Notes sur quelques méditations

Notes sur quelques méditations. 1

1.  Sur Romains 8: 31-39. 1

2.  Sur Philippiens 3; 4. 2

3.  Sur Jean 20. 2

4.  Sur Jean 14: 1-5, 15-31. 4

5.  Sur le Psaume 84. 4

6.  Sur Genèse 5. 5

7.  Sur Genèse 12: 1-8. 7

8.  Sur Hébreux 1; 2. 8

9.  Sur 2 Pierre 2; 3. 10

10.  Sur 1 Pierre 1: 1-14. 11

11.  Sur Marc 10: 17-52. 12

12.  Sur Jean 8: 54-59; 9. 14

 

1.  Sur Romains 8: 31-39

Qu'il est précieux de regarder à Dieu, et de pouvoir nous dire qu'Il est pour nous! que dire de plus, qu'ajouter au bonheur d'une telle position? Lui qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous ferait-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec Lui? Qui intentera accusation contre des élus de Dieu? — Dieu seul a le droit d'accuser; c'est Lui qui me justifie, — qui est ce donc qui me condamnera? — Christ a reçu du Père tout jugement; eh! bien, Il est celui qui est mort pour expier le péché qui méritait la condamnation. J'aime toujours à me rappeler la parole du Sauveur à la femme adultère, que les pharisiens lui amenèrent, en lui disant que Moïse avait commandé de lapider de telles personnes, et lui demandant ce que lui en disait. Jésus redonnait la justice de la sentence — car il ne peut aimer le péché. — Mais il atteint leurs consciences en leur montrant, que pour condamner, il faut être sans péché. Celui donc qui seul avait le droit de jeter la première pierre, dit à cette misérable femme: Je ne te condamne pas non plus. Pourquoi parlait-il ainsi? parce qu'il allait monter sur la croix pour porter la peine de ses adultères. Christ est Celui qui est mort, qui condamnera? — Il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous. — Rien ne peut nous séparer de son amour. Notre conscience est parfaite en le considérant assis à la droite de Dieu, comme preuve de la valeur de son sacrifice; et de là il nous a envoyé le Saint Esprit pour nous rendre témoignage de Lui, nous communiquer ce qui est à Lui et à nous en Lui, et nous faire jouir des avant-goûts du bonheur dont nous jouirons dans la possession de ces places qu'il nous prépare dans la maison du Père, où nous serons toujours avec Lui, semblables à Lui.

En attendant, ce précieux Sauveur s'occupe de nous là-haut, pendant que nous cheminons dans un monde gâté par le péché, où la souillure s'attache à nos pieds. C'est pourquoi rien ne peut nous séparer de l'amour du Christ; les choses ordinaires ne le peuvent pas: affliction, ou détresse, ou persécution, ou nudité, ou péril, ou épée. Au contraire, en toutes ces choses-là, nous sommes plus que vainqueurs en Lui qui nous a aimés, bien que nous soyons estimés comme des brebis de la boucherie, méconnus du monde. Nous sommes maintenant enfants de Dieu, mais le monde ne nous connaît pas, il nous connaîtra quand Jésus sera manifesté et que nous lui serons faits semblables. Ensuite le Saint Esprit jette le défi aux choses extraordinaires, à qui et à quoi que ce soit, dans le ciel où sur la terre, à ce qui est élevé comme à ce qui est bas, — de pouvoir nous séparer de l'amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur. Dieu fait concourir toutes choses à notre bien; il nous dit qu'il est pour nous. Il nous a tout dit pour que nous puissions avoir une parfaite tranquillité d'esprit au milieu de tout; Il a compté nos cheveux, que nous dire de plus? Quel repos de savoir que même les machinations de Satan contre nous tournent à notre profit et qu'il ne peut pas dépasser les limites que Dieu lui trace, comme dans le cas de Job. — Ce précieux chapitre commence par nous dire: Aucune condamnation, possible pour nous; et se termine en nous disant: Aucune séparation possible entre Dieu et nous. Que nous faut-il de plus? Chers amis, ce qu'il nous faut, c'est de le croire,

2.  Sur Philippiens 3; 4

L'apôtre parle beaucoup de joie dans cette épître, et il est intéressant de considérer que le sujet de joie qu'elle nous présente, est entièrement en dehors de nous et en dehors de ce monde, et par conséquent en dehors des circonstances et des influences qui nous entourent. Ce sujet de joie, c'est le Seigneur Jésus. Les sujets particuliers, dans lesquels Paul se réjouit, ces sujets comportent avec eux la souffrance pour la chair. Il se réjouit de ce que Christ est annoncé, même par ceux qui le font par esprit de parti, croyant ajouter de l'affliction à ses liens. Il se réjouit de ce qu'il sert d'aspersion sur le sacrifice et le service de notre foi. — Voilà la joie chrétienne. — Mais pour se réjouir ainsi, il faut servir Dieu en esprit, se glorifier en Jésus Christ, et n'avoir aucune confiance en la chair.

Il est beau devoir Paul, après avoir parcouru une bonne partie de sa carrière chrétienne, — carrière remplie de souffrances, — en prison depuis quelques années, nous dire qu'il estimait toutes choses comme des ordures, en comparaison de l'excellence de la connaissance de Jésus Christ, son Seigneur, pour lequel il avait fait la perte de toutes choses. — Si je me réjouis dans le Seigneur, j'ai un sujet de joie qui ne subit pas d'influence de ce qui m'entoure, et qui n'a pas besoin d'être excité par qui que ce soit, que rien ne peut entraver, et qui demeure au milieu de tout. C'est ce que Paul a expérimenté au milieu de continuelles souffrances, et arrivé au bout, il nous dit, avec connaissance de cause: Réjouissez-vous dans le Seigneur. Chers frères, est-ce là, d'une manière pratique, notre sujet de joie? connaissons-nous cette joie qui demeure au milieu de tout, et cette paix de Dieu qui garde nos coeurs et nos pensées en ce précieux Sauveur et Seigneur, Jésus Christ?

3.  Sur Jean 20

C'était un moment solennel pour le monde que celui de la mort et de la résurrection du Sauveur. C'est à ce moment-là que Satan est appelé, par Jésus lui-même, le prince de ce monde. Dès que les hommes, Juifs et Gentils, eurent chassé de la terre le Fils de Dieu; dès ce moment-là, Dieu ne peut avoir de relation avec la terre. Je ne parle pas de la haute main qu'il a toujours eue et qu'il aura toujours sur tout, ni de ses soins providentiels. Le Seigneur dit: «Père juste, le monde ne t'a pas connu. Je ne te fais pas des demandes pour le monde. Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus». — Il avait bien dit à Nicodème: «Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle». Cette parole conserve toute sa valeur; mais dès qu'un homme quelconque croit, il sort du monde, il n'est pas du monde comme Jésus n'était pas du monde. — Il reste vrai aussi que Dieu n'avait pas envoyé son Fils au monde pour juger le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui; mais du moment que le monde rejette ce Fils, ce Sauveur, son jugement est prononcé: «Maintenant (dit le Seigneur au chapitre 12) est le jugement de ce monde, maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors». — Dès ce moment-là les hommes sont partagés en deux camps bien distincts: l'Eglise et le monde; les croyants et les incrédules; les enfants de Dieu et les enfants du Diable. Il n'y a pas de position intermédiaire.

C'était aussi un moment solennel pour les disciples que celui de la résurrection du Seigneur; leur position aussi en est toute changée; ils avaient reçu le Seigneur comme Messie, ils attendaient l'établissement du royaume (et c'est ce qui a été la cause de leur angoisse entre la mort et la résurrection du Seigneur). Mais maintenant leur position est toute céleste, Dieu est leur Père, Jésus peut les appeler ses frères; maintenant Jésus n'est plus seul en relation avec le Père, il est le grain de froment qui est tombé en terre et qui est mort, afin de porter beaucoup de fruits. Avant sa mort, Jésus ne pouvait pas unir les siens à lui, Lui était Dieu manifesté en chair et eux des hommes naturels et pécheurs. Mais du moment que, par sa mort, il a mis fin à leur existence comme enfants d'Adam et que, par sa résurrection, il les a fait revivre avec lui en nouveauté de vie, ils lui sont unis, ils ont la même position que lui devant le Père et devant le monde. Quelle merveilleuse position!

