Extraits de méditations

Extraits de méditations. 1

Ephésiens 6: 10-18  -  ME 1870 page 277. 1

Genèse 35  -  ME 1870 page 293. 2

2 Pierre 1  -  ME 1870 page 296. 4

Sur 1 Jean 3: 1-5  - ME 1870 page 299. 5

 

Ephésiens 6: 10-18  -  ME 1870 page 277

Il y a trois phases dans la position du chrétien, ou trois caractères: en Egypte, dans le désert et en Canaan.

En Egypte l'on est garanti du jugement par le sang; toutefois on n'est pas délivré de sa position. Mais en traversant la mer Rouge, on se trouve délivré de la position dans laquelle on était. Délivrés d'Egypte et mis en route, on se trouve devant la mer, et il n'y a pas d'issue, c'est Romains 7. Alors la mort de Christ nous délivre, et l'on entre dans le désert. Mais aussi c'est pour y être avec Dieu. Là se trouvent les expériences de ce que nous sommes et de ce que Dieu est. Alors l'effet d'entrer dans le Jourdain, c'est d'entrer dans le combat. Etant morts et ressuscités avec Christ, on est enrôlés dans l'armée de Dieu. Mais avant de combattre, on mange du crû du pays. Avant de commencer un seul combat, tout ce qui est dans le ciel est à nous. Christ comme manne est la réponse à tous nos besoins ici-bas; mais avant de combattre je jouis de Christ tel qu'il est dans le ciel. Nous sommes complètement délivrés et non seulement pardonnés.

La croix s'adapte à nous comme pécheurs, et comme tels la croix nous va. Mais si nous pensons au jugement, au tribunal de Christ, alors le jugement ne nous va pas comme pécheurs. Mais quand Christ apparaîtra, nous lui serons semblables. Je suis en Christ, et quand le jugement viendra je serai semblable à Christ, semblable au Juge lui-même.

Les armes que nous avons ici sont des armes de Dieu contre Satan. Quant à notre position, elle n'est pas le résultat de ce que nous sommes, mais de ce que Christ est. Ici, il ne s'agit pas de la force du Diable, mais de ses embûches; il est vaincu dans sa force.

Les reins ceints de la vérité; c'est la vérité réglant tout ce qui est dans nos coeurs, mettant tout en ordre dans le coeur pour nous amener tels que nous voudrions être si Dieu était là visible tout près de nous. Le premier effet de l'armure ici, c'est l'état subjectif. La vérité prend connaissance de ce qu'il y a dans nos coeurs et y met tout en ordre selon la vérité.

La cuirasse de la justice; c'est la justice pratique. C'est une bonne conscience, une conduite irréprochable.

Les pieds chaussés des dispositions de l'évangile de paix; c'est tout céder plutôt que de perdre le caractère de Christ qui nous a donné la paix. Mieux vaut lâcher son manteau que le caractère de Christ. C'est Christ descendu.

Le bouclier de la foi; c'est la foi dans le sens pratique, la confiance que Dieu est pour nous. Il nous a enrôlés dans son armée, et Il est pour nous tel qu'Il est, et il est cela quant à notre relation avec lui. Rien ne nous séparera de son amour en Jésus Christ. Quand on a l'âme en ordre, on marche dans la conscience que Dieu est pour nous.

Le casque du salut; on lève la tête dans la conscience que Dieu est pour nous.

Ensuite vient l'épée de l'Esprit qui est la Parole de Dieu. Il faut les armes défensives avant de pouvoir manier les armes offensives. Mais si tout est en ordre, on peut manier la Parole.

Puis on est ramené à une entière dépendance: toutes sortes de prières. C'était le cas de Christ, et c'est ce qui caractérise le nouvel homme; l'obéissance et la dépendance, au lieu que ce qui caractérise le vieil homme, c'est la désobéissance, l'indépendance et les prétentions.

La guerre se fait en priant plus qu'en agissant; nous mettons Dieu en activité pour nous en priant; il s'agit de veiller à cela, et de s'exercer à avoir une bonne conscience devant Dieu et devant les hommes. Tout tourne en prières si l'on est près de Dieu et l'on a la pensée de Dieu et la force de Dieu en toutes choses.

Si vous êtes en Christ, Christ est en vous. Alors j'espère que le monde ne voit rien autre en vous. Christ est pour nous devant Dieu, et nous sommes pour Christ devant le monde.

Quant à notre position devant Dieu, nous sommes en Christ, justice de Dieu en Lui. Là je parle de ma mort, de ma résurrection, etc. Tout est en moi en tant que je suis en Christ. Mais aussi, veillez-vous dans ce monde comme dans un pays où il y a des ennemis?

