«Encore une fois je vous écris un commandement nouveau, ce
qui est vrai en Lui et en vous, parce que les ténèbres s'en vont et que la
vraie lumière luit maintenant».
Ce verset de la première épître de Jean
renferme un principe très important de la vie divine:
il nous apprend ce qui est notre vie et nous dit d'où cette vie découle.
Il y a deux parties de la manifestation de
la vie divine, savoir ce que Christ a été personnellement ici-bas, et ce que,
maintenant qu'il a été glorifié, il manifeste par nous et en nous, — en premier
lieu: Christ, la source de la vie divine pour nous — («la
Parole a été faite chair…»); — et puis: l'a manifestation de la vie divine
par nous et en nous. Là nous pouvons corriger tout jugement que nous portons
sur nos propres vies, parce que Dieu nous a donné en Christ Lui
même, qui en est la puissance, le parfait et merveilleux modèle de la
vie divine. Christ est cette vie éternelle, qui était avec le Père; et Dieu nous a donné cette vie éternelle.
«Au
commencement était la Parole; et la Parole était auprès de Dieu; et la Parole
était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses furent faites
par elle…». Il
était le Créateur; il était éternellement avec Dieu
avant qu'il créât; «Et la Parole fut faite chair et habita au milieu de
nous», et: «De sa plénitude nous tous nous avons reçu…». — Il y a
ici deux choses:
1° «La
Parole fut faite chair»; il est le resplendissement de sa gloire et l'empreinte
de sa substance (Hébreux 1: 3), «l'image du Dieu invisible», la parfaite
représentation de ce que Dieu est. «Je suis depuis si
longtemps avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe? Celui qui m'a vu, a vu
le Père» (Jean 14: 8, 9). Dans sa personne nous
trouvons la vie elle-même qui était avec le Père dès le commencement. Il était
la vie; la vie était en Lui. Jamais l'Ecriture ne dit
que la vie éternelle soit en nous, mais que Dieu nous a donné la vie; et cela est fort différent. Christ Lui-même est notre
vie. Il a la vie en Lui-même. Mais c'est ici le témoignage que Dieu nous a
DONNE la vie éternelle; — et cette vie EST dans son
Fils (1 Jean 5: 11-13): le Fils a la vie en Lui-même. Ma main est vivante, mais
ma vie n'est pas dans ma main. Ma main vit en vertu de son union avec mon corps: coupez-la, et je vivrai encore. De même l'Eglise, ou
bien une âme individuellement, vit en vertu de son union avec Christ, le «Chef». En Lui est la réalité de la vie…
2° Quand
Christ était ici-bas, toutes ses instructions étaient les expressions de cette
vie. Elles n'étaient pas comme un commandement donné dans la loi, car la loi
exigeait de l'homme ce qui était juste et ce que l'homme devrait être en
relation avec Dieu; la loi était l'expression de la
responsabilité qui se rattachait au caractère de l'homme comme homme; elle
n'allait pas plus loin. Mais Christ était la manifestation de ce que Dieu était
pour l'homme; — l'amour agissant au milieu du mal.
Aimer des pécheurs ne faisait pas partie de la loi;
mais c'était la part du Seigneur: il vint ici-bas pour aimer.
De plus, dans toutes ses pensées et le
caractère de ses sentiments pour nous, le Seigneur allait bien au-delà de la
simple lettre de la loi, car la loi ne pouvait pas dire:
«Bienheureux les pauvres en esprit!» Il fallait pour cela que Dieu fut
reconnu pour ce qu'il est. La loi ne pouvait pas davantage déclarer:
«Bienheureux ceux qui procurent la paix»; mais Christ était Lui-même le
Prince de paix, montrant qu'il fallait que la paix fût faite. Pareillement,
pour les devoirs: il y avait dans la loi une
spiritualité qui dépassait ce que nous voyons; mais il y avait en Christ une
puissance de bien qui allait plus loin que le mal. Jamais la loi ne manifesta
de la puissance qui surmontât le mal sous la forme de l'amour;
mais en Christ fut manifestée la puissance du bien triomphant du mal: — ce fut
là la vie de Christ. Dans toutes ses actions apparaissaient le caractère et
l'expression de ce que Dieu était dans l'homme quand il était sur la terre; et cela parle au coeur et
l'attire. Il était la vie éternelle qui était avec le Père. Jean-Baptiste qui
était le plus près de Christ et qui le précéda immédiatement, duquel le
Seigneur rendit témoignage: «D'entre ceux qui sont nés de femme, il n'en a
été suscité aucun plus grand que Jean le Baptiseur», Jean-Baptiste vint
dans la voie de la justice, et en conséquence se tenait loin des hommes; il
était dans le désert et n'avait de relation avec personne; il était un héros
qui marchait devant Christ pour l'annoncer; il vivait seul, et mangeait des
sauterelles et du miel sauvage. Mais Dieu, Lui que l'homme avait offensé
pouvait venir en grâce au milieu des hommes et leur parler dans l'esprit de la
grâce qui s'élève au dessus du mal et le surmonte et
exprime ce que Dieu est: et ils disaient: «Jamais
homme ne parla comme cet homme» (Jean 7: 46).
