Notes
sur quelques méditations
Qu'il est précieux de regarder à Dieu, et
de pouvoir nous dire qu'Il est pour nous! que dire de plus, qu'ajouter au
bonheur d'une telle position? Lui qui n'a point épargné son propre Fils, mais
qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous ferait-il pas don aussi,
librement, de toutes choses avec Lui? Qui intentera accusation contre des élus
de Dieu? — Dieu seul a le droit d'accuser; c'est Lui qui me justifie, — qui est
ce donc qui me condamnera? — Christ a reçu du Père tout jugement; eh! bien, Il
est celui qui est mort pour expier le péché qui méritait la condamnation.
J'aime toujours à me rappeler la parole du Sauveur à la femme adultère, que les
pharisiens lui amenèrent, en lui disant que Moïse avait commandé de lapider de
telles personnes, et lui demandant ce que lui en disait. Jésus redonnait la
justice de la sentence — car il ne peut aimer le péché. — Mais il atteint leurs
consciences en leur montrant, que pour condamner, il faut être sans péché.
Celui donc qui seul avait le droit de jeter la première pierre, dit à cette
misérable femme: Je ne te condamne pas non plus. Pourquoi parlait-il
ainsi? parce qu'il allait monter sur la croix pour porter la peine de ses
adultères. Christ est Celui qui est mort, qui condamnera? — Il est ressuscité,
il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous. — Rien ne peut nous séparer
de son amour. Notre conscience est parfaite en le considérant assis à la droite
de Dieu, comme preuve de la valeur de son sacrifice; et de là il nous a envoyé
le Saint Esprit pour nous rendre témoignage de Lui, nous communiquer ce qui est
à Lui et à nous en Lui, et nous faire jouir des avant-goûts du bonheur dont
nous jouirons dans la possession de ces places qu'il nous prépare dans la
maison du Père, où nous serons toujours avec Lui, semblables à Lui.
En attendant, ce précieux Sauveur s'occupe
de nous là-haut, pendant que nous cheminons dans un monde gâté par le péché, où
la souillure s'attache à nos pieds. C'est pourquoi rien ne peut nous séparer de
l'amour du Christ; les choses ordinaires ne le peuvent pas: affliction, ou
détresse, ou persécution, ou nudité, ou péril, ou épée. Au contraire, en toutes
ces choses-là, nous sommes plus que vainqueurs en Lui qui nous a aimés, bien
que nous soyons estimés comme des brebis de la boucherie, méconnus du monde.
Nous sommes maintenant enfants de Dieu, mais le monde ne nous connaît pas, il
nous connaîtra quand Jésus sera manifesté et que nous lui serons faits
semblables. Ensuite le Saint Esprit jette le défi aux choses extraordinaires, à
qui et à quoi que ce soit, dans le ciel où sur la terre, à ce qui est élevé
comme à ce qui est bas, — de pouvoir nous séparer de l'amour de Dieu qui est
dans le Christ Jésus, notre Seigneur. Dieu fait concourir toutes choses à notre
bien; il nous dit qu'il est pour nous. Il nous a tout dit pour que nous
puissions avoir une parfaite tranquillité d'esprit au milieu de tout; Il a
compté nos cheveux, que nous dire de plus? Quel repos de savoir que même les
machinations de Satan contre nous tournent à notre profit et qu'il ne peut pas
dépasser les limites que Dieu lui trace, comme dans le cas de Job. — Ce
précieux chapitre commence par nous dire: Aucune condamnation, possible pour
nous; et se termine en nous disant: Aucune séparation possible entre
Dieu et nous. Que nous faut-il de plus? Chers amis, ce qu'il nous faut,
c'est de le croire,
L'apôtre parle beaucoup de joie dans cette
épître, et il est intéressant de considérer que le sujet de joie qu'elle nous
présente, est entièrement en dehors de nous et en dehors de ce monde, et par
conséquent en dehors des circonstances et des influences qui nous entourent. Ce
sujet de joie, c'est le Seigneur Jésus. Les sujets particuliers, dans lesquels
Paul se réjouit, ces sujets comportent avec eux la souffrance pour la chair. Il
se réjouit de ce que Christ est annoncé, même par ceux qui le font par esprit
de parti, croyant ajouter de l'affliction à ses liens. Il se réjouit de ce
qu'il sert d'aspersion sur le sacrifice et le service de notre foi. — Voilà la
joie chrétienne. — Mais pour se réjouir ainsi, il faut servir Dieu en esprit,
se glorifier en Jésus Christ, et n'avoir aucune confiance en la chair.
Il est beau devoir Paul, après avoir
parcouru une bonne partie de sa carrière chrétienne, — carrière remplie de
souffrances, — en prison depuis quelques années, nous dire qu'il estimait
toutes choses comme des ordures, en comparaison de l'excellence de la
connaissance de Jésus Christ, son Seigneur, pour lequel il avait fait la perte
de toutes choses. — Si je me réjouis dans le Seigneur, j'ai un sujet de
joie qui ne subit pas d'influence de ce qui m'entoure, et qui n'a pas besoin
d'être excité par qui que ce soit, que rien ne peut entraver, et qui demeure au
milieu de tout. C'est ce que Paul a expérimenté au milieu de continuelles
souffrances, et arrivé au bout, il nous dit, avec connaissance de cause: Réjouissez-vous
dans le Seigneur. Chers frères, est-ce là, d'une manière pratique, notre
sujet de joie? connaissons-nous cette joie qui demeure au milieu de tout, et
cette paix de Dieu qui garde nos coeurs et nos pensées en ce précieux Sauveur
et Seigneur, Jésus Christ?
C'était un moment solennel pour le monde
que celui de la mort et de la résurrection du Sauveur. C'est à ce moment-là que
Satan est appelé, par Jésus lui-même, le prince de ce monde. Dès que les
hommes, Juifs et Gentils, eurent chassé de la terre le Fils de Dieu; dès ce
moment-là, Dieu ne peut avoir de relation avec la terre. Je ne parle pas de la
haute main qu'il a toujours eue et qu'il aura toujours sur tout, ni de ses
soins providentiels. Le Seigneur dit: «Père juste, le monde ne t'a pas connu.
Je ne te fais pas des demandes pour le monde. Encore un peu de temps et le
monde ne me verra plus». — Il avait bien dit à Nicodème: «Dieu a tant aimé le
monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse
point, mais qu'il ait la vie éternelle». Cette parole conserve toute sa valeur;
mais dès qu'un homme quelconque croit, il sort du monde, il n'est pas du monde
comme Jésus n'était pas du monde. — Il reste vrai aussi que Dieu n'avait pas
envoyé son Fils au monde pour juger le monde, mais afin que le monde soit sauvé
par lui; mais du moment que le monde rejette ce Fils, ce Sauveur, son jugement
est prononcé: «Maintenant (dit le Seigneur au chapitre 12) est le jugement de
ce monde, maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors». — Dès ce moment-là
les hommes sont partagés en deux camps bien distincts: l'Eglise et le monde;
les croyants et les incrédules; les enfants de Dieu et les enfants du Diable.
Il n'y a pas de position intermédiaire.
C'était aussi un moment solennel pour les
disciples que celui de la résurrection du Seigneur; leur position aussi en est
toute changée; ils avaient reçu le Seigneur comme Messie, ils attendaient
l'établissement du royaume (et c'est ce qui a été la cause de leur angoisse
entre la mort et la résurrection du Seigneur). Mais maintenant leur position
est toute céleste, Dieu est leur Père, Jésus peut les appeler ses frères;
maintenant Jésus n'est plus seul en relation avec le Père, il est le grain de
froment qui est tombé en terre et qui est mort, afin de porter beaucoup de
fruits. Avant sa mort, Jésus ne pouvait pas unir les siens à lui, Lui était
Dieu manifesté en chair et eux des hommes naturels et pécheurs. Mais du moment
que, par sa mort, il a mis fin à leur existence comme enfants d'Adam et que,
par sa résurrection, il les a fait revivre avec lui en nouveauté de vie, ils
lui sont unis, ils ont la même position que lui devant le Père et devant le
monde. Quelle merveilleuse position!
