Extraits

Extraits. 1

1ère série. 1

2ème série. 1

3ème série. 1

4ème série. 2

5ème série - Darby J.N. 2

6ème série - Les voies de Dieu et sa discipline - Darby J.N. 4

7ème série. 4

Enoch. 4

La grâce et ses voies. 4

Le Saint Esprit demeure avec vous et sera en vous (Jean 14: 17) 5

8ème série – Discipline - Darby J.N. 5

 

1ère série 

«Je vous conjure, mon cher ami, de retenir ferme cette parole: «Il est écrit», et de laisser de côté celle-ci: «Il nous paraît», à nous autres, philosophes… Les vérités théologiques elles-mêmes, dans leur harmonie et leur beauté, ne doivent être cherchées que dans l'Ecriture; c'est là, et là seulement, que nous en trouvons la meilleure explication mutuelle; et nous devons toujours regarder le volume sacré comme son plus sûr et son meilleur interprète.

2ème série

«Comme nous ne pouvons regarder un globe sans remarquer comme il est rond et complet, il en est de même, pour un observateur attentif, quant aux Ecritures de l'Ancien et du Nouveau Testament… Je ne puis terminer sans rappeler à moi-même et à vous, que tous les doutes sont plus aisément résolus par la prière et par une communion solitaire et de coeur, que par toutes les preuves et les arguments possibles.

3ème série

On nous écrit d'Angleterre: «Le frère M. a fait récemment une prédication à C. H. que nous avons beaucoup goûtée: il est si clair, si précis et approuvé de Dieu par tant de conversions dont il est l'instrument. Il a fait, entre autres, une comparaison qui a fort intéressé son nombreux auditoire. Le chrétien, disait-il, avec ses aspirations célestes dans un corps de mort, est comme une alouette enfermée dans une cage, prenant à chaque instant son vol et retombant chaque fois, meurtrie par les barreaux, jusqu'à ce qu'une main amie au moyen de la mort ou de la transmutation, lui ouvre la porte et qu'elle s'élance, rapide et légère, à travers les horizons célestes».

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Il a aussi parlé d'un jeune garçon de sept ans, qui s'est dès lors endormi au Seigneur, lequel était fort troublé et angoissé dans son âme. Bien que croyant que Christ était mort pour les pécheurs, il ne pouvait comprendre qu'Il était mort aussi pour lui; il demandait qu'on lui en fournît des preuves. Après quelques instants de réflexion, le frère M. montra à l'enfant un tableau de tarifs de chemins de fer, suspendu à la paroi, au bas duquel il était écrit en gros caractères: «Les enfants en dessous de dix ans payent moitié prix». Il fit lire cette phrase à son jeune élève et lui demanda s'il croyait que ce fût vrai. Sur sa réponse affirmative, M. M. lui représenta qu'il croyait donc ce qu'un tableau de chemin de fer (ouvrage des hommes) lui disait, tandis qu'il doutait des déclarations positives que nous donne la Parole de Dieu. L'enfant comprit à l'instant et, se jetant à genoux, il rendit grâces à Dieu pour la lumière et l'affranchissement qu'il venait de recevoir.

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La perfection ne doit être cherchée qu'en Dieu. Lui seul est parfait, et en Lui est Jésus en qui seul l'homme peut trouver ce qui est divin. Pendant que ce bien-aimé Seigneur était ici-bas, il avait l'habitude de considérer chaque chose du côté tourné vers Dieu: «La coupe que le Père m'a donnée, ne la boirai-je pas» (Jean 18: 11)? cette coupe de la colère contre le péché de l'homme, et que la main de Satan tenait devant Lui: la mort, le jugement, la colère! Mais Jésus ne voulait rien voir à côté de ce qui était donné par son Père, et lui était donné à Lui. — Et me sied-il à moi de juger par la vue de mes yeux et par l'ouïe de mes oreilles, et de ne pas discerner la main du Père et son amour dans chacune de mes afflictions? Oh! non. Le moment est là maintenant de renoncer à soi-même; et ce sera dans la présence de Christ que ce renoncement sera apprécié.

