Notre joie dans le ciel

Luc 9: 28-36    ME 1869 page 398

 

Considérons un moment ce passage des Ecritures qui nous montre en quoi consistera notre joie quand nous serons dans la gloire. Nous savons par l'apôtre Pierre (2 Pierre 1: 16) que la scène, qui est ici placée devant nous, représente «la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ»; et c'est là ce que nous attendons. Nos âmes ne sont pas dans un état sain si nous n'attendons pas des cieux le Fils de Dieu. L'Eglise n'est pas gouvernée dans ses espérances par la Parole et l'Esprit de Dieu si elle n'attend pas des cieux le Seigneur Jésus comme Sauveur (Philippiens 3). Le passage de Luc, qui nous occupe ici, a de l'importance sous ce rapport, en ce qu'il nous dévoile tout particulièrement quelle sera notre part quand Jésus viendra. Il y a plusieurs autres choses dans ce passage, telles, par exemple, que les relations naturelles entre le peuple terrestre et le peuple céleste dans le royaume, et il pourrait être très instructif de les étudier, mais notre intention n'est pas de nous en occuper en ce moment, mais de considérer quelle lumière nous est donnée ici, sur la nature de la joie que nous recevrons en partage à la venue du Seigneur et par le moyen de cette venue. D'autres Ecritures, telles que les promesses à ceux qui vaincront (Apocalypse 2 et 3) et la description de la cité céleste (Apocalypse 21 et 22), nous instruisent sur le même sujet; mais occupons-nous maintenant plus particulièrement de ce qui se passe sur la sainte montagne.

«Et il arriva, environ huit jours après ces paroles, qu'il prit avec lui Pierre et Jean et Jacques, et qu'il monta sur une montagne pour prier. Et comme il priait, l'apparence de son visage devint tout autre, et son vêtement devint blanc et resplendissant comme un éclair». Ce fut lorsque Jésus était là, reconnaissant sa dépendance, — «comme il priait», — que ce changement eut lieu. La première chose donc que nous trouvons ici, c'est un changement semblable à celui qui s'accomplira pour les saints vivants quand Jésus viendra.

«Et voici, deux hommes, qui étaient Moïse et Elie, parlaient avec lui». Ils étaient avec lui; et ceci fera notre joie; nous serons avec Jésus. Au chapitre 4 de la première épître aux Thessaloniciens, l'apôtre, après avoir révélé l'ordre dans lequel aura lieu la résurrection de ceux qui se sont endormis et le «changement» des saints vivants, et avoir annoncé que nous serons ravis les uns et les autres ensemble dans les nuées à la rencontre du Seigneur en l'air, n'ajoute plus quant à ce qui suivra, que ces quelques mots: «Et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur». Mais Luc ne nous montre pas simplement que Moïse et Elie sont avec Christ; mais aussi qu'ils sont en rapports intimes et familiers avec lui. «Deux hommes parlaient avec lui». Il n'est pas dit que Jésus parlât avec eux, bien que sans doute cela fût vrai; mais Jésus aurait pu leur parler et eux se trouver à distance. Mais quand nous lisons qu'ils parlaient avec lui, la pensée de la relation la plus libre et la plus familière, nous est suggérée. Pierre et ses deux compagnons savaient ce que c'était que de se trouver dans une relation de cette nature avec Jésus dans l'humiliation; et quelle joie pour eux d'avoir cette preuve qu'ils jouiraient d'une relation semblable avec lui dans la gloire! Après il est dit: «Lesquels apparaissaient en gloire». Ceci est subordonné à ce qui précède: d'abord, nous lisons que ces hommes étaient avec Jésus, et ensuite, qu'ils apparaissaient en gloire. Ils participent à la même gloire que celle dans laquelle Christ est manifesté, et il en sera ainsi de nous. «Quand le Christ qui est votre vie sera manifesté, alors vous aussi vous serez manifestés avec lui en gloire» (Colossiens 3). «La gloire que tu m'as donnée, je la leur ai donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un: moi en eux et toi en moi; afin qu'ils soient consommés en un, et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé» (Jean 17).

Il y a autre chose encore. Nous n'apprenons pas simplement que Moïse et Elie étaient avec Jésus, qu'ils parlaient avec lui et qu'ils apparaissaient avec lui en gloire, mais nous avons le privilège de connaître le sujet de leur entretien. «Ils parlaient de sa mort qu'il allait accomplir à Jérusalem». C'était la croix qui formait le thème de leur conversation dans la gloire, — les souffrances de Christ qu'il avait à accomplir à Jérusalem; et assurément ce sera notre joie pendant l'éternité quand nous serons dans la gloire avec Christ, de nous arrêter sur ce sujet: la mort du Seigneur à Jérusalem.

Nous lisons ensuite que Pierre et ceux qui étaient avec lui, étaient accablés de sommeil, et nous voyons là ce que la chair est dans la présence de la gloire de Dieu. — Pierre commit aussi une grande erreur, mais je passe outre.

«Et comme il disait ces choses, une nuée vint et les couvrit de son ombre, et ils eurent peur comme ceux-là entraient dans la nuée. Et il y eut une voix de la nuée, disant: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le». — Pierre nous dit que cette voix venait de la gloire magnifique: «Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsqu'une telle voix lui fut adressée par la gloire magnifique: Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai trouvé mon bon plaisir» (2 Pierre 1: 17). — Or Pierre et les autres disciples sont couverts par la nuée et enseignés du Père, les propres affections du Père pour le Fils leur étant révélées; Moïse et Elie entrent dans la nuée: et ainsi nous est révélé ce fait merveilleux que des saints sont admis à se tenir dans cette gloire d'où sort la voix, et prenant part dans cette gloire aux délices que Dieu trouve dans son Fils bien-aimé. Non seulement nous sommes appelés à la communion du Fils de Dieu, Jésus Christ, mais aussi nous sommes appelés à avoir communion avec le Père: nous sommes admis par Dieu le Père à partager sa satisfaction en son Fils bien-aimé.

«Et la voix s'étant fait entendre, Jésus se trouva seul». — La vision avait cessé; — la nuée, la voix, la gloire, Moïse, Elie, avaient disparus, — mais Jésus restait là, et les disciples ont à continuer leur chemin avec Jésus, le connaissant désormais à la lumière de ces scènes de gloire qu'ils venaient de contempler. Et tel est pour nous le profit de ces vives perceptions des choses spirituelles qu'il nous est quelquefois donné de réaliser. Ce n'est pas que nous soyons capables d'en jouir constamment et uniquement; mais lorsque pour le moment, elles ont passé, semblables à cette vision sur la sainte montagne, elles nous laissent seuls avec Jésus, pour poursuivre le chemin de notre pèlerinage avec lui en esprit maintenant; et avec lui dans la lumière et la puissance de cette connaissance plus profonde de lui-même, et la communion de la joie du Père en lui, que nous avons acquises sur la montagne; et ainsi nous attendons le moment de son retour, alors que toutes ces choses et plus que nos coeurs peuvent penser et imaginer, seront accomplis pour nous à jamais.