Jésus, le chef et le consommateur de la foi

Hébreux 11-12 par Darby J.N.  ME 1869 page 318

 

Tous les témoins pour Dieu, dont nous parle le chapitre 11 de l'épître aux Hébreux, sont là pour nous encourager dans le chemin de la foi; mais il y a une différence entre eux et Jésus; aussi l'apôtre distingue Jésus entre tous.

Prenez Abraham qui, par la foi, séjourna dans le pays de la promesse comme dans une terre étrangère, ou Isaac qui bénit Jacob et Esaü à l'égard des choses à venir, ou Jacob sur son lit de mort où il bénit et adora, ils ont tous couru leur course avant Jésus; — mais en Jésus nous avons un témoin bien plus glorieux et en outre, il y a en lui la grâce qui nous soutient pendant la course. C'est pourquoi en regardant à Jésus, nous trouvons à la fois un motif et une source infaillible de force. Nous voyons en Jésus l'amour qui le conduisit à prendre cette place pour nous, lui qui, «lorsqu'il a mis ses propres brebis dehors, marche devant elles» (Jean 10); car s'il y a une course à courir, il nous faut un «précurseur», et en Jésus nous en avons un qui a marché devant nous et est devenu le Chef et le Consommateur de la foi: en fixant les yeux sur lui nous trouvons de la force pour nos âmes. Tandis qu'Abraham et tous ceux qui sont venus après lui occupèrent, dans leur petite mesure, leurs places respectives, Christ a fourni toute entière la carrière de la foi.

Il n'y a pas de situation dans laquelle je puisse me trouver, pas d'épreuves que je puisse avoir à endurer, par lesquelles Christ n'ait pas passé et dont il n'ait triomphé. J'ai ainsi en lui quelqu'un qui se présente dans le caractère dont j'ai besoin. Je trouve en lui quelqu'un qui sait quelle grâce est nécessaire et qui la fournira, car il a vaincu et me dit: «Aie bon courage, j'ai vaincu le monde» (Jean 16), non pas: «tu vaincras», mais «moi j'ai vaincu». Il en fut ainsi dans le cas de l'aveugle-né qui fut jeté hors de la synagogue (Jean 9: 34 et suivants); et pourquoi? Parce que Jésus avait été jeté dehors avant lui. Et maintenant nous apprenons que, quelque violente que soit la tempête, elle ne fait que nous rejeter plus complètement sur Christ, en sorte que ce qui aurait été une épreuve cruelle, devient le moyen de nous pousser d'autant plus près de Lui.

Tout ce qui détourne nos yeux de Christ n'est qu'un empêchement à ce que nous courions la course qui nous est proposée. Si Christ est devenu l'objet de l'âme, rejetons tout fardeau. Si je cours, un manteau, quelque confortable qu'il soit, ne peut que me gêner et il faut que j'en sois débarrassé; c'est un fardeau et il m'empêcherait de courir. Il ne me faut rien qui puisse embarrasser mes pieds. Si je regarde à Jésus dans la course qui m'est proposée, il faut que je rejette loin le manteau: autrement, il paraîtrait étrange que je me défisse d'un vêtement aussi utile. Il y a plus: quelque encouragement que puisse nous donner l'histoire des fidèles témoins qui précèdent dans le chapitre 12, c'est sur Jésus, le Témoin fidèle et véritable que notre regard doit être fixé. Il n'y a pas d'épreuve ou de difficulté qu'il n'ait traversée avant moi, et dans laquelle il n'ait trouvé ses ressources en Dieu le Père. Il fournira à mon coeur la grâce dont j'ai besoin.

Il y avait ces deux caractères dans la vie de Christ ici-bas: d'abord il se tenait dans une dépendance constante de son Père, comme il a dit: «Je vis à cause du Père» (Jean 6). Le nouvel homme est toujours un homme dépendant. Du moment que nous sortons de la position de la dépendance, nous sommes dans la chair. Ce n'est pas par notre propre vie que nous vivons véritablement (car en réalité, nous n'avons que la mort), mais par Christ, en nous nourrissant de lui. Dans le sens le plus élevé possible Christ marchait dans la dépendance du Père, et à cause de la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix, ayant méprisé la honte. Secondement, les affections de Christ n'étaient pas divisées. Nous ne voyons jamais que quelque nouvel objet ait été révélé à Christ, de manière à l'engager à poursuivre son chemin de fidélité. Pour Paul et Etienne, en revanche, la gloire leur fut révélée qui les rendit capables d'endurer les souffrances; car lorsque le ciel fui ouvert à Etienne, le Seigneur lui apparut dans la gloire, comme plus tard il apparut à Saul de Tarse. Mais quand les cieux s'ouvrirent sur Jésus, aucun objet ne lui fut présenté; au contraire, Lui-même, il était l'objet du ciel; le Saint Esprit descend sur lui et la voix du Père lui dit: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai trouvé mon plaisir» (Matthieu 3). Ainsi c'est toujours à la même Personne du Seigneur que le témoignage est rendu. L'apôtre fait ressortir ici la valeur de Christ dans l'abaissement dans lequel il est venu, mais il ne perd jamais de vue la gloire de Celui qui est venu ainsi. Ainsi quand je vois Christ au baptême de Jean, je le vois dans la position la plus basse (sauf d'une autre manière à la croix); et le trouvant là, je trouve toute la divine compassion de son coeur.