Naaman, le lépreux, plonge sept fois dans le Jourdain

Stanley Ch.

Naaman était «chef de l'armée de Syrie, un homme puissant auprès de son seigneur, et il était en grand honneur, parce que l'Eternel avait délivré les Syriens, par son moyen; mais cet homme, fort et vaillant, était lépreux» (2 Rois 5: 1).

Qu'est-ce, après tout, que la grandeur terrestre: la popularité, la prospérité dans les affaires, autant qu'un homme peut la désirer, la position la plus élevée en dignités civiles ou militaires? Naaman avait tout cela, mais il était lépreux. Et l'homme, n'importe sa position dans ce monde, est un pécheur. Et cela gâte tout et rend amères toutes les coupes de ce monde.

La lèpre était incurable. Elle s'étendait toujours plus jusqu'à ce que tout le corps fût souillé, — enflé, corrompu; — triste peinture de la condition de l'homme souillé, entièrement perdu par le péché. Et ce qui est pire encore, semblable au lépreux, tous ses efforts pour se guérir sont inutiles. L'affreux venin s'étend. Oh! combien le péché est odieux! Mon lecteur peut avoir longtemps espéré de devenir meilleur, mais n'êtes-vous pas plutôt devenu pire? Aucun médecin en Syrie ne pouvait guérir le lépreux, il n'est sur la terre aucun remède contre le péché. Cherchez parmi toutes les nations, et vous verrez que l'homme n'a pas trouvé moyen de guérir, le péché. Le monde entier est une vaste léproserie. Or Dieu a choisi les choses faibles de ce monde. Une jeune fille captive est un messager de Dieu pour le puissant Syrien. Elle dit: «Je souhaiterais que mon seigneur se présentât devant le prophète qui est en Samarie; il l'aurait aussitôt délivré de sa lèpre». Et je puis dire à mon lecteur: «Je désirerais que vous fussiez aux pieds de Jésus, il vous purifierait aussitôt de vos péchés».

Le roi d'Israël n'avait pas une foi semblable à celle de la jeune fille, il pensait seulement que les Syriens lui cherchaient querelle. Ne regardant qu'à lui-même, il dit: «Suis-je Dieu pour faire mourir et pour rendre la vie?»

 «Mais il arriva que dès qu'Elisée, homme de Dieu, l'eût appris, il envoya dire au lépreux de venir vers lui». Naaman donc y alla, et il y alla comme un homme du monde, avec des présents, des chevaux et des chariots! et il se tint à la porte. Elisée n'accepta aucun de ses dons. Le salut de Dieu ne se vend pas. Et Elisée lui envoya un messager, pour lui dire: «Va, et te lave sept fois au Jourdain et ta chair te reviendra telle qu'auparavant, et tu seras net». Il ne sort pas même vers lui; il envoie un messager. La délivrance doit avoir lieu par la foi, non par la vue, ou par un signe. Dieu donne sa simple parole. Celui qui croit, est sauvé.

Le Jourdain était le type ou la figure de la mort. L'arche s'y était arrêtée, pendant que tout Israël le traversait à pied sec pour entrer dans le pays de Canaan. Frappante image de Jésus prenant notre place dans les flots de la mort. Il n'y avait pas d'autre remède pour cette horrible lèpre, que d'être plongé sept fois dans le fleuve de la mort. Dans tout l'univers il n'y a pas d'autre moyen de purification pour le pécheur, que la mort de Jésus. Son sang seul purifie de tout péché.

En entendant ce message, le lépreux se mit dans une fort grande colère, colère d'ailleurs fort naturelle; car c'est l'irritation commune du coeur humain contre la manière dont Dieu purifie du péché. Evidemment le lépreux pensait qu'une chose lui serait faite. Il en est de même du pécheur; il se dit aussi: Dieu doit faire pour moi ou en moi quelque grande chose, par laquelle je sois sauvé. Comment! Etre enseveli dans le Jourdain! quelle méprisable folie!

