrien — Babylone est tout autre chose.
Habakuk présente
l'âme exercée par les iniquités du peuple de Dieu d'abord, avec indignation à
ce sujet, puis avec angoisse en le voyant détruit par ceux qui sont la verge de
Dieu pour le châtier. Nous avons ensuite la réponse de Dieu, montrant qu'il
connaît l'orgueil du méchant et qu'il le jugera, mais que le juste doit vivre
en se confiant en Lui. Enfin, il s'élève au-dessus de tout jusqu'à la glorieuse
puissance de Dieu, qu'Il exerce pour le salut de son peuple, en sorte qu'il se
confie en Lui, quoi qu'il puisse arriver.
En Sophonie nous
trouvons le complet jugement du pays, dans la grande journée de l'Eternel, à
cause de l'iniquité, de l'hypocrisie et de l'idolâtrie, — et celui, de toutes
les nations d'alentour — de tout ce qui se rattache à la puissance naturelle de
l'homme — Jérusalem y comprise à cause de son iniquité — tout en étant
spécialement signalée comme objet particulier du déplaisir de Dieu, en tant
qu'en relation avec le Seigneur. La prophétie indique ensuite, très distinctement,
le résidu, en l'exhortant à s'attendre à Jéhovah, qui les a laissés comme un
peuple affligé et misérable, mais qui les délivrera par les jugements qu'il
exécute, et qui se reposera dans son amour pour Jérusalem, la rendant célèbre
et faisant d'elle un sujet de louange parmi tous les peuples.
Aggée s'occupe
de la maison de Dieu, et déclare que sa dernière gloire sera plus grande que la
première, au temps où il ébranlera toutes les nations, et par là il encourage
les Juifs à bâtir, en leur déclarant que l'Esprit de Dieu est avec eux, comme
quand ils sortirent d'Egypte, et qu'Il renversera le trône des royaumes, mais
en établissant Christ, sous le nom de Zorobabel, comme l'homme élu, comme un
anneau de cachet en sa main droite.
Zacharie est
surtout occupé de Jérusalem; ainsi il nous montre les voies de Dieu envers les
nations, ayant Jérusalem comme centre, le Seigneur employant une nation à en
chasser une autre, jusqu'à ce que ses conseils soient accomplis, puis quand la
gloire est venue, s'établissant Lui-même à Jérusalem. Dans la personne de
Joshua, le souverain sacrificateur, Jéhovah justifie sa ville contre
l'adversaire; Il annonce qu'Il viendra et il place à Jérusalem toute la sagesse
et la toute science de son gouvernement. Il prédit la perfection de l'ordre
administratif dans le royaume et de la sacrificature; ainsi que le jugement de
toute prétention tendant à le corrompre, prétention signalée comme étant
babylonienne, et Il bâtit le temple du pays par le moyen du Germe ou de la Branche;
il juge les puissances hostiles du monde, et se sert, en même temps, de tout
cela pour encourager les Juifs à rebâtir le temple. Tel est le sujet de la
première prophétie (chapitres 1-6).
Dans la
suivante, Dieu prend occasion de ceux qui demandaient s'ils devaient encore
jeûner sur les ruines de Jérusalem, pour en promettre le relèvement; seulement,
quant au temps présent, sur le principe de la responsabilité; Il déclare qu'Il
protégera sa maison contre tous les ennemis d'alentour; il introduit Christ
dans l'humiliation, mais en le suivant jusqu'au temps de la gloire, et en
exécutant, par Juda, le jugement sur la Grèce (Javan), et rassemblant tous les
dispersés.
Nous avons ensuite
les détails du rejet de Christ, puis le pasteur insensé et idolâtre. Après cela
Dieu juge toutes les nations qui ont affaire avec Jérusalem; il défend
Jérusalem, en amène les habitants à la repentance, et il leur ouvre la source
de la purification. Vous trouvez ensuite, en contraste avec le faux esprit de
prophétie, l'humiliation de Christ, la préservation d'un résidu quand la masse
du peuple est retranchée de la Judée, à la fin, avec la délivrance finale et la
sanctification de Jérusalem par la présence du Seigneur, qui en fait le centre
de tout culte sur la terre.
Au chapitre 13:
5, vous avez Christ, le serviteur de l'homme, rejeté par les Juifs et frappé
par Jéhovah. Lisez ainsi la fin de ce verset: «car l'homme me posséda dès ma
jeunesse». Puis il appert que c'est parmi ses amis que ses mains ont été
blessées; et le grand secret de tout est dévoilé, c'est qu'il est l'ami et le
compagnon de Jéhovah, tout en étant frappé par Lui. Remarquez que, lorsque
Christ est reconnu comme Dieu, il appelle les saints ses compagnons (Psaumes
45: 7; Hébreux 1: 9); et quand, comme ici, Il est dans la plus profonde
humiliation, Dieu l'appelle son compagnon.
Dans les livres
d'Aggée et de Zacharie, les Juifs ne sont jamais appelés le peuple de Dieu, si
ce n'est en perspective de l'avenir.
Nous avons ici
la déclaration de la chute totale des Juifs, après leur rétablissement,
conformément à ce qui s'est passé précédemment, en dépit de l'amour d'élection
de Dieu, qu'il conserve toujours; puis le Seigneur venant, envoyant un messager
devant sa face, mais venant en jugement pour cribler à fond et pour purifier,
reconnaissant le résidu en ceux qui ont parlé l'un à l'autre dans la crainte de
l'Eternel, au milieu de la méchanceté, générale; il les élève et les place au-dessus
de la puissance du méchant, le Soleil de Justice se levant sur eux pour les
guérir; mais en même temps, il les renvoie à la loi de Moïse, avec la promesse
de leur envoyer Elie le prophète pour convertir leurs coeurs.
Les quatre Evangiles
nous racontent la vie du Christ sur ta terre; les Actes des Apôtres,
l'établissement de l'Eglise en connexion avec Pierre et avec Paul, soit en
rapport avec les Juifs, soit en s'élevant au-dessus d'eux; les Epîtres sont, ou
bien adressées à des églises locales sous les soins des apôtres, ou bien
consacrées au développement de la doctrine pour l'édification des saints, elles
mentionnent la déchéance et l'abandon de la vérité dans l'Eglise, en tant que
formée sur la terre; puis, en conséquence de cette déchéance et de cette
corruption, l'union du système ecclésiastique terrestre avec le gouvernement et
le royaume qui allaient arriver. Ce dernier sujet est traité dans l'Apocalypse.
En Matthieu,
nous avons Christ comme Messie, fils d'Abraham et fils de David, selon les
promesses — Jéhovah Emmanuel — apportant le témoignage du royaume et la
puissance de guérison, exposant le principe d'après lequel les hommes pouvaient
y entrer (c'est-à-dire le caractère du résidu); puis déployant les pouvoirs variés
qui caractérisaient et prouvaient sa venue. Il passe ensuite, — quoique avec
une patience qui endure tout et qui doit continuer jusqu'à ce qu'il revienne, —
à son rejet par la nation, et à l'établissement du royaume dans un mode
mystérieux en l'absence du Roi. Pour le moment il continue son ministère,
jusqu'à ce que son heure soit venue, mais il révèle la substitution de
l'Eglise, et le royaume en gloire, qui sera réellement établi par sa
présence. Puis il monte à Jérusalem, il accuse la nation dans son ensemble et
dans ses diverses classes, et se soumet à toute la détresse et à la puissance
du mal et de Satan qui régnait en Israël; il se soumet aussi à être frappé par
l'Eternel des armées et à boire la coupe qu'il devait boire. Il est ressuscité
d'entre les morts, il revoit ses disciples sur l'ancien principe prophétique du
résidu, en Galilée; il leur commande d'enseigner toutes les nations dans le nom
nouveau de Père, Fils et Saint Esprit; mais nous n'avons pas son ascension au
ciel.
Quelques détails
particuliers. Au chapitre 10, Jésus Christ rend un témoignage à Israël
exclusivement, témoignage qui embrasse toute la période entre sa présence
ici-bas jusqu'à sa venue comme Fils de l'homme, lorsque les Juifs seront dans
le pays. Au chapitre 21, il se présente comme Roi, monté sur un âne, selon
Zacharie; puis il dénonce le jugement total de cette génération, comme coupable
du sang de tous les justes, après avoir reconnu la chaire de Moïse comme
subsistant encore; il met ses disciples dans la position d'un témoignage
persécuté, la maison des Juifs allait être laissée déserte, jusqu'à ce qu'ils
le reconnaissent comme venant au nom de Jéhovah,— passant ainsi par-dessus tout
le temps intermédiaire jusqu'à ce que l'abomination de désolation soit établie
dans le lieu saint — et que après la grande tribulation, il apparaisse en
gloire et rassemble tout Israël. Nous avons ensuite, comme en parenthèse, les
diverses formes du jugement de ceux qui font profession de connaître son nom en
son absence — et enfin le jugement des nations lors de son retour.
En Marc nous
avons le service du Seigneur et spécialement son service comme prophète; aussi
il ne nous est rien dit de sa naissance: Matthieu expose l'ordre des faits en
vue du développement de principes, tandis que Marc les donne chronologiquement.
Là où Luc suit l'ordre chronologique, il est d'accord avec Marc.
En Marc, qui
fait connaître le service du Christ, nous avons, dans la parabole du semeur,
l'activité de Christ dans le champ au commencement, et sa cessation jusqu'à la
fin, où il est de nouveau actif pour la moisson. Tous les détails
intermédiaires, donnés par Matthieu, sont omis ici.
Dans la
prophétie prononcée sur le mont des Oliviers, nous avons plus d'allusions qu'en
Matthieu au service des disciples. La commission qui leur est donnée en Marc,
c'est de prêcher l'Evangile à toute créature.
En Luc vous
avez, d'abord, un beau tableau de l'état du résidu pieux en Israël, au temps de
la première apparition de notre Seigneur, et l'action de l'Esprit de Dieu parmi
ceux qui composaient ce résidu; et en même temps l'état public du peuple en
rapport avec les Gentils. Vous voyez tout le monde politique mis en mouvement
pour amener un pauvre charpentier à Bethléem. En connexion avec le résidu, Jean
le Baptiseur vient, annonçant Celui qui doit baptiser du Saint Esprit et de
feu. Vous trouverez ensuite la généalogie du Seigneur Jésus jusqu'à Adam, et
Luc nous présente Christ comme le Fils de l'homme, dans une manifestation
morale parfaite sur la terre, et la grâce de Dieu déployée dans sa venue,
quoiqu'il soit toujours serviteur au milieu d'Israël. Ce service se développe
dans les diverses formes de la grâce, avec des allusions spéciales à ses
éléments moraux; Luc montre qu'il peut descendre jusqu'aux Gentils, en rompant
les relations d'alliance avec les Juifs et en distinguant non pas seulement le
caractère du résidu, mais les disciples comme formant ce résidu: «Bienheureux,
vous pauvres» etc. Nous avons, en conséquence, dans le démoniaque de Gadara, un
tableau spécial de la guérison en Israël, de la ruine du peuple, et de la
mission du résidu délivré, laissé comme témoin, au lieu d'aller avec Lui. Dans
la transfiguration, vous avez encore le détail particulier de son entretien
avec Moïse et Elie relativement à son prochain départ, puis l'annonce réitérée
du fait que le Fils de l'homme allait être livré aux nations, et le jugement du
moi sous toutes ses formes, par la déclaration, que l'incrédulité de la
génération d'alors, y compris ses disciples, mettrait fin à ses relations avec
Israël; puis il y a l'exigence d'un dévouement absolu à Lui. Vous trouvez
ensuite le patient service du Christ pour Israël, en envoyant les soixante et
dix, mais en avertissant les Juifs, que c'était un appel final et entraînant le
jugement — après quoi il apprend aux 70 envoyés que, quelle que fût la
puissance qu'ils recevaient de Lui en rapport avec le royaume, ils devaient
plutôt se réjouir d'appartenir au ciel. Puis nous avons le principe de la grâce
en agissant comme un prochain, au lieu des exigences de Dieu envers
le prochain. Le Seigneur annonce ensuite le don du Saint Esprit à ceux qui le
lui demandent, et l'exaucement de la prière; le jugement des Scribes et des
Pharisiens à cause de leur blasphème contre le Saint Esprit, par lequel Christ
avait prouvé que le royaume de Dieu était venu au milieu d'eux; par lequel
aussi, il liait la puissance de l'ennemi, afin qu'il pût délivrer ceux qui en
étaient les captifs; mais maintenant, dans le milieu moral où était la nation,
Lui, Jésus, était le seul moyen de délivrance et d'une marche sainte, et ses
adversaires seraient laissés livrés au pouvoir de Satan dont ils parlaient.
L'audition de la Parole était d'une plus grande importance que l'association
avec Israël selon la chair — plus importante qu'aucun lien charnel. Ainsi les
hommes de Ninive et la reine de Seba se lèveraient en jugement contre cette
génération, en laquelle serait trouvé le sang de tous les prophètes. Ils
seraient mis à l'épreuve par l'envoi au milieu d'eux d'apôtres et de prophètes;
mais ils les mettraient à mort.
Puis le Seigneur
exhorte les disciples à se confier en Dieu pour toute chose, et à le confesser,
Lui, le Seigneur Jésus, en présence de toute l'opposition qu'ils
rencontreraient: il leur apprend que le Saint Esprit leur serait donné, en
sorte que, ceux qui résisteraient au Saint Esprit en eux, seraient jugés comme
ceux qui le blasphémaient en Lui. Il leur enseigne (aux disciples) que toutes
choses seraient rendues manifestés. Ils ne devaient s'inquiéter de rien, mais chercher
le royaume que, le bon plaisir du Père voulait leur donner. Ils devaient avoir
leur trésor dans le ciel et attendre le Seigneur. Ensuite il leur décrit le
caractère du fidèle et de l'infidèle serviteur en son absence; il leur annonce
que son témoignage amènera la division parmi les hommes, même dans les
familles; il engage le peuple à considérer les signes des temps et à juger
d'eux-mêmes ce qui était juste; Jéhovah étant comme Celui qui allait avec eux
au jugement, ils devaient s'accorder avec Lui pendant qu'ils étaient en chemin.