Il est précieux de remarquer que c'est à cette pauvre Marie de Magdala, la toute première, que le Seigneur révèle cette merveilleuse position et que c'est elle qui est honorée de ce précieux message d'aller l'annoncer aux disciples. Marie avait cherché son Seigneur avec anxiété et avec larmes, et Il se manifeste toujours à ceux qui le cherchent, c'est un principe pour tous les temps: dès qu'une âme a besoin de Jésus, il se fait connaître à elle, on ne le cherche jamais en vain; qui cherche trouve. — Ici, Pierre et Jean s'en retournent chez eux, quand ils ont constaté que le sépulcre était vide; mais Marie n'a point de chez elle, tant qu'elle n'a pas trouvé son Seigneur; il le lui faut, mort ou vivant; elle pleure auprès du sépulcre vide, et le précieux Sauveur ne la laisse pas dans l'inquiétude; cela est impossible pour le coeur de Jésus. Marie était ignorante, elle aurait dû savoir que le Seigneur ressusciterait le troisième jour, il le leur avait dit. Mais si le coeur a besoin de Jésus, Jésus se manifeste et alors sa présence fait disparaître l'ignorance. C'est ce que nous voyons d'une manière bien frappante et instructive dans le chapitre 24 de Luc, chez les deux disciples qui allaient à Emmaüs; eux aussi (et tous les autres) étaient ignorants, mais une seule pensée absorbait leur esprit et affligeait leur coeur: leur Seigneur était mort; et par ce fait toute leur espérance était réduite à néant, quant à l'établissement du royaume. Eh bien! parce que leurs coeurs étaient occupés de Lui et avaient besoin de Lui, — et je le répète, Jésus ne peut voir ce besoin et ne pas le satisfaire, — Il condescend, lui le Fils de Dieu, ressuscité d'entre les morts, à marcher avec eux sur le chemin comme un voyageur. Il ne se manifeste pas tout de suite, afin qu'ils pussent mieux profiter sans distraction des instructions qu'il allait leur donner; et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait, dans toutes les Ecritures, les choses qui le regardent; c'est alors que leur ignorance disparaît, c'est alors que leur coeur brûle, et quand ils sont bien instruits Jésus se manifeste à eux; quelle joie! ils ont maintenant ses paroles et sa personne, ils ne peuvent garder cette joie pour eux, il faut qu'ils en fassent part à leurs condisciples, ils se lèvent à l'heure même et retournent à Jérusalem; rien ne peut les retenir, ni leurs affaires, pour lesquelles probablement ils étaient venus là, ni la nuit. Et nous voyons que leur amour fraternel fut bien récompensé; ils retrouvent ce précieux Jésus qu'ils auraient bien aimé garder, quand il disparut de devant leurs yeux à Emmaüs. Il y a ici un principe vrai pour tous les temps; ce qu'on a appris de Jésus, on ne peut le garder pour soi, le besoin du coeur est d'en faire part aux autres, et à celui qui a, il sera encore donné davantage.

Chers frères et soeurs, cela ne nous dit-il rien? cela ne parle-t-il pas à nos coeurs? Nous avons trop l'habitude de mettre sur le compte de notre ignorance notre peu de communion, notre peu de foi et notre peu de croissance dans le Seigneur. Ne nous excusons pas, — confessons nos misères et gémissons du peu de besoin qu'ont nos coeurs d'avoir affaire avec Christ lui-même, car nous venons de voir que sa présence fait disparaître aussitôt notre coupable ignorance. Nous nous contentons trop facilement de savoir que nous sommes sauvés et nous négligeons de faire la connaissance intime de la personne qui nous a sauvés, cet objet et ce sujet de joie dont nous avons parlé ce matin (Philippiens 3), qui demeure au milieu de tout, qui satisfait le coeur, et qui remplace l'ignorance par la connaissance des choses qui font brûler le coeur.

4.  Sur Jean 14: 1-5, 15-31

Il est toujours bon pour nous de nous voir en Jésus, second Adam, mort et ressuscité; et d'avoir pour unique avenir la maison du Père, dans laquelle Il nous introduira bientôt; et en attendant ce précieux moment nous ne sommes pas orphelins, nous avons le Consolateur, l'Esprit de vérité, qui nous fait connaître que Jésus est dans le Père, que nous sommes en Jésus,et que Jésus est en nous. Il prend de ce qui est en Jésus pour nous l'annoncer, Il remplace sa présence visible et il nous conduit à Lui. — Que c'est beau, chers amis! Dieu a voulu se diviser en trois — si nous osons dire ainsi — pour se révéler parfaitement à nous d'une manière qui soit à notre portée; le Fils est venu nous révéler la personne du Père, et le Saint Esprit est descendu après que le Fils fut remonté, pour nous révéler d'une manière intime la personne du Fils et rendre témoignage à la gloire actuelle de Christ. Il prendra du mien et il vous l'annoncera. — C'est notre actuelle conformité au monde qui nous empêche de profiter et de jouir des précieuses instructions du Saint Esprit (par la Parole sans doute). Car si nous le contristons, il doit nous manifester le mal en nous pour nous le faire juger, au lieu d'être occupé à nous entretenir de Jésus.

Puis donc que nous n'avons pas d'autre avenir que la maison du Père, puisque nous avons le Saint Esprit pour nous conduire à la rencontre de Jésus; qu'avons-nous à faire, chers frères et soeurs, sinon ce que le Seigneur dit ici pour conclusion: «Levez-vous, partons d'ici». Oh! oui, levons-nous, partons de ce monde, auquel nous ne sommes plus et qui n'est plus à nous.

5.  Sur le Psaume 84

Quel bonheur de connaître Dieu, de manière à désirer ardemment de demeurer avec Lui. Quel contraste entre la position où nous sommes par nature et celle que le fidèle exprime dans ce Psaume. — Il est précieux de posséder un Dieu connu, lequel, dès le commencement du monde, a fait la joie de tous ceux qui l'ont cru. Quoique la position des saints de l'Ancien Testament fût infiniment inférieure à la nôtre; cependant ils se sont réjouis en un Dieu connu. Dieu et la foi sont toujours les mêmes, dans tous les temps et sous toutes les économies.

Il y a deux choses ici, la maison de Dieu et le chemin qui y conduit «Oh! que bienheureux sont ceux qui habitent en ta maison. Oh! que bienheureux est l'homme dont la force est en toi, et ceux au coeur desquels sont les chemins battus!»

Quand c'est Dieu qui dit que l'on est bienheureux en tel ou tel cas, nous pouvons être sûrs que cela est vrai. Qu'il est beau de pouvoir se réjouir d'aller habiter avec Dieu. — Il y a bien des choses à régler avant qu'une âme en soit là; Dieu ne produit que de l'effroi sur le coeur naturel de l'homme, qui se fait de Dieu un tableau horrible, et fait tout pour tenir Dieu à distance. — Si le Dieu que le Seigneur Jésus est venu révéler n'est pas connu par ce moyen, on cherche même à le servir sans le connaître (comme les Athéniens) et cela pour apaiser le cri de la conscience qui rend témoignage qu'il faudra avoir affaire avec Lui. Dieu révélé par le moyen de Jésus est ce que je voudrais graver en vous. — Quel bonheur, quand une âme est arrivée à pouvoir connaître Dieu de manière à prendre son plaisir en Lui. Nous ne pouvons prendre plaisir en quelqu'un qui est un étranger pour nous. Connaître Dieu comme PERE est la précieuse part du chrétien, et sous ce rapport, le petit enfant de l'épître de Jean est plus grand que le plus avancé de l'Ancien Testament.

On ne se trompe pas, chers amis, en ayant peur de Dieu, car il faudra avoir affaire avec Lui une fois ou une autre. Si la question du péché n'est pas réglée, on ne peut avoir que de la frayeur en pensant à Dieu. Mais maintenant que j'ai cru et accepté que tout a été réglé par le moyen de Jésus, j'aime Dieu comme un Père, et ma communion avec Dieu, connu comme tel, me fait désirer d'habiter chez Lui, avec Lui. Quelle perspective d'avoir dans l'avenir un tabernacle assuré, de savoir où et vers qui l'on s'en va. Allez demander à ceux qui s'étourdissent dans les affaires et dans les plaisirs, s'ils se réjouissent de s'en aller; non, ils ne savent pas où ils vont. Vous tous qui êtes ici, pouvez-vous vous réjouir d'habiter un jour la maison de Dieu? Oh! qu'il est précieux de pouvoir appeler la maison de Dieu, le ciel: son nid, d'être du ciel, de n'être que du ciel. Dans la maison de mon Père, dit Jésus, il y a plusieurs demeures, il y a de la place pour moi et pour vous. — L'hirondelle a bien trouvé son nid où elle a mis ses petits; mais les autels de l'Eternel sont ce nid, après lequel l'âme fidèle soupire. Un jour vaut mieux en tes parvis que mille ailleurs. J'aimerais mieux me tenir à la porte dans la maison de mon Dieu que d'habiter les tentes des méchants. — Nous aurions pu nous contenter de rester à la porte, à un petit coin dans le ciel; mais Dieu ne pouvait, lui, se contenter ainsi; il a voulu nous avoir saints et sans défaut devant Lui. Les vingt-quatre anciens d'Apocalypse 4 ne sont pas à la porte, ils sont autour du trône, assis sur vingt-quatre trônes, bien que la porte même vaudrait infiniment mieux que tout ce qu'il y a dans le monde.

