Sur le dépouillement de soi-même

Darby J.N.  ME 1869 page 338

 

Je doute que vous ayez jamais été dépouillé de vous même, de manière à vous reposer dans une sainte humilité sur une justice autre que la vôtre, «la justice de Dieu», mais qui est la vôtre par la foi. Ce dépouillement de soi-même est une oeuvre profonde opérée par Dieu et par la révélation de ce qu'il est. La conviction particulière du péché et la découverte de notre misère dans la lutte contre lui ne sont que le moyen d'y arriver. Quand j'ai trouvé que le résultat de mes efforts pour atteindre à la sainteté, efforts qui ne peuvent pas manquer dans une âme vivifiée, n'est que la découverte, que je ne l'atteins pas, je suis forcé (arrivé dans mes haillons en la présence de Dieu qui ne veut autre chose en nous, dans sa maison, qu'une parfaite conformité à Christ) de me soumettre à ce que Dieu soit à mon cou, et moi encore dans mes haillons, et que Dieu me revête (parce que cela lui plaît dans sa grâce) de la «meilleure robe», de Christ lui-même, qui n'était à moi, ni avant mon péché ni après, pas plus la robe d'Adam innocent que d'Adam pécheur, mais qui a été et qui, est dans les trésors de Dieu pour ceux qui sont appelés par la grâce. Ensuite, je suis appelé à marcher comme un fils de la maison, c'est-à-dire, comme Christ a marché. Si l'on manque, on se le reproche mille fois plus que lorsqu'on était encore dehors, espérant entrer dans la maison; mais la question de savoir si je suis de la maison n'est pas soulevée; c'est parce que j'en suis que le péché a un caractère si horrible à mes yeux, si inconséquent avec ce que je suis, moi enfant de Dieu ainsi vêtu, — si horrible, quand je pense à ce que Christ a souffert à cause de ce péché.

Dieu vous parle maintenant par les circonstances qu'il vous fait traverser: Soyez sûr que c'est en amour qu'il vous conduit ainsi et parce qu'il vous aime. Souvenez-vous que Christ est votre justice de la part de Dieu; mais la justice d'une âme convaincue de deux choses, d'abord qu'elle n'a point de justice, et ensuite qu'elle a besoin de justice, besoin d'être en paix avec Dieu, — besoin produit par la conscience de son péché sans la velléité d'un désir que Dieu fût moins saint qu'il n'est.

C'est pourquoi j'ai dit que c'est une oeuvre profonde; — elle rend l'âme simple, mais elle ne la trouve pas telle. Je ne m'attends pas à ce que vous vous en rendiez compte intellectuellement, mais à ce que la chose se fasse et que vous vous trouviez dépouillé de vous-même par la découverte du péché, appuyé sur la justice de Dieu qu'il a faite «nôtre», en nous donnant Christ, notre précieux Sauveur. Paix vous soit donc au nom de ce précieux sang qui purifie de tout péché! Veillez, et regardez vers Dieu en lui ouvrant tout votre coeur dans une entière confiance. C'est là ce qui met la vérité dans l'âme et il en est digne par sa bonté parfaite envers nous.