Dans les
chapitres 13 et 14, nous avons, soit sous forme de paraboles, soit sous celle
d'instructions directes, la mise de côte d'Israël et l'introduction des
Gentils, avec la déclaration que, pour le suivre, tous doivent prendre leur
croix et être le sel de la terre. Puis, dans les chapitres 15 et 16, vous avez
les voies de Dieu en grâce envers les pécheurs, toujours liées avec la mise de
côté du Judaïsme. Ainsi, nous avons, premièrement, la grâce cherchant et
recevant les pécheurs; en second lieu, les espérances pour l'avenir substituées
aux jouissances, actuelles; enfin, le voile est tiré, et ce qui est céleste est
présenté en contraste avec tout ce que le Judaïsme promettait à ceux qui
étaient, extérieurement fidèles.
Après cela, vous
trouvez des avertissements à ne pas être une occasion de chute pour les petits;
et d'un autre côté, dans le cas de torts faits aux disciples, des exportations
à les pardonner — la puissance de la foi dans les croyants; mais la déclaration
que tout ce qu'ils peuvent faire n'est rien de plus que leur strict devoir.
L'affranchissement de la loi d'Israël est montré comme devenant le privilège de
quiconque reconnaît le Seigneur dans la personne du Christ. Le royaume était au
milieu d'eux dans sa Personne; mais Il viendrait inopinément dans sa gloire,
pour exécuter le jugement, en sachant bien discerner le juste du méchant. Dans
la détresse de cette journée, et dans tous les temps, on devait persévérer à
invoquer Dieu et à compter sur Sa réponse. Il insiste sur l'humilité d'esprit,
soit relativement à nos fautes, soit en rapport avec l'esprit de douceur. Le
danger des richesses, comme obstacle à l'entrée dans le royaume, est indiqué,
de même que la bénédiction assurée à celui qui, pour Christ, abandonne tout.
Le Sauveur monte
alors à Jérusalem en passant par Jéricho. Dans les trois premiers évangiles,
c'est ici un point chronologique distinct, où il commence à agir de nouveau, et
pour la dernière fois, avec les Juifs. Ici encore pourtant Luc montre la grâce
recevant Zachée qui, quoique publicain, est reconnu par le Seigneur comme un
fils d'Abraham. Lui même est venu comme Fils de David, cependant il apporte la
grâce, «car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était
perdu». Ensuite la parabole des serviteurs, auxquels le Maître, en partant,
confie de l'argent pour le faire valoir, diffère dans Luc, en ce que la
responsabilité est surtout mise en relief. Chacun reçoit la même somme, et une
récompense différente en rapport avec ce qu'il a gagné; tandis qu'en Matthieu
Il donne à chacun selon la sagesse et la capacité de chacun, et tous reçoivent
la même récompense.
Dans l'entrée à
Jérusalem du Seigneur Jésus, nous avons à remarquer cette expression: «Paix
dans le ciel», qui est particulière à Luc, indiquant que Christ détruit la
puissance de Satan dans le ciel, et y établit la paix, afin d'introduire le
royaume. C'est alors qu'il pleure sur Jérusalem — la place historique pour cet
incident. Dans sa réponse aux Sadducéens, quand il s'adresse aux différentes
classes de ses auditeurs, nous avons l'introduction de la puissance de la
première résurrection, comme preuve que nous sommes fils de Dieu. Ici, comme
dans Matthieu, nous avons son exaltation à la droite de Dieu, comme ce qui
confond les Pharisiens quant à toute leur attente du royaume. Il juge les
Scribes et loue la pauvre veuve, qui met sa pite dans le trésor, comme
meilleure que tous les riches. Puis, dans la prophétie, il fait mention (ce qui
n'est pas dans Matthieu) de la prochaine destruction de Jérusalem, et il ne
parle pas de l'abomination de désolation, mais de Jérusalem assiégée par des
armées; puis de cette première destruction il passe à l'accomplissement du
temps de Gentils. Il aime à s'arrêter sur l'esprit dans lequel ses disciples
doivent rendre témoignage et sur la manière dont ils surmonteront les
difficultés qui en seront la conséquence. Nous trouvons ici, à la Pâque, le mal
du coeur de l'homme, porté à l'extrême, le débat parmi les disciples pour
savoir lequel d'entre eux serait le plus grand. Il y a aussi le fait de Satan
qui demande à les cribler, avec une allusion spéciale à Simon, pour lequel
Christ avait prié, et une claire intimation de la différence entre les
circonstances actuelles et celles du temps où il exerçait la puissance, de
manière à les garder sur la terre.
Dans les scènes
de Gethsémané et de la croix, le Seigneur Jésus nous est, beaucoup plus
complètement qu'ailleurs, présenté comme homme; nous avons là encore sa propre
perfection, sa fidélité et sa grâce envers eux. Ici, ce n'est pas Jéhovah
frappant son compagnon, comme dans Matthieu, mais nous le voyons en agonie et
sa sueur devient comme des grumeaux de sang. C'est l'homme souffrant et la
perfection de la foi et de la grâce dans l'homme souffrant.
C'est ce qui
caractérise Luc d'un bout à l'autre, vous y voyez plus souvent Jésus en prière:
ainsi, pour n'en citer que deux exemples, lors de son baptême et de sa
transfiguration. Un autre trait peut être mentionné comme caractéristique de
l'évangile de Luc, c'est le rapprochement de plusieurs circonstances dans une
seule expression générale, et le récit souvent détaillé de quelque fait
particulier, qui présente quelque grande vérité et beauté morale, tel que le
voyage à Emmaüs et d'autres. Vous avez, en Luc, le cas d'Hérode, et celui de
Pilate et d'Hérode devenant amis à cause de leur inimitié contre Christ. Nous y
lisons encore la conversion du brigand sur la croix, et l'ouverture du Paradis
qui lui est accordée par le Seigneur, immédiatement, en contraste avec le royaume,
et son intercession pour les Juifs. A quoi je puis ajouter l'inutilité de
sentiments naturels pour Christ, quand on ne le suit pas.
Vous pouvez
remarquer la puissance de Christ, qui, dans une vie non épuisée, remet son
esprit au Père. Le centenier le reconnaît comme un homme juste; et l'effet
produit par sa mort, et ce qui l'a accompagnée, sur les spectateurs et sur
Joseph, le membre du Conseil, est aussi exposé. Quant au détail des deux
disciples allant à Emmaüs, nous pouvons remarquer que Jésus leur explique les
Ecritures et se fait connaître à eux par ce qui était le signe de sa mort. Il
se présente tout à fait comme étant le même homme, Jésus, et mange en présence
de ses disciples. Il insiste encore sur ce que les Ecritures doivent être
accomplies, et ces Ecritures sont le livre que nous avons encore aujourd'hui
dans l'Ancien Testament (la loi, les prophètes et les psaumes). Il ouvre leur
entendement pour comprendre les Ecritures, insiste sur le fait, que c'est ainsi
qu'il est écrit. La mission donnée est celle de la repentance et de la
rémission des péchés en son nom, parmi les Gentils, en commençant par
Jérusalem. Ils devaient être ses témoins, mais ils devaient attendre la
promesse du Père, le Saint Esprit venant du ciel; et en les bénissent, Jésus
est enlevé en haut.
Il n'est pas
question ici de la Galilée, comme dans Matthieu et dans Jean, où nous avons ce qui
est juif. Là c'était la connexion avec le résidu d'Israël, tandis qu'ici c'est
la connexion avec le ciel.
En Jean, nous
avons la personne divine du Seigneur, spécialement comme vie et comme lumière;
subsidiairement, l'envoi du Consolateur ici-bas à la place de Christ, puis un
aperçu du cours entier des dispensations jusqu'au royaume millénial.
Les 18 premiers
versets nous présentent la personne même du Seigneur Jésus. Versets 1-5: d'une
manière abstraite, quant à la nature et à l'effet de son apparition. Versets
6-11: témoignage de Jean à ce sujet, et l'effet de sa venue. Versets 12, 13:
effet et voie de la grâce. Versets 14-18: la parole faite chair. Versets 19-34:
témoignage de Jean à ce que Christ serait quant à son oeuvre et à sa puissance
efficace pour l'homme: Agneau de Dieu, Celui qui baptise du Saint Esprit,
reconnu comme Fils de Dieu, par le Saint Esprit descendu sur lui. Versets
35-42: De fait, le témoignage de Jean envoie des disciples à Jésus; ce qui
embrasse donc toutes les voies du Seigneur avec le résidu pendant la vie de
Christ, et ci-après, jusqu'à ce qu'il soit reconnu par le résidu à la fin,
représenté par Nathanaël. Ensuite, il est reconnu comme Fils de Dieu et Roi
d'Israël; mais il prend un titre plus étendu encore, celui de Fils de l'homme
que servent les anges. Remarquez surtout (versets 38-42) que Christ est le
centre divin, Dieu manifesté en chair; et secondement, le chemin à travers le
monde: «Suis-moi». Le monde est condamné, Christ sépare les siens du monde et
les rassemble autour de Lui-même, comme Dieu révélé d'en haut, et le seul
chemin pour l'homme ici-bas. Au verset 52, il a encore un autre caractère — le
ciel est ouvert sur lui comme homme, et les anges montent et descendent sur un
homme. Il est, comme homme, l'objet des cieux ouverts. Notez que notre partage
est comme celui d'Etienne: le ciel ouvert pour nous; et Lui, le Fils de
l'homme, étant là. Notez encore, que tout homme a un objet, auquel il devrait
regarder — et que cet objet est Christ.
Chapitre 2:
1-22: Double aspect du troisième jour (action milléniale) en Israël: les noces,
et le jugement de purification.
Versets 23-25:
Le Seigneur ne peut pas être reçu maintenant selon l'intelligence de la chair;
mais, au chapitre 3, un homme doit naître de nouveau. Cela est vrai même pour
les promesses terrestres, faites à Israël. Mais les pensées de Dieu envers
l'homme vont jusqu'au ciel, d'où le Fils de l'homme est descendu, où, dans sa
personne divine, Il est, et d'où Il parle. Dieu aime le monde, et lui donne son
Fils pour que la foi individuelle ne périsse pas. Cela introduit la croix — le
Fils de Dieu donné — le Fils de l'homme élevé comme le serpent. La condamnation
dépend du fait, de croire ou de ne pas croire au Fils de Dieu, et la cause en
est, que la lumière est venue dans le monde et que les hommes aiment les
ténèbres. C'est là une grande vérité morale tout à fait en dehors d'Israël.
Christ a parfaitement révélé le ciel, vu qu'il le connaît, et il a rendu
l'homme qualifié pour le ciel, en croyant en Lui. Ensuite Jean rend témoignage
à Christ, en contraste avec lui-même, et à son témoignage (à Lui) comme divin
et céleste, comme venant de Celui à qui Dieu a donné toutes choses. En croyant
en Lui, un homme a la vie, celui qui ne croit pas ne verra point la vie; la colère
demeure sur lui. Tout ce service précédait l'entrée de Jésus dans son ministère
public, ce qui eut lieu seulement après que Jean eut été mis en prison.
Chapitre 4. La
jalousie des Juifs chasse Christ de la Judée. Dans la femme Samaritaine,
quelque chose de nouveau, en dehors et indépendant du Judaïsme, est introduit,
en principe. Dieu est là pour donner, — mais il se présente dans l'humiliation,
ce qui heureusement inspire de la confiance pour demander; c'est Lui qui donne
le désir, et une source spirituelle jaillissant jusqu'en la vie éternelle au
dedans de l'homme. Mais la nature humaine ne peut recevoir les choses
spirituelles. Dieu atteint la conscience par la Parole. Cela est reconnu comme
venant de Lui; puis Christ est connu et confessé comme Sauveur du monde.
Et quoique le salut vînt des Juifs, Dieu, qui est Esprit, doit être adoré en
esprit et en vérité. Et le Père (tel est son nom maintenant révélé en grâce) en
cherche de tels qui l'adorent, en venant au-devant d'une âme dans le besoin.
C'est là la joie de Jésus en grâce.
Chapitre 5: La
loi, avec toutes ses ordonnances, ne peut rien faire, à cause de la faiblesse
de la chair; mais maintenant la vérité est, que c'est le Père et le Fils qui
travaillent, et non pas l'homme. Ils ne peuvent avoir leur sabbat dans le péché
et dans la misère. Un tel sabbat n'est pas reconnu; mais comme le Père a la vie
en lui-même, il a aussi donné à Jésus, le Fils, d'avoir la vie en lui-même; et
Il vivifie ceux qu'il veut; et Dieu lui a remis tout jugement (*),
afin que tous l'honorent comme ils honorent le Père. Il n'y a pas de confusion
dans ces manières de l'honorer. Celui qui entend sa Parole, et qui croit au
Père qui l'a envoyé, a la vie éternelle; il ne vient point en jugement; mais il
est passé de la mort à la vie. Il y a donc une résurrection de vie, et une
résurrection de jugement.
(*) Quoique amplement
montré comme étant Dieu, le Seigneur, dans cet évangile, depuis le chapitre 1:
14, est toujours envisagé comme un homme, vivant sur la terre, et y manifestant
le Père.
Versets 30-47:
Jésus Christ est présenté comme vie à la responsabilité de l'homme; témoignage
lui est rendu par Jean Baptiste, par ses oeuvres, par le Père, par les Ecritures,
et ils ne voulaient pas venir à lui pour avoir la vie. Les Juifs ne voulaient
pas le recevoir. Quand le faux Messie viendra en son propre nom, ils le
recevront; tout comme ils rejetaient les écrits de Moïse, qui avait parlé de
Christ, ils rejetaient aussi les paroles de Christ.
Chapitre 6:
Tableau de l'ordre des voies de Dieu en Christ. Déjà Prophète, il ne voulait
pas être Roi. Il s'en va tout seul en haut pour prier. Durant ce temps-ci, les
disciples luttent sans lui contre le vent, Christ les rejoint et ils abordent
aussitôt. Ceci est en connexion avec la pâque, et Christ s'affirme lui-même
comme le Jéhovah du Psaume 132. Au lieu de cela maintenant, il est le pain
descendu du ciel pour donner la vie au monde, et il doit être reçu intérieurement
comme incarné, mais aussi comme ayant été mort, vu qu'il n'y a point de vie en
aucun homme; mais c'est spirituellement qu'il faut entendre ces choses, il
allait aussi remonter là où il était auparavant.