Il est précieux de remarquer que c'est à
cette pauvre Marie de Magdala, la toute première, que le Seigneur révèle cette
merveilleuse position et que c'est elle qui est honorée de ce précieux message
d'aller l'annoncer aux disciples. Marie avait cherché son Seigneur avec anxiété
et avec larmes, et Il se manifeste toujours à ceux qui le cherchent, c'est un
principe pour tous les temps: dès qu'une âme a besoin de Jésus, il se fait
connaître à elle, on ne le cherche jamais en vain; qui cherche trouve. — Ici,
Pierre et Jean s'en retournent chez eux, quand ils ont constaté que le sépulcre
était vide; mais Marie n'a point de chez elle, tant qu'elle n'a pas trouvé son
Seigneur; il le lui faut, mort ou vivant; elle pleure auprès du sépulcre vide,
et le précieux Sauveur ne la laisse pas dans l'inquiétude; cela est impossible
pour le coeur de Jésus. Marie était ignorante, elle aurait dû savoir que le
Seigneur ressusciterait le troisième jour, il le leur avait dit. Mais si le
coeur a besoin de Jésus, Jésus se manifeste et alors sa présence fait
disparaître l'ignorance. C'est ce que nous voyons d'une manière bien frappante
et instructive dans le chapitre 24 de Luc, chez les deux disciples qui allaient
à Emmaüs; eux aussi (et tous les autres) étaient ignorants, mais une seule
pensée absorbait leur esprit et affligeait leur coeur: leur Seigneur était
mort; et par ce fait toute leur espérance était réduite à néant, quant à
l'établissement du royaume. Eh bien! parce que leurs coeurs étaient occupés de
Lui et avaient besoin de Lui, — et je le répète, Jésus ne peut voir ce besoin
et ne pas le satisfaire, — Il condescend, lui le Fils de Dieu, ressuscité d'entre
les morts, à marcher avec eux sur le chemin comme un voyageur. Il ne se
manifeste pas tout de suite, afin qu'ils pussent mieux profiter sans
distraction des instructions qu'il allait leur donner; et commençant par Moïse
et par tous les prophètes, il leur expliquait, dans toutes les Ecritures, les
choses qui le regardent; c'est alors que leur ignorance disparaît, c'est alors
que leur coeur brûle, et quand ils sont bien instruits Jésus se manifeste à
eux; quelle joie! ils ont maintenant ses paroles et sa personne, ils ne peuvent
garder cette joie pour eux, il faut qu'ils en fassent part à leurs
condisciples, ils se lèvent à l'heure même et retournent à Jérusalem; rien ne
peut les retenir, ni leurs affaires, pour lesquelles probablement ils étaient
venus là, ni la nuit. Et nous voyons que leur amour fraternel fut bien
récompensé; ils retrouvent ce précieux Jésus qu'ils auraient bien aimé garder,
quand il disparut de devant leurs yeux à Emmaüs. Il y a ici un principe vrai
pour tous les temps; ce qu'on a appris de Jésus, on ne peut le garder pour soi,
le besoin du coeur est d'en faire part aux autres, et à celui qui a, il sera
encore donné davantage.
Chers frères et soeurs, cela ne nous dit-il
rien? cela ne parle-t-il pas à nos coeurs? Nous avons trop l'habitude de mettre
sur le compte de notre ignorance notre peu de communion, notre peu de foi et
notre peu de croissance dans le Seigneur. Ne nous excusons pas, — confessons
nos misères et gémissons du peu de besoin qu'ont nos coeurs d'avoir affaire
avec Christ lui-même, car nous venons de voir que sa présence fait disparaître
aussitôt notre coupable ignorance. Nous nous contentons trop facilement de
savoir que nous sommes sauvés et nous négligeons de faire la connaissance
intime de la personne qui nous a sauvés, cet objet et ce sujet de joie dont
nous avons parlé ce matin (Philippiens 3), qui demeure au milieu de tout, qui
satisfait le coeur, et qui remplace l'ignorance par la connaissance des choses
qui font brûler le coeur.
Il est toujours bon pour nous de nous voir
en Jésus, second Adam, mort et ressuscité; et d'avoir pour unique avenir la
maison du Père, dans laquelle Il nous introduira bientôt; et en attendant ce
précieux moment nous ne sommes pas orphelins, nous avons le Consolateur,
l'Esprit de vérité, qui nous fait connaître que Jésus est dans le Père, que
nous sommes en Jésus,et que Jésus est en nous. Il prend de ce qui est en Jésus
pour nous l'annoncer, Il remplace sa présence visible et il nous conduit à Lui.
— Que c'est beau, chers amis! Dieu a voulu se diviser en trois — si nous osons
dire ainsi — pour se révéler parfaitement à nous d'une manière qui soit à notre
portée; le Fils est venu nous révéler la personne du Père, et le Saint Esprit
est descendu après que le Fils fut remonté, pour nous révéler d'une manière
intime la personne du Fils et rendre témoignage à la gloire actuelle de Christ.
Il prendra du mien et il vous l'annoncera. — C'est notre actuelle conformité au
monde qui nous empêche de profiter et de jouir des précieuses instructions du
Saint Esprit (par la Parole sans doute). Car si nous le contristons, il doit
nous manifester le mal en nous pour nous le faire juger, au lieu d'être occupé
à nous entretenir de Jésus.
Puis donc que nous n'avons pas d'autre avenir
que la maison du Père, puisque nous avons le Saint Esprit pour nous conduire à
la rencontre de Jésus; qu'avons-nous à faire, chers frères et soeurs, sinon ce
que le Seigneur dit ici pour conclusion: «Levez-vous, partons d'ici». Oh! oui,
levons-nous, partons de ce monde, auquel nous ne sommes plus et qui n'est plus
à nous.
Quel bonheur de connaître Dieu, de manière
à désirer ardemment de demeurer avec Lui. Quel contraste entre la position où
nous sommes par nature et celle que le fidèle exprime dans ce Psaume. — Il est
précieux de posséder un Dieu connu, lequel, dès le commencement du
monde, a fait la joie de tous ceux qui l'ont cru. Quoique la position des
saints de l'Ancien Testament fût infiniment inférieure à la nôtre; cependant ils
se sont réjouis en un Dieu connu. Dieu et la foi sont toujours les
mêmes, dans tous les temps et sous toutes les économies.
Il y a deux choses ici, la maison de Dieu
et le chemin qui y conduit «Oh! que bienheureux sont ceux qui habitent en ta
maison. Oh! que bienheureux est l'homme dont la force est en toi, et ceux au
coeur desquels sont les chemins battus!»
Quand c'est Dieu qui dit que l'on est bienheureux
en tel ou tel cas, nous pouvons être sûrs que cela est vrai. Qu'il est beau de
pouvoir se réjouir d'aller habiter avec Dieu. — Il y a bien des choses à régler
avant qu'une âme en soit là; Dieu ne produit que de l'effroi sur le coeur
naturel de l'homme, qui se fait de Dieu un tableau horrible, et fait tout pour
tenir Dieu à distance. — Si le Dieu que le Seigneur Jésus est venu révéler
n'est pas connu par ce moyen, on cherche même à le servir sans le connaître
(comme les Athéniens) et cela pour apaiser le cri de la conscience qui rend
témoignage qu'il faudra avoir affaire avec Lui. Dieu révélé par le moyen de
Jésus est ce que je voudrais graver en vous. — Quel bonheur, quand une âme est
arrivée à pouvoir connaître Dieu de manière à prendre son plaisir en Lui.
Nous ne pouvons prendre plaisir en quelqu'un qui est un étranger pour nous.
Connaître Dieu comme PERE est la précieuse part du chrétien, et sous ce
rapport, le petit enfant de l'épître de Jean est plus grand que le plus avancé
de l'Ancien Testament.
On ne se trompe pas, chers amis, en ayant
peur de Dieu, car il faudra avoir affaire avec Lui une fois ou une autre. Si la
question du péché n'est pas réglée, on ne peut avoir que de la frayeur en
pensant à Dieu. Mais maintenant que j'ai cru et accepté que tout a été réglé
par le moyen de Jésus, j'aime Dieu comme un Père, et ma communion avec Dieu,
connu comme tel, me fait désirer d'habiter chez Lui, avec Lui. Quelle
perspective d'avoir dans l'avenir un tabernacle assuré, de savoir où et vers
qui l'on s'en va. Allez demander à ceux qui s'étourdissent dans les affaires et
dans les plaisirs, s'ils se réjouissent de s'en aller; non, ils ne savent pas
où ils vont. Vous tous qui êtes ici, pouvez-vous vous réjouir d'habiter un jour
la maison de Dieu? Oh! qu'il est précieux de pouvoir appeler la maison de Dieu,
le ciel: son nid, d'être du ciel, de n'être que du ciel. Dans la maison
de mon Père, dit Jésus, il y a plusieurs demeures, il y a de la place pour moi
et pour vous. — L'hirondelle a bien trouvé son nid où elle a mis ses petits;
mais les autels de l'Eternel sont ce nid, après lequel l'âme fidèle soupire. Un
jour vaut mieux en tes parvis que mille ailleurs. J'aimerais mieux me tenir à
la porte dans la maison de mon Dieu que d'habiter les tentes des méchants. —
Nous aurions pu nous contenter de rester à la porte, à un petit coin dans le
ciel; mais Dieu ne pouvait, lui, se contenter ainsi; il a voulu nous avoir
saints et sans défaut devant Lui. Les vingt-quatre anciens d'Apocalypse
4 ne sont pas à la porte, ils sont autour du trône, assis sur vingt-quatre
trônes, bien que la porte même vaudrait infiniment mieux que tout ce qu'il y a
dans le monde.
