La Vérité et le Véritable

1 Jean 5: 18  de J.M.M. – ME 1869 page 115

 

Ce titre peut paraître au premier abord un peu surprenant, mais en lisant quelques lignes, on reconnaîtra facilement qu'il n'a rien de nouveau ni d'exagéré; et que c'est ce dont les Saintes Ecritures nous occupent d'un bout à l'autre.

Je n'ai nullement l'intention de les séparer. Ce serait renverser, ou tordre les Ecritures, ni même d'en faire un choix quelconque. Bien que la Vérité soit présentée de différentes manières et par plusieurs instruments que le Seigneur a employés, le but était le même: Christ et l'Eglise.

Et Christ, venu ici-bas de la part du Père, a été l'expression de toute la Vérité. La loi a été donnée par Moïse; la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ (Jean 1: 17).

Tout se trouve donc réuni d'une manière inséparable, dans la personne de Jésus. Il est le chemin, la vérité et la vie, aussi bien que le Véritable. Mais, évidemment, il est bon nombre d'âmes qui les séparent, et cela à leur pure perte: c'est en vue de cette considération, que j'éprouve le besoin d'attirer l'attention du lecteur sur cette importante vérité.

Qu'est-ce que la vérité? C'est la révélation de Dieu en amour et en grâce, comme aussi en justice et en jugement, révélation parfaite dans les Ecritures. Et toute Ecriture est divinement inspirée, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne oeuvre (2 Timothée 3: 16, 17). De quoi la Vérité nous occupe-t-elle? de Jésus par le moyen duquel tous les plans de Dieu s'accompliront infailliblement et par lequel nous sommes amenés à Dieu comme ses bien-aimés enfants; car à tous ceux qui l'ont reçu, Il leur a donné le droit d'être enfants de Dieu; savoir à ceux qui croient en son nom (Jean 1: 12, 13). Il est donc de la première importance que le lecteur y fasse attention. Vous connaissez la Vérité et vous ne doutez pas même que ce ne soit la Vérité: vous a-t-elle amené dans le Véritable? savoir dans son Fils Jésus Christ; il est le Dieu véritable et la vie éternelle (1 Jean 5: 20). S'il n'en est pas ainsi, votre état est périlleux. Ce n'est pas la connaissance de la vérité qui vous sauve, mais sa réception dans vos coeurs par la foi. Lisez avec attention 2 Thessaloniciens 2: 9-13. Ah! si vous étiez encore dans ce cas, pouvez-vous lire ces lignes sans inquiétude? Etes-vous tellement indifférent, ou jetez-vous l'épée sur quelque autre plutôt que sur vous, que le témoignage de Dieu soit inutile? Mon cher ami, je vous en supplie au nom du Seigneur et de vos plus chers intérêts, arrêtez-vous soudain! reconnaissez sérieusement votre état à la lumière de la parole de Dieu. Qu'il est triste de voir tant d'âmes se contenter des vérités bibliques jusqu'à en raisonner juste, et d'en parler à d'autres, et toutefois, de leur aveu, n'être pas en Christ. Oui! si la Vérité ne vous amène pas à Jésus, qui est le Véritable, point de paix pour vous, point de sujet de paix, et point de salut. C'est une bonne chose de connaître la vérité, et un grand avantage. Jésus disait aux Juifs: Sondez les Ecritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi (Jean 5: 39). Le grand but de Dieu et des Ecritures, c'est d'amener le pécheur à Christ, séparé de ses péchés, et héritier de la vie éternelle. Aussi longtemps que la Vérité n'a pas eu ce résultat pour vous, point d'espérance devant vous. Que chacun y fasse attention! Paul dans 2 Timothée 3: 7, dit: «qui apprennent toujours, et qui ne peuvent jamais parvenir à la connaissance de la vérité». Et celui qui se contente d'apprendre toujours, et qui n'est pas amené à Jésus, peut se trouver bientôt en tête de l'apostasie. Vous ne recevez pas la Vérité; vous croirez le mensonge. Vous négligez de prendre place dans le Véritable, quand tout est en votre faveur; vous aurez affaire avec le menteur. Ecoutons encore la parole inspirée du même apôtre dans 1 Timothée 1: 16: Cette parole est certaine et digne d'être entièrement reçue, que le Christ Jésus est venu au monde pour sauver les pécheurs.

