Les gloires - Romains 1-8 et 9-11

Il y aura une scène de gloire quand le royaume viendra. Nous parlons ordinairement de la «gloire» comme si elle n'avait que ce caractère; mais c'est là une erreur. Il y aura, il est vrai, une manifestation publique de gloire quand le royaume viendra; il y aura de la gloire dans les circonstances extérieures de la scène. Mais nous connaissons par l'évangile, maintenant déjà, une gloire d'un caractère bien plus excellent. Dans l'évangile, Dieu lui-même est manifesté; et Dieu est un objet bien plus merveilleux que toutes les circonstances de n'importe quel état de choses. La gloire de l'évangile est une gloire morale, je l'accorde, non une gloire matérielle ou de circonstances; mais elle est une gloire du caractère le plus élevé. Dans l'évangile, je le répète, Dieu lui-même est manifesté, le Dieu juste, et pourtant le Sauveur: la justice et la paix se sont ainsi entre baisées et marchent ensemble; et ce résultat, nul autre que Dieu lui-même, et par la voie de la croix, n'aurait pu l'amener.

L'évangile invite les pécheurs à respirer, si je puis dire ainsi, l'atmosphère du salut, à avoir communion avec Dieu en amour, et à maintenir cette communion dans la liberté et l'assurance, et il y a, dans ces pensées et ces vérités, une gloire plus excellente que toute autre.

Satan intervint dans l'oeuvre de Dieu, et la ruina dans son état de création. Mais Dieu aussitôt intervint dans l'oeuvre de Satan, et la renversa pour toujours, faisant procéder «la viande de celui qui dévorait et du fort procéder la douceur» (Juges 14: 14). Ceux qui les premiers reçurent l'évangile de Dieu, Adam, Eve et Abel, saisirent très différemment la gloire de l'évangile. Par elle (*), Adam fut merveilleusement enhardi, en sorte qu'à sa voix, il sortit de dessous les arbres du jardin, sous lesquels il avait voulu cacher sa faute et reparut devant Dieu, nu comme il l'était. Sa hardiesse ne fut pas confondue, car il fut bien reçu. Eve triompha dans ce glorieux évangile, et se réjouit. «J'ai acquis un homme de par l'Eternel», s'écrie-t-elle, dans la joie de la promesse qui lui avait été faite touchant sa semence. Abel offrit la «graisse» avec la victime. Il saisit la promesse sous son côté le plus beau et le plus réjouissant; il vit que l'Auteur de la promesse trouverait en elle ses propres délices; il reconnut que l'évangile, en même temps qu'il sauvait le pécheur, était la joie aussi bien que la gloire de Dieu. C'est ce qu'exprimait  «la graisse» qu'il offrit sur l'autel avec la victime.

(*) Selon rectificatif paru à la page 400 de cette même année, cette phrase aurait, en effet, besoin d'être complétée pour présenter un sens vrai, C'est sa trop grande abstraction qui la rend obscure. Lisez-la donc ainsi : «Par elle [la gloire de l'Evangile, dont un reflet apparaît dans la sentence même prononcée par l'Eternel contre le serpent] et après sa propre condamnation, Adam fut merveilleusement enhardi… et fut bien reçu». La preuve en est qu'il appela le nom de sa femme Eve ou Vie, parce qu'elle devait être la mère de tous les vivants, et que Dieu fit à Adam et à Eve des tuniques de peau — pour la confection desquelles la mort avait dû intervenir, — et qu'Il les en revêtit.

Ces différentes manières de saisir Christ, la foi qui donne la hardiesse, la foi qui inspire la joie, la foi qui pénètre les profondeurs de la croix, sont pour l'âme pleines de puissance.