Stabilité et paix - Josué 1: 9

 «Ne t'ai-je pas commandé? Fortifie-toi et te renforce. Ne t'épouvante point et ne t'effraie de rien: car l'Eternel ton Dieu est avec toi partout où tu iras».

C'est là que se trouve le vrai secret de la stabilité et de la paix, dans tous les temps et au milieu de toutes les circonstances. L'autorité de Dieu est-elle pour nous et sa présence avec nous sur le terrain que nous occupons? Avons-nous la parole de l'Eternel comme garantie de ce que nous faisons et la lumière de sa face en le faisant? Il n'est pas possible de progresser sans ces deux choses. Il ne suffit pas de s'appuyer sur un chapitre ou sur un verset, comme on dit, pour justifier une certaine position que nous avons prise; nous devons avoir la puissance du Seigneur avec nous. D'un autre côté, il ne suffit pas de dire que nous goûtons la présence du Seigneur, si nous ne pouvons pas donner une garantie divine; — un «c'est ainsi que dit l'Eternel» pour ce que nous faisons et pour le sentier dans lequel nous marchons.

Josué n'aurait jamais pu surmonter les difficultés de son temps sans ces deux choses; et quoique notre cas soit différent, nous pouvons cependant être assurés que nous ne pourrons jamais progresser de nos jours sans la parole de Dieu pour notre autorité et sa présence pour notre force. Notre lot nous est échu en un moment de singulière confusion. Une multitude de voix opposées parviennent à nos oreilles. Chacun prend parti. Nous voyons les hommes en apparence les meilleurs et les plus saints, les plus dévoués et les plus intelligents, rangés des deux côtés opposés de la même question, poursuivant des chemins différents, quoique professant de suivre le même Maître. Que devons-nous penser? Qu'avons-nous à faire? De quoi avons-nous besoin? Nous avons besoin d'entendre, dans les plus intimes profondeurs de nos âmes, ces deux déclarations puissantes et impérissables: «Ne t'ai-je pas commandé? — Voici, Je suis avec toi»,

Ce sont là de grandes réalités, dont le plus faible et le moins lettré peut jouir, et sans lesquelles il est maintenant impossible de résister au mal qui monte comme la marée et nous environne.

Jamais peut-être, dans les annales de la chrétienté, il n'y eut un moment qui demandât plus impérieusement les rapports les plus directs et les plus personnels de l'âme avec Dieu et sa vérité. Il ne nous sert de rien de faire dépendre notre foi de celle d'un autre. Dieu éprouve les âmes d'une manière très remarquable. Le van fait son oeuvre solennelle au milieu de l'Eglise. Sans aucun doute, ceux qui sont rendus capables de passer à travers le crible et le creuset, avec Dieu, recueilleront une riche moisson de bénédictions; mais nous devons y passer. Par là, ils sont manifestés, ils le sont maintenant et d'une manière toute spéciale, ceux dont la foi repose seulement sur la sagesse des hommes et ceux qui la font reposer sur la puissance de Dieu. Tout ce qui est vide doit se découvrir et sera découvert toujours davantage; mais Dieu gardera ceux dont les coeurs sont fidèles au nom de Jésus. «Au coeur affermi tu conserves la paix, la paix, parce qu'il se confie en toi» (Esaïe 26: 3).

C'est là le refuge infaillible de l'âme, dans tous les temps, refuge vers lequel l'apôtre Paul dirigeait les anciens d'Ephèse à la fin de son touchant discours (Actes des Apôtres 20): «Et maintenant, frères, je vous recommande à Dieu et à la PAROLE de sa grâce». Il ne les recommande à aucun ordre humain, ni même aux apôtres, ou à leurs successeurs, ni aux conciles généraux ou à leurs décrets, ni aux pères ou à leurs traditions, ni aux docteurs ou à leurs dogmes. Oh! non; rien de tout cela ne leur aurait été profitable en présence des «loups ravissants» qui allaient entrer parmi eux, et des «doctrines perverses» que quelques-uns d'entre eux allaient annoncer. Dieu seul et la Parole de sa grâce peuvent rester debout au mauvais jour et rendre une âme capable de demeurer debout.