 4ème série

Nous sommes très loin de réaliser suffisamment la puissance qu'il y a en Dieu pour nous préserver de chutes. Il y a une telle légèreté de coeur chez les chrétiens (car je ne parle pas ici de la coupable légèreté du monde); il y a une telle frivolité de pensées et de langage, même dans nos meilleurs rapports les uns avec les autres et en nous entretenant des choses qui sont bonnes, que cela nous empêche de comprendre ce que la puissance sainte de Dieu peut et veut faire pour nous préserver de tomber. Souvent l'on s'excuse en disant: «la chair sera en nous jusqu'à la fin!» — Cela est vrai en effet, mais il n'est dit nulle part que la chair doive agir en nous jusqu'à la fin. Un chrétien ne devrait jamais permettre à la chair d'agir en lui de manière à pénétrer jusque dans sa conscience ou à se montrer au dehors. Ce n'est pas par l'activité de la chair elle-même en nous que nous devons apprendre avec douleur quelle est sa nature, c'est par l'activité en nous de l'Esprit Saint. Si nous découvrons la chair, parce que nous sommes en communion avec Dieu, elle ne troublera pas notre conscience devant Lui, ni ne déshonorera notre Maître devant les hommes. Dieu peut nous garder de chutes intérieurement et extérieurement. On sent qu'une mauvaise pensée est une chute, car elle nous sort de la présence de Dieu; et c'est une chute aussi réelle que l'est une faute publiquement commise, bien qu'elle ne soit pas aussi manifeste. Il est bien vrai que lorsqu'il y a beaucoup de spiritualité, une chute intérieure sera discernée par les autres; si un frère arrive lorsqu'une pensée coupable a affaibli ma spiritualité, s'il est en communion avec Dieu, il sentira ce qui me manque. Nous devrions nous souvenir que même ces chutes intérieures ne sont pas inévitables. Dieu est puissant pour nous garder de toute chute, et si la chair était toujours jugée et jugée profondément par nous dans la présence de Dieu, nous ferions l'expérience qu'il nous garderait en effet.

5ème série - Darby J.N.

La vie de la foi est toujours nourrie et entretenue selon la puissance de ce qui fait appel à elle, selon les difficultés par lesquelles elle est appelée à passer.

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Il faut toujours nous souvenir que, bien que Dieu puisse donner une manifestation extérieure de puissance, telle que des dons de guérison, des langues, etc., comme un témoignage pour le monde, et que tous ces dons puissent avoir cessé, cependant, dans tous les temps, avec ou sans cette manifestation extérieure de puissance, c'est dans la conscience de la faiblesse que gît la force, si cette conscience est mêlée avec la foi. Il peut y avoir du trouble de coeur en même temps que ce sentiment de faiblesse, sans qu'il y ait de l'incrédulité.

On trouve toujours de la force en regardant à Dieu; mais si la pensée s'arrête sur la faiblesse, autrement que pour l'appuyer et le faire reposer sur Dieu, cela devient de l'incrédulité.

Des difficultés peuvent survenir; Dieu peut permettre que bien des choses surgissent pour éprouver notre faiblesse; mais le simple sentier de l'obéissance est de marcher en avant, sans nous préoccuper à l'avance de ce que nous avons à faire, mais en comptant sur le secours dont nous aurons besoin et que nous trouverons quand le moment sera venu.

La conscience que nous ne sommes rien fait que nous sommes heureux de nous oublier nous-mêmes; et c'est alors que Christ devient tout pour l'âme.

Ce n'est pas d'avoir «beaucoup de force» qu'il s'agit, mais ce dont nous avons le plus besoin, c'est d'une plus grande conformité avec la position de Christ.

