La cène du Seigneur

ME 1870 page 397

 

Un cher frère nous adresse les lignes suivantes qui confirment un des points touchés dans l'article Mort et vie, publié dans les numéros précédents, et en ajoutent un autre du même genre.

«Ta gloire, ô notre Dieu! brille dans ta parole», disons-nous dans un de nos petits cantiques. Ce n'est pas seulement le privilège précieux de l'enfant de Dieu d'agir selon les préceptes de cette parole; mais je ne connais pas une plus grande joie sur la terre que d'avoir la conscience que l'on est dirigé uniquement par elle. Le Seigneur lui-même, en parlant de celui qui garde sa parole, dit: «Mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui» (Jean 14: 23). «Quiconque garde sa parole, l'amour de Dieu est véritablement consommé en lui» (1 Jean 2: 5).

L'amour que l'on ressent pour Jésus est la force motrice qui agit sur le coeur, et qui assujettit la volonté à la Parole, remplaçant cette volonté par la joie indicible de la communion avec Dieu. «Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole». «Et nous l'aimons parce qu'Il nous a aimés le premier».

S'il est précieux d'être conduit par la Parole jusque dans les moindres détails de la vie, combien plus, quand il est question de l'acte qui est notre plus grand privilège sur la terre, le souvenir, par les enfants de Dieu réunis, du Seigneur Jésus dans sa mort et dans ses souffrances pour nous! A proportion donc que nous l'aimons, nous tiendrons grand compte de nous conformer strictement à sa parole.

La Cène est un mémorial, pas autant de l'oeuvre du Seigneur que de sa personne. «Faites ceci en mémoire de moi», nous dit-il. Elle est aussi une représentation. Et pour qu'elle fasse naître en nos coeurs les pensées de lui-même selon l'intention du Seigneur, il faut que cette représentation soit exacte à tous égards. Elle consiste en deux éléments: le pain et le vin.

Le pain est le symbole du corps de Christ. «Le Seigneur Jésus, la nuit qu'Il fut livré, prit du pain; et après avoir rendu grâces, Il le rompit, et dit: Ceci est mon corps qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi». Le souvenir, qui nous est ici présenté, est le corps du Seigneur rompu pour nous. Peut-il y avoir une autre pensée sérieuse à ce sujet, sinon que la seule manière de présenter cette vérité doit consister en un seul pain, — unique et entier, — qui est d'abord rompu et ensuite passé de main en main, de sorte que chacun des enfants de Dieu rassemblés peut prendre son morceau pour montrer que «nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous sommes tous participants d'un seul pain?» «Le pain que nous rompons n'est-il pas la communion du corps du Christ?»

Quant au vin, on ne penserait guère qu'il pût y avoir deux opinions, tant la chose est simple. Néanmoins la négligence des enfants de Dieu rend nécessaire qu'on en dise quelques mots.

«Pareillement aussi, après le souper, Il prit la coupe en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est versé pour vous».

Le vin donc nous représente le sang de Jésus; et pour le faire il est clair qu'il doit être rouge. Du reste, dans la Parole, il n'est jamais, que je sache, question d'autre vin que du rouge. Et je pense que la moindre intelligence conviendra que le sang n'est nullement représenté par le vin blanc. Néanmoins il peut être utile de citer quelques passages qui nous viennent à l'esprit.

«Il y a une coupe dans la main de l'Eternel, et le vin rougit dedans» (Psaumes 75: 8).

«En ce jour-là, chantez, vous entre-répondant l'un à l'autre, touchant la vigne fertile en vin rouge» (Esaïe 27: 2).

«Pourquoi y a-t-il du rouge en ton vêtement et pourquoi tes habits sont-ils comme les habits de ceux qui foulent au pressoir?» (Esaïe 63: 2.)

Comparez le passage d'Apocalypse 19: 13 Il était vêtu d'une robe teinte dans le sang».

«L'ange lança sa faucille sur la terre et vendangea la vigne de la terre, et jeta les grappes dans la grande cuve de la colère de Dieu. Et la cuve fut foulée hors de la ville, et de la cuve il sortit du sang…» (Apocalypse 14: 19, 20).

«Ne regarde point le vin quand il se montre rouge» (Proverbes 23: 31).

Ces passages suffisent pour constater que, quand la couleur est mentionnée, il s'agit toujours du vin rouge dans la Parole. Du reste, la chose est trop simple pour avoir besoin d'une preuve. Le sang est rouge, donc le vin qui en est le symbole devrait être rouge aussi.

Si l'on ne se tient pas à la lettre et à l'intention de la parole de Dieu, on perd toujours de la bénédiction; mais je pense que j'en ai dit assez sur ce sujet pour convaincre tous ceux qui aiment le Seigneur que la manière dont on célèbre la Cène n'est pas une chose indifférente.