Exode 28
L'épître aux Hébreux nous dit que nous
avons «un grand Souverain Sacrificateur, qui a
traversé les cieux, Jésus, Fils de Dieu» (4: 14); que «nous avons un tel
Souverain Sacrificateur qui s'est assis à la droite du trône de la majesté dans
les cieux» (8: 1); et que «s'il était sur la terre, il ne serait pas
sacrificateur» (8: 4). Le lieu où Jésus exerce la sacrificature, c'est le ciel,
et il est monté là comme sacrificateur, après avoir «fait
par Lui-même la purification de nos péchés» (1: 3). La sacrificature vient à la
suite de la rédemption. Jésus est monté dans les hauts lieux, comme
sacrificateur, pour y soutenir, selon la lumière et les perfections de la
présence de Dieu, ceux qu'il a sauvés. «Nous ne voyons
pas encore», dit l'apôtre, «que toutes choses Lui soient assujetties, mais nous
voyons Jésus… couronné de gloire et d'honneur» (2: 8, 9). Les mêmes expressions
sont employées (voyez la version des LXX), au verset 2 du chapitre qui nous
occupe, en parlant des vêtements d'Aaron «pour gloire
et pour ornement» ou «honneur»; de sorte que nous voyons que ce que Aaron était
typiquement et en vertu de son office, lorsqu'il était revêtu de ses vêtements,
Christ l'est personnellement. Mais avant de considérer Christ sous le caractère
dans lequel le chapitre 28 de l'Exode nous le présente, étudions-le dans sa vie
ici-bas, lorsque le chemin des lieux saints n'était pas encore manifesté.
Au chapitre 26: 31
du même livre, il nous est parlé d'un voile qui séparait le lieu saint du saint
des saints, et qui cachait à tous les yeux la gloire de Dieu qui se trouvait à
l'intérieur. C'était un voile fait de «pourpre bleu,
d'écarlate, de cramoisi, et de fin lin retors; — d'ouvrage exquis, semé de
chérubins». Le chapitre 10 de l'épître aux Hébreux nous apprend que ce voile
était la figure de la chair de Christ (verset 20). Les matériaux, dont le voile
était fait, nous font connaître la pureté et l'excellence de Christ. Nous
voyons que le pourpre bleu est nommé en premier lieu:
c'est la couleur céleste. Christ était céleste en toutes ses voies, marchant à
travers le monde comme «le Fils de l'homme qui est
dans le ciel» (Jean 3). Véritablement parfait dans son humanité, il y avait
cependant, dans tout ce qu'il faisait, une saveur du ciel. La couleur royale, «l'écarlate», était là aussi: Christ était né roi, comme
nous l'apprenons de sa bouche (Jean 18: 37) et de la bouche des Gentils: «Où
est celui qui est né, le roi des Juifs» (Matthieu 2); ensuite le «cramoisi»,
qui exprime la gloire de Jésus comme homme (Psaumes 8); et le «fin lin retors»,
figure de la pureté personnelle parfaite, de la justice qu'il possédait en
Lui-même. Et les «chérubins» sont là également, car
Dieu le Père lui avait «donné autorité aussi de juger, parce qu'il est Fils de
l'homme» (Jean 5). Les chérubins accompagnent toujours le trône, dont ils
figurent le pouvoir exécutif judiciaire en gouvernement. (Voyez Genèse 3; Exode 25; 2 Chroniques 3; Ezéchiel 1-11; Apocalypse 4;
etc.) — Le voile est donc ce qui cachait Dieu, et il est aussi la figure de la
chair de Christ. C'est sous ce caractère que Christ fut présenté à l'homme et
qu'il mit en avant,ses
droits; mais ils furent refusés et repoussés les uns après les autres, et
rejetés; et les droits terrestres de Christ étant ainsi méconnus, il devait
mourir et ressusciter, afin d'avoir un peuple céleste et de l'amener dans une
justice divine en la présence de Dieu.
Le verset 4 du chapitre que nous avons sous
les yeux, nous parle de différents vêtements qui devaient être faits: «le pectoral, l'éphod, le rochet, la tunique qui
tienne serré, la tiare et le baudrier». L'éphod était ce qui caractérisait
particulièrement la sacrificature. Au chapitre 22 du premier livre de Samuel,
il nous est dit que Doëg l'Edomite se jeta sur quatre-vingt-cinq hommes qui
portaient l'éphod de lin, et les tua. Quand David consulta l'Eternel, il fit
revêtir l'éphod à Abiathar (1 Samuel 23: 9-12).
L'éphod se composait des mêmes matériaux que le voile (mais il n'y avait pas
des chérubins), seulement une chose était ajoutée, c'était de l'or.