Mais le chemin dans le monde est difficile pour quelqu'un qui a son nid dans le ciel; c'est pourquoi bienheureux est l'homme dont la force est en Dieu et ceux aux coeurs desquels sont les chemins battus; traversant la vallée de Baca ou des larmes, ils la réduisent en fontaines de rafraîchissement. Ils marchent de force en force pour se présenter devant Dieu en Sion. — Que c'est précieux de pouvoir changer la vallée des pleurs en fontaines, parce que Dieu est là avec nous. La vallée des pleurs reste et restera la vallée des pleurs;. mais quand nous y sommes avec Dieu, il y a des fontaines. Il est notre soleil et notre bouclier, lumière et arme défensive, c'est ce dont nous avons besoin au milieu des ténèbres et des ennemis. Il n'épargne aucun bien à ceux qui marchent dans l'intégrité. Aucun bien, mais quel bien? Le bien comme Dieu l'entend, ce n'est pas des millions, c'est souvent des choses dures à la chair, mais le résultat, c'est que ce sont des biens. Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. Oh! que bienheureux est l'homme qui se confie en Lui.

C'est dans le coeur que le chemin est battu si l'on se confie en Dieu; ce n'est pas devant les yeux, et il ne serait pas bon qu'il en soit ainsi, mais si nous dépendons de Dieu, le coeur est toujours au large, il sait que notre Dieu d'aujourd'hui sera notre Dieu de demain. Aujourd'hui j'ai besoin de foi pour les choses d'aujourd'hui; demain pour celles de demain, mais je sais que Dieu demeure le même et que rien ne peut me séparer de Lui, alors mon coeur demeure un chemin battu. Pour la foi tout est uni, parce qu'elle place Dieu entre les circonstances et nous, au lieu que la vue, en engendrant l'incrédulité, place les circonstances entre nous et Dieu, et en le perdant de vue, le coeur se trouble et il n'y a plus de chemins battus. Bienheureux sont ceux dont la force est en Dieu! Oh! chers amis, ce soir Dieu fait-il votre bonheur, ou est-il encore pour vous un sujet de crainte?

6.  Sur Genèse 5

Au commencement de ce livre, au commencement de la Parole de Dieu, nous sommes admis à contempler l'Eternel, ce Dieu qui existait de tout temps, se révélant dans sa puissance, dans sa sagesse et dans sa bonté, créant tout pour le bonheur de l'homme, plaçant celui-ci comme chef de cette belle création, et lui donnant une aide semblable à lui, pour jouir avec lui de toutes ces richesses, au milieu desquelles la bonté de Dieu les plaçait.

Tant qu'il n'y a que Dieu en scène, tout est beau, tout est parfait. Il peut en jouir Lui-même, se reposer, tout est très bon, l'homme est heureux et innocent. Mais du moment que l'homme entre en scène, tout est gâté, le repos de Dieu est gâté, le bonheur de l'homme aussi, la création est maudite; le péché amène la mort, les pleurs, le deuil; quel triste tableau!

Au chapitre 3, nous avons la triste histoire de la tentation et de la chute, dont la conséquence immédiate fut la séparation de l'homme de Dieu, et du bonheur, où Dieu l'avait placé; le premier sentiment que le péché produit, c'est la peur de Dieu; Adam va se cacher de ce Dieu tout bon qui n'a eu en vue que son bonheur. — Au chapitre 4, nous avons les effets du péché dans l'homme: haïssant Dieu et se haïssant les uns les autres. Caïn tue son frère. — Quelle triste chose! le premier homme qui subit la sentence de mort, prononcée par Dieu, ne meurt pas de mort naturelle; il est assassiné par son propre frère; voilà l'homme: ses pieds sont légers pour répandre le sang. Mais d'un autre côté, qu'il est précieux, de savoir que la première âme qui est entrée dans l'éternité est allée vers Dieu. — Si, d'un côté, nous voyons d'emblée ce que nous sommes par nature; d'un autre, nous voyons aussi d'emblée l'amour de ce Dieu juste et saint qui, venant de nous chasser de sa présence à cause du péché, prédit à l'ennemi qu'Il saura bien trouver, par la semence de la femme, un moyen de nous sortir de dessous les éternelles conséquences du péché; et de faire que, par la foi à ce moyen, le premier homme qui entre dans l'éternité s'en aille vers Lui. Voilà Dieu, chers amis!

Ici dans notre chapitre, nous n'avons pas les fruits du péché comme au chapitre précédent; mais bien le terme, l'issue de cette existence gâtée par le péché. Le Saint Esprit nous trace ici en quelques mots le résumé de la biographie des descendants d'Adam dans la ligne de Seth — et si même ils ont vécu près de mille ans, au bout de ces longues années arrive toujours le même refrain: PUIS IL MOURUT. Il est réservé aux hommes de mourir une fois, voilà l'histoire de notre chapitre: vivre, avoir des enfants, et puis mourir, et nous voilà, comme hommes, disparus. — C'est ce qui sera dit de vous, chers amis, si vous n'avez pas Christ, et le Nouveau Testament ajoute qu'après la mort il y a le jugement. Il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela d'être jugés. Ce sera l'histoire de beaucoup d'hommes savants, mais dont la science n'aura servi qu'a rejeter le moyen de salut mis à leur portée. Alors après le jugement qui suit la mort, vient la seconde mort, l'étang de feu. Solennelle vérité!

Mais, chers amis, n'y a-t-il rien dans notre chapitre que cette révélation lugubre: puis il mourut, puis il mourut? Oui, il y a une heureuse exception. Aux versets 21-23, nous avons une biographie qui commence bien comme les autres; mais qui se termine tout différemment. D'Enoch il est bien dit qu'il vécut tant d'années, au bout desquelles il engendra un fils: mais depuis là, il marcha avec Dieu 300 ans. Remarquez bien que le Saint Esprit nous dit qu'Enoc marcha avec Dieu, au lieu de nous dire qu'il vécut; et pour moi cela serait très significatif, parce qu'en effet, marcher avec Dieu, ce n'est pas vivre de la vie naturelle; c'est plutôt mourir à cette vie, en saisissant la rémunération. Ta grâce vaut mieux que la vie (naturelle). Celui qui aime sa vie, la perdra; mais celui qui laisse sa vie pour l'amour de moi, la retrouvera dit Jésus Christ. Si nous n'avons d'espérance en Christ que pour cette vie, nous sommes de tous les hommes les plus misérables. Oui, chers amis, marcher avec Dieu, ce n'est pas vivre de la vie animale, c'est une nouvelle vie qui a pour point de départ et pour issue, la gloire. Aussi, comme il n'est pas dit qu'Enoch vécut, de même aussi, il n'est pas dit qu'il mourut. Dieu le prit: il ne parut plus sur la scène de ce monde et qu'était-il devenu? Dieu l'avait pris. Que c'est beau! marcher avec Dieu, et être pris par Lui. Voilà la position du chrétien actuellement; nous marchons avec le Seigneur, et le Seigneur nous prendra, personne ne nous prendra que Lui; douce assurance! Qu'il nous donne de marcher de fait avec Lui. — «Par la foi Enoch fut enlevé pour ne pas voir la mort, et il ne fut pas trouvé, parce que Dieu l'avait enlevé, car avant son enlèvement il a reçu le témoignage d'avoir plu à Dieu. Or sans la foi, il est impossible de lui plaire; car il faut que celui qui s'approche de Dieu, croie que Dieu est, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent». — Dieu a voulu nous donner une preuve, sous l'économie qui a précédé la Loi, et sous celle de la Loi, dans les cas d'Enoch et d'Elie; une preuve, dis-je, qu'il voulait annuler la mort et faire luire la vie et l'incorruptibilité par l'Evangile. Maintenant que la mort est subie et vaincue par notre précieux Sauveur, il n'est pas obligatoire, pour nous les croyants, que notre corps passe par la mort pour effectuer notre entrée dans le ciel. Bientôt des centaines de milliers d'hommes, de femmes, de jeunes gens et d'enfants, croyant en Christ, seront, comme Enoch et Elie, enlevés au ciel pour ne pas voir la mort. — Quel contraste frappant entre ces paroles: puis il mourut; et celles-ci: Il marcha avec Dieu, et Dieu le prit! Bientôt aussi, le Seigneur lui-même descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement, puis nous les vivants qui demeurons, serons ravis ensemble avec eux, dans les nuées, à la rencontre du Seigneur en l'air, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. — Voilà l'espérance de ceux qui croient.

L'espérance scripturaire du chrétien est d'être enlevé d'un instant à l'autre; et sa vocation est de marcher avec Dieu en attendant. Qu'il nous fasse cette grâce!

