Ce que signifie le vin dans la parole de Dieu

L'Ecriture parle du vin dans des circonstances et des sujets tellement divers, qu'il serait instructif d'en examiner la signification et l'application de cette signification.

Nous lisons dans Juges 9: 13: «Et la vigne répondit: Me ferait-on quitter mon bon vin, qui réjouit Dieu et les hommes, afin que j'aille m'agiter pour les autres arbres». Psaume 104: 15: «Et le vin qui réjouit le coeur de l'homme; qui fait reluire son visage avec l'huile, et qui soutient le coeur de l'homme, avec le pain».

Il suffirait de ces passages pour nous faire voir que la signification du vin est la joie.

Mais en continuant l'examen de la Parole de Dieu sur ce sujet, nous voyons que le péché a introduit, dans le monde, une tristesse mortelle; qu'il a changé ce qui était pour la joie en une source de désordre, d'angoisse, de ruine, de sorte que, maintenant, il n'existe plus de joie dans le fruit de la vigne de cette première création.

C'est ce que nous voyons dès d'entrée, c'est-à-dire la première fois qu'il nous en est parlé dans la révélation.

En Genèse 9: 20-27, Noé cultive la vigne, en boit du vin, en est ivre, et donne occasion à un de ses fils de méconnaître son autorité en la méprisant, et une malédiction tombe sur son descendant Canaan, le condamnant à un long esclavage.

Que Noé ait eu conscience du résultat de la jouissance de ce fruit de la vigne, c'est ce que je ne sais pas; mais il paraît évident, que c'est parce que l'homme est pécheur que le vin l'enivre. L'homme innocent, avant le péché, ignorait ce que c'est que l'ivresse; ainsi, là où est le péché, il ne peut point exister de joie sans ivresse. Cela est vrai physiquement et moralement.

Ainsi faisons notre compte qu'il n'y a, dans cette création, rien qui puisse nous donner une joie de bon aloi, parce que LE PECHE y est. De quoi on peut rapprocher ce que dit le Seigneur Jésus, en Matthieu 9: 17: «On ne met pas non plus le vin nouveau dans de vieilles outres; autrement les outres se rompent et le vin se répand, et les outres périssent; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et tous les deux se conservent».

Dans le cas de Noé, il n'a probablement pas prévu les conséquences de son acte; mais dans le cas que nous allons voir, c'est, le voulant et le sachant, que les coupables ont usé de ce moyen pour commettre une abomination.

En Genèse 19: 30-38, nous voyons les filles de Lot être les instruments d'une insinuation diabolique pour introduire, dans la maison de leur père, une iniquité sans nom. Elles sont une figure de Babylone qui est une occasion de piège, de tentation, de chute pour les faibles enfants de Dieu; comme, du reste, Lot aussi, qui a trouvé les campagnes fertiles du Jourdain et les villes de la plaine préférables à la montagne où habitait Abraham; de Babylone qui s'abreuve du sang des saints fidèles, qui ne veulent pas boire de la coupe que la mère des prostituées et des abominations tient en sa main, remplie du vin de la fureur de sa prostitution (Apocalypse 14: 8, 10; 17; 18).

Ce vin est appelé «le vin de la violence»; en Proverbes 4: 17.

«Moqueur et cervoise mutine» dans Proverbes 20: 1.

Dans Esaïe 5: 11, 12, il empêche de regarder l'oeuvre de l'Eternel et l'ouvrage de ses mains. — Dans 28: 7, il fait fourvoyer le sacrificateur et le prophète; il ôte le jugement (Osée 4: 11).

Deutéronome 32: 32, 33, et les passages ci-dessus, nous montrent que les conséquences engendrées par le péché, sans autre intervention de Dieu, sont l'amertume, l'angoisse, les souffrances, la violence, la honte, l'aveuglement sur l'oeuvre de l'Eternel et l'ouvrage de ses mains; l'erreur, l'absence de jugement atteignant aussi le sacrificateur et le prophète. Ces choses sont les lies mélangées dans la coupe de toutes les joies de ce monde, les délices du péché de Babylone.

Mais là ne sont pas encore les seuls résultats du péché. Le péché a offensé Dieu dans sa sainteté, sa justice et toutes ses perfections; c'est pourquoi Dieu doit encore intervenir.

Nous voyons son intervention en justice et en jugement, montrée sous des termes correspondants. Puisque l'homme a cherché un vin, une joie loin de Dieu, Dieu lui donne à boire le vin de sa colère, ainsi que nous le voyons dans les passages suivants.

Psaume 60: 3: Dieu abreuve son peuple du vin d'étourdissement.