Mais le chemin dans le monde est difficile
pour quelqu'un qui a son nid dans le ciel; c'est pourquoi bienheureux est
l'homme dont la force est en Dieu et ceux aux coeurs desquels sont les chemins
battus; traversant la vallée de Baca ou des larmes, ils la réduisent en
fontaines de rafraîchissement. Ils marchent de force en force pour se présenter
devant Dieu en Sion. — Que c'est précieux de pouvoir changer la vallée des
pleurs en fontaines, parce que Dieu est là avec nous. La vallée des pleurs
reste et restera la vallée des pleurs;. mais quand nous y sommes avec Dieu, il
y a des fontaines. Il est notre soleil et notre bouclier, lumière et arme
défensive, c'est ce dont nous avons besoin au milieu des ténèbres et des
ennemis. Il n'épargne aucun bien à ceux qui marchent dans l'intégrité. Aucun
bien, mais quel bien? Le bien comme Dieu l'entend, ce n'est pas des millions,
c'est souvent des choses dures à la chair, mais le résultat, c'est que ce sont
des biens. Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. Oh! que
bienheureux est l'homme qui se confie en Lui.
C'est dans le coeur que le chemin est battu
si l'on se confie en Dieu; ce n'est pas devant les yeux, et il ne serait pas
bon qu'il en soit ainsi, mais si nous dépendons de Dieu, le coeur est toujours
au large, il sait que notre Dieu d'aujourd'hui sera notre Dieu de demain.
Aujourd'hui j'ai besoin de foi pour les choses d'aujourd'hui; demain pour
celles de demain, mais je sais que Dieu demeure le même et que rien ne peut me
séparer de Lui, alors mon coeur demeure un chemin battu. Pour la foi tout est
uni, parce qu'elle place Dieu entre les circonstances et nous, au lieu que la
vue, en engendrant l'incrédulité, place les circonstances entre nous et Dieu,
et en le perdant de vue, le coeur se trouble et il n'y a plus de chemins
battus. Bienheureux sont ceux dont la force est en Dieu! Oh! chers amis, ce
soir Dieu fait-il votre bonheur, ou est-il encore pour vous un sujet de
crainte?
Au commencement de ce livre, au
commencement de la Parole de Dieu, nous sommes admis à contempler l'Eternel, ce
Dieu qui existait de tout temps, se révélant dans sa puissance, dans sa sagesse
et dans sa bonté, créant tout pour le bonheur de l'homme, plaçant celui-ci
comme chef de cette belle création, et lui donnant une aide semblable à lui,
pour jouir avec lui de toutes ces richesses, au milieu desquelles la bonté de
Dieu les plaçait.
Tant qu'il n'y a que Dieu en scène, tout
est beau, tout est parfait. Il peut en jouir Lui-même, se reposer, tout est
très bon, l'homme est heureux et innocent. Mais du moment que l'homme entre en
scène, tout est gâté, le repos de Dieu est gâté, le bonheur de l'homme aussi,
la création est maudite; le péché amène la mort, les pleurs, le deuil; quel triste
tableau!
Au chapitre 3, nous avons la triste
histoire de la tentation et de la chute, dont la conséquence immédiate fut la
séparation de l'homme de Dieu, et du bonheur, où Dieu l'avait placé; le premier
sentiment que le péché produit, c'est la peur de Dieu; Adam va se cacher de ce
Dieu tout bon qui n'a eu en vue que son bonheur. — Au chapitre 4, nous avons
les effets du péché dans l'homme: haïssant Dieu et se haïssant les uns les
autres. Caïn tue son frère. — Quelle triste chose! le premier homme qui subit
la sentence de mort, prononcée par Dieu, ne meurt pas de mort naturelle; il est
assassiné par son propre frère; voilà l'homme: ses pieds sont légers pour
répandre le sang. Mais d'un autre côté, qu'il est précieux, de savoir que la
première âme qui est entrée dans l'éternité est allée vers Dieu. — Si, d'un
côté, nous voyons d'emblée ce que nous sommes par nature; d'un autre, nous
voyons aussi d'emblée l'amour de ce Dieu juste et saint qui, venant de nous
chasser de sa présence à cause du péché, prédit à l'ennemi qu'Il saura bien
trouver, par la semence de la femme, un moyen de nous sortir de dessous les
éternelles conséquences du péché; et de faire que, par la foi à ce moyen, le
premier homme qui entre dans l'éternité s'en aille vers Lui. Voilà Dieu, chers amis!
Ici dans notre chapitre, nous n'avons pas
les fruits du péché comme au chapitre précédent; mais bien le terme, l'issue de
cette existence gâtée par le péché. Le Saint Esprit nous trace ici en quelques
mots le résumé de la biographie des descendants d'Adam dans la ligne de Seth —
et si même ils ont vécu près de mille ans, au bout de ces longues années arrive
toujours le même refrain: PUIS IL MOURUT. Il est réservé aux hommes de mourir
une fois, voilà l'histoire de notre chapitre: vivre, avoir des enfants, et puis
mourir, et nous voilà, comme hommes, disparus. — C'est ce qui sera dit
de vous, chers amis, si vous n'avez pas Christ, et le Nouveau Testament ajoute
qu'après la mort il y a le jugement. Il est réservé aux hommes de mourir
une fois, et après cela d'être jugés. Ce sera l'histoire de beaucoup
d'hommes savants, mais dont la science n'aura servi qu'a rejeter le moyen de
salut mis à leur portée. Alors après le jugement qui suit la mort, vient la
seconde mort, l'étang de feu. Solennelle vérité!
Mais, chers amis, n'y a-t-il rien dans
notre chapitre que cette révélation lugubre: puis il mourut, puis il mourut?
Oui, il y a une heureuse exception. Aux versets 21-23, nous avons une
biographie qui commence bien comme les autres; mais qui se termine tout différemment.
D'Enoch il est bien dit qu'il vécut tant d'années, au bout desquelles il
engendra un fils: mais depuis là, il marcha avec Dieu 300 ans. Remarquez bien
que le Saint Esprit nous dit qu'Enoc marcha avec Dieu, au lieu de nous
dire qu'il vécut; et pour moi cela serait très significatif, parce qu'en
effet, marcher avec Dieu, ce n'est pas vivre de la vie naturelle; c'est
plutôt mourir à cette vie, en saisissant la rémunération. Ta grâce vaut mieux
que la vie (naturelle). Celui qui aime sa vie, la perdra; mais celui qui
laisse sa vie pour l'amour de moi, la retrouvera dit Jésus Christ. Si nous
n'avons d'espérance en Christ que pour cette vie, nous sommes de tous les
hommes les plus misérables. Oui, chers amis, marcher avec Dieu, ce n'est pas
vivre de la vie animale, c'est une nouvelle vie qui a pour point de départ et
pour issue, la gloire. Aussi, comme il n'est pas dit qu'Enoch vécut, de
même aussi, il n'est pas dit qu'il mourut. Dieu le prit: il ne parut
plus sur la scène de ce monde et qu'était-il devenu? Dieu l'avait pris. Que
c'est beau! marcher avec Dieu, et être pris par Lui. Voilà la position du
chrétien actuellement; nous marchons avec le Seigneur, et le Seigneur nous
prendra, personne ne nous prendra que Lui; douce assurance! Qu'il nous donne de
marcher de fait avec Lui. — «Par la foi Enoch fut enlevé pour ne pas voir la
mort, et il ne fut pas trouvé, parce que Dieu l'avait enlevé, car avant son
enlèvement il a reçu le témoignage d'avoir plu à Dieu. Or sans la foi, il est
impossible de lui plaire; car il faut que celui qui s'approche de Dieu, croie
que Dieu est, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent». — Dieu a
voulu nous donner une preuve, sous l'économie qui a précédé la Loi, et sous
celle de la Loi, dans les cas d'Enoch et d'Elie; une preuve, dis-je, qu'il
voulait annuler la mort et faire luire la vie et l'incorruptibilité par
l'Evangile. Maintenant que la mort est subie et vaincue par notre précieux
Sauveur, il n'est pas obligatoire, pour nous les croyants, que notre corps
passe par la mort pour effectuer notre entrée dans le ciel. Bientôt des
centaines de milliers d'hommes, de femmes, de jeunes gens et d'enfants, croyant
en Christ, seront, comme Enoch et Elie, enlevés au ciel pour ne pas voir la
mort. — Quel contraste frappant entre ces paroles: puis il mourut;
et celles-ci: Il marcha avec Dieu, et Dieu le prit! Bientôt aussi, le
Seigneur lui-même descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront
premièrement, puis nous les vivants qui demeurons, serons ravis ensemble avec
eux, dans les nuées, à la rencontre du Seigneur en l'air, et ainsi nous serons
toujours avec le Seigneur. — Voilà l'espérance de ceux qui croient.
L'espérance scripturaire du chrétien est
d'être enlevé d'un instant à l'autre; et sa vocation est de marcher avec Dieu
en attendant. Qu'il nous fasse cette grâce!
Chers amis, nous avons vu, en nous occupant
du commencement de la Bible, que tant que Dieu est seul sur la scène, tout est
parfait; mais que dès que l'homme est introduit, il est séduit par l'ennemi, il
tombe, et ce beau tableau est tout changé; tout est gâté et tout est perdu.