Chapitre 7: Les
Juifs (ses frères) ne croyaient pas en lui, et il ne peut se montrer au monde.
C'est la fête des tabernacles; mais il promet l'Esprit à ceux qui croient, au
lieu de sa présence visible, comme des fleuves d'eau vive (précédemment [4:
14], c'était comme une fontaine d'eau jaillissante jusque dans la vie
éternelle). Distinguez les Juifs (de Judée) et le peuple (de Galilée etc.).
Dans le chapitre
8, nous voyons la Parole, de Christ rejetée, et dans le chapitre 9, ses
oeuvres.
Au chapitre 8,
Christ est la lumière du monde, agissant sur la conscience en contraste avec la
différence entre des péchés grossiers et l'état de péché, et il est la Lumière
pour conduire. Sa parole est l'absolue expression de Lui-même. Il est d'en
haut, l'homme incrédule est d'en bas, et du diable, qui est menteur et meurtrier,
et n'a pas persévéré dans la vérité. Lui est Dieu. Les Juifs le rejettent.
Au chapitre 9,
Il donne des yeux pour voir; et cela par l'incarnation qui, en elle-même, ne
donne pas la vue, mais elle le fait quand, par l'Esprit et la Parole, Il est
connu comme l'Envoyé de Dieu. Il est confessé comme Prophète, puis on croit en
Lui comme Fils, par le moyen de la parole reçue. La brebis et mise dehors, mais
Il va devant elle.
Le chapitre 10
nous présente les soins que Jésus prend de ses brebis. Il entre par le chemin
voulu de Dieu; puis Il est Lui-même le chemin voulu de Dieu; Il donne le salut,
la liberté et la pâture. Il laisse sa vie pour les brebis; cependant Il les
connaît et elles le connaissent, comme son Père le connaît et comme Il connaît
son Père; en laissant sa vie, Il devient l'objet spécial de l'amour de son
Père. Il a d'autres brebis (les Gentils), et il y aura un seul troupeau et un
seul Berger. Il sort de son abaissement obéissant pour être un avec son Père.
Le Père et le Fils sont des noms de grâce.
Chapitre 11. Il
est déclaré Fils de Dieu par sa puissance de résurrection. Il est la
Résurrection et la Vie; ce qui répond au caractère de sa présence. Lui présent,
les morts vivent, les vivants ne meurent pas. Mais tout en montrant la
puissance divine, Il est, comme homme, le Fils dépendant — Il est compatissant
pour nous et Il sympathise avec, nous mais Il est toujours exaucé.
Chapitre 12. Il
est Fils de David et le temps de sa gloire comme Fils de l'homme est
venu; mais alors il faut qu'Il meure. Avant cela Il est reçu à Béthanie, où le
résidu enseigné par Lui est initié à la connaissance de sa mort, en laissant
pour quelque chose de nouveau le terrain où mûrit l'inimitié. Sa mort, en tant
qu'Il est rejeté par l'hostilité et l'aveuglement désespérés et judiciaires
d'Israël, apparaît maintenant pleinement à nos yeux.
Chapitre 13. Son
départ ne doit pas mettre fin à ses services envers ses disciples. Il les rend
propres à être avec Lui, puisqu'Il ne peut pas demeurer avec eux; ce qui
est essentiellement nécessaire et conséquent à sa vraie nature et à sa gloire.
Il est venu de Dieu et Il s'en va à Dieu, et le Père lui a donné toutes choses
entre les mains. Parfaitement sans pareil, et, quoique dans la nature humaine,
ayant toujours une pureté et une perfection divines, tout comme une position
glorieuse, tout en ayant affaire avec des hommes traîtres et hostiles, Il
aimait les siens dans ce monde et à travers tout Il les aima jusqu'à la
fin. Les ayant régénérés par la Parole, Il lave leurs pieds comme étant leur
serviteur, Il leur rend aussi service comme étant leur modèle, Il leur montre
son amour pour eux, Il leur fait voir l'avantage d'une proximité habituelle de
Lui pour être en état de comprendre ses pensées. Lorsque Judas est sorti, Il
montre que le fondement de la nouvelle, mais essentielle et éternelle relation
avec Dieu est posé dans la croix, où Lui prend le titre de Fils de l'homme. Le
Fils de l'homme est glorifié en cela, car qu'y a-t-il de plus glorieux pour
l'homme que de glorifier et de manifester tous les attributs essentiels de
Dieu. Dieu est glorifié en Lui, aussi ne tardera-t-il pas de lui conférer le
règne ou la gloire de l'héritage, mais Il le glorifiera en Lui-même, et Il le
glorifiera incontinent. Puis, en les quittant, Il leur enjoint de s'aimer les
uns les autres, et il avertit Pierre qu'Il ne pouvait le suivre maintenant. Le
chemin pour cela devait passer à travers la mort, la destruction, et la colère
pour l'homme, comme n'ayant que la vie naturelle. Remarquez qu'au verset 10, le
premier mot traduit, ordinairement par lavé, est leloumenov, qui
signifie proprement baigné; cela ne peut pas se répéter. Ce sont les
pieds qui ramassent de la boue dans la marche à travers un monde souillé; mais
le croyant, est tout net une fois pour toutes.
Chapitre 14.
D'abord, le Seigneur fait voir que Lui, absent, est un objet de foi comme Dieu
l'était. Il ne s'en allait pas pour être en repos, en les laissant dans la
détresse. Si tel eût été son but, Il le leur aurait dit. Il s'en allait pour
leur préparer une place dans la maison de son Père, et Il reviendrait pour les
prendre auprès de Lui. Puis nous apprenons ce qu'ils avaient par sa présence et
ce qu'ils auraient après son départ. Ils savaient où Il allait, car Il allait
au Père, et en Lui ils avaient vu le Père. Ils connaissaient le chemin, car en
venant à Lui ils trouvaient le Père. Mais après s'en être allé, il demanderait
et le Père enverrait un autre Consolateur pour être avec eux, ce que Christ ne
pouvait plus, et pour demeurer en eux. Jusqu'ici Il avait seulement été avec
eux. Par le moyen de ce dernier fait ils le connaîtraient. Si quelqu'un garde
ses paroles, son Père l'aimera, et Lui, Jésus, se manifestera à Lui; et si
quelqu'un garde sa Parole, son Père et Lui viendront et feront leur demeure avec
Lui. Il leur laisse la paix, en leur donnant sa propre paix. Enfin, Il
attendait de la part de ses disciples, un amour tel qu'ils auraient dû se
réjouir de ce qu'Il s'en allait, ou en d'autres termes, — prendre intérêt à son
bonheur — immense témoignage d'intimité avec Lui.
Chapitre 15.
Christ remplace Israël, l'ancienne, mais non pas la vraie vigne sur la terre;
les disciples en sont les sarments, rendus nets par la Parole. Le Père nettoie
celui qui porte du fruit, mais Il retranche les sarments qui n'en portent
point. Ils devaient demeurer en Lui, et Lui en eux. Si quelqu'un (non pas eux)
ne demeurait pas en Lui, il serait jeté dehors et brûlé. Si eux demeuraient en
Lui et que ses paroles demeurassent en eux, ils pourraient disposer de
sa puissance. D'abord, dépendance, confiance; puis, Paroles de Christ,- formant
les désirs et les pensées. En portant du fruit ils Lui ressembleraient.
Ensuite, ils
devaient demeurer dans son amour, et cela par l'obéissance; et tout cela afin
que leur joie fût accomplie. Ils devaient s'aimer les uns les autres comme Il
les avait aimés. Il laissait sa vie pour ses amis: — Ils étaient ses amis (non
pas Lui leur ami — c'est ce qu'Il est pour les pécheurs; mais eux ses amis) —
et cela afin qu'ils s'aimassent les uns les autres. Le monde les haïrait comme
il l'avait haï. Enfin, le Consolateur viendrait et rendrait témoignage de Lui.
Christ l'enverrait quand Il serait glorifié, et eux aussi rendraient témoignage
de Lui comme ayant été avec Lui. Remarquez que, au chapitre 14, c'est le Père
qui envoie le Consolateur, lequel leur remet en mémoire tout ce que Jésus leur
avait dit; ainsi leur témoignage était confirmé; mais Il voulait aussi leur
révéler sa gloire céleste. Ici Il envoie le Consolateur de la part du Père.
Chapitre 16. Le
Consolateur comme présent ici-bas, et son oeuvre dans le monde et dans
l'Eglise, en contraste avec l'état des disciples dans un monde hostile et au
milieu d'un judaïsme aveugle. Les disciples, absorbés par la perte qu'ils
allaient faire, ne regardaient pas à ce que Dieu allait amener; cependant la
présence du Consolateur était digne du départ de Christ. Il convaincrait le
monde de péché, de justice et de jugement — de péché, en rejetant le Christ,
parce que sa présence prouvait que le rejeté du monde s'en était allé au Père —
de justice, en tant que Lui (Jésus) l'ayant méritée était là (justice de Dieu)
et que le monde, qui l'avait rejeté, ne le verrait plus. La rupture était
absolue. Le monde était convaincu de jugement, parce que son prince, qui
l'avait ameuté contre Christ, était jugé, ce qui était la preuve que la
puissance de Christ sur lui et sur sa méchanceté était là. Le Jugement était
démontré, car sa position était déjà celle d'un être jugé.
Le Consolateur
devait conduire les disciples dans toute la vérité — leur annoncer les choses à
venir — leur montrer les choses de Christ, c'est-à-dire tout ce qui était au
Père. Cependant, encore un peu de temps, et les disciples le reverraient
(savoir, après sa résurrection) et ils jouiraient de la conscience de leur
relation avec le Père. Quant au présent, ils seraient dispersés et ils le
laisseraient seul, mais le Père était avec lui, et ils pouvaient avoir bon
courage. Il avait vaincu le monde.
Chapitre 17.
Christ s'adresse au Père.
Versets 1-5. Il
pose le fondement de tout ce qu'il a à demander. Il doit être glorifié comme
Fils, et comme ayant achevé l'oeuvre — l'espèce de gloire qui lui est due, et
notre titre à nous aussi pour entrer. Il a autorité sur toute chair, pour
donner la vie éternelle à ceux qui lui sont donnés, double primauté sur
l'homme, et sur les saints pour la vie. La connaissance du Père et de Lui
(Jésus), comme envoyé, est la vie éternelle.
Les versets 6-8
nous montrent la position des disciples. Il leur a manifesté le nom du Père,
base de leur relation avec Dieu. Ils l'ont connu, Lui Jésus, comme ayant tout
reçu de la part du Père; ce n'est pas la gloire judaïque du Messie procédant de
Jéhovah. Tout ce que le Père Lui a communiqué dans cette position, Il le leur a
donné, afin qu'ils puissent non seulement le posséder, mais en jouir
pleinement.
Versets 9-13. Il
prie pour eux, non pour le monde, mais pour ceux qui lui ont été donnés par le Père,
les disciples. Il s'appuie sur ce fait, qu'ils sont au Père (tout est possédé
mutuellement par le Père et par le Fils), et Christ est glorifié en eux; le
but, c'est qu'ils aient sa joie accomplie en eux.
Versets 14-19.
Ils sont placés dans la position de son témoignage, la parole (non plus les
paroles) était liée avec la place de relation; ils ne sont pas du monde, de
même que Christ n'en était pas; non pas pour en être ôtés, mais pour être
gardés du mal; ils devaient être moralement mis à part pour le Père par la
vérité — la parole du Père. Ils sont envoyés par Christ dans le monde, comme
Christ y a été envoyé par le Père. Et Il se met lui-même à part pour le Père,
comme homme céleste, afin que le Saint Esprit, en prenant ce qu'Il était, les
mît eux-mêmes à part. C'était Christ comme vérité, mais toujours vérité.
Dans les versets
20, 21, Christ demande que ceux qui croiront par leur parole, soient un dans le
Père et dans le Fils, à fin que le monde croie.
Versets 22, 23.
Il leur a donné la gloire, pour qu'ils soient consommés en un dans la
manifestation de cette gloire, afin que le monde connaisse.
Versets 24-26.
Il veut les avoir là où Il est, Lui qui a été aimé avant que le monde fût. Ils
sont aimés comme Il a été aimé, et Il leur a fait et leur fera connaître le nom
du Père, afin qu'ils puissent jouir de son amour, Lui étant en eux.
Chapitres 18-19.
Remarquons le caractère que présentent ici soit Gethsémané, soit la croix.
C'est toujours le Fils de Dieu au-dessus de la tentation, montré comme en dehors
de la souffrance. Point de: «s'il est possible, que cette coupe passe loin de
moi»; point de: «pourquoi m'as tu abandonné?» mais ils reculèrent et tombèrent
par terre; et Il se livre lui-même, afin que les siens puissent échapper. Et
sur la croix — il sait qu'un passage de l'Ecriture devait encore être accompli,
Il recommande sa mère au disciple bien-aimé, et lui enjoint d'être un fils pour
elle — Il remet son esprit. Pierre le renie. Lui répond au souverain
sacrificateur et à Ponce Pilate, avec une calme supériorité, laissant au
premier à décider la question, rendant au dernier témoignage de Lui-même comme
de la vérité, et se soumettant à lui comme à l'autorité donnée d'en haut, Les
Juifs rejettent tout autre roi que César. Ils sont rabaissés, comme partout
dans cet Evangile. Du Christ pas un os n'est rompu, mais Il est avec le riche
en sa mort.
Le chapitre 20
nous offre un tableau de tout le temps qui s'écoule, depuis le résidu d'alors,
à travers tente la période de l'Eglise, jusqu'au résidu converti quand il verra
le Seigneur. Marie de Magdala, qui représente le résidu, appelée, comme une
brebis, par son nom, attachée à Lui personnellement. Puis les disciples
deviennent des frères dans la même relation avec Dieu et le Père que le Christ
lui-même. Ensuite ils sont réunis et la paix leur est donnée; puis ils
reçoivent le Saint Esprit et sont envoyés par Christ pour prêcher la rémission
des péchés; puis le résidu (Thomas), qui ne veut pas croire sans voir, croit en
voyant; mais ceux qui ont cru sans avoir vu sont tout particulièrement
bienheureux. Ainsi le Seigneur s'était montré deux fois.