Psaume 75: 8. Tous les méchants boivent les lies de la coupe du vin qui est en la main de l'Eternel.

Esaïe 24: 7-9: La cervoise sera amère.

Esaïe 29: 9: Toutes les nations sont ivres, mais non pas de vin; elles chancellent, mais non pas de cervoise.

Jérémie 13: 12, 13: Le peuple de Jérusalem et les habitants du pays seront remplis d'ivresse de par l'Eternel.

Jérémie 25: 15 et suivants: Toutes les nations devront boire de la coupe du vin de la fureur de l'Eternel, coupe qui est mise en la main du prophète.

Apocalypse 14: 10: Les adorateurs de la bête et de son image boivent du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère.

Versets 18-20: Vendange de la terre, dont les grappes sont jetées dans la grande cuve de la colère de Dieu.

Chapitre 16: Les sept coupes de la colère de Dieu versées sur la terre.

Verset 19: Babylone boit la coupe du vin de la fureur de la colère de Dieu.

Chapitre 19: 15: Le Seigneur foule la cuve du vin de la fureur de la colère du Dieu Tout-puissant.

Si tout est perdu en fait de joie dans le premier Adam, Dieu n'a pas abandonné son conseil d'être connu en joie par ses créatures (du moins par une partie). C'est pourquoi il a donné un second Adam, son Fils unique, son Bien-Aimé, Jésus Christ, Dieu manifesté en chair; qui, selon Lévitique 23: 13, est un gâteau de l'holocauste aspergé de vin, dans lequel Dieu trouve sa joie, et fait aussi trouver au racheté sa joie: ce qui explique les expressions: «Dieu et les hommes» de Juges 9: 13.

Le second Adam est le vrai cep, seule vigne qui puisse porter des fruits à la joie de Dieu et des hommes (Jean 15). Le second Adam, ce nouveau cep, nouvelle vigne, vin nouveau, joie nouvelle d'une seconde création, sera, quant à la terre, la joie de son peuple, Juifs et Israélites.

Genèse 49: 8-12: «Juda, quant à toi, tes frères te loueront: ta main sera sur le collet de tes ennemis; les fils de ton père se prosterneront devant toi. Juda est un jeune lion: mon fils, tu es revenu de déchirer; il s'est courbé, et s'est couché comme un lion qui est en sa force, et comme un vieux lion: qui le réveillera? Le sceptre ne se départira point de Juda, ni le législateur d'entre ses pieds jusqu'à ce que le Shilo vienne; et à lui appartient l'assemblée des peuples. Il attache à la vigne son ânon, et au cep excellent le petit de son ânesse; il lavera son vêtement dans le vin, et son manteau dans le sang des grappes. Il a les yeux vermeils de vin, et les dents blanches de lait».

Psaume 4: 8: «Tu as mis plus de joie dans mon coeur qu'ils n'en ont au temps que leur froment et leur meilleur vin ont été abondants».

Cantique des Cantiques 1: 2: [Jérusalem] dit: Qu'il me baise des baisers de sa bouche; car tes amours sont plus agréables que le vin.

Chapitre 5: 1. Le roi (Jésus) dit: «Je suis venu dans mon jardin, ma soeur, mon épouse; j'ai cueilli ma myrrhe avec mes drogues aromatiques; j'ai mangé mes rayons de miel avec mon miel; j'ai bu mon vin et mon lait; mes amis mangez, buvez, faites bonne chère, mes bien-aimés».

Esaïe 27: 2 et suivants: «En ce jour-là chantez, vous entre-répondant l'un à l'autre, touchant la vigne fertile en vin rouge», etc.

Osée 2: 22: «Et la terre répondra au froment, au bon vin et à l'huile; et eux répondront à Jizreël».

Zacharie 9: 17: «Car combien sera grande sa bonté et sa beauté. Le froment fera croître les jeunes hommes et le vin doux, les vierges».

Le second Adam sera la joie de toute la terre.

Esaïe 25: 6: «Et l'Eternel des armées fera à tous les peuples, en cette montagne, un banquet de choses grasses, un banquet de vins purifiés; un banquet de choses grasses et moelleuses et de vins sans aucune lie, bien purifiés».

Chapitre 55: «Oh! vous tous qui êtes altérés, venez aux eaux, et vous qui n'avez point d'argent, venez, achetez sans argent et sans aucun prix du vin et du lait».

Proverbes 4: 1, 2: «La souveraine Sagesse a bâti sa maison, elle a taillé ses sept colonnes. Elle a apprêté sa viande; elle a mixtionné son vin; elle a aussi dressé sa table».

