Le siècle présent et le siècle à venir

L'expression de «fin du siècle», qu'on rencontre si fréquemment dans Matthieu, s'applique à cet état de choses durant lequel Israël est sous la loi et sans son Messie. Le «siècle à venir», au contraire, sera caractérisé par le fait qu'Israël sera sous la nouvelle alliance, son Messie régnant alors sur lui en gloire.

L'Ancien Testament ne nous parle pas seulement de ces deux «siècles», mais il nous fait connaître les temps qui les ont précédés, comme le Nouveau Testament découvre l'éternité qui les suivra.

Pratiquement, le Nouveau Testament, comme l'Ancien, parle de ces deux «siècles» en rapport avec Israël: l'un durait quand Christ vint et fut rejeté, l'autre sera établi quand Christ reviendra en gloire. Dans «ce siècle-ci», il y a un mélange de bien et de mal qui doit finir par une terrible lutte, dans laquelle la bête et le faux prophète tomberont; dans «le siècle à venir», Satan sera lié et le Seigneur Jésus gouvernera la terre, manifestant publiquement sa puissance et sa gloire.

La différence entre les deux siècles est donc de la plus haute importance. Faute de distinguer le siècle présent de celui qui est à venir, on tombe dans la plus déplorable confusion, non seulement pour ce qui est de la pensée, mais aussi pour ce qui concerne la pratique. Actuellement en effet, il s'agit de grâce et de foi, Dieu permettant que le mal ait extérieurement le dessus, comme nous le voyons à la croix. Dans le siècle à venir, au contraire, le mal sera extérieurement jugé et bridé, et le bien sera élevé par-dessus toute la terre et remplira tout le monde de la connaissance de Jéhovah et de sa gloire. La fin du siècle est, par conséquent, évidemment à venir; et ainsi parle l'Ecriture.

Le siècle présent est donc ce «présent siècle mauvais» duquel la mort de Christ nous a délivrés (voyez Galates 1: 4); le siècle à venir sera bon, non pas mauvais, aussi sûrement qu'il est à venir.

Pareillement si, au lieu de penser à l'Eglise, nous nous occupons d'Israël, je crois que nous pouvons dire que le siècle commence par l'assujettissement d'Israël à la loi en l'absence du Messie. Le siècle à venir commencera pour eux quand le Messie non seulement sera venu, mais qu'il sera revenu et sera entré dans son règne, car la présence du Messie humilié n'a pas interrompu le siècle, et sa réjection a moins encore introduit le siècle à venir. Seulement, nous devons nous rappeler que Dieu accomplit actuellement une autre oeuvre glorieuse, fondée sur la gloire céleste de Christ et la présence personnelle du Saint Esprit, et caractérisée ici-bas par l'Eglise. Pendant cette époque, la grâce coule vers les nations, en sorte que nous pouvons appeler l'époque: «la parenthèse gentile de la grâce». Avant elle et entièrement distincte d'elle, sont «les temps des nations», car Dieu, dans sa providence, donna aux nations le gouvernement du monde, commençant par Nebucadnetsar, la tête d'or de la grande statue: et ce temps, nous pouvons l'appeler:  «la parenthèse gentile du jugement». Les deux époques ou parenthèses sont renfermées dans les limites de «ce siècle-ci», et durent encore. Le «siècle à venir» sera introduit par la venue du Seigneur sur les nuées du ciel.