Chapitre 21.
Après cela, vient le grand rassemblement de l'époque milléniale, où le filet ne
se rompra pas. Christ avait déjà quelques poissons sur le rivage; ceux-là sont retirés
des grandes eaux. Pierre est réhabilité, il doit avoir soin des brebis de
Christ, spécialement du troupeau juif. Jean est laissé pour veiller sur les
saints de l'Eglise et pour être témoin de Dieu jusqu'à ce que Christ vienne; ce
qui nous porte jusqu'à l'Apocalypse. Ainsi nous avons le ministère de Pierre
parmi les Juifs de l'Eglise; les Epîtres de Jean et l'Apocalypse, qui se
rapportent à l'apparition de Christ; le ministère de Paul vient entre deux et
parle du mystère caché: l'Eglise et l'enlèvement des saints avant l'apparition
du Seigneur Jésus.
Le commencement
de ce Livre se rattache directement à la fin de l'Evangile de Luc; nous
trouvons ici les disciples agissant avec intelligence des Ecritures, sans la
puissance du Saint Esprit. Puis les Actes des Apôtres contiennent la révélation
du don du Saint Esprit et de ses opérations; d'abord, à Jérusalem, où Il est
rejeté par Israël; ensuite, dans ses libres opérations en dehors d'Israël;
enfin, en Paul, en qui il est en rapport avec la révélation de l'Eglise parmi
les Gentils en général; ce Livre se termine par le fait que Paul est livré aux
Gentils par les Juifs, et qu'il est envoyé à Rome comme prisonnier.
La descente du
Saint Esprit, tout en n'annulant pas le résultat de Babel, passe par-dessus en
grâce par le don des langues, premier signe de sa présence. Nous voyons les
effets moraux de cette présence dans le dévouement et l'unité des croyants, et
dans la formation de l'assemblée, à laquelle le résidu d'Israël est ajouté: «Le
Seigneur ajoutait tous les jours à l'église ceux qui devaient être sauvés»
(toÁv swxom™nouv; comparer Actes des Apôtres 2: 47 avec Luc 13: 23). Mais le
retour du Christ est encore offert aux Juifs (fondé sur l'intercession du
Sauveur sur la croix), à la condition de leur repentance; et en même temps la
déclaration qu'il faut que le ciel le reçoive jusqu'au temps où tout ce que les
prophètes ont annoncé sera établi; mais Israël rejette ce témoignage. Le Saint
Esprit, ainsi descendu, est reçu par Christ à cet effet, en conséquence de son
exaltation. Les apôtres poursuivent patiemment leur témoignage, malgré
l'opposition des Juifs, témoignage qui est confirmé par la puissance du Saint
Esprit, manifesté ainsi comme la présence de Dieu dans l'assemblée sur la terre,
sondant les coeurs des hommes. Il procure l'unité et l'ordre même dans les
choses temporelles, et il agit librement selon la foi et la fidélité des
instruments de son propre choix. Cette libre action provoque le jugement final
des Juifs, conformément à tous les principes de la relation de Dieu avec
l'homme, parce que leur conduite est, d'un bout à l'autre de leur histoire,
signalée par leur résistance à l'Esprit saint; mais cela est accompagné du ciel
ouvert pour celui qui, d'un autre côté, était rempli du Saint Esprit, et
rendait le témoignage auquel ils résistaient maintenant.
Sa grande
ressemblance avec Christ, qu'il voit dans la gloire, est admirablement
exprimée: sa mort sur la terre, et sa réception dans le ciel. Le maintien de la
bénédiction de l'Eglise, en connexité avec Israël, devient bientôt évidemment
impossible. C'est ici que Saul, l'ennemi acharné, entre en scène.
Puis, avant d'en
revenir à aucun autre fait positif, vous avez la libre action du Saint Esprit
propageant l'évangile en dehors de Jérusalem, en conséquence de la persécution.
Ensuite, nous voyons Saul, l'apôtre de l'hostilité contre Christ, brisé et
renversé par Christ qui se révèle dans sa suprême et céleste gloire, en
identifiant avec lui tous les chrétiens comme étant Lui-même: «Pourquoi me
persécutes-tu?»
Le témoignage
rendu à Christ par Pierre avait consisté en ceci: que le Messie, le Prince de
la vie, que les Juifs avaient rejeté, Dieu l'avait exalté. Celui de Paul, dès
le début, est celui-ci: que Christ est le Fils de Dieu. Pierre ne le prêche
jamais comme Fils de Dieu. En conséquence la prédication de Paul embrasse ces
deux points: la gloire céleste et l'unité de saints avec Christ, puis Christ
comme Fils de Dieu. Mais Saul, après avoir été reconnu et accueilli par les
disciples, est mis de côté pour un temps. Alors le ministère de Pierre
continue; et le premier Gentil est, par son moyen, ajouté à l'Eglise,
n'existant jusqu'alors que parmi les Juifs, et cela pour maintenir son unité
fondamentale.
La précédente
action libre du Saint Esprit en dehors de Jérusalem, dans la Samarie, avait été
rattachée à l'Eglise par Pierre et Jean, et les disciples avaient reçu le Saint
— Esprit par l'imposition des mains de ces deux apôtres. Nous voyons maintenant
la même libre action du Saint Esprit s'étendant à des Gentils à Antioche, la
grande ville grecque. La connexion est toujours gardée par les apôtres, qui
envoient là Barnabas, lequel s'y rend et, bientôt après, va chercher Saul à
Tarse.
Nous avons
ensuite le témoignage rendu par des prophètes (autre signe de la présence du
Saint Esprit), la même connexion étant maintenue d'une autre façon. Les
prophètes viennent de Jérusalem, et il résulte de leur visite que ceux
d'Antioche envoient des secours à leurs frères de Judée. Puis nous avons la preuve
du service des anges pour la délivrance des saints et le châtiment des
adversaires; c'est ce qui termine cette partie des Actes.
Alors le Saint
Esprit, par l'intermédiaire des prophètes, ordonne la mise à part de Barnabas
et Saul, pour l'oeuvre à laquelle Il les avait appelés, et ils sont envoyés par
l'Esprit Saint. C'est un nouveau genre d'apostolat. Le premier fait que nous
trouvions est une figure de l'aveuglement total des Juifs qui résistent au
Saint Esprit, tandis que les yeux des Gentils sont ouverts pour croire. Malgré
cela, Paul (car il est maintenant appelé Paul), selon la pensée du Seigneur,
s'adresse toujours premièrement aux Juifs, et ensuite aux Grecs, Jean les
quitte. Après avoir prêché de côté et d'autre, ils choisissent des anciens pour
les assemblées, comme il en est ici question pour la première fois. Puis
Barnabas et Paul s'en retournent à Antioche, «d'où ils avaient été recommandés
à la grâce de Dieu pour l'oeuvre qu'ils avaient accomplie», ce qui nous donne
le vrai sens de l'imposition des mains qu'ils avaient reçue avant leur départ.
«Et ils y séjournèrent assez longtemps avec les disciples».
L'Eglise ayant
donc été librement établie sur des principes célestes et en dehors de
Jérusalem, Satan cherche à y introduire la confusion en ramenant les chrétiens
à la loi; et Dieu, pour sauvegarder l'unité, fait que cette question soit
discutée à Jérusalem; en sorte que les apôtres qui étaient là et l'église
déclarent les Gentils affranchis du joug. Les points, auxquels ils devaient se
soumettre, n'étaient point introduits par la loi, mais ils exprimaient les
droits de Dieu, en Lui-même, et sur toute vie, et le maintien de la pureté
originelle dans laquelle Dieu, au commencement, avait placé l'homme sur la
terre. Je vois ici, dans le sein de l'Eglise, que l'autorité est dans les
apôtres: «Il a semblé bon au Saint Esprit et à nous»; en même temps, il
y a une entière liberté de ministère. Ils envoient Judas et Silas avec Barnabas
et Paul; puis nous avons autre chose, Paul prenant avec lui des compagnons
d'oeuvre: d'abord Silas, ensuite Timothée qu'il circoncit. C'était complètement
illégal; jamais il ne s'élève contre la loi autant qu'ici. Or, nous voyons
l'immédiate direction du Saint Esprit dans l'accomplissement de son ministère;
mais cette direction était telle qu'elle ne l'empêchait pas de tirer des
conclusions des signes divins qui lui étaient envoyés. Après cela, nous voyons
Paul continuer son ministère — gardé de Dieu partout; les démons mêmes forcés
de le reconnaître; et tout aussi compétent que les autres apôtres pour conférer
le Saint Esprit; le ministère libre sous la direction de l'Esprit de Dieu
marche toujours parallèlement à l'apostolat.
Alors Paul, en
retournant à Jérusalem, parle de la fin de son ministère, dans ces contrées,
aux anciens d'Ephèse à Milet, en annonçant les efforts de Satan et en les
exhortant à veiller et à travailler avec l'ardeur et l'énergie qui avaient
signalé ses propres travaux parmi eux. Il espère que les anciens seront gardés.
Puis il retourne à Jérusalem, quoique le Saint Esprit l'avertit de ce qui l'y
attendait, et que les disciples lui dissent par l'Esprit de n'y pas monter. A
la suggestion des anciens de Jérusalem, il s'accommode aux cérémonies juives,
les croyants à Jérusalem ayant tous un grand zèle pour la loi. Cela le conduit
en prison; mais la captivité eut pour effet de le ramener sur le terrain du
témoignage devant les Juifs, qui refusaient la grâce aux Gentils, devant
Lysias, Félix, Festus, Agrippa et Néron. Mais, durant tout ce temps, il est
prisonnier, et c'est comme tel qu'il agit à Rome. L'évangile de Paul était
celui d'un prisonnier à Rome. Cela termine le témoignage rendu aux Juifs, et
ainsi se clôt l'histoire qui nous est donnée, de la dissémination de l'Evangile
dans les temps apostoliques.
Cette épître est
un développement de l'Evangile de Dieu, en tant que témoignage de la
justice de Dieu, et aussi en rapport avec le témoignage de sa colère se
révélant du ciel. Pour traiter ce sujet, l'apôtre commence par l'exposition de
la dépravation des Gentils, de l'hypocrisie des moralistes et de la culpabilité
des Juifs, renfermant ainsi tous les hommes sous le péché, et montrant que le
sang de Christ seul répond à toute cette culpabilité, ce qui, en même temps,
démontre la justice de Dieu dans le support des péchés précédents des saints,
et pose le fondement de la justice divine pour le temps à venir. Depuis le
chapitre 4, l'apôtre lie la foi à la résurrection, après que Christ a été élevé
pour nos offenses. Au chapitre 5, il l'applique à la justification et à la
paix, dans l'assurance de l'amour de Dieu, et il en suit les traces jusqu'à
Adam d'une part, et à Christ de l'autre, comme chefs, la loi étant seulement
intervenue en passant.
Au chapitre 6,
le même principe est appliqué à une vie sainte, et au chapitre 7, à la loi; le
chapitre 8 développe l'entière liberté, à laquelle le chrétien parvient par là,
liberté liée à la vie et à la présence de l'Esprit, Dieu garantissant tout,
parce qu'il est pour nous; et comme tout cela est rendu certain pour nous, par
Christ, nonobstant tous les dangers possibles, rien ne peut nous séparer de
l'amour de Dieu en Jésus Christ. Il y a trois parties dans ce chapitre 8:
d'abord, l'Esprit de vie, continuant jusqu'à la résurrection du corps (versets
4-11); puis, le Saint Esprit, comme personnalité à part, habitant en nous pour
notre joie et pour sympathiser avec nous dans nos infirmités (versets 12-27).
La troisième partie (28 à la fin) est: Dieu pour nous. Ainsi, en résumé: La
vie, Dieu en nous et Dieu pour nous.
Encore un mot si
ce n'est pour introduire l'intercession du Christ, il n'est pas question de son
ascension dans l'épître aux Romains; de là vient qu'il n'y est pas question non
plus de l'unité du corps, à laquelle il est seulement fait une allusion, quant
à ses effets pratiques (chapitre 12); mais il s'agit ici de la relation de
l'individu avec Dieu sur le principe de la grâce régnant par la justice — la
justice de Dieu étant bien explicitement mise en contraste avec celle de
l'homme, qui a pour règle la loi: ce qui peut servir à convaincre ceux qui ont
une bonne volonté, de transgression, de convoitise et de totale impuissance
morale.
Du chapitre 9 au
11 inclusivement, Paul concilie les promesses spéciales, faites aux Juifs, avec
la doctrine de la justice divine, qui ne fait point de différence. Au chapitre
9, tout en témoignant de son amour pour les Juifs et en reconnaissant tous
leurs privilèges, il proclame l'absolue souveraineté de Dieu, démontrée, dans
leur propre histoire, par l'exclusion d'Ismaël et d'Esaü, quoique fils
d'Abraham et d'Isaac; confirmant cela par le témoignage que, s'ils avaient été
épargnés au pied du Sinaï, ils ne le devaient qu'à la souveraine miséricorde de
Dieu: il se sert, dis-je, de cette miséricorde souveraine, pour prouver que
l'appel de Dieu pouvait être adressé aux Gentils aussi bien qu'aux Juifs,
confirmant cette assertion par des citations d'Osée. Ensuite, il montre que le
rejet des Juifs avait été prédit par les prophètes — et qu'il vient de leur
prétention à une justice humaine. Au chapitre 10, il met en contraste la
justice de la loi avec celle de la foi; il fait voir le droit des Gentils à la
dernière — il dit que l'appel implique qu'il faut leur prêcher, et confirme
cette pensée, ainsi que la rébellion des Juifs à l'appel, par leurs propres
Ecritures.
Au chapitre 12,
il soulève cette question: Israël, comme peuple, est-il donc finalement et
définitivement rejeté? Non, et il en donne trois preuves: la première a rapport
à sa propre personne; en second lien, la déclaration de l'appel des Gentils a
été faite pour provoquer Israël à la jalousie, nullement donc pour les rejeter
finalement; la positive déclaration des Ecritures, que le Rédempteur viendrait
de Sion et détournerait de Jacob l'impiété. En connexité avec cela, il met les
Gentils, introduits sur le principe de la foi, sous leur responsabilité, leur
montrant que, s'ils ne persévèrent pas dans la bonté de Dieu, ils seront
retranchés de l'arbre de promesse sur la terre, comme la plupart des Juifs
l'étaient alors, et que Dieu y enterait de nouveau les Juifs: ceci étant le
témoignage rendu à la sagesse, savoir, que Dieu les a également renfermés sous
la désobéissance, afin que tous pussent être, les objets de la pure
miséricorde.