Au premier abord, il ne semble pas que ce soit beaucoup que de dire à ceux de Philadelphie — «Tu as gardé ma parole et tu n'as pas renié mon nom»; car ils n'avaient pas fait de grandes oeuvres; et que pouvaient-ils faire? Mais dans le fait, c'était tout dire d'eux. Quand tout ce qui se faisait autour d'eux tendait à mettre de côté la parole écrite, eux l'avaient gardée; et quand tout marchait vers le reniement du nom de Christ, ils n'avaient pas renié son nom. Ce qui est grand aux yeux de Dieu n'est pas de faire descendre le feu du ciel comme fit Elie, c'est d'être fidèle au milieu de l'infidélité générale. — Pareillement, il ne semble pas que ce soit grandement louer les 7000 hommes qui n'avaient pas pris part à l'acte grossier de l'adoration de Baal, que de dire simplement qu'ils n'avaient pas fléchi le genou devant Baal; mais en réalité c'était dire tout pour eux, parce qu'ils étaient entourés de tous ceux qui avaient fléchi le genou devant Baal.

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Une vérité ancienne, qui a été acceptée dans le monde de manière à être tenue pour orthodoxe, ne met pas le coeur à l'épreuve. Elle accrédite la nature; on est estimé à cause d'elle.

Si je puis m'emparer de la religion et me faire valoir par son moyen, au lien d'avoir mon coeur mis à l'épreuve par elle dans l'exercice de la foi, je puis être assuré que la religion que j'ai n'est pas la religion de Dieu. Quoiqu'elle puisse être la vérité, dans une certaine mesure, elle n'est pas la foi en Dieu.

Le caractère de ces derniers temps est précisément celui-ci: que les hommes cherchent toujours la connaissance de la vérité, sans jamais arriver à cette connaissance (comparez 2 Timothée 3: 7). Je n'ai pas besoin de demander «qu'est-ce que la vérité?» quand je possède la vérité; ce qu'un homme cherche, il ne l'a pas encore trouvé. Un homme qui est toujours à courir après la vérité, prouve par cela même qu'il ne l'a pas trouvée jusqu'ici.

L'Eglise doit être jugée d'après les ressources qu'elle a à sa disposition. Dieu n'abaisse jamais cette mesure, quand il attend de notre part une réponse à ce qu'il a fait. C'est pourquoi nous avons à nous demander si, comme individus, nous montrons au monde la sainteté dont nous avons été faits participants et l'amour dont nous sommes les objets. Il y a beaucoup d'hommes qui professent Christ, tandis qu'il y en a comparativement peu qui vivent Christ.

Il y a deux côtés dans la vie de Christ: l'obéissance de l'homme à la volonté de Dieu, ou à la loi, si vous voulez, car Christ est venu sous la loi; et puis la manifestation de Dieu lui-même en grâce et en débonnaireté. Ceci n'est pas la loi; c'est Dieu en bonté, non pas l'homme dans la responsabilité.

 6ème série - Les voies de Dieu et sa discipline - Darby J.N.