Mais Dieu, qui a besoin de rendre heureux, promet un Sauveur qui brisera la
tête du serpent; et par la foi à ce moyen, Abel, Hénoc et, nous espérons,
beaucoup d'autres, sont mis en relation avec Dieu et s'en vont chez Lui. Mais
le reste des hommes deviennent extrêmement méchants, et Dieu décrète de les
détruire avec la terre. — Mais, encore là, nous trouvons Dieu pour ce qu'il
est. Il ne peut anéantir la race de l'homme à cause de la promesse. Il se
rencontre un Noé qui trouve grâce devant Dieu, et qui, par la foi aux paroles
de Dieu, bâtit l'arche, et par elle échappe à la destruction. Puis Noé sort de
l'arche avec les sept personnes qui étaient avec lui; et le monde recommence à
nouveau.
Noé exprime sa reconnaissance à l'Eternel,
et l'Eternel flaire une odeur d'apaisement et promet de ne plus détruire la
terre. Mais, hélas! tel est l'homme, il ne peut que faillir; un des fils de Noé
même attire sur lui la malédiction de son père et celle de Dieu. Et peu après,
la tour de Babel nous donne la preuve humiliante que l'homme par lui-même ne
peut que se défier de Dieu et s'éloigner de Lui. Tel est l'homme; mais tel est
aussi le Dieu avec lequel nous avons le bonheur d'avoir affaire: il a besoin de
bénir, de faire des heureux. Dieu laisse le monde aller son train (en tenant
toujours la haute main, c'est clair), et vient chercher Abram. Dieu voulait
avoir des êtres qui fussent réellement en relation avec Lui, en dehors de
l'état des choses gâté par le mal. Car Dieu ne raccommode jamais ce que, le
péché a gâté, il le juge et le remplace par quelque chose de nouveau. Mais tout
était tellement corrompu que, pour entrer dans cette position et cette
relation, il fallait tout quitter, même les relations filiales. Il s'agit
d'avoir affaire avec Dieu en dehors de tout: «Sors de ton pays, et de ta
parenté, et de la maison de ton père, et viens au pays que je te
montrerai». Cet ordre positif était quelque chose de si nouveau, qu'il n'est
pas difficile pour nous de comprendre (sans le justifier) le retard que mit
Abram à l'exécuter, et même il fallut que la mort de son père intervint pour le
dégager de ces liens naturels, qui sont toujours si forts pour nous retenir ou
nous arrêter dans la course de notre vocation céleste. Mais répétons-le,
combien cet appel était nouveau à cette époque-là. Malgré le retard, Abram
obéit, et le Saint Esprit ne parle pas de ce retard en Hébreux 11. «Par la foi
Abraham étant appelé obéit… et s'en alla ne sachant où il allait». Nous,
maintenant, chers amis, nous sommes les objets d'un appel de même nature; mais
en partant, nous savons où nous allons, néanmoins pour partir pour le
Ciel, il s'agit de tout quitter.
La carrière de ce père de circoncision
est remplie d'encouragements pour nous. En mettant les pieds dans le chemin de
Dieu, l'on apprend à connaître assez ce Dieu de gloire pour pouvoir plus tard
obéir sans hésitation, à des ordres plus extraordinaires que le premier appel.
Quand Dieu demande à Abraham de lui offrir son propre fils, Abraham obéit sans
hésitation et sans retard. Il pouvait se fier à ce Dieu avec lequel il avait
marché et avec lequel il était devenu ami, de manière que Dieu ne pouvait rien
lui cacher. Et nous savons combien Dieu trouva de plaisir dans cet acte de foi;
et d'un autre côté, quelle connaissance intime, glorieuse, satisfaisante,
Abraham obtint de ce Dieu avec lequel il marchait. Il expérimenta avec bonheur
que son Dieu était un Dieu qui fait vivre les morts, et qui appelle les choses
qui ne sont point comme si elles étaient. Il vaut la peine de marcher avec un
tel Dieu et de tout quitter pour le faire.
Une promesse accompagnait nécessairement
l'appel de Dieu. Mais ce n'est que quand nous avons mis les pieds dans le
chemin, que Dieu peut se révéler pour encourager le pèlerin de la foi à faire
un pas de plus dans le chemin de Dieu. Et c'est là un principe important. Quel
beau chemin (quoique pour la nature, il n'y ait que la mort)! Il y a progrès
dans la connaissance de la personne du Dieu qui a appelé, progrès dans la
connaissance de notre portion en lui, progrès dans la jouissance de notre
relation avec lui, progrès dans, une marche qui honore son beau nom; et ainsi
le coeur se lie à lui comme étant son rocher et son partage à toujours.
Nous avons aussi un bel exemple des soins
de Dieu à l'égard de ceux qui sont décidés à marcher avec lui, dans le cas
d'Abraham revenant de la défaite des rois. Ce moment était un moment d'épreuve
pour Abraham; il venait de remporter une victoire, il était en danger de
s'élever, et l'ennemi lui préparait un présent de la part d'un grand de ce
monde. Alors dans ce moment critique, le Dieu qui l'avait placé en relation
avec Lui-même, lui envoie Melchisédec pour le bénir et le fortifier, et cela de
la part du Dieu fort, souverain, possesseur des cieux et de la terre. On
comprend comment un tel repas rend Abraham capable de refuser hardiment un
présent qui l'eût rendu redevable à quelque autre qu'à son Dieu. Et cela honore
tellement Dieu qu'il lui apparaît et lui dit: «Abraham, ne crains point, je
suis ton bouclier et ta grande récompense». — Quelle précieuse révélation!
Combien aurait-il fallu de présents du roi de Sodome pour égaler la joie, la
profonde paix que produisit dans le coeur d'Abraham la certitude qu'il avait
pour bouclier actuellement, et pour récompense plus tard: LE DIEU FORT
TOUT-PUISSANT POSSESSEUR DES CIEUX ET DE LA TERRE? Combien il est vrai qu'Il
n'épargne aucun bien à ceux qui marchent dans l'intégrité, et que bienheureux
est l'homme qui se confie en Lui.
Mais de tout ceci, chers amis, ressort la
pensée qui m'occupait en lisant ces versets: c'est que Dieu avait besoin de
rendre l'homme heureux en le plaçant en relation avec Lui-même qui est la
source du bonheur. L'appel d'Abraham est une des preuves que Dieu a besoin de
manifester son amour aux pauvres pécheurs. Combien cette pensée attire le coeur
vers Lui. Et nous, chers frères et soeurs, qui le connaissons maintenant comme
Père, et qui sommes unis à son Fils glorieux, qu'il nous donne de marcher avec
Lui en quittant tout, afin que nous goûtions combien on est heureux avec Lui
déjà maintenant, en attendant d'habiter chez Lui.
Il est précieux pour nous, chrétiens, de
pouvoir puiser, à la source où nous avons trouvé la vie, ce qui convient pour
l'entretien de cette vie, ce qui la nourrit et ce qui peut nous faire abonder
dans les fruits de cette vie. Ce n'est pas le tout d'être, comme les
Corinthiens, des enfants en Christ, ayant besoin de lait, et ne pouvant savoir autre
chose que Jésus Christ crucifié. Les Hébreux de même, qui auraient dû, vu le
temps, être docteurs, avaient besoin de nouveau du lait qui est la nourriture
des petits enfants. C'est pourquoi, laissant la parole du commencement du
Christ, avançons vers l'état d'hommes faits. — Oui, quelque fondamentale,
indispensable et adorable que soit la croix, nous sommes invités à ne pas nous
arrêter là, mais à suivre ce Jésus glorifié jusque sur le trône, où il est
assis en vertu de l'oeuvre qu'il a accomplie. Et c'est là le but de l'Esprit
dans l'épître aux Hébreux. — La vue de la croix pouvait faire abandonner à Paul
tous ses privilèges Juifs; mais ce qui pouvait le rendre capable d'estimer
toutes choses comme des ordures, c'était la contemplation de Christ dans la
gloire. Paul avait été saisi par Christ, et à son tour, il tâchait de saisir ce
Christ glorieux, qui était pour lui un point de mire, après l'avoir pris pour
point de départ. — La grâce introduit à l'intelligence de la gloire, tout comme
la gloire à l'intelligence de la grâce. Dieu donne la grâce et la
gloire. — Nous contemplerons bientôt la gloire de Christ, étant avec Lui, là où
il est, et combien ce sera précieux; mais nous avons le privilège de le
contempler actuellement, par la foi, et cette contemplation nous transforme à
la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur l'Esprit. Plus nous
contemplerons le Seigneur là où il est, et où nous sommes unis à Lui, plus nous
renoncerons aux choses qui se voient. Nous ne rechercherons pas les choses du
monde, sachant que bientôt nous régnerons avec Christ.
Faisons donc une plus grande attention aux
choses que nous avons entendues, de peur que nous ne les abandonnions. Ne
négligeons pas un si grand salut, qui commença d'être annoncé par le Seigneur.
Ce grand salut est justement notre union avec un Christ ressuscité et glorieux;
il fut d'abord annoncé par lui après sa résurrection, en disant à Marie: «Va
dire à mes frères que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon
Dieu et votre Dieu».