Dans la partie
subséquente de l'épître, nous avons des exhortations; seulement, au chapitre
15, l'apôtre résume cette doctrine: «que Jésus Christ a été ministre de la
circoncision pour la vérité de Dieu, afin de confirmer les promesses
faites aux pères, et afin, que les Gentils glorifient Dieu par la miséricorde».
Au chapitre 16:
26, lisez: «des écrits prophétiques», et non, «les écritures des prophètes».
La première Epître aux Corinthiens
La première Epître
aux Corinthiens nous présente la mise en ordre intérieurement de l'Eglise par
la direction et la puissance de l'Esprit de Dieu dans l'apôtre, qui place
l'assemblée sous sa responsabilité à elle et sous l'obligation d'agir selon
cette responsabilité, tout en affirmant son autorité à lui en cas de besoin. Il
commence par reconnaître la puissance de l'Esprit au milieu d'eux se
manifestant par des dons; il reconnaît de même la grâce qui les gardait jusqu'à
la fin; mais il insiste sur la puissance de cet Esprit en contraste avec la
sagesse de la chair — il affirme que nous, croyants, nous avons l'Esprit pour
sonder ce que l'oeil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, — que ces
choses sont révélées par l'Esprit à tous ceux qu'il plaît à Dieu — communiquées
par l'Esprit, et reçues par le moyen de l'Esprit. Ainsi nous avons:
révélation, communication inspirée, et réception. Autre grâce de toute
importance nous avons la pensée de Christ.
Puis l'apôtre,
ayant montré qu'il avait fidèlement posé le fondement, met la structure de
l'édifice de Dieu sous la responsabilité de ceux qui travaillent à l'élever. Il
défend son propre ministère et son autorité; ensuite il entre dans des détails
de conduite, quant à la pureté, insistant sur leur devoir d'exercer la discipline
envers le méchant; quant aux procès, quant au mariage et à l'acte de manger des
choses sacrifiées aux idoles. Il défend, de nouveau, son ministère, appelle
leur attention sur ce fait, qu'ils peuvent être participants des ordonnances de
Christ et être perdus après tout; mais, en rapport avec la cène du Seigneur, il
insiste sur la nécessité pour eux de ne pas avoir communion avec l'idolâtrie.
Puis, au chapitre 11, il parle de la convenance dans tous les actes d'un
ministère spirituel, — prière ou prophétie — en les fondant sur Christ comme
Chef de tout homme, et sur la prééminence subordonnée de l'homme. Ensuite,
depuis le verset 17, il traite de l'ordre dans l'assemblée, relativement
surtout à la cène du Seigneur; donnant, en même temps, une leçon sur la
discipline de Dieu en contraste avec la condamnation. Le rapprochement des
versets 29 et 32 montre clairement l'erreur qu'on fait en traduisant, dans le
premier de ces versets, le mot krima par condamnation, ou, comme la
version anglaise, par damnation.
Vient ensuite le
sujet des manifestations spirituelles: — la place qu'occupent les dons, l'unité
du corps, et l'union individuelle de chaque membre à ce corps. Les dons
viennent de l'Esprit, les services par les dons s'exercent sous
l'autorité du Seigneur et pour Lui; les opérations sont divines — de
Dieu. Après cela, l'apôtre fait voir que l'amour est plus excellent que les
meilleurs dons, — qu'il est le chemin le plus excellent; et, au chapitre 14,
revenant aux dons, il montre que ceux, dans l'exercice desquels l'intelligence
est aussi en exercice, sont les plus précieux, et que leur exercice est soumis
à ceux qui les possèdent, en vue de l'édification de tous. Au chapitre 15, il
parle de la résurrection, de la gloire de Christ et de la nôtre à ce sujet.
Enfin, il rappelle la collecte pour les saints, et nous avons, dans les
derniers versets, avec diverses salutations, une allusion à la liberté
permanente d'un ministère individuel (versets 15, 16): savoir, le principe et
le fait, que des croyants se sont voués eux-mêmes au service du Seigneur
au milieu des saints — et qu'il faut se soumettre à tous ceux qui, comme eux
coopèrent à l'oeuvre, et les respecter.
La seconde Epître aux Corinthiens
La seconde
Epître aux Corinthiens est écrite en conséquence de ce que l'Apôtre avait
appris par Tite que sa première lettre avait produit son effet. Il venait
d'être en danger de la vie, et, parlant maintenant librement aux saints de
Corinthe, il leur ouvre tout son coeur et leur explique pourquoi il ne les a
pas visités en se rendant en Macédoine. Dans les cinq premiers chapitres,
toutefois, il expose la puissance de vie en Christ, qu'il rattache à l'oeuvre
de Christ, de manière à introduire la justice de Dieu. Au chapitre 3, il
l'oppose à la loi; au chapitre 5, il montre sa supériorité sur la mort à tous
égards; et la délivrance du jugement comme motif de crainte, tandis que cette
vérité nous pousse, par l'amour de Christ, à nous occuper des âmes des hommes.
Au chapitre 4, il fait voir le vase de terre, dans lequel est la puissance de
cette vie, afin que la puissance soit pratiquement de Dieu, le vase étant tenu
comme mort sous la croix, et le Seigneur aidant à cela par son intervention.
Aussi ne faut-il regarder qu'aux choses éternelles, et Paul ne connaît plus
personne selon la chair, mais il parle du ministère de la réconciliation, et de
lui-même et d'autres comme ambassadeurs pour Christ, suppliant, pour Christ,
les hommes: «Soyez réconciliés avec Dieu».
Ce ministère se
montre donc bien réel à tous égards. Paul exige une entière séparation du monde
pour jouir des relations avec le Père: il engage les saints à achever la
sainteté dans la crainte de Dieu, et reconnaît en eux l'intégrité de la
repentance qu'il avait provoquée; les nouvelles qu'il en a reçues ont consolé son
esprit. Puis il s'arrête un peu longuement sur la collecte pour les saints.
Ensuite il est, malgré lui, forcé de légitimer son ministère en parlant de
lui-même; il termine ce sujet en faisant allusion à son ravissement au
troisième ciel, tout en déclarant que sa force ne découlait pas directement de
cet événement, mais de la puissance de Christ s'accomplissant dans la
faiblesse. Il expose ses craintes que tout ne soit pas bien en règle, et qu'il
ne soit forcé d'agir comme il ne l'aimerait pas. Enfin il en appelle à leur
propre certitude d'être des chrétiens, comme preuve du fait que Christ parle
par lui.
L'Epître aux
Galates a pour principal but d'opposer la loi aux promesses, à la grâce, à
l'Esprit, non pas précisément à la justice, quoiqu'il en soit parlé. Elle
montre que la loi est intervenue entre la promesse et Christ, qu'elle ne
pouvait pas annuler la promesse, qu'elle n'a subsisté que jusqu'à Christ, ou
jusqu'à la foi. En connexité avec cela, l'apôtre parle de l'indépendance de son
ministère; il expose brièvement qu'il était mort à la loi qui apporte la
malédiction — mort par la loi, mais en tant que crucifié avec Christ; en sorte
que, s'il vit, c'est Christ qui vit en lui, et qu'il vit dans la foi du Fils de
Dieu.
Au chapitre 3: 20,
l'idée est, que l'accomplissement d'une promesse dépend uniquement de la
fidélité d'un seul; mais que la loi ayant un médiateur, Moïse, deux parties
étaient en présence, or Dieu est un seul. Aussi, la bénédiction sous la loi
dépend de la fidélité d'un autre aussi bien que de celle de Dieu, et en
conséquence tout fait défaut. La promesse a été auparavant confirmée par Dieu à
Christ. Christ est venu après la chute, et nous nous reposons sur l'oeuvre du
Médiateur, et non sur l'oeuvre de la seconde partie. La loi a été ajoutée pour
produire, non le péché, mais la transgression.
Un autre point:
ceux qui étaient sous la loi ont été délivrés par Christ qui en a porté la
malédiction; en sorte que la bénédiction a son libre cours, et qu'ils reçoivent
la promesse de l'Esprit. Dans les Galates, vous avez la mort appliquée à la
loi, à la chair et au monde. Au chapitre 6, vous trouverez l'indication du
fait, qu'il y a un gouvernement de Dieu qui s'applique à tous les hommes, et
dont les conséquences sont présentées comme une règle générale.
Dans les
Ephésiens nous avons les relations des saints avec Dieu le Père, et avec Christ
comme monté en haut; d'abord avec Dieu le Père, ce qui est notre vocation; puis
la connaissance de tous les plans de Dieu, comme résumant toutes choses en
Christ, et ainsi la connaissance de l'héritage et de la place des héritiers, et
le Saint Esprit donné comme arrhes jusqu'à la rédemption de l'héritage. Ensuite
l'apôtre prie ce Dieu de notre Seigneur Jésus Christ (Christ étant considéré
comme homme), demandant que les saints puissent comprendre ce qu'est l'appel de
Dieu et l'héritage, et la puissance qui opère en nous, telle qu'elle a été
manifestée en Christ, quand Dieu l'a ressuscité d'entre les morts et l'a fait
asseoir à sa droite, de manière à l'établir sur toutes choses et de faire de
l'Eglise son corps et son complément. Là-dessus; il développe la vivification,
la résurrection et la séance dans les lieux célestes en Christ de tous les
saints par la souveraine grâce, de manière à montrer les immenses richesses de
cette grâce par sa bonté envers nous. Ensuite il fait voir les Gentils éloignés
et les Juifs, selon la dispensation, rapprochés, sortis les uns et les autres
de leur position respective pour former un homme nouveau en Christ, et devenir
ainsi l'habitation de Dieu sur la terre par l'Esprit. Ainsi nous avons
l'assemblée liée à Christ en haut comme son corps, et étant sur la terre
l'habitation de Dieu par son Esprit.
Après cela, Paul
dit quelques mots du mystère, introduit ici pour la première fois, comme
témoignage de la sagesse infiniment variée de Dieu dans les lieux célestes.
Puis il demande au Père de notre Seigneur Jésus Christ que ces bénédictions
soient pleinement réalisées par l'habitation de Christ dans leurs coeurs par la
foi, en sorte que, étant enracinés et fondés dans l'amour, ils soient capables
de comprendre les dimensions infinies de ce qui constitue la gloire de Dieu
dans ce caractère, et l'amour de Christ, de manière à être au centre de tout
cela, selon la plénitude de Dieu lui-même. En outre, il attribue la gloire à
Dieu dans l'assemblée pour tous les âges, — ce qui implique l'existence
distincte et continue de l'assemblée. Notez, que, au verset 13, la
largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur ne s'appliquent pas à
l'amour. Le chapitre 3, dès le verset 2 à la fin, est une parenthèse, et les
premiers mots du chapitre 4 se lient au verset 1 du chapitre 3.
Dans les seize
premiers versets du chapitre 4, l'apôtre développe, en rapport avec la primauté
de Christ, les unités auxquelles nous sommes amenés, et les instruments pour
bâtir ou édifier, qui sont des dons, soit au dehors soit au dedans. Il y a
trois unités: une unité réelle, une unité de profession et une unité
universelle en Dieu. Premièrement: un seul corps, un seul Esprit, une seule
espérance. Deuxièmement: un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême.
Troisièmement: un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tout,
partout, et en vous tous. Nous devons marcher dans l'humilité et dans l'amour,
et ainsi nous appliquer à garder l'unité de l'Esprit par le lien de la paix.
Les dons viennent de Celui qui est monté en haut, qui a vaincu Satan et l'a
emmené captif, de manière à transformer ceux qui avaient été les captifs de
Satan en instruments de son propre service en puissance, pour rassembler et
perfectionner les saints. En même temps Celui qui est monté est Celui qui était
d'abord descendu dans les parties inférieures de la terre, afin qu'il remplît
toutes choses. La mesure, à laquelle les saints doivent être amenés, est
celle-là la stature de la plénitude du Christ lui-même; le corps étant bien
ajusté et lié ensemble par chaque jointure pour l'accroissement et
l'édification de ce corps. A travers tout cela, cependant, le premier but de
l'apôtre est individuel.
Viennent ensuite
des exhortations rattachées au nouvel homme, créé selon Dieu en justice et en
vraie sainteté. Le nouvel homme seul a affaire avec la justice et la sainteté;
aussi, ils doivent être les imitateurs de Dieu, et agir comme le Christ a agi
lui-même dans l'amour — Lui la parfaite expression de Dieu — le nouvel homme.
De plus, dans ce nouvel homme, ils sont lumière au Seigneur: et la mesure de
leur marche et de leurs oeuvres est la lumière elle-même, dont le Christ, s'ils
sont réveillés, est pour eux le parfait resplendissement. C'est pourquoi ils
doivent être sages au milieu de ce monde.
En traitant des
devoirs relatifs à diverses positions, Paul parle de la relation de l'Eglise
avec Christ, fondée sur l'oeuvre de son amour. D'abord, Il s'est donné lui-même
pour elle; ensuite, il la sanctifie et la purifie par la Parole; enfin, il se
la présentera à lui-même glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de
semblable. Il y a deux choses à remarquer ici: 1°, que, dans l'analogie avec
Adam et Eve, Christ est mis à la place et d'Adam et de Dieu; 2°, l'intime
connexion entre l'opération actuelle de Christ et la gloire: Il sanctifie et
purifie l'Eglise, afin qu'il puisse se la présenter. Puis, non seulement
l'Eglise est l'épouse de Christ, mais encore, en analogie avec Eve, elle est
présentée comme son corps, et Christ est considéré comme la nourrissant et la
chérissant, de même qu'un homme nourrit et chérit sa propre chair.
A la fin de
cette épître, les chrétiens sont exhortés à revêtir l'armure complète de Dieu,
à se fortifier ainsi dans la puissance de sa force, et à combattre dans une
entière dépendance de Lui.