J'ai l'idée que l'oeuvre de Dieu dans un coeur reste souvent dans un certain sens à la surface, tout en étant réelle. Mais si elle est réelle, le salut est tout, aussi réel que si l'oeuvre était au fond du coeur. Quelquefois le travail d'approfondissement de l'oeuvre se fait peu à peu dans une vie fidèle et tranquille; quelquefois par des combats terribles sur un lit de mort; d'autres fois, et plus particulièrement si on s'est laissé aller aux tentations de l'ennemi et si on a dû être beaucoup occupé dans le service extérieur, par des angoisses comme celles que vous éprouvez, et l'étendue des connaissances que l'on peut avoir en pareil cas ne fait qu'aggraver le mal. En présence de tant de richesses que Dieu place devant nous, on se sent privé de tout. Pendant qu'on passe par ce travail, on ne peut pas supposer qu'on soit enfant de Dieu, parce que Dieu sonde le coeur et nous fait sentir ce que c'est que la chair dans les choses de Dieu. Si Dieu nous faisait sentir la paix du salut en même temps, on ne ferait plus l'expérience de ce que c'est que la chair; celle-ci ne serait pas jugée dans notre propre coeur. Satan, si nous sommes infidèles, s'en mêle aussi et ajoute à nos misères; mais Dieu se sert de cela. J'ai la pensée que vous n'avez jamais été foncièrement fondé sur la justification en vue de ce que vous êtes, et j'ai la conviction qu'il y a très peu de chrétiens qui le soient. Ils ont reconnu la grâce et qu'il n'y a de justice qu'en Christ; mais ceci n'a pas été appliqué à une connaissance faite de la chair. Mais cela n'empêche pas du tout que la vie soit là; et, de fait, la justification est aussi parfaite devant Dieu qu'au moment où nous jouissons de la paix. Vous avez raison quand vous dites que l'homme ne peut pas vous soulager; Dieu ne le veut même pas; mais il se sert de lui pour soutenir le coeur et la foi pendant que l'oeuvre se fait. En attendant, confiez-vous en Dieu: «S'il me tue, je ne laisserai pas d'espérer en lui» (Job. 13: 15). Dieu n'éprouve pas ainsi ceux qu'il veut laisser. Il a dit des pharisiens: «Laissez-les…» (Matthieu 15: 14). Quand il a voulu bénir la Cananéenne, qui reconnaissant déjà la misère dans laquelle elle était à propos de sa fille, qui reconnaissait (et réellement) Jésus pour fils de David, il ne l'a pas laissée jusqu'à ce qu'elle ait dit: «C'est vrai, Seigneur je suis un petit chien…» il l'a amenée à reconnaître que, lorsqu'elle était en présence de la bénédiction, elle n'avait pas droit d'y participer. C'était la souveraine grâce seule qui pouvait la lui accorder. La foi de la Cananéenne a été démontrée en ce qu'elle a persévéré à travers toute la dureté apparente du Seigneur, qui a duré jusqu'à ce qu'il l'ait amenée là où il pouvait la bénir pleinement: «Soumettez-vous donc à la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève quand il en sera temps…».

7ème série

 Enoch

Enoch marchait avec Dieu. Il n'est pas dit qu'il faisait ce que Dieu commandait, mais qu'il marcha avec Dieu et que Dieu le prit. Voilà un joyau enchâssé dans cette histoire d'hommes (Genèse 5) qui se résume en ceci — «il vécut», «il engendra des fils et des filles», et «il mourut». On pourrait en dire autant d'un animal; mais «Enoch marcha avec Dieu». Quel secret de paix! Quel mot puissant pour dire cette histoire; plus courte que les autres quant à ce monde, elle parle à travers les siècles et le résultat n'en finira jamais, Dieu en soit béni; et ce Dieu est notre Dieu à toujours. Nous devrions même le connaître, — l'apprécier davantage. Il est tout amour.

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La grâce et ses voies

Le veau d'or (le péché du peuple) a amené l'établissement du tabernacle (Exode 32; 33), le dénombrement (le péché du roi) a amené l'établissement du temple à Jérusalem (2 Samuel 24).

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Le Saint Esprit demeure avec vous et sera en vous (Jean 14: 17)

Le vrai sens de la parole de Jésus à ses disciples quand il leur parle du Saint Esprit (Jean 14: 17), disant: «il demeure avec vous et sera en vous», est celui-ci: le Saint Esprit ne vous quittera pas comme moi je le fais actuellement, mais: «Il reste ou demeure» (bat sein Bleiben) «avec vous»; et plus que cela: «il sera en VOUS». Quand le Saint Esprit viendrait, il demeurerait avec les disciples, et ne les laisserait pas comme Christ allait les laisser.

8ème série – Discipline - Darby J.N.

Je comprends bien que ce n'est que lorsque Dieu fera luire la clarté de sa face sur vous, ou plutôt lorsqu'il vous donnera des yeux pour voir, que vous serez délivré; je sais aussi que l'homme n'y peut rien. La prière et la parole sont les choses dont Dieu se sert, et quelquefois par le moyen d'un homme.