L'épître aux Hébreux ne traite pas tant de
la justification par la foi que de la vérité concernant la glorieuse personne
de Christ. Et dans ces derniers temps, appelés par l'apôtre des temps fâcheux,
l'ennemi ne met pas autant en question la doctrine de la justification, que la
vérité concernant la personne de notre précieux Sauveur. C'est donc d'un Christ
glorieux qu'il s'agit ici, assis dans le ciel, et nous sommes des enfants
amenés à la gloire, participants de la vocation céleste, et en marchant à la
rencontre du repos, nous voyons Jésus couronné de gloire et d'honneur à la
droite de Dieu. Il est bien dit ailleurs que nous le verrons comme il
est, précieuse espérance! mais pour marcher droit à ce but, il nous faut le
voir actuellement; et comme nous l'avons dit, cette contemplation nous
transforme à la même image. Considérons donc Jésus, l'apôtre et le souverain
sacrificateur de notre profession. Ainsi c'est de Jésus et de Jésus assis, que
le Saint Esprit nous parle ici, et le Saint Esprit, témoin ici-bas de la glorification
de Jésus en haut, ne peut nous parler que de Lui et ne peut nous le faire
contempler que là où Il est, et Il y est ASSIS, attitude qui nous prouve que
tout est accompli, que Dieu est satisfait et que notre position est parfaite. O
chers amis, nous avons besoin de posséder Jésus, de le connaître, de le suivre,
de l'attendre, afin qu'à mesure que Satan cherche à le rabaisser, nous le
saisissions mieux et soyons ses témoins fidèles au milieu de tout ce qui
s'oppose à la vérité et à la sainteté de sa glorieuse personne. Et qu'est-ce
qui nous rendra capables de cela, sinon la contemplation de sa gloire? Comme on
l'a dit: cette épître nous ouvre le ciel pour nous y montrer Jésus assis et
couronné, de gloire et d'honneur. Un autre cher frère nous faisait remarquer
que, dans cette épître, nous voyons le Seigneur assis dans le ciel de quatre
manières bien précieuses, savoir: Au chapitre 1, Christ nous est présenté comme
assis selon la gloire de sa personne comme Fils de Dieu, créateur,
resplendissement de sa gloire et empreinte de sa substance etc. C'est Celui qui
a fait par lui-même la purification de nos péchés, et il s'est assis à la
droite de la majesté dans les lieux hauts.
Au chapitre 8: 1, 2 (conclusion du 7), nous
avons Christ assis selon la gloire de sa sacrificature, contraste de celle
d'Aaron. Il est assis à la droite du trône de la majesté dans les cieux.
Voilà notre souverain sacrificateur, et il nous convenait d'en avoir un tel. —
Non pas: il lui convenait, quoique cela soit vrai. — Car un tel Souverain
Sacrificateur nous convenait, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs
et élevé plus haut que les cieux. La positon du sacrificateur est toujours en
rapport avec la position de ceux pour lesquels il exerce la sacrificature;
Aaron et le peuple d'un côté, Christ et nous de l'autre. — Quelle grâce! nous
sommes cela par son oeuvre; et sa sacrificature nous maintient pratiquement
dans cette position avec lui, saint, sans tache, séparé des pécheurs. Voilà ce
que nous sommes, et comme tels, cela nous convient d'avoir un souverain
sacrificateur qui soit tel. Alors nous avons à marcher comme saints, sans
tache, séparés des pécheurs; cette marche aussi nous convient.
Au chapitre 10: 12, nous avons Christ assis
selon la valeur de son sacrifice, en contraste avec les sacrifices lévitiques.
— Là Il est assis, et demeure assis, à la droite de Dieu. Ce sacrifice a une
valeur perpétuelle pour Dieu et pour nous. Il se lèvera pour régner, non pas
pour offrir un sacrifice; comme tel, il est assis et demeure assis à
perpétuité à la droite de Dieu, — de ce Dieu qui avait besoin d'être satisfait
au sujet du péché. Quelle grâce d'être sauvé par un tel sacrifice,
offert par un tel sacrificateur.
Enfin au chapitre 12, nous avons Christ
assis à la droite du trône de Dieu, jouissant pour lui-même de la récompense de
son service, pour lequel accomplir il a méprisé la honte et enduré la croix.
Maintenant il est là, et cette position nous dit, à nous qui sommes dans le
chemin après lui: Voyez où ce chemin conduit. Fixons donc nos yeux sur Jésus,
le chef et le consommateur de la foi.
Il est question ici du gouvernement de
Dieu, gouvernement qui s'exerce envers le monde et envers les croyants; pour
ceux-ci en discipline, pour le monde en condamnation. Dieu ne peut se départir
de sa sainteté et de sa justice pour faire grâce. Il veut que, dans sa maison,
tout se passe d'une manière digne de Lui. Dieu gouverne sa maison, chose
sérieuse pour nous. La 1e épître nous apprend que le jugement commence par nous,
et la Parole en tire une redoutable question pour le monde: Quelle sera la fin
de ceux qui ne connaissent pas Dieu, et qui n'obéissent pas à l'évangile de
notre Seigneur Jésus Christ? Ici, au chapitre 3, nous avons la réponse: le jour
du jugement et de la destruction des hommes impies. Mais maintenant le temps
est là, où le jugement doit commencer par la maison de Dieu. Dieu est juste et
saint, et parce que nous sommes siens, il travaille à nous délivrer du mal en
nous, qui nous fait la guerre; Il juge ce mal et nous le fait juger. Et d'après
ce gouvernement moral de Dieu, il faut moissonner ce que l'on sème; chaque fois
que je sème pour la chair, je moissonne de la chair la corruption. Ce jugement
sur les siens peut aller jusqu'à la mort du corps, mais il ne s'agit pas de
condamnation, au contraire, nous sommes ainsi jugés, afin de n'être pas
condamnés avec le monde. Pour nous le jugement, dû au péché, a été subi par
Christ à la croix, nos péchés sont expiés, et la mort même ne peut pas nous
ôter le salut. Mais Dieu ne peut pas passer par-dessus nos manquements. Le
péché est effacé, mais il faut que nous subissions les conséquences
extérieures, dirai-je, de nos manquements; il faut que nous en sentions
l'amertume, que nous les confessions et que nous les jugions. Le monde peut
dire, et, hélas! avec raison, que les chrétiens ne sont pas meilleurs que les
autres; mais le monde ignore que, pour chaque manquement et chaque mauvaise
pensée, le chrétien a affaire avec Dieu, mais avec Dieu comme Père. — Il est
absolument nécessaire qu'en nous tout réponde au caractère de notre Père et il
nous châtie, afin de nous rendre participants de sa sainteté. Cela est peu
connu, peu apprécié, et pourtant c'est une sûreté pour nous que de savoir que
Dieu intervient, afin que le mal ne nous empêche pas de jouir de Lui et de
marcher avec Lui. Le monde n'est pas témoin de cette angoisse d'âme, produite
par l'amertume du péché qui prive l'enfant de Dieu de la douce communion de son
Père, jusqu'à ce qu'il soit jugé et pardonné, grâce à la sacrificature de
Christ.
La justice et la sainteté de Dieu sont
quelque chose de sérieux. Dieu ne peut rien passer à ses enfants et, dans un
autre sens, il leur fait grâce de tout. Le jugement commence par nous; en
considérant la position extérieure des chrétiens, on peut voir qu'ils ont
affaire, d'une manière particulière, avec la maladie, les privations, la
pauvreté; et ceux d'entre eux qui sont riches en ce monde ont des peines cuisantes,
etc. Dieu gouverne sa maison, il nous a délivrés du péché, il nous en délivre
pratiquement dans notre marche; c'est pourquoi, extérieurement, nous sommes
plus misérables que les autres hommes. — Mais alors, pour ceux dont le jugement
est à venir, que c'est terrible! si le juste est difficilement délivré dans sa
course, où paraîtra l'impie et le pécheur? La Parole rappelle ici les jugements
partiels qui ont eu lieu dans le passé: le déluge, Sodome, pour montrer qu'ils
étaient des types du grand jugement à venir et que la même justice agira avec
la même rigueur sur les personnes et sur les choses. — Mais une vérité
précieuse qui ressort ici, c'est que le Seigneur SAIT délivrer de la tentation
les hommes pieux, et garder pour le jugement les injustes qu'il doit punir.
Abraham, l'ami de Dieu, pouvait lui dire, parce qu'il Le connaissait: «Il ne
sera pas dit de toi que tu fasses périr le juste avec le méchant». Eh bien,
oui, chers amis, comme il était impossible que les eaux du déluge fondissent
sur la terre, avant que Noé ne fût dans l'arche; comme il était impossible que
le feu tombât sur Sodome, avant que Lot ne fût entré, dans Tsoar; comme il
était impossible que l'armée de Josué mit Jéricho à feu et à sang, avant
d'avoir mis Rahab en lieu de sûreté; de même aussi, il est impossible que les
terribles jugements à venir fondent sur ce monde, avant que l'Eglise ne soit
enlevée dans le ciel. La précieuse promesse du Seigneur à Philadelphie
s'accomplira: «Je te garderai hors de l'heure de la tentation, qui va arriver
sur tout le monde habitable pour éprouver ceux qui habitent sur la terre». —
Alors nous brillerons de gloire et de lumière, nous reviendrons avec le
Seigneur, et alors il faudra que le monde connaisse que nous sommes aimés comme
Jésus est aimé. Quel contraste avec notre position actuelle, avec ce temps où
le jugement commence par la maison de Dieu. Aujourd'hui, nous sommes, quant à
notre marche, des objets du jugement, alors, comme partageant la gloire
de Christ, nous serons des agents de ce jugement. «Ne savez-vous pas que
les saints jugeront le monde?»
