Pensées sur Jean 17: 14

 ME 1869 page 419

«Je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs» etc. — C'est remarquable ici que le Seigneur rapproche du don de la Parole la haine du monde; ce n'est pas pour la profession que la haine se montre (le monde en est plein), mais pour le don de la Parole, pour l'observation de la Parole, qui est une reproduction du Christ ici-bas. La Parole, dans ce monde, est quelque chose d'inquiétant pour le monde, parce qu'elle est la vérité; il faut qu'il s'en occupe, mais pour la rejeter; le monde ne supporte et ne supportera pas plus la Parole et ceux qui la gardent qu'il n'a supporté la Personne du Christ lorsqu'Il était ici-bas; la même haine se reproduit ici; c'est une pierre de touche, il me semble, pour voir si nous gardons la Parole: savoir, si nous sommes haïs du monde, ou non. Garder la Parole, c'est ce qui nous sépare pratiquement du monde et manifeste que nous n'en sommes pas, pas plus que le Christ Lui-même. C'est aussi la preuve que nous aimons le Seigneur: «Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole» (Jean 12: 23). La Parole avait été donnée aussi en vue de manifester l'unité du corps ici-bas; le seul moyen par lequel cette unité pouvait être manifestée, c'était non pas de faire de l'unité, mais de manifester une unité déjà existante. L'Eglise y a manqué, parce qu'elle n'a pas gardé la Parole.