Premièrement, vous vous trompez en pensant que les élus n'ont jamais passé par un état pareil au vôtre. J'y ai été; B. y a été; le fameux docteur Owen y a passé cinq ans; Bunyan y a été; et pour des périodes plus courtes, on y passe souvent sur son lit de mort, comme il en a été pour J. Scott… Cela ne diminue nullement la gravité de la chose; mais toutes les personnes dont je parle vivent encore ou sont mortes dans la foi.

Il y a trois choses qui caractérisent votre état; premièrement que vous avez beaucoup cultivé la science religieuse. Ainsi il est tout naturel que Satan dise: «Vous avez cela et rien autre», parce que cela a été souvent, je n'en doute pas, comme science, dans votre esprit.

Puis vous avez manqué à vous restreindre et à vous gouverner vous-même: et Satan peut dire: «Vous avez eu le dehors, vous n'avez pas eu la vie intérieure». Enfin, le fait que vous avez parlé à d'autres aggrave sous certains rapports la chose, parce qu'on a l'air ainsi d'être hypocrite à soi-même, quoiqu'on ne le soit pas. Mais si l'Ennemi se sert de toutes ces choses, Dieu s'en sert aussi.

Vous voyez que j'agis fidèlement envers vous en vous parlant ainsi; et maintenant je vais vous dire ce que j'entends par la justification en vue de ce que nous sommes, ne doutant nullement que le manque de cela définisse votre état, seulement vous avez ouvert la porte à l'Ennemi, Dieu l'ayant permis pour votre bien. Une âme, par la grâce de Dieu, reconnaît qu'elle est pécheresse, qu'elle a mérité la condamnation et qu'il n'y a que le sang de Christ qui puisse la laver; et elle croit que Jésus est le Fils de Dieu, le seul Sauveur; elle le confesse pour être tel; et elle jouit par la bonté de Dieu de la pensée d'être justifiée, mais d'une manière vague. Elle n'a jamais su ce que c'est que de se trouver dans la présence de Dieu avec la pleine découverte du fond affreux de péché qui est en nous; elle n'a jamais eu la conscience de ce qu'est vraiment le péché, et de la présence d'un Dieu juge en même temps, et puis peut-être l'Accusateur là aussi. Il se peut que des âmes arrivent dans le ciel sans passer là, mais je n'en ai guère vu, — une peut-être? Le travail dont je parle peut durer peu de temps, ou longtemps être aggravé si par la négligence on a prêté le flanc à l'Ennemi, ou quelquefois si Dieu veut se servir de quelqu'un qui a un caractère orgueilleux ou léger. Il peut avoir lieu pendant que nous sommes sous la loi, avant que nous ayons compris vraiment la grâce: dans ce cas la chose est plus simple, parce que lorsqu'on a eu connaissance de la grâce on se croit hypocrite; mais en général on y passe tôt ou tard. S'il y a eu des péchés cachés, cela aggrave aussi le cas. Or Dieu ne peut pas exaucer nos supplications jusqu'à ce que le coeur soit sondé, car c'est ce qu'il fait en grâce. Si cela prend cent ans, Dieu continuera; seulement il soutiendra l'âme comme il est écrit: «J'ai prié pour toi que ta foi ne défaille pas».

Or se trouver dans cet état devant Dieu, et Satan à notre droite pour nous contrarier, c'est affreux! Mais voyez la conséquence: Qu'est-ce que Satan nous dit? — Tu as fait ceci; tu es cela; il n'y a pas de bien en toi; il y a eu du dehors sans réalité au dedans; tu as connu la grâce étonnante de Dieu et tu n'as pas eu les affections qui y correspondent. Eh bien, qu'est-ce que Satan fait? Il nous montre la vérité; il nous rend bon service malgré lui.