En regardant vers Dieu, tout est clair; nous sommes en Christ: il y a le combat avec nous-mêmes, le combat avec Satan, le combat avec le monde; mais parfaite paix avec Dieu!

Genèse 35  -  ME 1870 page 293

Dieu dit à Jacob: «Lève-toi, monte à Béthel». Dans ces quelques mots, se révèle toute la manière d'agir de Dieu à notre égard, quand Il veut nous approcher de Lui, pour que nous jouissions pleinement de sa communion. Il parle d'abord à la conscience de Jacob et lui rappelle sa promesse (Genèse 28: 15), de le ramener à Béthel; c'est là qu'il pouvait adorer et remercier le Dieu qui l'avait béni. C'était à Béthel qu'avait paru jadis l'échelle qui reliait la terre au ciel, et nous savons tous que ce lien entre les choses visibles et les invisibles est une figure de la personne de Jésus, vrai lien entre Dieu et la créature. Or c'est dans la communion avec le Seigneur, — dans notre rassemblement autour de sa personne, que nous rappelons à notre souvenir ce qu'a fait pour nous le Dieu qui nous a sauvés. Mais pour y être heureux et bénis, il faut tout d'abord que nous nous soyons jugés. Le jugement de nous-mêmes est intimement lié à notre communion avec Dieu. Aussi la conscience de Jacob fut-elle profondément remuée par ces seuls mots: «Monte à Béthel».

Il comprend aussitôt de quoi il s'agit, c'est pourquoi il donna cet ordre aux siens «Otez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous et vous purifiez». Remarquez qu'il ne demande pas «Avez-vous des dieux ou des ornements?» Il dit: «Otez-les»; — «et ils enterrèrent leurs dieux et leurs bagues sous un chêne». C'est là aussi ce que nous avons à faire, toutes les fois que nous voulons nous approcher de Dieu, pour y être bénis dans la communion de sa présence. Au pied de la croix, dont le chêne peut nous être une figure, doivent se déposer non seulement les dieux étrangers, c'est-à-dire tout le mal qu'il peut y avoir en nous, mais encore les bagues et les ornements, ou, en d'autres termes, nos avantages extérieurs, nos qualités mêmes et les oeuvres que nous pouvons faire pour Dieu. Ce n'est qu'après nous être ainsi jugés jusqu'au fond, — qu'après nous être entièrement dépouillés de nous-mêmes, que nous pouvons réaliser la communion avec Celui dont l'échelle de Béthel est la figure.

Après cela, Jacob dut faire une nouvelle expérience: «Alors mourut Déborah, la nourrice de Rébecca, et on l'enterra sous un chêne». Ici de nouveau se présente la figure de la croix: «sous un chêne». Il faut que Jacob laisse là quelque chose et, cette fois, c'est une personne aimée, l'objet d'une longue et tendre affection. Déborah, la nourrice de Rébecca, celle qui l'avait accompagnée lors de son long voyage sous la conduite d'Elihézer; celle qui l'avait nourrie et aimée meurt à Béthel. Ainsi se termine cette longue carrière de secours et d'aide qui avait entouré Rébecca de ses soins: il faut la laisser sous un chêne à Béthel. Cela ne nous rappelle-t-il pas d'une manière frappante ce que dit Paul, en parlant de son ministère chez les Thessaloniciens: «Nous avons été doux au milieu de vous, comme une nourrice», etc. Nous sommes ainsi autorisés à voir en Déborah la figure des dons que Dieu a départis au milieu de son Eglise pour son édification pendant le voyage. Eh! bien, ces dons aussi doivent être ensevelis sous le chêne, c'est-à-dire que, devant la croix, dans la communion avec le Seigneur, cela aussi doit s'effacer pour nous, afin que nous puissions réellement jouir de cette communion. Comme pierre de touche, adressons-nous cette question: Dans notre rassemblement, cherchons-nous la présence du Seigneur seul, ou nous attachons-nous à la bénédiction que Dieu peut nous départir par le moyen de ses dons? — Si nous cherchons autre chose que la présence du Seigneur seul, ne soyons pas étonnés de rencontrer bien souvent autre chose que la bénédiction. La présence seule du Seigneur peut nous procurer une réelle bénédiction, et rien ne peut la remplacer.