Tenez-vous au salut de votre âme? ou bien y êtes-vous indifférent? Si vous y tenez réellement, vous ne perdrez pas une seconde; car vous êtes au bord du précipice, un pas de plus, et tout serait perdu. L'amour rédempteur est là, et, malgré tout le mépris et l'indifférence que vous avez pu montrer jusqu'à aujourd'hui à l'égard de Jésus, point de dureté dans son coeur pour vous.

Il ne jette point dehors celui qui vient à lui. Mais quelqu'un dira: que faut-il que je fasse pour sortir de l'état où je suis? pourtant je ne veux pas être perdu, je voudrais avoir aussi ma part avec Jésus. Mon cher ami, croyez ce que vous connaissez: le témoignage de Dieu est là, dans les Ecritures; d'un côté, pour vous mettre à nu entièrement, et renverser toute prétention en vous-même jusqu'à la racine; de l'autre, pour vous montrer la pleine suffisance de Christ pour vous devant Lui. Croyez ces choses, et vous aurez tout.

Et c'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ (Jean 17: 3). Ensuite vous ferez à propos votre question: que veux-tu que je fasse? mais pas avant.

Et si quelque autre lecteur supposait que, dans quelques jours, quelques mois, ou quelques années, il sera mieux disposé, ou que ses circonstances seront plus favorables pour saisir par la foi le témoignage de Dieu qu'il connaît, je dirai seulement ceci: peut-être sans vous en douter, vous faites Dieu plus petit que vous; et vous tenez ce langage: quand je serai de commodité, je te rappellerai. Souvenez-vous qu'aujourd'hui est le temps favorable, aujourd'hui, le jour du salut; et pas demain. Ne croyez pas que vous deveniez meilleur, et qu'après avoir fait votre volonté pendant quelques années de plus, ce vous soit plus facile; tout au contraire. Plus longtemps on vit loin de Dieu, plus on devient mauvais; et le venin du péché qui est dans le coeur peut vous plonger dans la mort éternelle, avant que vous ayez fait tout ce que vous voudriez.

Puisse le Dieu de toute grâce rendre son faible témoignage efficace, béni, pour tout lecteur auquel ces lignes pourraient trouver leur application. Et qu'à Lui seul soit toute louange.

Et maintenant, chers frères! que dirons-nous de nous-mêmes, en présence de cette importante vérité? nous qui, par grâce, avons non seulement été amenés à connaître la Vérité, mais introduits dans le Véritable.

Quelle merveilleuse grâce, de n'être plus à la recherche de la pensée de Dieu à cet égard! bien que, d'un autre côté, nous ayons encore tant besoin de faire des progrès en Lui. Mais sommes-nous à la hauteur morale de la Vérité que nous professons? Ah! veillons à ce que notre profession soit la mesure d'intimité et de proximité avec Jésus. Ne remplaçons pas Jésus par la connaissance que Dieu nous a donnée de Lui: ce serait une vie stérile, et un témoignage vain, que le vent emporterait, sinon nuisible.

Tenons à la Vérité, et ne cédons rien pour elle, mais demeurons en Jésus. Là tout est sûr, là rien ne manque.

Satan le sait très bien: aussi ne le voyons-nous pas faire tous ses efforts pour cacher la personne de Jésus, et la dénigrer? Il emploie mille moyens, autant de moyens qu'il y a dans notre coeur de goûts opposés à Dieu. Mais surtout, par une fausse apparence, Satan ne s'oppose pas à une grande connaissance de la Vérité, pourvu que le coeur n'en subisse pas les heureux effets, et ne nous lie pas à Jésus. Mais ce qu'il faut à Jésus, c'est notre coeur; et s'il le possède, il nous a tout entiers. Ce qu'il faut à nos coeurs pour notre vrai bien, c'est Jésus! Demeurez en moi, et moi en vous. Comme le sarment ne peut pas de lui-même porter du fruit, à moins qu'il ne demeure dans le cep, de même vous non plus vous ne le pouvez pas, à moins que vous ne demeuriez en moi (Jean 15: 4-8).

Quelle heureuse demeure! Quel abri! Quelle paix! Quelle lumière! Quelle puissance! Puissions-nous, chers frères, nous y habituer tous les jours un peu plus, et si là, le moi se perd, tant mieux! Bientôt nous serons avec Lui, et comme Lui. Puissions-nous en attendant réaliser toujours plus une vie de communion avec Lui; et qu'il fasse servir ces quelques faibles remarques à notre bien et à sa gloire!