J'ai été frappé de voir qu'il n'y a pas un seul mot (sauf les conséquences que vous en tirez) dans votre lettre que tout chrétien ne dirait; mais il y a cette différence, que vous le dites en présence du jugement et eux en présence de l'amour. Grande différence sans doute, mais accord quant à ce qui est en nous, quant à ce que nous sommes. Le fils prodigue ne savait pas comment il serait reçu avant que son père fût sur son cou. Après il ne s'agissait pas de ce qu'il était, mais de ce que le père était. Or, cher ami, c'est en présence du jugement qu'on apprend ce que c'est que le péché. Il n'en est pas moins vrai que le fils prodigue était revenu à lui-même et porté comme une brebis sur les épaules de Jésus. Si Dieu nous montrait son amour, l'oeuvre qu'il fait serait arrêtée, parce qu'il nous enseigne ce que c'est que le péché en présence de la sainteté de son jugement. S'il nous montrait l'amour qui ne s'en souvient pas, cette oeuvre ne serait pas faite. Or il tient à la faire, pour votre bien. Cela ne vous consolera pas peut-être, je le comprends; mais Dieu agit; — aussi tôt que l'oeuvre sera faite, il vous versera dans le coeur une joie infiniment plus solide, qui dépendra non d'un jugement que vous portez sur vous-même, mais de la connaissance que vous avez faite de Lui en vue de ce que vous êtes. Le Père sur le cou d'un enfant ruiné et couvert de haillons! Aucun spectacle n'est plus beau, si ce n'est celui où nous voyons le même enfant dans la plus belle robe: mais cette robe n'était plus «sa part du bien»; elle était «du Père». — Je ne peux pas avoir de regret de vous voir là où vous êtes, quoique je désire bien que vous en sortiez. Et soyez sûr que, dans un certain sens, Dieu désire que vous en sortiez, comme un Père désire voir son fils sortir d'un état de punition, quoiqu'il le retienne là pour son bien. Ne cessez pas de crier à Lui pour qu'il accomplisse l'oeuvre de son amour et vous fasse vaincre ou plutôt vous soumette à sa puissante main au nom de Jésus. — Je pourrais vous montrer clairement par votre lettre que vous croyez; mais je ne le fais pas, parce que je connais trop l'état d'une âme qui se trouve là où vous êtes, pour supposer que vous verriez ce qui est évident pour les autres. Souvenez-vous qu'il n'a jamais été dit aux démons: Quiconque croit a la vie éternelle; mais cela a été dit à nous. Vous croyez bien que vous êtes condamné selon la Parole; mais vous n'avez pas, dites-vous, les affections qui répondent intérieurement à l'amour de Dieu. Vous savez bien que c'est là le raisonnement de toute âme quelconque sous la loi, quel que soit d'ailleurs le degré de l'angoisse, et vous le diriez vous-même. Comment voulez-vous avoir les affections qui répondent à cet amour sans que vous croyiez premièrement, avant de les avoir! Mais vous ne savez pas appliquer ce raisonnement à votre cas, je le comprends. Outre cela, Satan vous tourmente, je le comprends aussi. Mais ne pensez pas que vous soyez le seul qui ayez passé par là. Croire à l'amour de Dieu tel que vous êtes, voilà ce qu'il vous faut comme à nous tous. Heureusement que, ainsi que vous l'avez dit souvent à d'autres, Dieu voit le sang, bien que vous, vous ne le voyiez pas. Dieu ne demande pas ce que vous pensez de vous-même. Vous croyez, car il vous a donné de le croire, que Jésus est son Fils; et Lui juge et déclare que vous êtes sauvé! Si vous me dites que les dards de l'Ennemi vous atteignent, je le comprends, vu qu'il n'existe pas de bien en vous; ou que vous n'avez pas de force pour résister, j'en conviens. Mais je ne conviens pas que Dieu ne dise pas la vérité lorsqu'il vous dit sauvé. Si vous me dites que Dieu ne vous exauce pas; je ne le nie pas, parce que l'intelligence de son amour ne serait pas une bénédiction encore; il n'a pas ôté l'écharde à Paul, quoique Paul l'ait demandé avec instance; — mais il vous exaucera. Aussi je désire prier pour vous, car je crois qu'il y a une délivrance par ce moyen. Au reste Dieu est fidèle.