Jacob vient donc à Béthel et, après avoir élevé là un autel et réalisé la présence du Seigneur, il reprend le chemin de sa demeure. Cependant, une autre épreuve l'attendait: Rachel meurt, en donnant le jour à un enfant que dans sa douleur elle appela Bénoni (fils de ma douleur), mais que Jacob appela Benjamin (fils de ma droite ou de bonheur). Ainsi, il faut encore qu'il laisse en chemin quelque chose de bien précieux à son coeur. Rachel mourut en Ephrat. Il fallut donc que Jacob connût par expérience ce que c'était que Bénoni, avant que de jouir de Benjamin. La mère dut partir pour qu'il pût jouir du fils.

Toutes ces choses sont des types pleins d'instruction, et la grande pensée qui en ressort surtout, c'est que pour jouir de la présence du Seigneur et de la joie qui l'accompagne, il faut abandonner ce qu'on a de plus précieux,-- de plus cher au coeur naturel et faire l'expérience de la douleur. Alors, on est rendu capable de jouir de Lui; alors Il se révèle tout entier à notre coeur, et nous jouissons du bonheur ineffable que procure la communion du fils de la droite.

2 Pierre 1  -  ME 1870 page 296

On ne peut être en relation avec les chrétiens de nos jours, avoir des rapports avec eux, sans être frappé d'une plainte générale qui s'élève de toutes parts. — Une souffrance commune fait gémir les membres du corps de Christ, et de tous côtés on entend ces paroles de détresse et de découragement: Nous manquons de vie! — Un tel état de choses est-il sans remède? Non, Dieu soit béni! et la portion de l'Ecriture que nous avons sous les yeux, le montre clairement.

Pierre adresse son épître à ceux qui ont obtenu, dit-il, «une foi de pareil prix avec nous». Et ne sommes-nous pas précisément ceux à qui Pierre parle? N'est-ce pas nous qui, par la grâce de Dieu, avons obtenu une foi de pareil prix? N'est-ce pas à nous aussi que Dieu a donné, par sa divine puissance, tout ce qui appartient à la vie et à la piété? C'est la même puissance qui a donné aux apôtres et à nous; il n'y a rien de changé du côté de Dieu. Pourquoi donc cet affaiblissement dans la vie spirituelle des chrétiens de nos jours, ces soupirs, ces plaintes; tout autant de choses qui réagissent sur l'état même des assemblées? En voici la cause. Les chrétiens n'ont pas compris que la sanctification est, aussi bien que la justification, un objet de foi. Il n'ont pas senti toute la portée de ces paroles: «Christ nous a été fait, de la part de Dieu, sagesse, justice, sanctification et rédemption». Dans ce passage, il y a deux choses à considérer: 1° la justification pour le salut et la paix de l'âme; 2° la sanctification pour la marche ici-bas. Si nous avons compris que l'homme, dans sa nature propre, ne peut rien pour son salut, nous devons comprendre aussi qu'il ne peut rien pour marcher dans le chemin de Dieu ici-bas. Grâces à Dieu, nous avons compris cela pour notre justification. Nous nous sommes jugés devant Dieu entièrement incapables de faire la moindre des choses pour améliorer notre état de péché, nous nous sommes vus totalement perdus et souillés devant Lui; et c'est le sentiment de cet état d'incapacité qui nous a poussés vers Christ. Alors nous avons trouvé qu'il était «notre justice», et que, conséquemment, nous étions «justice de Dieu en Lui», en sorte qu'il en est résulté, pour notre âme, une profonde paix, une paix solide, fondée sur Christ lui-même. Or ce que nous avons saisi quant à notre justification devant Dieu, au sujet de notre salut, nous devons le saisir aussi, pour ce qui concerne notre sanctification. La cause donc de notre manque de sanctification est que nous n'avons pas suffisamment compris que l'homme ne vaut rien, absolument rien, et que la même incapacité existe chez lui pour la sanctification, que celle qui existait pour la justification. Si le chrétien veut faire quelque chose pour plaire à Dieu, il ne le peut pas, tant qu'il compte sur lui-même en une mesure quelconque. Ce n'est que dans la conscience de sa totale incapacité qu'il se trouve dans une bonne position pour faire le bien. Alors comprenant et sentant que par lui-même il ne peut rien, il cherchera et trouvera en Christ la sanctification, comme il y a trouvé la justification. C'est en allant à Christ, en le contemplant, que le chrétien se trouve dans la position qui lui convient; alors la toute puissance de Christ peut se déployer en lui, mais seulement alors. Tant que le chrétien n'a pas entièrement renoncé au moi, — tant qu'il ne s'est pas jugé totalement incapable, il lui est impossible de faire ce qui est bien.