7.  Sur Genèse 12: 1-8

Chers amis, nous avons vu, en nous occupant du commencement de la Bible, que tant que Dieu est seul sur la scène, tout est parfait; mais que dès que l'homme est introduit, il est séduit par l'ennemi, il tombe, et ce beau tableau est tout changé; tout est gâté et tout est perdu. Mais Dieu, qui a besoin de rendre heureux, promet un Sauveur qui brisera la tête du serpent; et par la foi à ce moyen, Abel, Hénoc et, nous espérons, beaucoup d'autres, sont mis en relation avec Dieu et s'en vont chez Lui. Mais le reste des hommes deviennent extrêmement méchants, et Dieu décrète de les détruire avec la terre. — Mais, encore là, nous trouvons Dieu pour ce qu'il est. Il ne peut anéantir la race de l'homme à cause de la promesse. Il se rencontre un Noé qui trouve grâce devant Dieu, et qui, par la foi aux paroles de Dieu, bâtit l'arche, et par elle échappe à la destruction. Puis Noé sort de l'arche avec les sept personnes qui étaient avec lui; et le monde recommence à nouveau.

Noé exprime sa reconnaissance à l'Eternel, et l'Eternel flaire une odeur d'apaisement et promet de ne plus détruire la terre. Mais, hélas! tel est l'homme, il ne peut que faillir; un des fils de Noé même attire sur lui la malédiction de son père et celle de Dieu. Et peu après, la tour de Babel nous donne la preuve humiliante que l'homme par lui-même ne peut que se défier de Dieu et s'éloigner de Lui. Tel est l'homme; mais tel est aussi le Dieu avec lequel nous avons le bonheur d'avoir affaire: il a besoin de bénir, de faire des heureux. Dieu laisse le monde aller son train (en tenant toujours la haute main, c'est clair), et vient chercher Abram. Dieu voulait avoir des êtres qui fussent réellement en relation avec Lui, en dehors de l'état des choses gâté par le mal. Car Dieu ne raccommode jamais ce que, le péché a gâté, il le juge et le remplace par quelque chose de nouveau. Mais tout était tellement corrompu que, pour entrer dans cette position et cette relation, il fallait tout quitter, même les relations filiales. Il s'agit d'avoir affaire avec Dieu en dehors de tout: «Sors de ton pays, et de ta parenté, et de la maison de ton père, et viens au pays que je te montrerai». Cet ordre positif était quelque chose de si nouveau, qu'il n'est pas difficile pour nous de comprendre (sans le justifier) le retard que mit Abram à l'exécuter, et même il fallut que la mort de son père intervint pour le dégager de ces liens naturels, qui sont toujours si forts pour nous retenir ou nous arrêter dans la course de notre vocation céleste. Mais répétons-le, combien cet appel était nouveau à cette époque-là. Malgré le retard, Abram obéit, et le Saint Esprit ne parle pas de ce retard en Hébreux 11. «Par la foi Abraham étant appelé obéit… et s'en alla ne sachant où il allait». Nous, maintenant, chers amis, nous sommes les objets d'un appel de même nature; mais en partant, nous savons nous allons, néanmoins pour partir pour le Ciel, il s'agit de tout quitter.

La carrière de ce père de circoncision est remplie d'encouragements pour nous. En mettant les pieds dans le chemin de Dieu, l'on apprend à connaître assez ce Dieu de gloire pour pouvoir plus tard obéir sans hésitation, à des ordres plus extraordinaires que le premier appel. Quand Dieu demande à Abraham de lui offrir son propre fils, Abraham obéit sans hésitation et sans retard. Il pouvait se fier à ce Dieu avec lequel il avait marché et avec lequel il était devenu ami, de manière que Dieu ne pouvait rien lui cacher. Et nous savons combien Dieu trouva de plaisir dans cet acte de foi; et d'un autre côté, quelle connaissance intime, glorieuse, satisfaisante, Abraham obtint de ce Dieu avec lequel il marchait. Il expérimenta avec bonheur que son Dieu était un Dieu qui fait vivre les morts, et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient. Il vaut la peine de marcher avec un tel Dieu et de tout quitter pour le faire.

Une promesse accompagnait nécessairement l'appel de Dieu. Mais ce n'est que quand nous avons mis les pieds dans le chemin, que Dieu peut se révéler pour encourager le pèlerin de la foi à faire un pas de plus dans le chemin de Dieu. Et c'est là un principe important. Quel beau chemin (quoique pour la nature, il n'y ait que la mort)! Il y a progrès dans la connaissance de la personne du Dieu qui a appelé, progrès dans la connaissance de notre portion en lui, progrès dans la jouissance de notre relation avec lui, progrès dans, une marche qui honore son beau nom; et ainsi le coeur se lie à lui comme étant son rocher et son partage à toujours.

Nous avons aussi un bel exemple des soins de Dieu à l'égard de ceux qui sont décidés à marcher avec lui, dans le cas d'Abraham revenant de la défaite des rois. Ce moment était un moment d'épreuve pour Abraham; il venait de remporter une victoire, il était en danger de s'élever, et l'ennemi lui préparait un présent de la part d'un grand de ce monde. Alors dans ce moment critique, le Dieu qui l'avait placé en relation avec Lui-même, lui envoie Melchisédec pour le bénir et le fortifier, et cela de la part du Dieu fort, souverain, possesseur des cieux et de la terre. On comprend comment un tel repas rend Abraham capable de refuser hardiment un présent qui l'eût rendu redevable à quelque autre qu'à son Dieu. Et cela honore tellement Dieu qu'il lui apparaît et lui dit: «Abraham, ne crains point, je suis ton bouclier et ta grande récompense». — Quelle précieuse révélation! Combien aurait-il fallu de présents du roi de Sodome pour égaler la joie, la profonde paix que produisit dans le coeur d'Abraham la certitude qu'il avait pour bouclier actuellement, et pour récompense plus tard: LE DIEU FORT TOUT-PUISSANT POSSESSEUR DES CIEUX ET DE LA TERRE? Combien il est vrai qu'Il n'épargne aucun bien à ceux qui marchent dans l'intégrité, et que bienheureux est l'homme qui se confie en Lui.

Mais de tout ceci, chers amis, ressort la pensée qui m'occupait en lisant ces versets: c'est que Dieu avait besoin de rendre l'homme heureux en le plaçant en relation avec Lui-même qui est la source du bonheur. L'appel d'Abraham est une des preuves que Dieu a besoin de manifester son amour aux pauvres pécheurs. Combien cette pensée attire le coeur vers Lui. Et nous, chers frères et soeurs, qui le connaissons maintenant comme Père, et qui sommes unis à son Fils glorieux, qu'il nous donne de marcher avec Lui en quittant tout, afin que nous goûtions combien on est heureux avec Lui déjà maintenant, en attendant d'habiter chez Lui.

8.  Sur Hébreux 1; 2

Il est précieux pour nous, chrétiens, de pouvoir puiser, à la source où nous avons trouvé la vie, ce qui convient pour l'entretien de cette vie, ce qui la nourrit et ce qui peut nous faire abonder dans les fruits de cette vie. Ce n'est pas le tout d'être, comme les Corinthiens, des enfants en Christ, ayant besoin de lait, et ne pouvant savoir autre chose que Jésus Christ crucifié. Les Hébreux de même, qui auraient dû, vu le temps, être docteurs, avaient besoin de nouveau du lait qui est la nourriture des petits enfants. C'est pourquoi, laissant la parole du commencement du Christ, avançons vers l'état d'hommes faits. — Oui, quelque fondamentale, indispensable et adorable que soit la croix, nous sommes invités à ne pas nous arrêter là, mais à suivre ce Jésus glorifié jusque sur le trône, où il est assis en vertu de l'oeuvre qu'il a accomplie. Et c'est là le but de l'Esprit dans l'épître aux Hébreux. — La vue de la croix pouvait faire abandonner à Paul tous ses privilèges Juifs; mais ce qui pouvait le rendre capable d'estimer toutes choses comme des ordures, c'était la contemplation de Christ dans la gloire. Paul avait été saisi par Christ, et à son tour, il tâchait de saisir ce Christ glorieux, qui était pour lui un point de mire, après l'avoir pris pour point de départ. — La grâce introduit à l'intelligence de la gloire, tout comme la gloire à l'intelligence de la grâce. Dieu donne la grâce et la gloire. — Nous contemplerons bientôt la gloire de Christ, étant avec Lui, là où il est, et combien ce sera précieux; mais nous avons le privilège de le contempler actuellement, par la foi, et cette contemplation nous transforme à la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur l'Esprit. Plus nous contemplerons le Seigneur là où il est, et où nous sommes unis à Lui, plus nous renoncerons aux choses qui se voient. Nous ne rechercherons pas les choses du monde, sachant que bientôt nous régnerons avec Christ.

Faisons donc une plus grande attention aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne les abandonnions. Ne négligeons pas un si grand salut, qui commença d'être annoncé par le Seigneur. Ce grand salut est justement notre union avec un Christ ressuscité et glorieux; il fut d'abord annoncé par lui après sa résurrection, en disant à Marie: «Va dire à mes frères que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu».