Verset 5: «Venez, mangez de mon pain et buvez du vin que j'ai mixtionné».

Le Seigneur Jésus est venu, selon les voies de Dieu, pour être reçu de son peuple d'Israël comme Roi et Messie, et des nations comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs; mais nous savons que l'homme, dans sa haine contre Dieu, a dit: «Voici l'héritier, tuons-le et l'héritage sera à nous». Ils l'ont crucifié et cela était dans les conseils de Dieu, qu'un homme mourût pour le peuple, et non seulement pour le peuple, mais aussi pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés (Jean 11). C'est pourquoi Jésus, ayant été rejeté, en a fini avec ce monde; Il ne peut point y trouver de joie, n'ayant rencontré que de la haine contre son Père et contre celui qu'il a envoyé. Aussi dit-Il à ses disciples, Matthieu 26: 29: «Et je vous dis que désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu'à ce jour-là, quand je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père».

Maintenant le Saint Esprit convainc le monde de péché, parce qu'ils ne croient point en Jésus; de justice, parce qu'il s'en est allé à son Père, et que nous ne le voyons plus (si ce n'est par la foi); de jugement, parce que le chef de ce monde est jugé (Jean 16: 9-11).

Comment pourrait-il y avoir de la joie, pour Christ et pour ceux qui sont nés de Dieu, dans ce monde qui a crucifié le Seigneur Jésus, dans ce monde qui gît dans le mal, dans le péché, dans l'injustice et subira le jugement? «Et quelle participation y a-t-il entre la justice et l'iniquité, et quelle communion y a-t-il entre la lumière et les ténèbres? Et quel accord de Christ avec Bélial? ou quelle part a le fidèle avec l'infidèle, et quelle convenance y a-t-il du temple de Dieu avec les idoles?» (2 Corinthiens 6: 14-16).

En l'absence du Seigneur Jésus, il n'y a point de joie possible en la terre, en ce monde dans lequel il n'y a que des choses (le péché, la souillure, la haine, les ténèbres, l'idolâtrie, la corruption) opposées au caractère de Dieu. Et pour la terre, il n'y aura de joie que lorsque le Seigneur aura extirpé tout ce qui n'est pas selon Lui. Cela ne peut avoir lieu que par le jugement lors de son retour avec tous ses saints.

Ainsi, en l'absence du Seigneur Jésus, il n'y a de joie que par et pour la foi, parce qu'elle s'attache au seul bon et vrai cep, qui n'est pas sur la terre, mais dans le ciel, caché en Dieu.

Je pense aussi qu'il est significatif que le Seigneur ait donné le vin, plutôt qu'un autre breuvage, pour nous rappeler son sang répandu pour nos péchés, voulant que le souvenir de son oeuvre soit, — avec le sentiment d'humiliation pour avoir, par nos péchés, nécessité la mort du Bien-aimé de Dieu, — aussi un sujet de joie en considérant son amour et l'abolition du péché. Le mémorial est sur la terre, l'objet est dans le ciel.

Pour l'enfant de Dieu, la parole du Seigneur Jésus (Matthieu 26: 26-29) se réalise par la foi depuis sa résurrection et son ascension. Cette même parole se réalise aussi par le Saint Esprit envoyé selon la parole de Jésus: «Si je m'en vais, je vous l'enverrai», quand il nous est dit en Ephésiens 5: 18-19: «Ne vous enivrez pas de vin, dans lequel il y a de la dissolution, mais soyez remplis de l'Esprit, vous entretenant par des psaumes, des hymnes, et des cantiques spirituels».

Enfin, cette même parole se réalisera pour les enfants de Dieu, corps et âme, à la venue de Jésus pour son Eglise, ressuscitant ceux qui se seront endormis en Lui et transmuant les vivants.

Puissions-nous ainsi bien mettre dans notre esprit, qu'il ne peut point exister, sur la terre, de joie vraie en dehors de la communion avec le vrai cep, pendant l'absence du Seigneur Jésus.

Comment pourrions-nous nous réjouir en la terre, pendant qu'il y a dans ce monde le péché; la mort, la corruption, les pleurs, les cris, le travail, comme punition, et des souffrances de toute nature? Comment pourrions-nous nous réjouir dans un monde où notre Seigneur Jésus que nous aimons a été crucifié, et est encore haï, outragé, moqué, blasphémé?

A l'égard de cette position que la Parole de Dieu nous montre clairement, nous trouvons dans l'Ancien Testament trois caractères de première importance, qui s'y rattachent et dans lesquels le vin est banni. Ce sont les caractères de sacrificateurs, nazaréens et étrangers-voyageurs.