L'Epître aux
Philippiens expose l'expérience chrétienne; le péché et la chair n'y sont mentionnés
qu'en rapport avec le rejet de la justice dans la chair. C'est un homme
au-dessus de tout ce dont il a à parler dans ce monde. Mais le chapitre 2 parle
spécialement d'un caractère charitable et obéissant, en harmonie avec Christ
venu ici-bas et obéissant jusqu'à la mort, en contraste avec le premier homme.
Au chapitre 3, nous avons l'énergie de la vie divine, regardant à Christ
glorifié comme à l'objet, à l'état duquel l'apôtre doit atteindre. Il est, à
tous égards, au-dessus des circonstances: ses liens n'ont servi qu'aux progrès
de l'évangile; si Christ est prêché par un esprit de contention, il s'en
réjouit, et tout cela lui tournera à salut. Dans toute cette épître, le salut
est l'obtention du dernier résultat en gloire, et c'est là la force du mot
«Sauveur» au chapitre 3: 20. La vie et la mort sont l'une et l'autre si bénies,
que le moi disparaît, parce que Paul ne peut avoir aucune préférence à
cet égard, quoique, en soi, déloger pour être avec Christ soit de beaucoup
meilleur. Il prononce dans ce débat en faveur de la vie, parce qu'il est assuré
que, s'il vit encore, ce sera pour le bien de l'Eglise. Pour lui, vivre, c'est
Christ. Toutes choses sont une perte ou des ordures à cause de l'excellence de
la connaissance du Christ; et il ne fait plus qu'une chose: tendre avec effort
vers la gloire. Quoique enchaîné depuis quatre ans avec un soldat, il sait ce
que c'est que de se réjouir toujours dans le Seigneur et de ne s'inquiéter de
rien. La paix de Dieu garde son coeur, de manière qu'il est enseigné à tous
égards, tant à être rassasié qu'à avoir faim, tant à être dans l'abondance qu'à
être dans les privations: il peut toutes choses en Christ qui le fortifie.
Aussi compte-t-il sur son Dieu pour qu'il bénisse les Philippiens.
Il semble que
les Colossiens ne retenaient pas fermement la Tête, aussi dans cette épître la
gloire personnelle de la Tête est abondamment exposée; mais l'espérance est
dans les cieux, où l'on ne voit pas les saints assis. La vie de l'homme nouveau
est spécialement présentée, là où, dans les Ephésiens, c'eût été l'Esprit,
lequel n'est mentionné ici, que dans un seul passage: «votre amour dans
l'Esprit» (1: 8).
En premier lieu,
après la prière de l'apôtre, dans laquelle il demande pour eux une marche digne
du Seigneur Lui-même, et selon la puissance de sa gloire, et où ils sont
envisagés comme étant capables de participer à l'héritage des saints dans la
lumière, — nous avons la double primauté de Christ: sur la création et sur le
corps, en même temps que sa gloire divine à trois égards. Il est l'image du
Dieu invisible; toutes choses subsistent par Lui; et toute la plénitude s'est
plu à habiter en Lui. Vous avez ensuite la double réconciliation: de la
création, encore à venir, et des saints, déjà accomplie. Et aussi, le double
ministère de Paul: de l'évangile, à toute créature sous le ciel; et de
l'Eglise, quant au mystère caché jusqu'alors, et accompli parmi les nations:
Christ étant en eux, l'espérance de la gloire.
Au chapitre 2,
les Colossiens sont prémunis contre la philosophie et l'esprit des ordonnances,
erreurs qui les dépouillent de leurs privilèges et les séparent de la Tête, en
qui toute plénitude habite et en qui ils sont accomplis. Les puissances
hostiles ayant été vaincues par Christ, les croyants sont morts et ressuscités,
de manière à n'avoir plus affaire à des ordonnances dans la chair. Comme cette
liberté est fondée sur le fait, qu'ils sont morts en Christ, de même tout
l'ensemble de la vie chrétienne est fondée sur le fait, qu'ils sont ressuscités
avec Christ, lequel est leur vie, et à la condition duquel ils sont
indissolublement associés, de sorte que Christ est tout en tous, et que tout ce
qu'ils font, ils doivent le faire au nom du Seigneur Jésus.
Première Epître aux Thessaloniciens
Ici, comme règle
générale, nous avons la venue du Seigneur pour la bénédiction des saints, et,
dans la seconde épître, pour le jugement des infidèles. Dans la première, les
saints sont associés avec le Père, le seul Dieu vivant et vrai, en contraste
avec les faux dieux, auxquels ils étaient accoutumés. Ils ont été convertis et,
par leur foi, ils sont en témoignage à tout le monde, qu'ils ont été convertis
pour servir le Dieu vivant et vrai et pour attendre son Fils des cieux. Ceux
qui formaient l'ancien peuple du vrai Dieu sont présentés comme en hostilité
contre l'Evangile qui révèle le Père et la grâce envers les Gentils. Dans le
deuxième chapitre, la venue du Seigneur Jésus est liée à la joie et à la
couronne de l'apôtre dans les saints, pour lesquels il avait été en
bénédiction; au chapitre 3, à la sainteté devant le Père, à l'arrivée du
Seigneur Jésus Christ avec tous ses saints, et au chapitre 4, à la pleine
exposition de l'enlèvement de l'Eglise à la rencontre du Seigneur. Les versets
15-18 doivent être mis entre parenthèse, le verset 14 se rattachant au chapitre
5: 1, où, au caractère de la venue de Christ pour les saints, est opposée sa
venue pour le monde. Puis, après diverses courtes exhortations, ils doivent
s'attendre à Dieu pour être gardés jusqu'à ce qu'il vienne.
Seconde Epître aux Thessaloniciens
Dans 2
Thessaloniciens nous avons, d'abord, les saints mis au clair relativement à la confusion
dans laquelle ils étaient tombés, en s'imaginant que les terribles persécutions
qu'ils enduraient étaient le jour du Seigneur, attendu que, dans ce jour, ils
auraient du relâche, et les méchants seraient dans la tribulation. Au
chapitre 2, l'apôtre en appelle à la venue du Christ et à leur rassemblement
auprès de Lui, comme démontrant que le jour ne pouvait pas être là; puis il
montre quel développement la méchanceté prendrait sur la terre avant que ce
jour arrive, et met cela en contraste avec leur état. Dans le dernier chapitre,
il demande leurs prières et leur adresse diverses exhortations. Leur état était
très vivant dans la première lettre; et vous avez dans 1 Thessaloniciens 1: 3, le tableau complet du caractère de la condition
et du service du chrétien.
La première Epître
à Timothée nous donne l'ordre de l'Eglise dans son état normal; la deuxième, le
sentier de la foi quand l'Eglise est dans un état anormal — ou dans le
désordre. En 1 Timothée 3: 15, vous avez le principe de la conduite de Timothée.
Ces épîtres et celle à Tite ne sont pas adressées à des églises et ne devaient
pas non plus être communiquées aux églises comme telles (l'Eglise de Dieu les
possède, ce qui est tout autre chose), quoique les directions qu'elles
contiennent pour la conduite des chrétiens individuellement soit d'une
obligation perpétuelle.
Ici, Paul se
voit arrivé au terme de sa carrière, mais malgré cela, et quoique l'Eglise soit
entièrement dans le désordre, il n'est point d'épître dans laquelle il insiste
autant sur le courage inébranlable et sur l'énergie des saints, en les
exhortant à endurer les afflictions de l'Evangile selon la puissance de Dieu;
mais nous voyons son esprit scinder l'assemblée extérieure et le corps de
Christ, et reconnaître la piété et le dévouement là où il les trouve. Les
versets 18-22 du chapitre 2 indiquent le ton de l'instruction. Quant à l'état
de l'Eglise, la foi de quelques-uns étant renversée, il renvoie, d'abord, au
solide fondement de Dieu, le Seigneur connaissant ceux qui sont siens; ensuite,
à la responsabilité individuelle: «quiconque prononce le nom du Seigneur doit
se retirer de l'iniquité?» Puis quant à ce qui regarde l'assemblée, il prend la
grande maison comme ayant de l'analogie avec elle, et il montre que là il y a
des vases à déshonneur et qu'il faut s'en purifier pour être un vase à honneur;
et poursuivre la justice etc. avec ceux qui invoquent d'un coeur pur le
Seigneur (ce qui caractérise ceux qui sont réellement saints) et se joindre à
eux. Après cela, l'apôtre annonce des temps fâcheux dans les derniers jours,
une forme de piété, en en reniant la force; et, outre son autorité personnelle,
il s'appuie, pour exhorter, sur les Ecritures connues, telles qu'un enfant peut
les lire, et il affirme qu'elles sont suffisantes pour nous rendre sages a
salut, par la foi qui est dans le Christ Jésus; en outre, que tout ce qui a
droit à ce nom, étant donné par l'inspiration de Dieu, est tout à fait propre à
rendre l'homme de Dieu parfait et parfaitement accompli pour toute bonne
oeuvre.
Timothée avait
été laissé pour veiller sur la doctrine, et il reçoit des directions de
l'apôtre quant il l'ordre dans l'Eglise. Tite avait été laissé pour mettre en
bon ordre les choses qui restaient à régler, et pour établir des anciens, et
l'ensemble des directions qu'il reçoit a rapport à la saine doctrine. Nous
avons une exposition complète de ce qu'on pourrait appeler le système chrétien
au chapitre 2: 11-14; et au chapitre 3, des exhortations à la patience et à la
douceur envers tous, fondées sur le sentiment de la grâce, qui nous a été
accordée.
Dans ces trois
épîtres, Dieu prend spécialement le caractère de Dieu Sauveur, et même, dans un
passage, pour tous les hommes.
L'Epître à
Philémon, selon le mode de l'esprit apostolique de grâce, entre dans des
détails de convenance de conduite, qu'elle ne fait pas proprement reposer sur
de grands principes de doctrine, Laissant le monde où il est, avec toutes ses
autorités reconnues, elle conduit le chrétien à agir comme la lumière de la
grâce eu égard aux relations, dans lesquelles il peut avoir été amené par Je
monde.
L'Epître aux
Hébreux, se fondant sur la personne de Christ dans sa nature divine et sa
nature humaine, donne à la Parole l'autorité personnelle de communication
divine, et toutes les sympathies humaines pour l'exercice de la sacrificature
en haut; et ainsi elle lie avec le ciel les saints marchant sur la terre, sans
les considérer comme le corps de Christ en union avec leur Chef. Ainsi encore,
elle met de côté tout l'ancien Judaïsme et le remplace par un appel céleste
actuel, tout en posant la base d'une introduction postérieure d'Israël par la nouvelle
alliance. Dans ce point de vue, elle présente tout, dans le christianisme, en
contraste, quoique par voie de comparaison, d'analogie et de certaine
connexité, avec ce qui a précédé. La connexité, toutefois, ne s'applique qu'à
la première partie, soit à la Parole communiquée, parce qu'elle regarde Christ,
comme étant cela, sur la terre.
Au chapitre 1,
nous avons le fondement de l'autorité de la Parole communiquée, dans la
divinité de Christ. Ce sujet est continué au chapitre 3, en y ajoutant l'autorité
de Christ comme Fils sur sa propre maison, en contraste avec Moïse, — et cela
jusqu'au chapitre 4: 13, avec la promesse du repos pour le peuple de Dieu. Le
chapitre 2 pose le fondement de la domination future et de la sacrificature
actuelle, dans la nature humaine de Christ; sujet qui est continué dès le
chapitre 4: 17, et dont la gloire est exposée au chapitre 5, quant à la
personne et à l'office de Christ. Ensuite l'apôtre insiste sur l'impossibilité,
en conséquence, de retourner aux éléments juifs, d'après ce principe que, si
l'on abandonnait les choses célestes chrétiennes, il n'y aurait aucun moyen
d'être ramené par aucune autre puissance; et que, de ces éléments, ils devaient
tendre en avant vers la perfection, Dieu les y ayant encouragés en leur déclarant
l'immutabilité de son conseil envers les héritiers de la promesse, par sa
parole et par son serment, nous fortifiant ainsi, nous qui regardons au dedans
du voile, où Christ est entré pour nous comme précurseur, étant devenu
souverain sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédec.
Le caractère de
Melchisédec implique nécessairement la mise de côté de tout le système de la
loi; la sacrificature elle-même étant changée, puisqu'elle passe d'hommes
mortels au Fils vivant à toujours; voilà la sacrificature qui nous convient,
celle d'un Etre saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs et élevé plus
haut que les cieux.
Au chapitre 8,
notre souverain sacrificateur étant assis à la droite du trône de la Majesté
dans les cieux, ministre des lieux saints et du vrai tabernacle, il faut que
des dons et des sacrifices soient offerts; mais avant d'en venir aux offrandes,
l'épître traite du changement de l'alliance sur lequel ce ministère est fondé,
vu qu'Il en est le médiateur. Or, pour le meilleur et céleste tabernacle, nous
devons avoir de meilleurs sacrifices à offrir. Mais dans le tabernacle
lui-même, il y avait une différence. Le voile était intact dans le tabernacle
juif, tel qu'il avait été jadis établi; mais maintenant le voile est déchiré, l'Esprit
saint indiquant par là que, tant que le premier tabernacle avait encore sa
place, le chemin des lieux saints n'était pas encore ouvert. Remarquez ici que,
aux versets 16 et 17 du chapitre 9, seulement, le mot diaqÐkj a le sens de testament;
dans tout le reste du passage, il doit être rendu par alliance. Non
seulement le sang de Christ purifie la conscience des péchés, mais encore il
purifie la scène tout entière des relations de la créature avec Dieu.
Le contraste qui
vient après est celui-ci: que Jésus Christ n'a pas à s'offrir lui-même
plusieurs fois pour entrer dans le tabernacle céleste, car, dans ce cas, il
aurait fallu qu'il souffrit plusieurs fois; mais, à la fin de toutes les voies
de Dieu pour mettre le monde à l'épreuve, Il a été manifesté une fois pour
l'abolition du péché par le sacrifice de lui-même. Puis l'apôtre met en
contraste le lot de l'homme, sujet à la mort et au jugement, et Christ, comme
ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs, et devant venir
une seconde fois, sans qu'il soit plus question de péché, à salut pour ceux qui
l'attendent.