L'or, dans l'Ecriture, représente la divine justice. L'intérieur du tabernacle,
tout ce qui s'y trouvait, tous les ustensiles étaient d'or pur. Nous apprenons par là que, pendant que le Fils de Dieu était descendu sur
la terre, dans un amour parfait et divin, ne «prenant
pas les anges, mais prenant la semence d'Abraham» (Hébreux 2: 16), Lui, «qui
était en forme de Dieu, n'a pas regardé comme un objet à ravir d'être égal à
Dieu, mais s'est anéanti Lui-même, prenant la forme d'esclave, étant fait à la
ressemblance des hommes; et étant trouvé en figure comme un homme, il s'est
abaissé Lui-même, étant devenu obéissant jusqu'à la mort, la mort même de la
croix. C'est pourquoi aussi, Dieu l'a haut élevé»
(Philippiens 2: 6-11), Dieu le prit à Lui, et le plaça en justice divine, dans
sa présence. Il est «auprès du Père, Jésus Christ, le
Juste» (1 Jean 2: 2); et nous le voyons là, en vertu d'une justice divine, dans
la présence de Dieu, et ceint de la ceinture du service à l'égard des siens,
pour laver leurs pieds et les purifier pratiquement, selon la pureté de ce que
Dieu est, et non pas seulement selon ce qu'ils doivent être.
C'est ainsi que le chapitre 13 de l'Evangile de Jean nous montre Christ. Tous
ses droits terrestres avaient été mis en avant et rejetés:
— comme Fils de Dieu, comme Fils de David, comme Fils de l'homme (voyez Jean
11; 12), et maintenant, il porte les regards au delà
de toutes choses vers la gloire divine. Dans le lavage des pieds de ses
disciples, nous apprenons ce qu'il se préparait à faire dans la gloire, dans
laquelle il allait bientôt entrer. Il était venu de Dieu, et il s'en allait à Dieu; et vers la fin du chapitre 13 du même Evangile, il
parle de son oeuvre qui Lui donnait le droit d'être
là. «Maintenant le Fils de l'homme est glorifié, et
Dieu est glorifié en Lui» (verset 31). Au chapitre 14, il entre dans la maison
du Père, comme un homme glorifié, en vertu d'un titre qui y introduisait
d'autres avec Lui, et ceux-ci nous les trouvons dans le chapitre 28 de l'Exode,
associés avec Lui, comme son peuple (versets 9-29). Christ porte leurs noms sur
ses épaules et sur son coeur, sur les «pierres du mémorial» et sur le «pectoral du jugement», et elles
sont enchâssées dans de l'OR. Le peuple de Christ est amené dans la
présence de Dieu et y est amené dans la justice divine en Lui, «car Dieu a fait celui qui n'a pas connu le péché, être
péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui» (2
Corinthiens 5: 21).
Christ porte le poids et le fardeau de son
peuple sur ses épaules jusque devant Dieu Lui-même, et qui plus est, il ne peut
se trouver dans la présence de Dieu, sans y introduire son peuple avec Lui, car
nous lisons au verset 28: «Et ils joindront le
pectoral élevé par ses anneaux aux anneaux de l'éphod, avec un cordon de
pourpre bleu, afin qu'il tienne au-dessus du ceinturon exquis de l'éphod, et
que le pectoral ne bouge point de dessus l'éphod. Ainsi Aaron portera
sur son coeur les noms des enfants d'Israël au
pectoral de jugement, quand il entrera dans le lieu saint, pour mémorial devant
l'Eternel, continuellement». En outre, c'est selon la
lumière et la perfection (l'Urim et le Thummim) de la présence sainte de Dieu,
que Christ porte le jugement des siens; et lorsqu'il
est entré dans les lieux saints, «dans le ciel même», il les confia aux soins
d'un «Père saint». Comme le Père l'avait envoyé dans le monde, Lui aussi les a
envoyés dans le monde (Jean 17: 18), afin qu'ils
rendissent témoignage de Lui et pour son nom; qu'ils manifestassent le
caractère de sa vie sur la terre, pour produire des fruits à la louange et à la
gloire de Dieu. C'est ainsi, comme à la Pentecôte, que notre grand Souverain
Sacrificateur, quand il entra dans les lieux saints, dans le ciel même, envoya
le Saint Esprit à son peuple; et que les clochettes
d'or et les grenades étaient attachées au vêtement d'Aaron, afin qu'on «en
entende le son, quand il entrera dans le lieu saint, devant l'Eternel» (verset
35). C'est ainsi aussi que le son de Jésus, le témoignage et le fruit de
l'Esprit (la clochette d'or donnant le son, figure du témoignage, et les
grenades, figure du fruit), c'est ainsi, dis-je, que le son de Jésus fut
entendu sur la terre à la Pentecôte, quand il entra dans les lieux saints, «dans le ciel même».
Mais à la pureté de ces fruits précieux se
mêlent souvent des choses qui sont de la chair et de l'homme naturel, et à ce
sujet nous lisons: «Tu feras une lame d'or pur, sur laquelle tu graveras, de
gravure de cachet: la sainteté à l'Eternel: laquelle tu poseras avec un
cordon de pourpre bleu, et elle sera sur la tiare, répondant sur le devant de
la tiare; et elle sera sur le front d'Aaron; et Aaron portera l'iniquité des
saintes offrandes que les enfants d'Israël auront offertes, dans tous les dons
de leurs saintes offrandes, et elle sera continuellement sur son front,
pour les rendre agréables devant l'Eternel» (versets 36-38).
C'est ainsi que les offices que notre
Seigneur remplit à l'égard des siens, sont admirables et variés, et d'un grand
prix pour le coeur: et il les remplit, non pas simplement selon leurs
manquements, mais selon la lumière et les perfections et la sainteté de ce
qu'est Dieu, dans la présence de qui ils sont amenés en Lui.