«N'avez-vous pas faim et soif de la justice? Et, je vous le
demande, Celui qui ne peut mentir ne dit-il pas que bienheureux sont ceux qui
ont cette faim et cette soif? Comment Dieu essuierait-il,
dans le ciel, les larmes de vos yeux, si maintenant, sur la terre, vous ne
répandiez point de larmes? Comment les cieux
seraient-ils pour vous le séjour du repos, si vous trouviez le repos ici-bas? Comment pourriez-vous désirer d'arriver dans votre
patrie, si, durant votre voyage, vous ne rencontriez ni difficulté, ni
angoisse, ni affliction? Comment pourriez-vous être
fait semblable à Christ dans la joie, si, dans la douleur, vous n'aviez jamais
sangloté avec lui? Si vous voulez être assis à la
table de Christ dans son royaume, il faut d'abord que vous persévériez avec Lui
dans ses tentations. Si vous voulez boire de sa coupe de gloire, ne repoussez
pas sa coupe d'ignominie. Si vous étiez une brebis à vendre au marché, vous
seriez placé dans des pâturages plus gras et plus herbeux, ou vous seriez
nourri à l'étable et auriez tout en abondance; mais
parce que vous êtes à Dieu, un de ceux dont Dieu prend soin, vous devez paître
dans des bruyères froides et stériles, où vous endurez les orages et les
tempêtes qu'Il envoie d'en haut sur ce terrain et sur vous».