Puis il discute
la question tout entière de ce sacrifice, déclarant que celui qui a été une
fois purifié par lui n'a plus aucune conscience de péchés; tandis que, dans,
les sacrifices répétés, il y avait un acte remémoratif de péchés. Après cela,
il fait remonter l'origine de ce sacrifice à la volonté de Dieu, qui prépara un
corps pour Christ, lequel s'offrit lui-même, volontairement aussi, pour
l'accomplir, et qui, après l'avoir accompli, s'est assis pour toujours à la
droite de Dieu; au lieu d'être toujours debout comme les anciens souverains
sacrificateurs, qui devaient offrir continuellement des sacrifices; parce que,
par une seule offrande, Jésus a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont
sanctifiés. Le Saint Esprit rend un divin témoignage à cette vérité, par cette
déclaration: «Je ne me souviendrai plus de leurs pèches, ni de leurs
iniquités». Ainsi nous avons le bon plaisir de Dieu, l'oeuvre de Christ et le
témoignage du Saint Esprit, pour nous donner la divine assurance d'une paix
inaltérable. Là dessus, l'apôtre exhorte les croyants à entrer dans les lieux
saints, par le chemin nouveau et vivant du voile déchiré, et en pleine
assurance de foi; en les avertissant que, par la même raison, si le seul
sacrifice est abandonné, il n'en reste point d'autre. Puis il leur rappelle
qu'ils ont besoin de patience, mais que le Christ viendrait bientôt, et qu'en
attendant ils doivent vivre de foi.
A ce propos, il
leur fait voir que c'est par la foi que tous les saints hautement estimés parmi
eux ont reçu un bon témoignage. Dans cette liste de la nuée de témoins, il
commence par ce qui a rapport aux grands principes: la création, connue par la
foi; le sacrifice, offert par la foi pour obtenir la justice; la marche avec
Dieu par la foi dans la puissance de la vie; le fait d'agir par la foi à la
prophétie d'événements à venir. Nous avons ensuite deux grandes classes
d'exemples de foi: la confiance en Dieu, l'attente patiente de la foi, et l'active
énergie de la foi. Tous les exemples cités sont ceux de saints qui n'étaient
pas dans le pays. Puis viennent divers cas de souffrances endurées par la foi,
prouvant que le monde n'était pas digne de ceux qui les enduraient, et qu'ils
moururent sans avoir reçu l'effet des promesses, Dieu ayant pourvu à quelque
chose de meilleur pour nous, avant qu'ils pussent être rendus parfaits.
L'apôtre
introduit ensuite Christ comme le dernier grand témoin, qui a vaincu et qui est
assis à la droite de Dieu, où il a obtenu la gloire. Puis il montre que la
souffrance a le caractère subsidiaire de la discipline paternelle, mais que, en
même temps, ils sont venus à la grâce et non à la loi avec ses terreurs: en le
faisant, il leur donne le résultat tout entier du millénium dans le ciel et sur
la terre, comme ce à quoi ils étaient parvenus par la foi. Il leur fait voir
ensuite que tout ce qui a été fait sera ébranlé, et il insiste sur la nécessité
pour eux de laisser le camp juif, c'est-à-dire le principe de connexion entre
la religion et le monde, et de sortir vers Jésus en tant qu'il a été sacrifice
pour le péché; parce que, sur le principe d'un sacrifice pour le péché
efficace, ils doivent être, ou dans le ciel où est le sang, ou hors du camp ou
de la porte, où le sacrifice pour le péché était brûlé. Il termine par quelques
exhortations.
Vous avez ici la
loi parfaite de la liberté, appliquée à la marche chrétienne. Il faut de la
patience, afin que la volonté propre n'agisse pas, et de la confiance en Dieu,
pour obtenir la sagesse et la force. S'il y a du mal, il vient de l'homme; —
s'il y a du bien, il vient du Dieu immuable, qui, de sa propre volonté, nous a
engendrés par la parole de vérité. Ensuite l'apôtre, comme il le fera encore
plus loin, fait entendre de sérieuses dénonciations contre l'esprit du monde et
l'amour des richesses. Il parle de trois lois: la loi de Dieu, dont il dit, que
celui qui la transgresse en un seul point est coupable à l'égard de tous; — la
loi royale: «tu aimeras ton prochain comme toi-même», — et la loi de la
liberté, par laquelle notre conduite doit être jugée, et selon laquelle la
volonté de Dieu et la nouvelle nature que nous avons reçue de Lui coulent en
harmonie dans le même canal. Une foi de tête seulement est traitée comme ne
servant à rien; la production d'oeuvres est pour l'homme la pierre de
touche d'une foi vivante. Mais les oeuvres ne sont ici considérées que comme
des oeuvres de foi. Celles qui sont citées eussent été des crimes, si
elles n'avaient pas été des oeuvres de foi.
Il n'est pas
parlé de la rédemption en Jacques, qui insiste, en revanche, sur la sujétion du
moi, surtout en ce qui regarde la langue, à quoi se rattachent
l'avertissement de ne pas être beaucoup de docteurs, et le vrai caractère de la
sagesse d'en haut. Le fruit de la justice se sème dans la paix.
L'épître se
termine par une exposition de la puissance de la prière de la foi. Elle est
adressée aux douze tribus; mais la foi en Christ et l'existence de l'assemblée
y sont clairement reconnues, quoique la synagogue y soit mentionnée comme
existant encore.
Les Epîtres de
Pierre, tout en établissant la rédemption, traitent spécialement du
gouvernement de Dieu: d'abord de son gouvernement en faveur des saints puis de
son gouvernement dans le jugement des méchants. Les saints ne sont pas
présentés comme ressuscités avec Christ, mais bien régénérés pour une espérance
vivante par la résurrection de Jésus Christ, et poursuivant, comme étrangers,
leur pèlerinage vers un héritage incorruptible, conservé dans les cieux pour
eux, qui sont gardés par la puissance de Dieu par la foi, tout en attendant la
révélation de Christ pour leur entière délivrance. Ils sont pourtant
représentés comme recevant la fin de leur foi, le salut de leurs âmes. L'apôtre
fait ressortir le progrès de la révélation de ce salut. D'abord, les prophètes,
rendant par avance témoignage des souffrances de Christ et des gloires qui
suivraient. Puis les mêmes choses proclamées dans l'évangile annoncé par le
Saint Esprit envoyé du ciel. Ensuite, la patience jusqu'à ce que la révélation
de Jésus Christ leur apporte cette grâce. «Espérez parfaitement en la grâce qui
vous sera apportée à la révélation de Jésus Christ».
Sur ce terrain,
ils sont appelés à marcher dans la sobriété, l'obéissance et la sainteté,
d'après le double principe, que Celui qui les a appelés est saint, et qu'ils
l'invoquent comme Père, qui juge, sans acception de personnes, selon l'oeuvre
de chacun. Cela est fondé sur la rédemption par le sang de Christ, et sur ce
qu'ils ont été régénérés par la semence incorruptible de la Parole; tandis que
par Christ ils croient en Dieu, qui l'a ressuscité des morts et lui a donné
gloire; toute chair est comme l'herbe, mais la parole du Seigneur demeure
éternellement.
Ceux à qui cette
lettre est adressée sont le résidu d'Israël croyant et dispersé dans les
diverses contrées de l'Asie mineure. Aussi les signale-t-il comme des pierres
vivantes qui se sont approchées pour être édifiées sur la Pierre vivante,
reconnue de Dieu et d'eux comme précieuse, tout en étant toujours une pierre
d'achoppement et une pierre de scandale pour les Israélites désobéissants. Il
leur applique ensuite Exode 19 et Osée 2: 23, et les exhorte, en conséquence, à
marcher sans reproche au milieu des Gentils qui médisaient d'eux, ce qui les
forcerait à glorifier Dieu au jour de leur visitation. Après cela, il les
exhorte à souffrir patiemment, vu que, comme Christ l'a fait, c'est la place du
chrétien de faire le bien, de souffrir pour le bien et de l'endurer patiemment.
Cela le conduit à rappeler de nouveau que Christ a porté nos péchés en son
corps sur le bois, en rapport avec Esaïe 53. Puis, au milieu de diverses
exhortations sur des détails de conduite, il fait allusion au gouvernement de
Dieu qui nous garde dans la paix; mais s'ils souffrent pour la justice, ils
sont bienheureux: il ajoute admirablement que Christ, Lui, a souffert une fois
pour les péchés, et que cela devrait suffire. S'ils souffraient en quelque
manière, c'est pour la justice qu'ils devaient souffrir. Il montre ensuite que
si Christ a été mis à mort dans la chair, ce doit être un motif de s'armer de
cette même pensée, attendu que, dans la mort, il en avait fini avec le péché.
Il les engage ensuite à tout faire sur le principe, que la capacité vient de
Dieu, et comme étant à Dieu, soit dans les choses spirituelles, soit dans les
choses ordinaires de la vie.
Puis il les
encourage à souffrir l'opprobre pour le nom de Christ, ce qui est quelque chose
de plus que de souffrir pour la justice. (C'est le seul passage où nous soyons
appelés chrétiens; en Actes 6: 26 et 26: 28, où ce mot se trouve, il n'a pas
pour nous une application directe.) Ils doivent se réjouir en ce qu'ils ont
part aux souffrances de Christ; mais aussi avec la conviction que le temps est
là, où le jugement doit commencer par la maison de Dieu. Viennent ensuite des
exhortations aux anciens et aux jeunes gens, à s'humilier sous la main de Dieu,
à être sobres, à veiller et à résister à Satan. Enfin l'apôtre les recommande au
Dieu de toute grâce.
Dans cette
seconde lettre adressée aux mêmes personnes, qui ont reçu, non pas le Messie en
gloire, mais une foi aussi précieuse que celle de l'apôtre, par la justice de
Dieu, il montre que, au milieu du mal qui venait, la puissance divine avait
donné tout ce qui était nécessaire à la vie et à la piété, par la connaissance
de Celui qui les avait appelés par gloire et par vertu. Il leur recommande
ensuite d'apporter tout empressement à tout ce qui leur donnerait une entrée
abondante dans le royaume éternel de Jésus Christ, à tout ce sans quoi ils ne
seraient que des chrétiens myopes. Il leur annonce qu'il doit, dans peu,
déposer sa tente, et il leur écrit, afin que, après son départ, ils aient
encore un témoignage de lui. Il leur apprend que la transfiguration a confirmé
le témoignage prophétique du royaume qu'ils attendaient, et il affirme que
toutes les Ecritures tendent à un seul et même but, étant le fruit d'un même
Esprit, et non pas de la volonté de l'homme.
Puis il les met
en garde contre les faux docteurs, reniant l'autorité de Christ, et que
plusieurs suivront; tout en insistant sur leur méchanceté, il montre que Dieu peut
délivrer le juste, et qu'il réserve les injustes pour le jour du jugement, afin
qu'il soient punis. Il trace le portrait de ceux-ci, qui consiste surtout à
suivre la chair dans la passion de l'impureté et dans l'insubordination; à quoi
vient s'ajouter cet autre trait, qu'ils se moquent de la doctrine du retour du
Seigneur. A ce sujet, il cite le déluge comme un jugement déjà exécuté, et le
jour du Seigneur, dans lequel le jugement par le feu aura lieu et tout ce en
quoi la nature s'est confiée disparaîtra; il présente ce fait à venir comme un
pressant motif à la sainteté pour les saints.
La première
Epître de Jean nous présente surtout la vie divine dans la personne de Christ,
mais communiquée aux croyants, et les traits qui servent à prouver que la vie
est là. Il parle d'abord de cette vie, telle qu'il l'a connue en Christ sur la
terre, et comme étant le moyen de communion avec le Père et avec le Fils, afin
que notre joie soit accomplie. Mais Celui qui était et qui est cette vie a
donné, ou mieux, a été l'absolue révélation de Dieu comme lumière, en sorte que
nous sommes placés ici-bas pour marcher dans la lumière comme Dieu est dans la
lumière, le sang de Christ nous purifiant pour que nous puissions le faire; et
ainsi nous avons communion les uns avec les autres. Mais la lumière nous montre
tout péché qui est en nous. En outre, l'intervention de Christ, notre avocat
auprès du Père, fondée sur ce qu'il est le Juste et la propitiation pour nos
péchés, est présentée comme le moyen de nous amener à la communion dans la
lumière, quand nous avons péché par faiblesse dans notre marche ici-bas.
L'obéissance aux
commandements de Christ, ou la justice pratique, et l'amour pour les frères,
sont ensuite mentionnés comme preuve de la possession de cette vie. Avant de
développer ce sujet, l'apôtre indique pourquoi il écrit aux saints: c'est
qu'ils sont tous pardonnés, c'est que même les petits enfants en Christ ont
l'Esprit d'adoption.
Il divise les
chrétiens en trois classes: les pères, les jeunes gens, et les enfants. Deux
fois il répète cette classification. Les pères n'ont qu'un trait qui les
distingue: ils connaissent Celui qui est dès le commencement. Les jeunes gens
sont forts, ils sont dans le combat, ils ont vaincu le méchant, la Parole de
Dieu demeurant en eux. Ils sont avertis de ne pas aimer le monde. Les petits
enfants, tout en connaissant le Père, sont, la seconde fois, soigneusement
prémunis contre les séducteurs; mais leur propre compétence comme ayant le
Saint Esprit et leur responsabilité de porter un jugement, leur sont présentées
avec force.
L'apôtre leur
rappelle ensuite qu'ils sont déjà fils, c'est-à-dire qu'ils ont le même nom que
Christ, connaissant qu'ils seront semblables à Lui quand Il paraîtra et, en
conséquence, se purifiant comme Lui est pur. L'antagonisme de la nouvelle
nature et du péché est alors clairement exposé, le péché étant l'iniquité, ou
plutôt une marche sans loi (non pas: la transgression de la loi, ce qui serait
en contradiction avec Romains 5: 13). Cette nouvelle nature se montre par la
justice pratique et par l'amour des frères. En outre, celui qui est obéissant
demeure en Dieu et Dieu en lui; et par ceci nous savons que Dieu demeure en
nous, savoir par l'Esprit qu'il nous a donné.