De plus n'y a-t-il pas aussi des rivières dans mon pays? «Abana et Parpar, fleuves de Damas, ne sont-ils pas meilleurs que toutes les eaux d'Israël? Ne puis-je pas m'y laver aussi bien? mais deviendrais-je net?» Et il s'en allait tout en colère. De même un pauvre pécheur lépreux peut dire: Les doctrines de mon église ne sont-elles pas meilleures que ce salut par la mort de Christ seule? Mon église m'ordonne de jeûner, de garder mes voeux; en un mot, d'observer toutes ses ordonnances. Ne vaut-il pas beaucoup mieux que je me lave dans les eaux de ma propre religion, plutôt que de croire simplement ce que Dieu dit sur la mort de Christ? Eh bien, fatigue-toi, lave, lave, lave; mais, d'entre tous les millions qui se lavent dans les fleuves de la religion de l'homme trouve m'en un seul qui soit purifié du péché. Trouve m'en un qui reconnaisse que, par ses jeûnes, ses prières et son observation des ordonnances, ses péchés lui sont pardonnés. Non, il n'y en a pas un entre tous ceux qui se lavent dans les fleuves du vieil homme, qui sache, ou qui même puisse savoir avec certitude, qu'il est sauvé. Les serviteurs de Naaman lui disent: «Mon père, si le prophète t'eût dit quelque grande chose ne l'eusses-tu pas faite? Combien donc plutôt dois-tu faire ce qu'il t'a dit: Lave-toi et tu deviendras net?» Toutes les nations témoignent de ce que l'homme veut faire (si le vouloir suffisait) pour être purifié du péché.

«Ainsi, il descendit et se plongea sept fois au Jourdain, suivant la parole de l'homme de Dieu; et sa chair lui revint semblable à la chair d'un petit enfant; ET IL FUT NET».

Avec quelle beauté nous sont ici présentées la mort et la résurrection, ces deux grands principes de Dieu.,La mort de Christ — la fin du péché; la résurrection de Christ — le commencement d'une existence toute nouvelle. Le vieux lépreux descend dans la mort; — il est enseveli avec Christ. Le nouvel homme en sort avec toute la fraîcheur d'un enfant nouveau-né. Comme cette nouvelle création est pure et sans tache! «Et il fut net». C'est là la seule voie de Dieu pour purifier. «Dans le corps de sa chair par la mort, pour vous présenter saints, irréprochables et irrépréhensibles devant lui» (Colossiens 1: 22). Jésus descendit dans la mort. Tout croyant est mort avec lui, enseveli avec lui, ressuscité avec lui, parfait en lui; sans tache, ni ride, ni rien de semblable» (Romains 6; Ephésiens 5). Oh! quel bonheur de le «connaître lui et la puissance de sa résurrection, étant rendu conforme à sa mort», après avoir laissé le pauvre moi lépreux dans le Jourdain. Ah! le vieux lépreux veut encore s'y plonger. Souvent, lorsque nous pensons avoir appris ce que c'est que la mort du moi sur la croix, le moi a encore besoin d'y être plongé. C'est que vous vous occupez encore du vieux lépreux; vous vous souvenez de sa déplorable corruption et de ses ulcères. La seule place convenable pour le lépreux, c'est le Jourdain; pour le moi, c'est la mort. Pour sa justice et sa méchanceté la tombe de Christ est la seule place convenable. Ne regardez donc plus au vieux lépreux, mais regardez au Christ ressuscité. Si Adam était rempli du poison du péché, Dieu a fait du Christ ressuscité notre sagesse, notre sanctification, notre justice et notre rédemption.

Il n'y a point de lèpre dans le Christ ressuscité. Et «comme lui est, nous sommes, nous aussi, dans ce monde» (1 Jean 4: 17). «Rendus parfaits pour toujours».

 «Tout nets» (Hébreux 10: 14; Jean 13: 10).

Mon lecteur, as-tu compris cette merveilleuse instruction? Es-tu descendu dans la mort? Es-tu ressuscité avec Christ? alors que tes affections soient aux choses d'en haut. Toute vieille tache de péché ou de lèpre morale, est effacée. «Si donc quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création; les choses vieilles sont passées; voici, toutes choses sont faites nouvelles; ET TOUTES SONT DE DIEU» (2 Corinthiens 5: 17).