L'épître aux Hébreux ne traite pas tant de la justification par la foi que de la vérité concernant la glorieuse personne de Christ. Et dans ces derniers temps, appelés par l'apôtre des temps fâcheux, l'ennemi ne met pas autant en question la doctrine de la justification, que la vérité concernant la personne de notre précieux Sauveur. C'est donc d'un Christ glorieux qu'il s'agit ici, assis dans le ciel, et nous sommes des enfants amenés à la gloire, participants de la vocation céleste, et en marchant à la rencontre du repos, nous voyons Jésus couronné de gloire et d'honneur à la droite de Dieu. Il est bien dit ailleurs que nous le verrons comme il est, précieuse espérance! mais pour marcher droit à ce but, il nous faut le voir actuellement; et comme nous l'avons dit, cette contemplation nous transforme à la même image. Considérons donc Jésus, l'apôtre et le souverain sacrificateur de notre profession. Ainsi c'est de Jésus et de Jésus assis, que le Saint Esprit nous parle ici, et le Saint Esprit, témoin ici-bas de la glorification de Jésus en haut, ne peut nous parler que de Lui et ne peut nous le faire contempler que là où Il est, et Il y est ASSIS, attitude qui nous prouve que tout est accompli, que Dieu est satisfait et que notre position est parfaite. O chers amis, nous avons besoin de posséder Jésus, de le connaître, de le suivre, de l'attendre, afin qu'à mesure que Satan cherche à le rabaisser, nous le saisissions mieux et soyons ses témoins fidèles au milieu de tout ce qui s'oppose à la vérité et à la sainteté de sa glorieuse personne. Et qu'est-ce qui nous rendra capables de cela, sinon la contemplation de sa gloire? Comme on l'a dit: cette épître nous ouvre le ciel pour nous y montrer Jésus assis et couronné, de gloire et d'honneur. Un autre cher frère nous faisait remarquer que, dans cette épître, nous voyons le Seigneur assis dans le ciel de quatre manières bien précieuses, savoir: Au chapitre 1, Christ nous est présenté comme assis selon la gloire de sa personne comme Fils de Dieu, créateur, resplendissement de sa gloire et empreinte de sa substance etc. C'est Celui qui a fait par lui-même la purification de nos péchés, et il s'est assis à la droite de la majesté dans les lieux hauts.

Au chapitre 8: 1, 2 (conclusion du 7), nous avons Christ assis selon la gloire de sa sacrificature, contraste de celle d'Aaron. Il est assis à la droite du trône de la majesté dans les cieux. Voilà notre souverain sacrificateur, et il nous convenait d'en avoir un tel. — Non pas: il lui convenait, quoique cela soit vrai. — Car un tel Souverain Sacrificateur nous convenait, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs et élevé plus haut que les cieux. La positon du sacrificateur est toujours en rapport avec la position de ceux pour lesquels il exerce la sacrificature; Aaron et le peuple d'un côté, Christ et nous de l'autre. — Quelle grâce! nous sommes cela par son oeuvre; et sa sacrificature nous maintient pratiquement dans cette position avec lui, saint, sans tache, séparé des pécheurs. Voilà ce que nous sommes, et comme tels, cela nous convient d'avoir un souverain sacrificateur qui soit tel. Alors nous avons à marcher comme saints, sans tache, séparés des pécheurs; cette marche aussi nous convient.

Au chapitre 10: 12, nous avons Christ assis selon la valeur de son sacrifice, en contraste avec les sacrifices lévitiques. — Là Il est assis, et demeure assis, à la droite de Dieu. Ce sacrifice a une valeur perpétuelle pour Dieu et pour nous. Il se lèvera pour régner, non pas pour offrir un sacrifice; comme tel, il est assis et demeure assis à perpétuité à la droite de Dieu, — de ce Dieu qui avait besoin d'être satisfait au sujet du péché. Quelle grâce d'être sauvé par un tel sacrifice, offert par un tel sacrificateur.

Enfin au chapitre 12, nous avons Christ assis à la droite du trône de Dieu, jouissant pour lui-même de la récompense de son service, pour lequel accomplir il a méprisé la honte et enduré la croix. Maintenant il est là, et cette position nous dit, à nous qui sommes dans le chemin après lui: Voyez où ce chemin conduit. Fixons donc nos yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi.

9.  Sur 2 Pierre 2; 3

Il est question ici du gouvernement de Dieu, gouvernement qui s'exerce envers le monde et envers les croyants; pour ceux-ci en discipline, pour le monde en condamnation. Dieu ne peut se départir de sa sainteté et de sa justice pour faire grâce. Il veut que, dans sa maison, tout se passe d'une manière digne de Lui. Dieu gouverne sa maison, chose sérieuse pour nous. La 1e épître nous apprend que le jugement commence par nous, et la Parole en tire une redoutable question pour le monde: Quelle sera la fin de ceux qui ne connaissent pas Dieu, et qui n'obéissent pas à l'évangile de notre Seigneur Jésus Christ? Ici, au chapitre 3, nous avons la réponse: le jour du jugement et de la destruction des hommes impies. Mais maintenant le temps est là, où le jugement doit commencer par la maison de Dieu. Dieu est juste et saint, et parce que nous sommes siens, il travaille à nous délivrer du mal en nous, qui nous fait la guerre; Il juge ce mal et nous le fait juger. Et d'après ce gouvernement moral de Dieu, il faut moissonner ce que l'on sème; chaque fois que je sème pour la chair, je moissonne de la chair la corruption. Ce jugement sur les siens peut aller jusqu'à la mort du corps, mais il ne s'agit pas de condamnation, au contraire, nous sommes ainsi jugés, afin de n'être pas condamnés avec le monde. Pour nous le jugement, dû au péché, a été subi par Christ à la croix, nos péchés sont expiés, et la mort même ne peut pas nous ôter le salut. Mais Dieu ne peut pas passer par-dessus nos manquements. Le péché est effacé, mais il faut que nous subissions les conséquences extérieures, dirai-je, de nos manquements; il faut que nous en sentions l'amertume, que nous les confessions et que nous les jugions. Le monde peut dire, et, hélas! avec raison, que les chrétiens ne sont pas meilleurs que les autres; mais le monde ignore que, pour chaque manquement et chaque mauvaise pensée, le chrétien a affaire avec Dieu, mais avec Dieu comme Père. — Il est absolument nécessaire qu'en nous tout réponde au caractère de notre Père et il nous châtie, afin de nous rendre participants de sa sainteté. Cela est peu connu, peu apprécié, et pourtant c'est une sûreté pour nous que de savoir que Dieu intervient, afin que le mal ne nous empêche pas de jouir de Lui et de marcher avec Lui. Le monde n'est pas témoin de cette angoisse d'âme, produite par l'amertume du péché qui prive l'enfant de Dieu de la douce communion de son Père, jusqu'à ce qu'il soit jugé et pardonné, grâce à la sacrificature de Christ.

La justice et la sainteté de Dieu sont quelque chose de sérieux. Dieu ne peut rien passer à ses enfants et, dans un autre sens, il leur fait grâce de tout. Le jugement commence par nous; en considérant la position extérieure des chrétiens, on peut voir qu'ils ont affaire, d'une manière particulière, avec la maladie, les privations, la pauvreté; et ceux d'entre eux qui sont riches en ce monde ont des peines cuisantes, etc. Dieu gouverne sa maison, il nous a délivrés du péché, il nous en délivre pratiquement dans notre marche; c'est pourquoi, extérieurement, nous sommes plus misérables que les autres hommes. — Mais alors, pour ceux dont le jugement est à venir, que c'est terrible! si le juste est difficilement délivré dans sa course, où paraîtra l'impie et le pécheur? La Parole rappelle ici les jugements partiels qui ont eu lieu dans le passé: le déluge, Sodome, pour montrer qu'ils étaient des types du grand jugement à venir et que la même justice agira avec la même rigueur sur les personnes et sur les choses. — Mais une vérité précieuse qui ressort ici, c'est que le Seigneur SAIT délivrer de la tentation les hommes pieux, et garder pour le jugement les injustes qu'il doit punir. Abraham, l'ami de Dieu, pouvait lui dire, parce qu'il Le connaissait: «Il ne sera pas dit de toi que tu fasses périr le juste avec le méchant». Eh bien, oui, chers amis, comme il était impossible que les eaux du déluge fondissent sur la terre, avant que Noé ne fût dans l'arche; comme il était impossible que le feu tombât sur Sodome, avant que Lot ne fût entré, dans Tsoar; comme il était impossible que l'armée de Josué mit Jéricho à feu et à sang, avant d'avoir mis Rahab en lieu de sûreté; de même aussi, il est impossible que les terribles jugements à venir fondent sur ce monde, avant que l'Eglise ne soit enlevée dans le ciel. La précieuse promesse du Seigneur à Philadelphie s'accomplira: «Je te garderai hors de l'heure de la tentation, qui va arriver sur tout le monde habitable pour éprouver ceux qui habitent sur la terre». — Alors nous brillerons de gloire et de lumière, nous reviendrons avec le Seigneur, et alors il faudra que le monde connaisse que nous sommes aimés comme Jésus est aimé. Quel contraste avec notre position actuelle, avec ce temps où le jugement commence par la maison de Dieu. Aujourd'hui, nous sommes, quant à notre marche, des objets du jugement, alors, comme partageant la gloire de Christ, nous serons des agents de ce jugement. «Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde?»