Après cela, Jean
donne des directions pour discerner les mauvais esprits, en indiquant pour
pierre de touche la confession de Jésus Christ venu en chair; mais ayant parlé
du Saint Esprit en rapport avec la nouvelle nature, il montre que cette
nouvelle nature est une communication de la nature divine qui est amour; en
conséquence, celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu, car Dieu est amour.
Cet amour se
manifeste de trois manières: D'abord, pour nous, en ce que Dieu a envoyé
son Fils unique, afin que nous vivions par Lui, et pour être la propitiation
pour nos péchés. En second lieu, en ce que, si nous demeurons dans l'amour,
nous demeurons en Dieu et Dieu demeure en nous, Dieu nous ayant donné de
son Esprit, et ainsi son amour est accompli en nous. Cela est vrai de tout homme
qui confesse sincèrement que Jésus est le Fils de Dieu. En troisième lieu, en
ce que l'amour de Dieu est consommé avec nous, de manière à nous donner
toute assurance au jour du jugement, parce que, Christ étant notre vie, et
l'Esprit de Dieu habitant en nous, comme Christ est, nous sommes, nous aussi,
dans ce monde. Nous aimons Dieu, parce qu'il nous a aimés le premier, et s'il
en est vraiment ainsi, nous aimons les frères comme Dieu nous l'a commandé.
Ce terme de
«frères» comprend tous ceux qui sont nés de Dieu; mais la sincérité de cet
amour pour les frères a pour pierre de touche l'amour pour Dieu, lequel est
démontré par l'observation de ses commandements. A cet effet, la foi est
victorieuse du monde.
Vient ensuite la
déclaration que la vie éternelle nous est donnée, et que cette vie est dans le
Fils, en sorte que celui qui a le Fils a la vie. Il y a trois témoins de ce
fait, que la vie est en Christ, et non dans le premier Adam: l'Esprit, l'eau et
le sang: l'eau et le sang sortant du côté de Christ mort, et le Saint Esprit
est donné en conséquence de son ascension. Cela nous donne de la confiance pour
demander tout ce qui est de Dieu, et aussi pour prier en faveur d'un frère qui
a péché, pourvu qu'il ne s'agisse pas d'un péché à mort. La nouvelle nature que
nous avons reçue ne peut pécher; et celui qui la possède se garde lui-même, et
le méchant ne le touche pas. Enfin, il y a une distinction absolue entre les
chrétiens et le monde. «Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde
entier gît dans le mal». De plus, nous connaissons Celui qui est le véritable,
et nous sommes dans le véritable, savoir dans son Fils Jésus Christ; il est le
Dieu véritable et la vie éternelle.
La deuxième
Epître de Jean insiste sur trois points: que l'amour doit être gouverné par la
vérité; quiconque ne demeure pas dans la doctrine de Christ n'a pas Dieu, et
que celui qui apporte une doctrine, contraire à Christ, ne doit pas être reçu
dans la maison, ni même salué. Une femme chrétienne était compétente pour cela.
La doctrine
d'une récompense pour l'ouvrier en conséquence de la persévérance de ceux qui
sont le fruit de son travail, est exposée au verset 8 de cette épître, tout
comme au verset 28 du chapitre 2, de la première épître.
La troisième
Epître de Jean, en revanche, insiste sur le devoir de bien accueillir ceux qui
vont prêcher la vérité: l'épître reprend et condamne l'opposition sectaire
d'une autorité locale et loue Gaïus, comme coopérant avec la vérité elle-même.
L'Epître de
Jude, ayant beaucoup d'analogie avec 2 Pierre 2, se rapporte, cependant, à un
tout autre principe. Pierre parle de méchanceté, Jude, de l'abandon du premier
état ou de l'apostasie. Il en suit les traces dans le système chrétien depuis
l'intrusion de faux frères jusqu'au jugement exécuté par Christ à son retour,
et il déclare que les objets de ce jugement sont les mêmes individus que ceux
dont il signale la dépravation. En même temps, il indique différents caractères
du mal en Caïn, Balaam et Coré — l'éloignement naturel de Dieu, la corruption
ecclésiastique ou la prédication de l'erreur pour un salaire, et, finalement,
la rébellion ouverte. La dissolution et l'insubordination sont de nouveau
signalées comme leurs grands principes. Les saints sont exhortés à s'édifier
eux-mêmes sur leur très-sainte foi, en priant dans la puissance de l'Esprit
Saint, à se conserver dans l'amour de Dieu, en attendant la miséricorde de
notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle. Ils doivent faire une
différence entre les personnes entraînées au mal, et celles qui sont souillées
qu'il faut sauver avec crainte. Malgré tout le mal, il voit les saints gardés
de chute, et présentés irréprochables devant la gloire de Dieu, avec abondance
de joie, car Dieu est puissant pour le faire.
Le livre de
l'Apocalypse est la reprise du témoignage de l'Esprit aux relations de Dieu
avec la terre. L'Eglise, en tant que témoignage sur la terre, est d'abord
contemplée et passée en revue dans ses diverses phases, puis les saints de la
vocation céleste ne sont plus vus que dans le ciel; les préparatifs opérés pour
l'introduction du premier-né dans le monde; les jugements de Dieu passent
devant nos yeux dans une vision prophétique; après quoi, le Roi des rois et le
Seigneur des seigneurs lui-même est introduit, accompagné des saints célestes,
pour exécuter le jugement et pour établir le royaume qui ne sera jamais
ébranlé. Au commencement et à la fin, nous avons les pensées et les sentiments
des saints, auxquels la communication de la révélation est faite. Au
commencement, en regardant en arrière à la part qu'ils ont à ce qui a posé le
fondement des droits du Christ; à la fin, en considérant leur portion avec le
Christ lui-même, en regardant en avant à la gloire et à ce qu'ils possèdent en
attendant — à ce dont la gloire leur donne conscience. La première de ces
positions se rapporte à la croix et à son importance pour eux (ce qui amène le
jugement sur le monde); et la seconde, à la gloire du Christ et à ses conséquences
actuelles.
Le premier
chapitre présente Dieu comme suprême et éternel, le Saint Esprit dans ses
attributs d'administration divine, et le Christ dans la gloire où Il est en
rapport avec la terre. Il vient. Puis il est vu comme Celui qui attire l'attention
de Jean, dans une attitude non pas de service, mais de jugement, au milieu des
sept chandeliers, siège de la lumière dans le monde, en jugeant leur état. Nous
voyons une personne divine, mais le Fils de l'homme, ayant dans sa main une
autorité subordonnée, représentative: des étoiles, anges des assemblées. Ce
sont là les choses vues et les choses qui sont. Nous avons ensuite l'histoire
de l'Eglise: d'abord, dans son état ecclésiastique — les quatre premières
assemblées; puis, dans un état exempt des grossières corruptions qui s'étaient
introduites, où les assemblées ont affaire avec la question de la fidélité
personnelle au Christ. Dans les quatre premières, l'abandon du premier amour,
la persécution, le monde comme étant le lieu où l'assemblée habite, et de faux
docteurs séduisant les saints; leur corruption établie là et, ainsi, les saints
devant attendre la venue du Christ. Il leur est présenté dans ses attributs
célestes et invisibles, et le royaume visible leur est aussi donné. Sur ses
traits est donné le caractère du Christ comme marchant au milieu des
chandeliers et c'est là-dessus que sont basés les avertissement; et les
promesses.
Dans les trois
dernières épîtres, il y a des traits nouveaux, sauf les sept étoiles, mais il
n'est pas dit qu'Il les tient dans sa main; et tous ces traits se rapportent à
la venue du Seigneur — plus ou moins — qui est présentée comme un avertissement
ou une promesse dans les deux premières. La dernière n'est pas jugée comme
Thyatire, mais vomie de la bouche du Seigneur. Alors la vision monte au ciel,
et le jugement du monde procède de là. Les saints sont vus sur des trônes et
couronnés dans le ciel. Le trône de jugement de Dieu y est dressé; des
ministres de son gouvernement proclament sa gloire et les saints adorent.
C'est là que
l'Agneau apparaît; son droit à ouvrir le livre des voies de Dieu est reconnu et
sa gloire est célébrée. Les anges sont vus pour la première fois, se tenant
autour du trône. Remarquez que ce sont toujours les anciens qui expriment les
motifs de l'adoration. Alors l'Agneau ouvre les sceaux, qui nous offrent
l'histoire providentielle des voies de Dieu dans la terre romaine occidentale.
Puis les martyrs sont vus et crient pour le jugement, et il y a une subversion
universelle des puissances qui subsistent, en sorte que les hommes sont alarmés
comme si le jour du Seigneur était venu.
Le résidu
d'Israël est scellé pour être préservé; la multitude des Gentils qui doit être
épargnée est reconnue.
Les trompettes
amènent les quatre premiers jugements spécifiques, dans la terre romaine
occidentale, sur toute prospérité et puissance terrestres. Les deux suivants
sont des jugements sur les hommes, dont la portion en sur la terre, mais dans
l'Orient. Puis vient une parenthèse pour montrer la connexité de la grande bête
ou empire occidental avec l'Orient, et le témoignage donné là avant la fin de
la période de la seconde trompette de malheur; ensuite la septième trompette
sonne et clôt toute la scène.
Une nouvelle
vision de dispensations spéciales s'ouvre alors, elle est plus en rapport avec
l'état religieux des hommes; aussi les Juifs sont tout d'abord mis en scène.
Le peuple Juif
est vu tel que le ciel le voit dans les conseils et les décrets de Dieu. Ainsi,
il y a un Fils qui doit naître et gouverner toutes les nations avec une verge
de fer — le Christ; et, je n'en doute pas, l'Eglise tout entière unie à Lui.
Mais ce Fils est enlevé de devant le dragon dans le ciel et vers le trône de
Dieu; et la femme — le peuple juif en détresse au dernier jour — s'enfuit loin
de la persécution, trois ans et demi, dans le désert. C'est ainsi que les
grands éléments de toute la scène nous sont exposés. Cela nous est ensuite
présenté historiquement. Satan est précipité sur la terre, étant en grande
fureur; son temps, il le sait, est court; sa carrière dans le ciel est terminée
l'accusation des saints qui sont sur la terre est finie mais il persécute les
Juifs qui, comme nous l'avons vu, s'enfuient; alors il se tourne contre les
témoins qui sont parmi eux. Puis les agents terrestres apparaissent; la bête à
sept têtes et à dix cornes reçoit son pouvoir de Satan pour 1260 jours, elle
blasphème tout ce qui est céleste et persécute les saints; une seconde bête,
dans les caractères prophétique et royal de Messie, favorise et exerce le
pouvoir de la première, qu'elle fait adorer par le monde, en opérant des
miracles et en donnant la respiration à l'image qu'elle a fait faire à cette
première bête.
Après cela, nous
avons le résidu qui souffre comme le Christ — le témoignage, les jugements et
les avertissements de Dieu; et finalement le jugement de la terre, et la
destruction du Méchant par le Fils de l'homme. Cela clôt cette vision. Un autre
signe, non pas synchronique, ni consécutif, vient ensuite. Il atteint jusqu'à
la troisième chose signalée dans le chapitre précédent.
Ici, les saints
sont considérés en repos pendant le temps de la tribulation. La mer de verre
est mêlée de feu. Puis les coupes sont versées sur la terre et frappent surtout
le royaume de la bête et ceux qui y habitent. Ensuite tous les rois de la terre
sont rassemblés, car les coups aigrissent leur orgueil et ne les corrigent pas;
et le dernier jugement de Dieu est exécuté sur Babylone même, celui de la bête
étant réservé à l'Agneau. Cela donne lieu à une description de ce qu'elle est,
comment elle est assise sur la bête et corrompt toutes les nations; mais
ensuite plus amplement de la bête elle-même et de ses cornes, auxquelles le
jugement est aussi réservé. L'Agneau les vaincra. Babylone est Rome. Quand
Babylone est jugée, les noces de l'Agneau ont lieu, car il sort alors de sa
retraite céleste pour être révélé à la terre (l'enlèvement de l'Eglise,
appartenant à la révélation de l'Eglise, ne pouvait pas entrer dans
l'Apocalypse, quoique nous y voyions les saints dans le ciel). Le Christ donc
sort comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs, comme la Parole de Dieu en
jugement: les saints, revêtus de justice, l'accompagnent. La bête est prise,
ainsi que le faux prophète, et ils sont jetés dans le lac de feu (la seconde bête
est maintenant le faux prophète — étant avec la Bête, son caractère royal a
disparu); le reste est tué. C'est le jugement de puissance et de guerre. En
même temps, Satan est lié et enfermé dans l'abîme pour mille ans. Suit une
session de jugement qui durera. Ils sont sur des trônes, car c'est ici un
jugement royal, et le jugement leur est donné, savoir à tous les saints
célestes. C'est la première résurrection — puis la seconde, dans laquelle les
morts sont amenés pour être jugés, non pour la vie, non pour juger. Ensuite le
ciel et la terre s'enfuient, la mort et le hadès, sont détruits et Dieu est
tout en tous dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre.
Ici, l'Esprit revient
en arrière pour donner une description de la céleste Jérusalem (comme il en
avait donné une de Babylone et de ses relations avec la terre) durant le
millénium. Après des avertissements à ceux qui vivent dans le temps du livre et
à tous, le Christ se présente de nouveau comme Celui qui a donné cette
révélation. Cela réveille dans l'épouse, avec laquelle est l'Esprit, le désir
de sa venue; et tout l'ensemble de sa position — envers le Christ, envers ceux
qui entendent la Parole et envers les pécheurs — est vivement exprimé. Jean
scelle de ses propres désirs ceux de l'Eglise, que Jésus vienne. La
réintroduction du gouvernement de Dieu dans ce monde, en Christ, et la
manifestation de la position relative de l'Eglise sont, dans ce livre, pleines
d'intérêt.
Il ferme, dans
ce sens, le canon des Ecritures (ainsi entièrement complètes) par la doctrine
de l'Eglise. Mais comme celle-ci devait encore exister et qu'elle était céleste
— le jugement déjà révélé et le cours des dispensations dans ce monde (de la
part de Dieu qui y conduit) sont confiés à l'Eglise pour clore le livre
historiquement, comme l'Eglise le fermait doctrinalement, étant elle-même
au-dessus du monde.