Il est remarquable que la Parole tire ici
une exhortation pour nous (verset 11 du chapitre 3) du jugement final qui aura
lieu plus de mille ans après notre enlèvement de cette terre (enlèvement dont
Pierre ne parle pas, renvoyant pour cela aux écrits de Paul). Il est important
de mettre au clair ce passage (versets 11, 12), en le dégageant des adjonctions
en italiques que certains traducteurs y ont faites: «En attendant et en hâtant par
vos désirs la venue du jour de Dieu» etc. Remarquez bien qu'il n'est pas
question ici de l'enlèvement de l'Eglise, Mais DU JOUR DE DIEU, dans lequel les
cieux étant en feu seront dissous et les éléments embrasés se fondront. Or,
désirer le jugement est une pensée incompatible avec l'économie de la grâce. En
second lieu, il nous est impossible de rien hâter par nos désirs. Que
signifie donc cette exhortation? D'abord, voici le passage dégagé des italiques
(version nouvelle): «Puis donc que toutes ces choses doivent se dissoudre,
quelles [gens] devriez-vous être en sainte conduite et piété, attendant et
hâtant la venue du jour de Dieu, dans lequel les cieux étant en feu, seront
dissous, et les éléments embrasés se fondront».
Il s'agit donc bien d'attendre et de hâter
la venue du jour de Dieu. Par quoi et comment? Remarquez que ces deux verbes,
attendre et hâter, sont ici au participe présent, attendant et hâtant.
Par quoi? PAR UNE SAINTE CONDUITE ET PIETE. Voici, ce que veut dire, selon moi,
cette exhortation. Il ne s'agit pas de désirs, mais de vie pratique dans
la piété. Si je dis: toutes les choses terrestres que je vois, que je touche,
au milieu desquelles je me meus, sur lesquelles la chair s'appuie, que le coeur
naturel convoite; toutes ces choses, dis-je, ont pour fin d'être brûlées,
elles doivent se dissoudre. — Oh! alors, je dis: puisqu'il en est ainsi,
je n'en veux plus, il me faut de ce qui ne passe pas.
Vous comprenez qu'en faisant ainsi,
j'applique actuellement à ces choses le jugement qui aura lieu de fait, sur
elles, à la fin; elles sont donc brûlées pour moi, elles ne le sont pas en
elles-mêmes, elles sont toujours là, mais par la foi je leur applique
actuellement le feu qui les brûlera de fait à la fin. C'est donc ainsi, j'en
suis convaincu, que je hâte pour moi, par une sainte conduite et piété, la
venue du jour de Dieu, dans lequel le feu brûlera tout. Car évidemment, quand
ce jour viendra de fait, il y aura longtemps que nous serons avec le Seigneur.
Hâter le jour de Dieu par ma vie pratique
va donc, bien plus loin, chers frères, que de le désirer, tout en
jouissant des choses qui vont être brûlées. — «Mais nous attendons, selon sa
promesse, de nouveaux cieux, et une nouvelle terre, dans lesquels la justice
habite. C'est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, étudiez-vous à
être trouvés sans tache et irréprochables, devant lui en paix». Et pour cela,
chers amis, croissons dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur
et Sauveur Jésus Christ. Oui, à Lui soit la gloire, et maintenant, et jusqu'au
jour d'éternité. Amen
Pierre s'adresse aux chrétiens juifs, qui
avaient été dispersés probablement lors de la persécution qui suivit le martyre
d'Etienne. Et nous ne pouvons pas nous faire une juste idée de la position
difficultueuse de ces frères qui avaient dû échanger, comme Juifs, la terre de
la promesse et l'attente de bénédictions terrestres, contre l'exil et
l'enlèvement de leurs biens; ils avaient dû quitter patrie, biens, parents.
C'est pourquoi l'apôtre dirige d'emblée leurs regards et leurs coeurs sur le
caractère de l'héritage qui est maintenant devant eux, héritage qui fait
contraste avec celui qu'ils avaient perdu comme Juifs. Tout est nouveau, les
héritiers ont été réengendrés, et ce fait est basé sur la résurrection de Jésus
Christ, sur la vie qui vient après la mort, non pas sur celle qui la précède.
Alors sur ce pied-là, c'est quelque chose de céleste, et par conséquent
d'incorruptible, inflétrissable, sans souillure. De sorte que l'espérance de
cet héritage-là est aussi d'une nature correspondante, c'est une espérance vivante.
Ce n'est pas une probabilité basée sur de bonnes ou mauvaises chances, comme
c'est le cas de tout espoir humain et terrestre; non, — c'est une espérance vivante,
qui a pour point de départ la résurrection et qui saisit quelque chose de
céleste, par conséquent d'incorruptible, et tellement assuré, qu'il est
conservé dans les cieux, en dehors des vagues et de la tempête d'ici-bas. C'est
pourquoi, aux Hébreux, l'espérance est nommée une ancre de l'âme qui pénètre au
dedans du voile, où Jésus est entré comme précurseur. — Et non seulement
l'héritage est conservé; mais les héritiers sont gardés par la puissance de
Dieu par la foi, et la délivrance de leur pénible chemin est prête.
Douce pensée, chers frères, la délivrance est prête, tout est fait. Nous
pouvons donc nous réjouir quoiqu'étant affligés maintenant pour un peu de temps
par diverses tentations, si cela est nécessaire. Ce n'est donc, chers amis, que
quand cela est nécessaire, que nous sommes affligés, quelle sûreté! et quels
sont les résultats de l'épreuve de la foi? Louange, honneur et gloire, pour
Dieu et pour nous, dans la révélation de Jésus Christ. — Quand l'or est éprouvé
par le feu, cela ne l'empêche pas de périr, mais les résultats de l'épreuve de
la foi sont éternels. C'est pourquoi l'épreuve de la foi est plus
précieuse que l'épreuve de l'or. Dans la 2e épître, c'est la foi qui
est nommée de grand prix; ici, c'est l'épreuve de cette foi qui est précieuse à
cause des résultats. C'est en la révélation de Jésus Christ que ces résultats
paraîtront, honneur, louange, gloire. — Mais qu'il est précieux, bien-aimés, de
voir dans la Parole que, sitôt que le nom du Seigneur Jésus est mentionné, cela
réveille le sentiment de notre douce relation avec Lui, et quelle grâce ici,
nous sommes appelés, malgré notre faiblesse, ceux qui l'aiment: «lequel,
quoique vous ne l'ayez pas vu, vous aimez». Oui, Seigneur, tu sais que nous
t'aimons et que nous gémissons de t'aimer si peu, mais nous t'aimons, et nous
nous réjouissons de te voir. — «Et croyant en lui, quoique maintenant vous ne
le voyiez pas, vous vous réjouissez d'une joie ineffable et glorieuse». — Pour
pouvoir se réjouir au milieu de tout, il faut croire en Lui d'une manière
constante; c'est au participe présent, croyant en Lui. Il ne me suffit
pas de me rappeler que j'ai cru une fois en lui, mais il faut que ma foi soit
agissante dans ce moment pour le saisir, alors je peux me réjouir, et de quelle
joie? d'une joie ineffable et glorieuse. Quelles expressions la Parole
emploie: espérance vivante, joie glorieuse ou glorifiée. —
La foi constante en Jésus produit une joie glorieuse, et pourquoi en serait-il
autrement, puisqu'elle est la démonstration des choses que l'on ne voit point?
nous voyons Jésus, nous l'aimons, nous nous réjouissons en Lui, quelle douceur,
et cela quoique affligés! Heureux et affligés en même temps, chose qu'un
mondain ne saurait comprendre, lui est ou heureux ou affligé, moi je suis, en
croyant en Jésus, heureux quoiqu'affligé. Donne-nous, Seigneur Jésus, d'avoir
toujours nos yeux et nos coeurs arrêtés sur Toi.
Nous trouvons, dans cette portion des
Ecritures, une suite de pensées non interrompue, à travers une suite de sujets différents.
C'est le chemin de la croix qui précède la gloire. Et quelle importante
instruction pour nous. Rappelons-nous que la croix précède la gloire, ne
renversons pas l'ordre, ce chemin est pénible, mais Jésus est avec nous et la
gloire est au bout. Jésus allait à la croix, c'était là le chemin où il se
trouvait, et il s'agissait de tout quitter, de tout vendre et de le suivre,
ayant chargé sa croix, et alors on aurait un trésor dans le ciel; c'est là
l'enseignement du Seigneur au jeune homme riche. Mais n'avoir rien présentement
qu'une croix à porter ne contente pas l'homme naturel; il aimerait mieux faire
beaucoup d'oeuvres, pourvu qu'il pût garder sa position; à l'ouïe du chemin de
la croix il s'en va tout triste. En s'en allant le jeune homme se prive aussi
d'entendre la réponse du Seigneur à Pierre. Pierre se mit à lui dire (verset
28): «Voici, nous avons tout quitté et t'avons suivi». — En effet, à
l'appel de Jésus, ils avaient laissé père, maison, profession pour le suivre.