Il est remarquable que la Parole tire ici une exhortation pour nous (verset 11 du chapitre 3) du jugement final qui aura lieu plus de mille ans après notre enlèvement de cette terre (enlèvement dont Pierre ne parle pas, renvoyant pour cela aux écrits de Paul). Il est important de mettre au clair ce passage (versets 11, 12), en le dégageant des adjonctions en italiques que certains traducteurs y ont faites: «En attendant et en hâtant par vos désirs la venue du jour de Dieu» etc. Remarquez bien qu'il n'est pas question ici de l'enlèvement de l'Eglise, Mais DU JOUR DE DIEU, dans lequel les cieux étant en feu seront dissous et les éléments embrasés se fondront. Or, désirer le jugement est une pensée incompatible avec l'économie de la grâce. En second lieu, il nous est impossible de rien hâter par nos désirs. Que signifie donc cette exhortation? D'abord, voici le passage dégagé des italiques (version nouvelle): «Puis donc que toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles [gens] devriez-vous être en sainte conduite et piété, attendant et hâtant la venue du jour de Dieu, dans lequel les cieux étant en feu, seront dissous, et les éléments embrasés se fondront».

Il s'agit donc bien d'attendre et de hâter la venue du jour de Dieu. Par quoi et comment? Remarquez que ces deux verbes, attendre et hâter, sont ici au participe présent, attendant et hâtant. Par quoi? PAR UNE SAINTE CONDUITE ET PIETE. Voici, ce que veut dire, selon moi, cette exhortation. Il ne s'agit pas de désirs, mais de vie pratique dans la piété. Si je dis: toutes les choses terrestres que je vois, que je touche, au milieu desquelles je me meus, sur lesquelles la chair s'appuie, que le coeur naturel convoite; toutes ces choses, dis-je, ont pour fin d'être brûlées, elles doivent se dissoudre. — Oh! alors, je dis: puisqu'il en est ainsi, je n'en veux plus, il me faut de ce qui ne passe pas.

Vous comprenez qu'en faisant ainsi, j'applique actuellement à ces choses le jugement qui aura lieu de fait, sur elles, à la fin; elles sont donc brûlées pour moi, elles ne le sont pas en elles-mêmes, elles sont toujours là, mais par la foi je leur applique actuellement le feu qui les brûlera de fait à la fin. C'est donc ainsi, j'en suis convaincu, que je hâte pour moi, par une sainte conduite et piété, la venue du jour de Dieu, dans lequel le feu brûlera tout. Car évidemment, quand ce jour viendra de fait, il y aura longtemps que nous serons avec le Seigneur.

Hâter le jour de Dieu par ma vie pratique va donc, bien plus loin, chers frères, que de le désirer, tout en jouissant des choses qui vont être brûlées. — «Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux, et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite. C'est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, étudiez-vous à être trouvés sans tache et irréprochables, devant lui en paix». Et pour cela, chers amis, croissons dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Oui, à Lui soit la gloire, et maintenant, et jusqu'au jour d'éternité. Amen

10.  Sur 1 Pierre 1: 1-14

Pierre s'adresse aux chrétiens juifs, qui avaient été dispersés probablement lors de la persécution qui suivit le martyre d'Etienne. Et nous ne pouvons pas nous faire une juste idée de la position difficultueuse de ces frères qui avaient dû échanger, comme Juifs, la terre de la promesse et l'attente de bénédictions terrestres, contre l'exil et l'enlèvement de leurs biens; ils avaient dû quitter patrie, biens, parents. C'est pourquoi l'apôtre dirige d'emblée leurs regards et leurs coeurs sur le caractère de l'héritage qui est maintenant devant eux, héritage qui fait contraste avec celui qu'ils avaient perdu comme Juifs. Tout est nouveau, les héritiers ont été réengendrés, et ce fait est basé sur la résurrection de Jésus Christ, sur la vie qui vient après la mort, non pas sur celle qui la précède. Alors sur ce pied-là, c'est quelque chose de céleste, et par conséquent d'incorruptible, inflétrissable, sans souillure. De sorte que l'espérance de cet héritage-là est aussi d'une nature correspondante, c'est une espérance vivante. Ce n'est pas une probabilité basée sur de bonnes ou mauvaises chances, comme c'est le cas de tout espoir humain et terrestre; non, — c'est une espérance vivante, qui a pour point de départ la résurrection et qui saisit quelque chose de céleste, par conséquent d'incorruptible, et tellement assuré, qu'il est conservé dans les cieux, en dehors des vagues et de la tempête d'ici-bas. C'est pourquoi, aux Hébreux, l'espérance est nommée une ancre de l'âme qui pénètre au dedans du voile, où Jésus est entré comme précurseur. — Et non seulement l'héritage est conservé; mais les héritiers sont gardés par la puissance de Dieu par la foi, et la délivrance de leur pénible chemin est prête. Douce pensée, chers frères, la délivrance est prête, tout est fait. Nous pouvons donc nous réjouir quoiqu'étant affligés maintenant pour un peu de temps par diverses tentations, si cela est nécessaire. Ce n'est donc, chers amis, que quand cela est nécessaire, que nous sommes affligés, quelle sûreté! et quels sont les résultats de l'épreuve de la foi? Louange, honneur et gloire, pour Dieu et pour nous, dans la révélation de Jésus Christ. — Quand l'or est éprouvé par le feu, cela ne l'empêche pas de périr, mais les résultats de l'épreuve de la foi sont éternels. C'est pourquoi l'épreuve de la foi est plus précieuse que l'épreuve de l'or. Dans la 2e épître, c'est la foi qui est nommée de grand prix; ici, c'est l'épreuve de cette foi qui est précieuse à cause des résultats. C'est en la révélation de Jésus Christ que ces résultats paraîtront, honneur, louange, gloire. — Mais qu'il est précieux, bien-aimés, de voir dans la Parole que, sitôt que le nom du Seigneur Jésus est mentionné, cela réveille le sentiment de notre douce relation avec Lui, et quelle grâce ici, nous sommes appelés, malgré notre faiblesse, ceux qui l'aiment: «lequel, quoique vous ne l'ayez pas vu, vous aimez». Oui, Seigneur, tu sais que nous t'aimons et que nous gémissons de t'aimer si peu, mais nous t'aimons, et nous nous réjouissons de te voir. — «Et croyant en lui, quoique maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d'une joie ineffable et glorieuse». — Pour pouvoir se réjouir au milieu de tout, il faut croire en Lui d'une manière constante; c'est au participe présent, croyant en Lui. Il ne me suffit pas de me rappeler que j'ai cru une fois en lui, mais il faut que ma foi soit agissante dans ce moment pour le saisir, alors je peux me réjouir, et de quelle joie? d'une joie ineffable et glorieuse. Quelles expressions la Parole emploie: espérance vivante, joie glorieuse ou glorifiée. — La foi constante en Jésus produit une joie glorieuse, et pourquoi en serait-il autrement, puisqu'elle est la démonstration des choses que l'on ne voit point? nous voyons Jésus, nous l'aimons, nous nous réjouissons en Lui, quelle douceur, et cela quoique affligés! Heureux et affligés en même temps, chose qu'un mondain ne saurait comprendre, lui est ou heureux ou affligé, moi je suis, en croyant en Jésus, heureux quoiqu'affligé. Donne-nous, Seigneur Jésus, d'avoir toujours nos yeux et nos coeurs arrêtés sur Toi.

