Notes d'une méditation

Ephésiens 4: 20-32; 5: 1, 2   -  ME 1870 page 197

 

Nous prendrons, en commençant, la règle de conduite du chrétien et comment Dieu l'introduit là. — «Soyez imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants», voilà la règle du chrétien. Mais pour imiter Dieu il faut le connaître; or Christ est Dieu manifesté en chair, c'est Dieu lui-même dans un homme. — Nous devons donc marcher comme Christ a marché. Il faut comprendre que nous devons être les imitateurs de Dieu. La loi était la règle de l'enfant d'Adam; la règle pour nous, c'est l'amour. «Soyez imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants, et marchez dans l'amour comme le Christ nous a aimés et s'est donné lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu en odeur de bonne senteur». Dieu pleinement révélé nous donne une règle parfaite selon lui. Dieu est lumière; nous sommes lumière dans le Seigneur; marchons comme des enfants de lumière.

La loi demandait d'aimer son prochain comme soi-même, ce qui certes était bon; l'amour de soi-même était la règle envers les autres; si cela était réalisé, le bonheur serait dans ce monde; mais le monde n'en est pas là. Il faut donc faire autre chose. Christ est la règle parfaite, l'abnégation de lui-même pour servir les autres, c'est ce qu'il a fait toute sa vie; il n'avait pas le temps de manger: voilà la règle chrétienne!

Il y a deux genres d'affections: soit envers un objet indigne, soit envers un objet excellent. Si l'on aime Dieu, l'affection est divine; mais l'amour du Christ pour les pécheurs était excellent dans son motif et avait pour objet Dieu lui-même. Aimer comme Christ, c'est manifester Dieu en pureté parfaite dans ce monde. Hélas! nous, nous y manquons, mais au moins nous cherchons à nous purifier comme lui est pur. La loi était la règle de ce que l'homme doit être, parfaite pour un enfant d'Adam; mais cela ne suffit pas pour le chrétien; Dieu est le motif de tout ce qu'il fait, et le chrétien se juge d'après cette règle: Soyez imitateurs de Dieu.

Christ est venu dans ce monde manifester Dieu au milieu des pécheurs, dans une abnégation complète de lui-même, il est venu chercher et sauver les pécheurs les plus indignes. Sa vie était la pureté parfaite, le Diable ne pouvait l'entamer, et il portait l'expression de l'amour de Dieu à l'homme dans sa misère. La sainteté, qui nous aurait fait peur, est venue nous apporter en grâce le salut, en invitant le coeur à se confier dans cet amour. Voyez la Samaritaine, Jésus fait appel à sa conscience, il lui montre ce qu'elle a fait; mais il était pour elle la bonté parfaite, Lui, descendu si bas qu'il devait dépendre de cette femme pour un peu d'eau! Le péché est là, — la justice le condamne, — mais Christ s'y place et porte le péché là à notre place, tout tombe sur lui. Il boit la coupe de la colère: «Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné?» — Il fait face à tout là en amour. Il n'a pas reculé, il nous aimait tant qu'il s'est donné lui-même pour nous. Si cela était tombé sur nous, nous étions condamnés; Christ dit: Je prends tout sur moi! voilà l'amour infini! Christ était seul à la croix pour nous, mais il a achevé l'oeuvre et s'est assis là-haut. Dieu a rencontré le péché à la croix; tous nos péchés sont effacés, et nous sommes morts au péché. Christ qui est mort pour nous est devenu notre vie; ce n'est plus le sauvageon, mais nous greffés en Christ. Et Christ ayant été fait péché pour nous, notre responsabilité en Adam a fini à la croix. En vertu de la croix nous sommes devant Dieu blancs comme la neige. La grâce règne par la justice. Nous sommes associés à Christ, tout ce qu'il est, est à nous, il nous introduit dans sa position comme homme, et il s'est fait homme pour cela. Supposez un jeune homme criblé de dettes, son père le délivre; puis le père ayant fait de bonnes affaires se l'associe; et voilà le fils qui dit tout de suite: nos affaires, nos capitaux, notre clientèle,… comme si tout était à lui, quand il n'a pas apporté le sou. Ainsi nous sommes associés à Christ.

Dépouiller le vieil homme et revêtir le nouveau, c'est revêtir Christ. Ce n'est pas la position d'un enfant d'Adam, mais d'un enfant de Dieu. — Nous avons la position de Christ lui-même, comme nous avons eu celle du premier Adam. Notre vieil homme est crucifié avec Christ, tout est passé, et ayant revêtu le nouvel homme, tel que Christ est, tels nous sommes en ce monde. Puis ce que Christ a fait pour nous a mérité la gloire, et nous y serons. Il nous a acquis la gloire dans laquelle il est entré comme homme.

Si nous sommes en Christ, Christ est en nous, — et voilà la règle de notre conduite. Ayant dépouillé le vieil homme et revêtu le nouveau, nous ne devons pas contrister le Saint Esprit qui est le sceau de la gloire de notre corps. Etant lavés dans le sang de Christ, Dieu met son sceau sur nous, et le Saint Esprit nous donne conscience que nous sommes en Christ. Je sais que je suis en Lui devant Dieu. Il y a faiblesse sans doute; mais ma relation est telle et actuelle. Alors les devoirs découlent de la position où l'on est déjà. Marcher comme Christ est la règle de l'enfant de Dieu. Et si Christ est ma vie et mon objet, le reste, ce sont des ordures. Ayant la vie de Jésus, on manifeste cela, et le monde verra bientôt que ce qui gouverne le coeur, c'est Christ.

Que Dieu vous donne de comprendre que votre position avec Dieu dépend de ce que Dieu a fait pour vous en vous donnant son Fils et en vous plaçant devant lui dans sa position. Qu'il vous donne de comprendre que Christ nous a acquis la gloire de Dieu, et comment il nous a aimés et s'est donné lui-même pour nous.