Alors Jésus déclare en vérité, qu'il n'y a personne qui ait laissé
maison, ou frères, ou soeurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou
champs, pour l'amour de Lui, et de l'évangile, qui n'en reçoive maintenant, en
ce temps-ci, cent fois autant, maisons, et frères, et soeurs, et mères,
et enfants et champs, avec des persécutions; et dans le siècle qui vient, la
vie éternelle. — Au jeune homme, le Seigneur avait présenté un trésor dans le
ciel et la croix actuellement; ici, aux disciples qui avaient déjà, quoique
ignorants, mis les pieds dans le chemin, le Seigneur ajoute une douce
compensation actuelle, en ce temps-ci, cent fois autant que ce qu'on laisse
pour l'amour de Lui, avec des persécutions. — Toujours la croix — et la vie
éternelle au bout. — Bien-aimés, si nous avons, pratiquement, mis les pieds
dans le chemin de la croix, il est précieux d'expérimenter cette compensation
actuelle, quoique cela soit lié à la mortification du moi. Si pour
l'amour de Jésus et de l'évangile., je laisse ma maison, en voyageant, par
exemple, pour la cause du Seigneur, j'en trouverai cent où il y aura ce qu'il
faut a un pèlerin (toujours, je le répète, sur le principe de la mortification
du moi, qui aime lui, SA maison etc.). Si j'ai laissé ma mère, j'en
trouve cent qui prennent soin de moi. Si je laisse mes frères et soeurs en la
chair ou des amis, j'en retrouve partout, avec lesquels je suis réellement en
relation et pour l'éternité, et des enfants (mais pas de femmes, le Saint
Esprit ne se compromet pas, tout est sur le pied de la mortification, et à
cause de cela, tout est réel).
Ensuite ils étaient en chemin montant à
Jérusalem, et Jésus allait devant eux, et ils étaient effrayés et craignaient
en le suivant. C'est toujours le chemin de la croix, et les disciples font
comme nous, ils craignent. Mais remarquez que le Sauveur allait devant eux,
il ne les poussait pas en se tenant derrière, non, il allait devant. Que de
choses nous dit cette parole: Et Jésus allait devant eux. Il est
le même, hier, aujourd'hui et éternellement. Il les enseigne au sujet de sa
mort et de sa résurrection.; mais les fils de Zébédée ne comprenaient pas
encore qu'il s'agit de suivre un Roi rejeté, le Seigneur leur montre qu'ils
passeront par la croix comme lui: «Vous serez baptisés du baptême dont moi, je
serai baptisé». Il faut passer par la croix, la gloire viendra après.
Enfin, dans le cas de l'aveugle Bartimée,
nous avons un homme qui fait contraste avec le jeune homme riche, il se défait
de tout ce qu'il a pour courir plus légèrement vers Jésus, afin d'être, non enseigné,
mais délivré par Lui. Cet homme n'avait pas de grands biens à lâcher, mais même
son vêtement le chargeait, et quand il est délivré, le Seigneur ne lui dit pas
de le suivre, au contraire, il lui dit: «Va, ta foi t'a guéri». S'en
alla-t-il chez lui, tout content d'avoir recouvré la vue? Non, il suivit
Jésus, sans se le faire dire; et où suivit-il Jésus? DANS LE CHEMIN, ce
chemin où l'on porte sa croix, ce chemin de réjection, mais qui aboutit au
trésor dans le ciel, à la vie éternelle. Voilà notre chemin, bien-aimés,
l'aimez-vous? Eh bien, c'est le seul vrai chemin pour nous, c'est le chemin du
bonheur, actuellement déjà, parce que Jésus y est avec nous, il allait
devant eux. Si vous allez dans le monde, vous n'y trouverez pas la
compagnie du Seigneur Jésus, vous y trouverez peut-être l'argent, des maisons,
et des terres, mais qui se changeront en verges pour vous chasser «dans le
chemin», ce chemin où l'on trouve de si douces compensations actuelles dans
la communion de Jésus et des siens. Quand Paul fut arrivé au bout de ce
chemin, il regarda en arrière avec bonheur et put dire: «J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la
course, j'ai gardé la foi». Et en regardant en avant, étant sur le seuil de
l'éternité, il put ajouter: «La couronne de justice m'est réservée et le
Seigneur, juste juge, me la rendra en ce jour-là». — Oh! puissions-nous, chers
frères et soeurs, aimer ce chemin, y servir Jésus, le suivre, car il
marche devant, ou il a marché devant, et encore quelques pas, et la gloire sera
notre partage avec Lui. Alors combien nous serons heureux de l'avoir suivi
(quoique souvent en tremblant) DANS LE CHEMIN!
Dans les évangiles, nous sommes admis à
contempler notre Sauveur marchant, de fait dans ce monde, tel que nous le dépeint
ce beau livre du Lévitique, dont nous avons dit un mot ce matin. Il est bien
doux de suivre les pas du Seigneur Jésus, et quel charme donne à cette
contemplation, la conscience que nous avons sous nos yeux, ici dans l'Evangile,
cet homme parfait, parfaitement homme, mais parfaitement saint comme tel, ayant
le Saint Esprit pour père de son humanité, ce qui le séparait des pécheurs, et
étant oint du Saint Esprit pour exercer son ministère au milieu des hommes;
habitant au milieu de nous plein de grâce et de vérité, apportant la vie et la
lumière, et en même temps portant nos langueurs et se chargeant de nos
maladies; glorifiant Dieu d'une manière parfaite, procurant à Dieu, qui
contemplait chaque pulsation de son coeur, un honneur, une gloire, des délices
que Dieu n'aurait jamais trouvés dans la marche du premier Adam avant sa chute;
car il est facile à comprendre qu'une marche, parfaite dans l'obéissance au
milieu du mal, glorifie Dieu davantage qu'une marche dans l'innocence au
milieu du bien, comme c'était le cas d'Adam dans le jardin. Voilà ce qu'a
été pour Dieu notre adorable Sauveur, prenant tout son plaisir à faire sa
volonté, ayant pour viande de faire cette volonté et d'accomplir son oeuvre,
s'étant consacré pour la gloire de Dieu et le bonheur des pauvres pécheurs. Je
le répète, la conscience de ces choses donne à tous les pas du Sauveur, dans ce
monde, un charme particulier car Dieu nous admet à partager avec Lui (dans
notre mesure) les délices qu'Il a trouvées dans cet homme parfait. Considérons
donc quelques-uns de ces pas dans les premiers chapitres de cet évangile: Au
chapitre 3, nous le trouvons occupé à mettre au clair un docteur d'Israël sur
le changement de l'ordre des choses; il ne s'agissait plus d'enseigner la
chair, il fallait une nouvelle naissance. Il allait maintenant parler de choses
célestes: Il s'agissait d'échapper à la perdition et de posséder la vie
éternelle par la foi en Lui qui allait être élevé, comme le serpent d'airain
avait été élevé au désert par Moïse. — Mais la lumière qui manifestait la
nécessité de ce salut déplaît à l'homme, parce qu'il aime le mal; c'est ce qui
est arrivé tout de suite.
Au chapitre 4, Jésus est obligé de quitter
la Judée et de s'en aller en Galilée. — En suivant cet homme saint, se
consacrant à Dieu au milieu du mal, étant ainsi un jugement constant sur la
marche des hommes qui l'entouraient, — nous ne pouvons concevoir combien une
telle lumière leur était insupportable, et comment le premier besoin était de
s'en défaire, d'en écarter l'éclat qui mettait chaque chose à sa place. — Voilà
la réception qu'a trouvée dans ce monde Celui qui habitait au milieu de nous
plein de grâce et de vérité. Il est obligé de s'en aller d'un lieu à un autre,
parce qu'Il est rejeté, c'est là ce que nous allons trouver dans tous ces
chapitres.
Mais une autre chose apparaît aussi ici
dans sa beauté c'est que le Fils de Dieu étant rempli de grâce au milieu des
hommes, il fallait qu'Il la répandit quelque part. Si les Pharisiens l'obligent
de quitter la Judée, il s'en ira en Galilée, et en traversant la Samarie, il
trouvera une pauvre âme à délivrer, à laquelle il aura le bonheur de révéler le
don de Dieu et Celui qui donne de l'eau, laquelle désaltère pour toujours,
devenant en nous une fontaine qui jaillit jusque dans la vie éternelle. Puis un
grand nombre de Samaritains croient en lui, après l'avoir prié de demeurer deux
jours avec eux, et Jésus est heureux de se révéler à eux comme le Sauveur du
monde, le Christ. Ensuite les Galiléens le reçoivent. Voilà la grâce, il faut
que Dieu bénisse, et c'est de pauvres êtres tels que nous, qui sommes au
bénéfice de ce besoin de son coeur. Il a besoin de rendre heureux, et si les
uns n'en veulent rien, Il en trouvera d'autres.