Comme sacrificateurs, nous lisons en Lévitique 10: 8-11 «Et l'Eternel parla à Aaron en disant: Vous ne boirez point de vin ni de cervoise, toi, ni tes fils avec toi, quand vous entrerez au tabernacle d'assignation, de peur que vous ne mouriez; c'est une ordonnance perpétuelle en vos âges, afin que vous puissiez discerner entre ce qui est saint ou profane, entre ce qui est souillé ou net, et afin que vous enseigniez aux enfants d'Israël toutes les ordonnances que l'Eternel leur aura prononcées par le moyen de Moïse».

Ce qui est dit là à la sacrificature lévitique, n'est-il pas une instruction de toute importance, moralement et spirituellement, pour les membres de l'Eglise, lesquels sont sacrificateurs de Dieu et de Christ? — De quel vin nous est-il interdit de boire comme sacrificateurs? C'est non seulement du vin dans lequel il y a dissolution, mais de toutes joies mondaines.

Il est dit au verset 9: «Quand vous entrerez au tabernacle d'assignation», mais il n'appartient pas au chrétien de choisir ses moments pour entrer au vrai tabernacle où est Jésus; il doit être toujours en position d'y entrer; c'est-à-dire que toute joie mondaine est incompatible avec notre sacrificature. Quand nous nous laissons prendre, dans nos coeurs, par les pièges, les vanités et les éléments de ce monde, nous ne sommes plus maîtres de nos coeurs, pour le moment où nous sommes appelés à exercer notre sacrificature, parce qu'ils sont sous l'influence de ce qui les a remplis et occupés. Il est dit ensuite: «de peur que vous ne mouriez». L'essai de vouloir exercer notre sacrificature, en ayant le coeur occupé des éléments du monde, ne peut pas avoir un résultat vivant en bénédiction, soit pour nous mêmes, soit pour nos frères; c'est une ordonnance perpétuelle.

De notre Souverain Sacrificateur il est dit, Hébreux 7: 26: «Car un tel Souverain Sacrificateur nous convenait, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs et élevé plus haut que les cieux». C'est, entre autres, parce qu'il n'a jamais trempé ses lèvres dans la coupe de la Babylone de ce monde, c'est parce qu'il est saint, innocent, sans tache, SEPARE DES PECHEURS, qu'Il nous convient, que sa sacrificature est toujours vivante et efficace.

Il est dit dans nos versets du Lévitique: «afin que vous puissiez discerner entre ce qui est saint ou profane, entre ce qui est souillé ou net». — Dans l'exercice de la sacrificature il faut du discernement. Par exemple, le sacrificateur doit savoir discerner quand un lépreux peut être déclaré net ou souillé (Lévitique 13; 14). Il doit savoir quand il faut agir avec sévérité comme dans le cas de Phinées (Nombres 25: 6-8). Enfin, il doit savoir quand il doit ou ne doit pas prier pour tel ou tel péché (1 Jean 5: 16, 17). — C'est dans la sanctification, la mise à part du mal, que ce discernement s'acquiert. C'est par la Parole qui nous lave, nous sanctifie, nous purifie (Jean 17: 17; Ephésiens 5: 26) que le Seigneur nous instruit. C'est en étant en Celui qui s'est sanctifié lui-même pour nous, afin que nous soyons sanctifiés (Jean 17: 19; Hébreux 2: 11), que nous pouvons réaliser, dans notre marche, cette mise à part, jouir du privilège de faire partie d'une telle sacrificature et l'exercer avec bénédiction.

Comme Nazaréens, nous lisons en Nombres 6: 2 et suivants: «Quand un homme ou une femme aura fait le voeu de nazaréat pour se faire nazaréen de Dieu, il s'abstiendra de vin et de cervoise; il ne boira d'aucun vinaigre fait de vin ou de cervoise, ni d'aucune liqueur de raisin, et il ne mangera point de raisins frais, ni des raisins secs. Durant tous les jours de son nazaréat il ne mangera d'aucun fruit de vigne, depuis les pépins jusqu'à la peau du raisin».

Et dans Juges 13: 4 et 14, l'ange de l'Eternel dit à la femme de Manoah, en lui promettant un fils qui devait être nazaréen: «Prends donc bien garde dès maintenant de ne point boire de vin, ni de cervoise, et de ne manger aucune chose souillée… Elle ne mangera rien qui sorte de la vigne, rien en quoi il y ait du vin; et elle ne boira ni vin, ni cervoise et ne mangera aucune chose souillée…»

A quoi il n'y a pas grand-chose à ajouter, après ce que nous venons de voir pour la sacrificature; si ce n'est un caractère un peu différent de notre position en Christ.