Nous lisons aussi qu'«il
passait de lieu en lieu faisant du bien». En Lui furent trouvés l'activité
du bien, les souffrances pour la justice, l'exercice de l'amour:
«Aimez tous les frères!»
Il y a une autre chose qui caractérise
spécialement la vie divine de Christ, savoir le discernement de cette vie dans
ceux qui la possèdent, la puissance de reconnaître l'Esprit de vie dans une
autre personne. On a dit avec raison qu'il fallait beaucoup de grâce en
quelqu'un pour discerner peu de grâce dans un autre. Il y a une puissance
d'attraction dans la grâce qui reconnaît l'Esprit de Christ dans une autre
personne. Christ a pu dire: «Vu que lui aussi est fils
d'Abraham». Il y avait en Christ ce qui attire. Dès qu'un chrétien reconnaît la
vie divine dans une autre personne, en dépit des différences d'éducation, de
rang et de beaucoup d'autres choses, il se sentira attiré vers cette personne: c'est quelque chose de caractéristique et dont le
chrétien ne peut se défendre. Dès que quelqu'un discerne l'esprit de Christ
dans une autre personne, il se sent nécessairement attiré vers cette personne,
et il se trouve immédiatement uni à elle dans l'amour. «A
ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour
entre vous» (Jean 13: 35). Aussitôt que l'esprit et le caractère de Christ
se manifestent en quelqu'un, celui en qui est l'esprit de Christ se sent
nécessairement attiré vers cette personne. Et puis vient le précieux
discernement des traits de ce caractère: on discerne
Christ. «Aimez vos ennemis…»
(Matthieu 5: 43 et suivants): cet amour a été manifesté en Christ comme homme. «Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle
récompense avez-vous?» Vous devez être élevés au dessus
de vos ennemis et aimer ceux qui ne sont bons à rien. En Christ, nous voyons
Dieu descendant du ciel et manifestant cette vie dans un homme sur la terre de
manière à attirer vers Lui et à amener dans sa présence en paix;
et il dit: «Comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l'un
l'autre» (Jean 13: 34). «Soyez parfaits
comme votre Père qui est dans les cieux est parfait» (Matthieu 5: 48). Il
surmonte le mal par le bien: Vous donc, faîtes comme
Dieu fait: «Aimez vos ennemis». C'est là ce qui démontre que Christ
était Dieu, en ce qu'il pouvait aimer ce en quoi il n'y avait rien d'aimable.
En Dieu, la source de l'amour procède de Lui-même, mais nous, nous avons besoin
d'un objet qui nous attire.
Je parle ici de la révélation primitive, de «ce qui était dès le commencement» (1 Jean 1:
1), et quelque chemin que nous fassions en avant, il faut toujours après tout
que nous en revenions à cela, à ce qui est toujours parfait, parce que c'est
Dieu Lui-même qui est manifesté. Personne ne peut jamais m'amener à quoi que ce
soit en quoi Dieu soit manifesté en dehors de la parole vivante de Christ ou de
la parole écrite de l'Ecriture. Nous n'avons qu'une chose à demander:
Est-ce que ce qui nous est présenté est «ce que nous avons entendu dès le
commencement» (1 Jean 1: 1; 2: 7, 24) ? Si ce n'est pas cela, ce sont «des séducteurs» (2 Jean 7; 1 Jean 4: 1;
etc.)! Si c'est «ce que nous avons entendu dès le
commencement», c'est Dieu: et cela doit nécessairement éprouver toutes choses,
et telle est la parole. Placez un pécheur devant la parole et vous apprendrez
ce qu'il est, comme pour la pécheresse qui entre chez Simon (Luc 7). La parole
écrite est la manifestation de Christ et elle «juge
des pensées et des intentions du coeur» (Hébreux 4:
12, 13). Ce n'est pas qu'un homme puisse juger la parole de Dieu sans se juger
lui-même; en sorte que s'il la juge mal, il est jugé
lui-même. Vous pouvez parler de couleurs ou de la lumière à un aveugle, mais
s'il est réellement aveugle, il ne vous comprendra pas;
c'est le fait qu'il ne perçoit pas la lumière qui démontre qu'il est aveugle: «celui
qui ne croit pas est déjà jugé» (Jean 3: 18), il est incapable de voir que
Christ était Dieu manifesté en chair et la parole le juge lui-même. Il faut
qu'il en soit ainsi là où Dieu est manifesté. Si je suis incapable de discerner
ce qui manifesta Christ, et que la parole n'atteigne pas mon âme, c'est cela
qui me juge. «La parole que j'ai dite,
celle-là le jugera au dernier jour» (Jean 12: 48). Toutes les voies de
Dieu, actuellement, présentent la manifestation morale de Dieu, après,
on verra sa manifestation judiciaire. Si la manifestation morale n'est
pas reçue: «la parole que j'ai dite, celle-là le
jugera au dernier jour!»