11.  Sur Marc 10: 17-52

Nous trouvons, dans cette portion des Ecritures, une suite de pensées non interrompue, à travers une suite de sujets différents. C'est le chemin de la croix qui précède la gloire. Et quelle importante instruction pour nous. Rappelons-nous que la croix précède la gloire, ne renversons pas l'ordre, ce chemin est pénible, mais Jésus est avec nous et la gloire est au bout. Jésus allait à la croix, c'était là le chemin où il se trouvait, et il s'agissait de tout quitter, de tout vendre et de le suivre, ayant chargé sa croix, et alors on aurait un trésor dans le ciel; c'est là l'enseignement du Seigneur au jeune homme riche. Mais n'avoir rien présentement qu'une croix à porter ne contente pas l'homme naturel; il aimerait mieux faire beaucoup d'oeuvres, pourvu qu'il pût garder sa position; à l'ouïe du chemin de la croix il s'en va tout triste. En s'en allant le jeune homme se prive aussi d'entendre la réponse du Seigneur à Pierre. Pierre se mit à lui dire (verset 28): «Voici, nous avons tout quitté et t'avons suivi». — En effet, à l'appel de Jésus, ils avaient laissé père, maison, profession pour le suivre. Alors Jésus déclare en vérité, qu'il n'y a personne qui ait laissé maison, ou frères, ou soeurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, pour l'amour de Lui, et de l'évangile, qui n'en reçoive maintenant, en ce temps-ci, cent fois autant, maisons, et frères, et soeurs, et mères, et enfants et champs, avec des persécutions; et dans le siècle qui vient, la vie éternelle. — Au jeune homme, le Seigneur avait présenté un trésor dans le ciel et la croix actuellement; ici, aux disciples qui avaient déjà, quoique ignorants, mis les pieds dans le chemin, le Seigneur ajoute une douce compensation actuelle, en ce temps-ci, cent fois autant que ce qu'on laisse pour l'amour de Lui, avec des persécutions. — Toujours la croix — et la vie éternelle au bout. — Bien-aimés, si nous avons, pratiquement, mis les pieds dans le chemin de la croix, il est précieux d'expérimenter cette compensation actuelle, quoique cela soit lié à la mortification du moi. Si pour l'amour de Jésus et de l'évangile., je laisse ma maison, en voyageant, par exemple, pour la cause du Seigneur, j'en trouverai cent où il y aura ce qu'il faut a un pèlerin (toujours, je le répète, sur le principe de la mortification du moi, qui aime lui, SA maison etc.). Si j'ai laissé ma mère, j'en trouve cent qui prennent soin de moi. Si je laisse mes frères et soeurs en la chair ou des amis, j'en retrouve partout, avec lesquels je suis réellement en relation et pour l'éternité, et des enfants (mais pas de femmes, le Saint Esprit ne se compromet pas, tout est sur le pied de la mortification, et à cause de cela, tout est réel).

Ensuite ils étaient en chemin montant à Jérusalem, et Jésus allait devant eux, et ils étaient effrayés et craignaient en le suivant. C'est toujours le chemin de la croix, et les disciples font comme nous, ils craignent. Mais remarquez que le Sauveur allait devant eux, il ne les poussait pas en se tenant derrière, non, il allait devant. Que de choses nous dit cette parole: Et Jésus allait devant eux. Il est le même, hier, aujourd'hui et éternellement. Il les enseigne au sujet de sa mort et de sa résurrection.; mais les fils de Zébédée ne comprenaient pas encore qu'il s'agit de suivre un Roi rejeté, le Seigneur leur montre qu'ils passeront par la croix comme lui: «Vous serez baptisés du baptême dont moi, je serai baptisé». Il faut passer par la croix, la gloire viendra après.

Enfin, dans le cas de l'aveugle Bartimée, nous avons un homme qui fait contraste avec le jeune homme riche, il se défait de tout ce qu'il a pour courir plus légèrement vers Jésus, afin d'être, non enseigné, mais délivré par Lui. Cet homme n'avait pas de grands biens à lâcher, mais même son vêtement le chargeait, et quand il est délivré, le Seigneur ne lui dit pas de le suivre, au contraire, il lui dit: «Va, ta foi t'a guéri». S'en alla-t-il chez lui, tout content d'avoir recouvré la vue? Non, il suivit Jésus, sans se le faire dire; et où suivit-il Jésus? DANS LE CHEMIN, ce chemin où l'on porte sa croix, ce chemin de réjection, mais qui aboutit au trésor dans le ciel, à la vie éternelle. Voilà notre chemin, bien-aimés, l'aimez-vous? Eh bien, c'est le seul vrai chemin pour nous, c'est le chemin du bonheur, actuellement déjà, parce que Jésus y est avec nous, il allait devant eux. Si vous allez dans le monde, vous n'y trouverez pas la compagnie du Seigneur Jésus, vous y trouverez peut-être l'argent, des maisons, et des terres, mais qui se changeront en verges pour vous chasser «dans le chemin», ce chemin où l'on trouve de si douces compensations actuelles dans la communion de Jésus et des siens. Quand Paul fut arrivé au bout de ce chemin, il regarda en arrière avec bonheur et put dire:  «J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi». Et en regardant en avant, étant sur le seuil de l'éternité, il put ajouter: «La couronne de justice m'est réservée et le Seigneur, juste juge, me la rendra en ce jour-là». — Oh! puissions-nous, chers frères et soeurs, aimer ce chemin, y servir Jésus, le suivre, car il marche devant, ou il a marché devant, et encore quelques pas, et la gloire sera notre partage avec Lui. Alors combien nous serons heureux de l'avoir suivi (quoique souvent en tremblant) DANS LE CHEMIN!

12.  Sur Jean 8: 54-59; 9

Dans les évangiles, nous sommes admis à contempler notre Sauveur marchant, de fait dans ce monde, tel que nous le dépeint ce beau livre du Lévitique, dont nous avons dit un mot ce matin. Il est bien doux de suivre les pas du Seigneur Jésus, et quel charme donne à cette contemplation, la conscience que nous avons sous nos yeux, ici dans l'Evangile, cet homme parfait, parfaitement homme, mais parfaitement saint comme tel, ayant le Saint Esprit pour père de son humanité, ce qui le séparait des pécheurs, et étant oint du Saint Esprit pour exercer son ministère au milieu des hommes; habitant au milieu de nous plein de grâce et de vérité, apportant la vie et la lumière, et en même temps portant nos langueurs et se chargeant de nos maladies; glorifiant Dieu d'une manière parfaite, procurant à Dieu, qui contemplait chaque pulsation de son coeur, un honneur, une gloire, des délices que Dieu n'aurait jamais trouvés dans la marche du premier Adam avant sa chute; car il est facile à comprendre qu'une marche, parfaite dans l'obéissance au milieu du mal, glorifie Dieu davantage qu'une marche dans l'innocence au milieu du bien, comme c'était le cas d'Adam dans le jardin. Voilà ce qu'a été pour Dieu notre adorable Sauveur, prenant tout son plaisir à faire sa volonté, ayant pour viande de faire cette volonté et d'accomplir son oeuvre, s'étant consacré pour la gloire de Dieu et le bonheur des pauvres pécheurs. Je le répète, la conscience de ces choses donne à tous les pas du Sauveur, dans ce monde, un charme particulier car Dieu nous admet à partager avec Lui (dans notre mesure) les délices qu'Il a trouvées dans cet homme parfait. Considérons donc quelques-uns de ces pas dans les premiers chapitres de cet évangile: Au chapitre 3, nous le trouvons occupé à mettre au clair un docteur d'Israël sur le changement de l'ordre des choses; il ne s'agissait plus d'enseigner la chair, il fallait une nouvelle naissance. Il allait maintenant parler de choses célestes: Il s'agissait d'échapper à la perdition et de posséder la vie éternelle par la foi en Lui qui allait être élevé, comme le serpent d'airain avait été élevé au désert par Moïse. — Mais la lumière qui manifestait la nécessité de ce salut déplaît à l'homme, parce qu'il aime le mal; c'est ce qui est arrivé tout de suite.

Au chapitre 4, Jésus est obligé de quitter la Judée et de s'en aller en Galilée. — En suivant cet homme saint, se consacrant à Dieu au milieu du mal, étant ainsi un jugement constant sur la marche des hommes qui l'entouraient, — nous ne pouvons concevoir combien une telle lumière leur était insupportable, et comment le premier besoin était de s'en défaire, d'en écarter l'éclat qui mettait chaque chose à sa place. — Voilà la réception qu'a trouvée dans ce monde Celui qui habitait au milieu de nous plein de grâce et de vérité. Il est obligé de s'en aller d'un lieu à un autre, parce qu'Il est rejeté, c'est là ce que nous allons trouver dans tous ces chapitres.

Mais une autre chose apparaît aussi ici dans sa beauté c'est que le Fils de Dieu étant rempli de grâce au milieu des hommes, il fallait qu'Il la répandit quelque part. Si les Pharisiens l'obligent de quitter la Judée, il s'en ira en Galilée, et en traversant la Samarie, il trouvera une pauvre âme à délivrer, à laquelle il aura le bonheur de révéler le don de Dieu et Celui qui donne de l'eau, laquelle désaltère pour toujours, devenant en nous une fontaine qui jaillit jusque dans la vie éternelle. Puis un grand nombre de Samaritains croient en lui, après l'avoir prié de demeurer deux jours avec eux, et Jésus est heureux de se révéler à eux comme le Sauveur du monde, le Christ. Ensuite les Galiléens le reçoivent. Voilà la grâce, il faut que Dieu bénisse, et c'est de pauvres êtres tels que nous, qui sommes au bénéfice de ce besoin de son coeur. Il a besoin de rendre heureux, et si les uns n'en veulent rien, Il en trouvera d'autres.