Pourquoi donc tant de plaintes, tant de soupirs? — Nous ne faisons rien, nous ne pouvons rien faire! Tant mieux, si nous ne pouvons rien; tant mieux surtout, si une fois pour toutes nous le comprenons, car ce n'est qu'en le comprenant que nous irons à Christ comme nous devons y aller, et que nous trouverons en Lui notre sanctification. Paul dit: «Je fais une chose», etc. — et quelle chose? Contempler Christ et le connaître, et la vertu de sa résurrection. Ensuite, il ajoute: «Je puis toutes choses par Christ qui me fortifie».

Il ne s'agit donc pas de faire beaucoup de choses pour sortir de l'état pénible où gémissent tant d'enfants de Dieu, il n'y a qu'une seule chose à faire: celle que nous avons faite quant à notre justification; c'est-à-dire, aller à Christ, dans le sentiment de notre impuissance à rien faire, car Lui-même a dit: «Ma puissance s'accomplit dans l'infirmité». Voilà dans quel état la vertu de Christ peut se déployer. Cessons donc de nous plaindre de notre faiblesse, mais que notre faiblesse nous conduise à la source de toute force. Le grand mal est que nous ne sommes pas assez dégoûtés de nous-mêmes, — que nous cherchons encore quelque chose en nous. Allons donc à Dieu avec le sentiment qu'il nous convient d'avoir; quelquefois, semble-t-il, nous attendons d'aller à Lui que nous soyons mieux? Attendre! — quoi? Ah! si pour notre justification, nous avions attendu d'aller à Christ, que quelque parcelle de bien se fût produite en nous, n'attendrions-nous pas encore aujourd'hui? N'attendons rien; allons à Christ tels que nous sommes et n'ayons aucune confiance en nous-mêmes. Alors nous serons heureux dans le sentiment de notre incapacité, à cause de la puissance de Christ qui s'y manifestera. Nous marcherons alors, joyeusement et en toute humilité devant Lui, dans ce chemin où toute la gloire est pour Dieu, et pour Dieu seul; mais où nous trouverons, pour notre part, une joie parfaite.

Sur 1 Jean 3: 1-5  - ME 1870 page 299

Il y a trois choses: 1° L'homme et sa responsabilité. 2° La relation d'enfant de Dieu, et 3° la conduite qui en découle.

Il faut que l'homme sache ce qu'il est et ce qu'il a fait.

L'effet de la grâce, c'est que Dieu fait maintenant en amour ce qu'Il fera plus tard par le jugement. L'homme ne peut pas venir à Dieu; Dieu vient à l'homme. Si Dieu nous a sauvés, il ne s'agit pas de venir nous juger. Si nous mêlons ce que nous sommes avec ce que Dieu a fait pour nous, ce n'est pas le salut. Quand on a reconnu qu'il n'y a point de bien en soi, on se jette sur la grâce.

S'il s'agit de nos actes, Christ a porté nos péchés en son corps sur le bois. Quant à notre nature, nous mourûmes avec le Christ. Je suis mort, j'ai le droit de dire à ma chair: je ne te connais plus, je ne te dois rien. Christ m'a fait comprendre la manière dont il a gagné mon coeur.

Dieu a eu cette pensée, de nous rendre semblables à Jésus! Nous sommes enfants de Dieu, dans le second Adam. Par la foi, je ne suis plus enfant d'Adam, mais de Dieu. Christ dit: Je vais à mon Père et votre Père; vous êtes avec moi et comme moi devant Dieu, — comme moi homme.

Nous avons l'Esprit. Il faut que nous ayons conscience que nous sommes en Christ, et que Christ est en nous.

Ensuite, il y a une seconde chose. Il paraîtra et nous lui serons semblables. Mais nous avons conscience de notre position par le Saint Esprit. Il y a non seulement ce que nous serons, mais ce que nous sommes.

En rapport avec ce que nous serons, nous lisons: quiconque a cette espérance en Lui se purifie. Nous avons une nouvelle responsabilité comme enfants de Dieu. Toute responsabilité découle de la position et de la relation que l'on a; il faut être dans la relation pour avoir le devoir. Je suis enfant de Dieu; ma marche doit être celle d'un enfant, c'est la mesure de ma responsabilité. Or Christ est le modèle d'un homme, fils de Dieu. Si nous sommes en Christ, Christ est en nous, alors il faut le montrer, faire voir Christ dans toute notre vie.

Nous avons maintenant la conscience de la relation, nous en aurons la possession! Nous allons être semblables à Christ; il faut donc lui ressembler autant que possible maintenant. Si je suis mort avec Christ, cela coupe l'herbe sous les pieds dans ce monde; que voulez-vous que je fasse dans ce monde, si je suis mort?