2 Chroniques 20

Nous avons à faire ici à des épreuves et à des difficultés du dehors; non pas à la lutte intérieure, qui est souvent réellement l'effet de l'incrédulité et de la puissance de le chair non jugée. Cette lutte intérieure n'est pas le vrai combat du chrétien. Dans l'Ecriture la lutte est l'effet de l'opposition de la puissance du mal contre nous, parce que nous sommes avec Dieu et que nous le savons; elle est soit l'agression du saint qui prend une possession plus étendue des bénédictions qui lui appartiennent ou qui se porte en avant pour le Seigneur; soit la violence des assauts de l'Ennemi contre nous parce que nous sommes du côté de Dieu. Le véritable combat du chrétien n'est jamais la simple expérience de l'opération du péché en nous, bien que celle-ci puisse s'être aussi douloureusement fait sentir.

Nous avons tous été tellement sous la loi, que souvent ce n'est qu'avec une grande difficulté que nous sommes guéris de ses effets; elle tend incessamment à reprendre le dessus en nous.

Là où nous comprenons les voies de Dieu plus simplement selon sa pensée et sa parole, Satan déploie une immense manifestation de son pouvoir pour attaquer le peuple de Dieu et le chasser du lieu de la bénédiction. Ainsi fut-il de Josaphat et des Israélites entourés d'ennemis; mais ils recherchèrent l'Eternel. La manière dont Dieu se servit, dans cette occasion, des circonstances mêmes pour amener le bien, m'a particulièrement frappé et m'engage à dire quelques mots sur ce sujet.

Nous avons le droit, en effet, parce que nous savons ce que Dieu est, d'être parfaitement sûrs que jamais nous n'avons à subir une attaque de Satan sans que, si nos regards sont tournés vers le Seigneur, nous ne soyons bénis au delà de ce que nous l'avons été auparavant: «Croyez en l'Eternel votre Dieu», dit Josaphat au peuple, «et vous serez en sûreté; croyez ses prophètes, et vous prospérerez» (verset 20). La bénédiction sera là, par la bonté de Dieu, même s'il n'y avait pas la paisible confiance en lui, à laquelle il a droit. Il est évident toutefois, que, comme enfants de Dieu, cet état d'âme n'est pas celui que nous désirons: il ne faut pas seulement que le Seigneur nous vienne en aide et couvre notre lâcheté; mais nous devons désirer de jouir de ce qu'il nous donne à cet effet.

La scène qui nous est présentée dans ce chapitre doit nous enseigner une vérité importante. Quand l'Ennemi fait un grand déploiement de sa puissance et que nous ne voyons aucune issue pour lui échapper, ni ne pouvons nous imaginer comment il pourra être défait,— si alors notre oeil est simple dans la confiance en l'amour de notre Dieu, nous avons droit d'entrer avec des chants de joie dans ce qui parait être le combat; et cela non pas seulement comme les Israélites après qu'ils eurent passé la mer Rouge et que leurs ennemis avaient été anéantis, mais avec le privilège de pouvoir chanter même en commençant la bataille, comme si la victoire était déjà à nous. Le combat, dont ce chapitre nous parle, est un de ces rares exemples où les Israélites ne frappèrent pas un seul coup. Il est extrêmement doux d'avoir Dieu prenant en mains notre cause d'une manière tellement manifeste que, de notre côté, nous n'avons pas un seul coup à porter. C'est une chose pénible pour nous d'avoir à blesser quelqu'un, et c'est une grâce immense de Dieu lorsqu'il fait bien plus que répondre à la confiance qu'il inspire, et que l'ennemi est défait sans que nous, nous ayons à combattre. Dieu veut que la première chose que nous sentions soit, l'épreuve, mais que la pensée qui domine soit ce que Dieu est pour nous, et ce qu'il éprouve envers ceux qui rassemblent toutes leurs forces pour anéantir, s'il était possible, la gloire du Seigneur dans les humbles objets de son choix. Puissent nos coeurs être tournés vers lui! La vallée, que nous avons traversée en chantant avant le combat, est la vallée par laquelle nous reviendrons en chantant encore, enrichis alors de plus de biens que nous n'en pouvons porter.