Au chapitre 5, le Seigneur revient à Jérusalem, après avoir guéri à Capernaüm le fils du seigneur de la cour, lequel crut avec toute sa maison. Jésus monte à Jérusalem où il y avait une fête des Juifs, Ici encore nous trouvons ce qu'est le coeur du Sauveur. Va-t-il à la fête? Non, il va auprès de ceux qui ne pouvaient pas fêter, c'est là que son coeur compatissant le dirige, vers les malheureux courbés sous le poids des conséquences du péché. Et, arrivé dans cette enceinte lugubre, vers lequel se dirige-t-il? vers le plus malheureux, incapable par lui-même de profiter du bienfait de l'eau troublée par l'ange (la Loi promet la vie, si l'homme a la force de l'accomplir; la grâce apporte le salut à l'homme qui n'a ni vie, ni force). Jésus le voyant là, et sachant qu'il y était depuis longtemps, le délivre. Voilà toujours la grâce dont le Seigneur était plein. — Mais la manifestation de la grâce ne touche pas le coeur de l'homme, l'homme religieux surtout n'en veut rien. Le Seigneur est là, travaillant de concert avec le Père pour sortir l'homme de dessous les conséquences du péché; et voila l'homme religieux qui accuse Dieu de violer le sabbat. Tel est l'homme; mais le Seigneur toujours le même, plein de grâce et de vérité, répond: Mon Père ne peut pas se reposer pendant que vous êtes malheureux, et moi non plus. Quelle réponse, bien-aimés! oh! c'est bien là la grâce, et il faut bien être Dieu pour la manifester ainsi. La dureté de leurs coeurs ne fait que donner occasion au Seigneur de dérouler devant eux ce qu'Il est de la part du Père pour donner la vie éternelle (plus tard pour juger), pour délivrer de la mort et du jugement, pour ressusciter en la résurrection de vie tous ceux qui se placent par la foi au bénéfice de cette grâce. Il ne les laissera pas parmi les morts, ils seront ressuscités par le Seigneur, les autres par le Juge (il vivifie et il juge). Ensuite, Il déclare être le pain du ciel, il s'abaissera jusqu'à la mort, il donnera sa chair à manger, son sang à boire, afin que sa mort soit l'aliment de la vie en nous. Il affranchira du péché, on n'en sera plus esclave, on ne goûtera jamais la mort, etc. (chapitre 8: 36 et 52). — Eh bien, tout cela ne fait qu'exciter la rage des orgueilleux Juifs, ils lèvent des pierres pour les jeter contre lui, et le voilà de nouveau obligé de se cacher d'eux et de s'en aller (8: 59). — Et comme il passait, une pauvre âme à délivrer se rencontre encore sur son chemin, comme la Samaritaine s'y était trouvée au chapitre 4. — Un aveugle-né se trouve là pour manifester que, quand même le Seigneur est rejeté quant à ses paroles, ses oeuvres prouveront cependant ce qu'Il est, et ces oeuvres sont les oeuvres de Dieu (verset 3). — Mais, hélas! de la part de l'homme, ces oeuvres-là ont la même réception que les paroles du Seigneur au chapitre 8. Quoi qu'il en soit, grâce lui en soit rendue, cela ne l'empêchera pas de prendre ses brebis et de les bénir.

Le pauvre aveugle est délivré, et aussitôt il sent qu'il a affaire avec quelqu'un qui vient de Dieu, il rend témoignage que Jésus est un prophète. Ses parents n'osent pas rendre ce témoignage, tout heureux qu'ils étaient, je pense de la délivrance de leur fils; mais la menace d'être chassé de la synagogue n'était pas peu de chose pour un Juif. — Combien d'âmes, en tout temps, sont retenues parce que l'on aime mieux la gloire qui vient des hommes que celle qui vient de Dieu seul. — L'aveugle, lui, objet personnel du bienfait de Jésus, sachant pour lui-même une chose, c'est qu'il était aveugle et que maintenant il voyait, était trop heureux de voir clair pour ne pas rendre témoignage à celui qui avait été, le moyen de sa délivrance. Il en est toujours ainsi; si j'ai été perdu, je veux dire, si je me suis vu perdu, et que j'aie trouvé la paix en croyant au Sauveur, — on perdra son temps à vouloir me dire que Jésus n'est pas un Sauveur, je réponds: S'il n'est pas Sauveur, je ne sais; ou: je suis trop ignorant pour vous prouver le contraire par le raisonnement; mais voici ce que je sais et ce que j'ai; c'est que j'étais perdu et maintenant je suis sauvé. — Naturellement le témoignage de l'aveugle-né, devenu voyant et témoin, lui attire, de la part des pharisiens, ce que ses parents ont voulu éviter; ils le chassèrent dehors (verset 34). Non seulement on ne veut rien de Jésus dans ce monde; mais on ne veut pas mieux de ceux qui se laissent éclairer et bénir par Lui. — Même histoire aujourd'hui. — Mais, bien-aimés, que trouvons-nous au verset 35? Oh! que c'est beau. Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé dehors. Pour moi, ces paroles ont quelque chose d'ineffable. C'est quelque chose de trop sensible pour le coeur de Jésus qu'un témoignage, tant faible soit-il, rendu à sa personne, pour qu'il n'accoure pas compenser l'opprobre par une révélation plus complète de lui-même. — Et c'est ce qui eut lieu ici.

Pensez un peu quel moment critique pour ce pauvre homme que celui où il est mis dehors par les chefs de son peuple. Que de raisonnements pouvaient s'élever dans son esprit! Comme il aurait pu dire: Mais, ne t'es-tu pas trop aventuré, es-tu sûr qu'il soit un prophète, les pharisiens connaissent mieux les choses que toi, peut-être ont-ils raison, que veux-tu faire maintenant, te voilà dehors? Toutes ces choses, et d'autres encore, pouvaient s'emparer de son esprit. Mais le Seigneur se trouve là au moment opportun, et il en est toujours ainsi. Oui, Jésus se trouva derrière la porte qui s'est ouverte pour chasser dehors ce pauvre homme devenu voyant et témoin, en sorte que, en le mettant à la porte, on le poussa dans les bras du Seigneur Jésus. Quelle bonne affaire, quel service rendu à une âme que de la juger indigne de faire partie d'un ordre de choses où le Seigneur est rejeté, et comment voulez-vous que lui ne se trouve pas là pour recevoir une telle âme dans ses bras. — Que c'est encourageant! Impossible de confesser Jésus sans être mis dehors, et impossible d'être dehors sans être avec Jésus, Oui, il fait bon dehors, parce que l'on est avec lui. Le dehors avec Lui ne vaut-il pas mieux que le dedans sans Lui? Sortons donc vers lui hors du camp en portant son opprobre; car le «hors du camp», c'est «vers Lui», c'est là qu'il est.

Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé dehors, et l'ayant trouvé lui dit: «Crois-tu au Fils de Dieu? il répondit et dit: qui est-il Seigneur, afin que je croie en lui? et Jésus lui dit: tu l'as vu, et c'est celui qui te parle; et il dit: Je crois Seigneur! et il lui rendit hommage». — Quelle trouvaille, chers amis; celui à qui il a rendu témoignage comme étant un prophète, c'est le Fils de Dieu. Alors, pas d'hésitation Je crois Seigneur!» Tu m'as ouvert les yeux, et maintenant tu viens me rencontrer au moment où j'en ai besoin; Oh! bien, oui, tu es le Fils de Dieu. — Que lui manquait-il maintenant? qu'importe d'être à la rue quand le Fils de Dieu y est. Et que s'en suivit-il? l'adoration: «et il lui rendit hommage».

Je trouve aussi cette instruction dans ce beau récit, c'est qu'il ne s'agit pas d'attendre de tout savoir au sujet de la personne du Seigneur Jésus, avant de commencer à lui rendre témoignage; non, il s'agit d'être fidèle quant à ce que nous connaissons déjà, cela nous vaudra l'opprobre, la réjection, sans doute, mais cet opprobre nous pousse infailliblement vers lui, et là, que trouve-t-on? l'on trouve, comme récompense déjà de la fidélité, une plus ample connaissance et jouissance de ce qu'il est; et naturellement cela nous constitue adorateurs. Voyez cet homme: Il est premièrement délivré, selon lui, par un prophète, il en rend témoignage, on le chasse dehors, il trouve le Fils de Dieu, non un prophète seulement; et il devient adorateur. Quelle belle gradation, que ce soit notre histoire, bien-aimés, d'une manière pratique, et rappelons-nous qu'il s'agit de sortir de tout pour être avec Jésus et pour le connaître. Si nous restons, ou si nous retournons dans un ordre de choses quelconque, où il n'est pas reconnu, et où il ne pourrait se trouver lui-même; là, non seulement nous ne serons pas avec lui, mais nous perdrons ce que nous savions de lui. Mais si, au contraire, notre fidélité à ce que nous savons de lui nous place en dehors de tout, alors nous le trouverons, nous croîtrons dans sa grâce et dans sa connaissance, nous serons vers lui, et notre âme logera au milieu des biens.