Il y a quelque chose de parfaitement beau dans le soin et les précautions que prend l'apôtre Paul, pour que personne ne s'appuie sur lui ou sur quoi que ce soit sinon sur le Dieu vivant Lui-même. Ecoutez-le dans ce beau passage: «C'est pourquoi nous rendons sans cesse grâces à Dieu de ce que, quand vous avez reçu de nous la parole de la prédication de Dieu, vous l'avez reçue, non comme une parole des hommes, mais, ainsi qu'elle l'est véritablement, comme la parole de Dieu, laquelle agit aussi avec efficace en vous qui croyez (1 Thessaloniciens 2: 13).

Cet ouvrier dévoué, simple de coeur, cherchait uniquement à lier les âmes à Dieu par le moyen de la sainte Parole. Tel est l'objet de tout vrai ministère. Là où le ministère n'est pas vrai, n'est pas de Dieu, il lie les âmes à soi-même et dans ce cas, c'est l'influence humaine qu'elles subiront; dans ce but, on met en avant la gravité du caractère, l'éducation, les facultés intellectuelles, la fortune, la position, mille choses, en un mot, qui servent à établir un fondement de confiance pour l'âme à l'exclusion de Dieu. C'est ainsi qu'on fait reposer la foi de l'âme sur la sagesse des hommes et non sur la puissance de Dieu.

Lecteur chrétien, pesez soigneusement cette question. Soyez sûr qu'elle demande toute votre attention. Voyez si votre âme se repose sur le solide fondement de la Parole de Dieu, et si vous demeurez sous son autorité directe et positive, là où vous êtes et pour ce que vous faites. En outre, voyez si la présence de Dieu est avec vous. Veillez à ces deux choses; elles répandront une douce paix dans votre esprit, et vous donneront une inébranlable fermeté dans votre marche, quoiqu'il arrive. «Ne t'ai-je pas commandé?» «Voici, Je suis avec toi». C'est notre précieux privilège d'éprouver la réalité de ces choses, aussi pleinement et aussi distinctement en notre temps que Josué, Jérémie et les apôtres le firent dans le leur.

L'étendue de la conception peut varier, les circonstances peuvent différer; mais le principe est toujours le même. C'est pourquoi, nous vous en supplions, ne soyez satisfaits d'aucune chose en dessous de l'autorité de Dieu et de la présence de Dieu. Ne vous laissez pas troubler ou embarrasser par les conflits d'opinions des hommes. Vous devez vous y attendre. Il n'y a là rien de nouveau. Mais souvenez-vous que, bien au-dessus du trouble et de la confusion, des luttes et des controverses, des oppositions de sectes et de partis — bien au-dessus, dans la pure lumière de la présence divine, dans le calme du sanctuaire, la foi peut entendre distinctement ces accents précieux qui soutiennent l'âme: «Ne t'ai-je pas commandé?» — «Voici, Je suis avec toi».

C'est là ce qui ne peut jamais manquer, ce qui est impérissable. Voyez si vous le possédez à présent même. Soyez capable, dans la calme dignité d'une foi qui repose seulement sur la puissance et sur l'autorité de Dieu, de rendre raison du chemin que vous suivez, de l'oeuvre que vous accomplissez, de la place que vous occupez. Cela n'est pas de l'arrogance ou de la présomption, de l'orgueil ou du dogmatisme, de la confiance en soi ni de la vaine gloire. C'est précisément le contraire. C'est l'abnégation de soi-même et la confiance en Dieu. La sagesse est avec les humbles (Proverbes 11: 2). Précieuse vérité! Puissions-nous tous nous en souvenir! Oui, c'est l'humble d'esprit qui possède réellement la sagesse d'En Haut. Ce n'est pas le savant, l'érudit, la forte tête, ni le cerveau lucide qui peuvent se frayer leur chemin à travers les labyrinthes de l'époque actuelle; non, mais bien ceux qui sont humbles, simples, défiants d'eux-mêmes et, comme des enfants, sans prétention. Voilà ceux qui auront la sagesse pour les guider dans les temps les plus sombres. — Voilà ceux qui posséderont la paix dans leurs âmes et la stabilité dans leurs voies.

Que l'Esprit de Dieu nous conduise en ces choses!