La sacrificature et pour ceux de dedans. Jésus dit: «Je fais des demandes pour eux, je ne fais pas de demandes pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés» (Jean 17: 9).

Tandis que le nazaréat est une position de témoignage à la vue du monde. Comme disciples de Jésus de Nazareth, nous sommes nazaréens, c'est-à-dire, séparés pour Dieu en Jésus. Ce n'est pas nous qui avons fait voeu de nazaréat, mais c'est le Seigneur qui nous a pris par choix selon sa parole: «Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais c'est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne» (Jean 15: 16). Comme unis à Jésus et ses disciples, nous sommes nazaréens: «A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres» (Jean 13: 35) et non pour les systèmes du monde. Le mondain peut dire à chacun de nous quand nous empiétons sur le domaine de ce monde en participant à ses plaisirs, à ses joies, à son développement: «Mais la bible est trop rigide, sévère, exagérée, en disant que le monde est jugé, que Satan en est le prince, puisque vous prenez part, et vous intéressez tant à ce qui s'y passe». Tandis que le Nazaréen, le témoin de Jésus, son disciple, est comme son Seigneur, il ne peut pas boire de vin, c'est-à-dire, jouir des plaisirs du monde, et doit se tenir à part de toute souillure du monde.

De plus, nous voyons, par ce qui est dit à la mère de Samson, que notre nazaréat est antérieur à notre naissance: la mère devait s'abstenir de tout ce qui provenait de la vigne, et ne manger quoi que se soit de souillé, avant la naissance de son enfant; ne serait-ce pas une figure de notre élection selon Ephésiens 1: 3, 4 ?

Enfin, le troisième caractère de notre position, eu égard auquel le vin est banni, est notre présence sur cette terre comme étrangers et voyageurs, tels qu'étaient les Récabites, d'après Jérémie 35: 2, 6-10. «Va à la maison des Récabites, et leur parle, et les fais venir à la maison de l'Eternel, dans l'une des chambres, et présente-leur du vin à boire…»

«Et ils répondirent: Nous ne boirons point de vin, car Jonadab, fils de Récab, notre père, nous a donné un commandement, en disant: Vous ne boirez point de vin, ni vous, ni vos enfants à jamais. Vous ne bâtirez aucune maison, vous ne sèmerez aucune semence, vous ne planterez aucune vigne, et vous n'en aurez point; mais vous habiterez en des tentes tous les jours de votre vie, afin que vous viviez longtemps sur la terre dans laquelle vous séjournerez comme étrangers. Nous avons donc obéi à la voix de Jonadab, fils de Récab, notre père».

Quel beau type de notre vocation et de notre profession, dans la sagesse de Jonadab et l'obéissance de ses enfants! Les Récabites ont obéi à la voix d'un homme leur père, et nous, n'obéirons-nous pas à la voix de Dieu notre Père?

Sommes-nous mieux autorisés que les Récabites à jouir des joies et des plaisirs du monde; à bâtir des maisons (à travailler avec le monde, à établir, former des institutions prétendues durables); à semer de la semence (travailler à accumuler des biens de ce monde); à planter des vignes (former, embellir ce monde pour y jouir de toutes les joies possibles) etc.…?

N'avons-nous pas à habiter sous des tentes (être assez détachés de ce monde pour pouvoir le quitter au premier signal de la nuée (Exode 13: 20-22), pour aller partout où la nuée, le Saint Esprit, nous conduira; pour être remplis d'allégresse quand Jésus viendra, et pour que tout ce qui est mortel en nous soit absorbé par la vie à cause de l'Esprit habitant en nous?

En résumé, nous voyons que la vraie joie est bannie de la terre par le péché, jusqu'à ce que le second Adam soit dominateur sur la terre.

Que la prétendue joie du monde n'en est pas une vraie, puisque ceux qui y sont plongés boiront du vin de la colère du Dieu tout-puissant.

Que, en attendant le moment d'être en corps avec Jésus, il n'y a de joie pour nous que dans le Seigneur (Philippiens 3: 1; 4: 4).

Que, comme sacrificateurs, nazaréens, étrangers et voyageurs, les joies de ce monde nous sont interdites.

Puissent ces lignes contribuer à nous sanctifier de plus en plus, non selon notre mesure, mais sans nous arrêter jusqu'à la perfection, à laquelle Dieu veut nous faire parvenir, quoique nous ne puissions pas, tant que nous serons sur cette terre, nous persuader d'avoir atteint le but.