Au chapitre 5, le Seigneur revient à
Jérusalem, après avoir guéri à Capernaüm le fils du seigneur de la cour, lequel
crut avec toute sa maison. Jésus monte à Jérusalem où il y avait une fête des
Juifs, Ici encore nous trouvons ce qu'est le coeur du Sauveur. Va-t-il à la
fête? Non, il va auprès de ceux qui ne pouvaient pas fêter, c'est là que son
coeur compatissant le dirige, vers les malheureux courbés sous le poids des
conséquences du péché. Et, arrivé dans cette enceinte lugubre, vers lequel se
dirige-t-il? vers le plus malheureux, incapable par lui-même de profiter du
bienfait de l'eau troublée par l'ange (la Loi promet la vie, si l'homme
a la force de l'accomplir; la grâce apporte le salut à l'homme qui n'a
ni vie, ni force). Jésus le voyant là, et sachant qu'il y était depuis
longtemps, le délivre. Voilà toujours la grâce dont le Seigneur était plein. —
Mais la manifestation de la grâce ne touche pas le coeur de l'homme, l'homme
religieux surtout n'en veut rien. Le Seigneur est là, travaillant de concert
avec le Père pour sortir l'homme de dessous les conséquences du péché; et voila
l'homme religieux qui accuse Dieu de violer le sabbat. Tel est l'homme; mais le
Seigneur toujours le même, plein de grâce et de vérité, répond: Mon Père ne
peut pas se reposer pendant que vous êtes malheureux, et moi non plus. Quelle
réponse, bien-aimés! oh! c'est bien là la grâce, et il faut bien être Dieu pour
la manifester ainsi. La dureté de leurs coeurs ne fait que donner occasion au
Seigneur de dérouler devant eux ce qu'Il est de la part du Père pour donner la
vie éternelle (plus tard pour juger), pour délivrer de la mort et du jugement,
pour ressusciter en la résurrection de vie tous ceux qui se placent par la foi
au bénéfice de cette grâce. Il ne les laissera pas parmi les morts, ils seront
ressuscités par le Seigneur, les autres par le Juge (il vivifie
et il juge). Ensuite, Il déclare être le pain du ciel, il s'abaissera jusqu'à
la mort, il donnera sa chair à manger, son sang à boire, afin que sa mort soit
l'aliment de la vie en nous. Il affranchira du péché, on n'en sera plus
esclave, on ne goûtera jamais la mort, etc. (chapitre 8: 36 et 52). — Eh bien,
tout cela ne fait qu'exciter la rage des orgueilleux Juifs, ils lèvent des
pierres pour les jeter contre lui, et le voilà de nouveau obligé de se cacher
d'eux et de s'en aller (8: 59). — Et comme il passait, une pauvre âme à
délivrer se rencontre encore sur son chemin, comme la Samaritaine s'y était
trouvée au chapitre 4. — Un aveugle-né se trouve là pour manifester que, quand
même le Seigneur est rejeté quant à ses paroles, ses oeuvres prouveront
cependant ce qu'Il est, et ces oeuvres sont les oeuvres de Dieu (verset
3). — Mais, hélas! de la part de l'homme, ces oeuvres-là ont la même
réception que les paroles du Seigneur au chapitre 8. Quoi qu'il en soit, grâce
lui en soit rendue, cela ne l'empêchera pas de prendre ses brebis et de les
bénir.
Le pauvre aveugle est délivré, et aussitôt
il sent qu'il a affaire avec quelqu'un qui vient de Dieu, il rend témoignage
que Jésus est un prophète. Ses parents n'osent pas rendre ce témoignage, tout
heureux qu'ils étaient, je pense de la délivrance de leur fils; mais la menace
d'être chassé de la synagogue n'était pas peu de chose pour un Juif. — Combien
d'âmes, en tout temps, sont retenues parce que l'on aime mieux la gloire qui
vient des hommes que celle qui vient de Dieu seul. — L'aveugle, lui, objet
personnel du bienfait de Jésus, sachant pour lui-même une chose, c'est qu'il
était aveugle et que maintenant il voyait, était trop heureux de voir clair
pour ne pas rendre témoignage à celui qui avait été, le moyen de sa délivrance.
Il en est toujours ainsi; si j'ai été perdu, je veux dire, si je me suis vu
perdu, et que j'aie trouvé la paix en croyant au Sauveur, — on perdra son temps
à vouloir me dire que Jésus n'est pas un Sauveur, je réponds: S'il n'est pas
Sauveur, je ne sais; ou: je suis trop ignorant pour vous prouver le contraire
par le raisonnement; mais voici ce que je sais et ce que j'ai; c'est que
j'étais perdu et maintenant je suis sauvé. — Naturellement le témoignage de
l'aveugle-né, devenu voyant et témoin, lui attire, de la part des pharisiens,
ce que ses parents ont voulu éviter; ils le chassèrent dehors (verset 34). Non
seulement on ne veut rien de Jésus dans ce monde; mais on ne veut pas mieux de
ceux qui se laissent éclairer et bénir par Lui. — Même histoire aujourd'hui. —
Mais, bien-aimés, que trouvons-nous au verset 35? Oh! que c'est beau. Jésus apprit
qu'ils l'avaient chassé dehors. Pour moi, ces paroles ont quelque chose
d'ineffable. C'est quelque chose de trop sensible pour le coeur de Jésus qu'un
témoignage, tant faible soit-il, rendu à sa personne, pour qu'il n'accoure pas
compenser l'opprobre par une révélation plus complète de lui-même. — Et c'est
ce qui eut lieu ici.
Pensez un peu quel moment critique pour ce
pauvre homme que celui où il est mis dehors par les chefs de son peuple. Que de
raisonnements pouvaient s'élever dans son esprit! Comme il aurait pu dire:
Mais, ne t'es-tu pas trop aventuré, es-tu sûr qu'il soit un prophète, les
pharisiens connaissent mieux les choses que toi, peut-être ont-ils raison, que
veux-tu faire maintenant, te voilà dehors? Toutes ces choses, et d'autres
encore, pouvaient s'emparer de son esprit. Mais le Seigneur se trouve là au
moment opportun, et il en est toujours ainsi. Oui, Jésus se trouva derrière la
porte qui s'est ouverte pour chasser dehors ce pauvre homme devenu voyant et
témoin, en sorte que, en le mettant à la porte, on le poussa dans les bras du
Seigneur Jésus. Quelle bonne affaire, quel service rendu à une âme que de la
juger indigne de faire partie d'un ordre de choses où le Seigneur est rejeté,
et comment voulez-vous que lui ne se trouve pas là pour recevoir une telle âme
dans ses bras. — Que c'est encourageant! Impossible de confesser Jésus sans
être mis dehors, et impossible d'être dehors sans être avec Jésus, Oui, il fait
bon dehors, parce que l'on est avec lui. Le dehors avec Lui ne vaut-il
pas mieux que le dedans sans Lui? Sortons donc vers lui hors du camp en
portant son opprobre; car le «hors du camp», c'est «vers Lui», c'est
là qu'il est.
Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé
dehors, et l'ayant trouvé lui dit: «Crois-tu au Fils de Dieu? il répondit et
dit: qui est-il Seigneur, afin que je croie en lui? et Jésus lui dit: tu
l'as vu, et c'est celui qui te parle; et il dit: Je crois Seigneur! et il
lui rendit hommage». — Quelle trouvaille, chers amis; celui à qui il a rendu
témoignage comme étant un prophète, c'est le Fils de Dieu. Alors, pas
d'hésitation Je crois Seigneur!» Tu m'as ouvert les yeux, et maintenant tu
viens me rencontrer au moment où j'en ai besoin; Oh! bien, oui, tu es le Fils
de Dieu. — Que lui manquait-il maintenant? qu'importe d'être à la rue quand le
Fils de Dieu y est. Et que s'en suivit-il? l'adoration: «et il lui rendit
hommage».
Je trouve aussi cette instruction dans ce
beau récit, c'est qu'il ne s'agit pas d'attendre de tout savoir au sujet de la
personne du Seigneur Jésus, avant de commencer à lui rendre témoignage; non, il
s'agit d'être fidèle quant à ce que nous connaissons déjà, cela nous vaudra l'opprobre,
la réjection, sans doute, mais cet opprobre nous pousse infailliblement vers
lui, et là, que trouve-t-on? l'on trouve, comme récompense déjà de la fidélité,
une plus ample connaissance et jouissance de ce qu'il est; et naturellement
cela nous constitue adorateurs. Voyez cet homme: Il est premièrement délivré,
selon lui, par un prophète, il en rend témoignage, on le chasse dehors, il
trouve le Fils de Dieu, non un prophète seulement; et il devient adorateur.
Quelle belle gradation, que ce soit notre histoire, bien-aimés, d'une manière
pratique, et rappelons-nous qu'il s'agit de sortir de tout pour être avec Jésus
et pour le connaître. Si nous restons, ou si nous retournons dans un ordre de
choses quelconque, où il n'est pas reconnu, et où il ne pourrait se trouver
lui-même; là, non seulement nous ne serons pas avec lui, mais nous perdrons ce
que nous savions de lui. Mais si, au contraire, notre fidélité à ce que nous
savons de lui nous place en dehors de tout, alors nous le trouverons, nous
croîtrons dans sa grâce et dans sa connaissance, nous serons vers lui, et notre
âme logera au milieu des biens.