La connaissance de Dieu

 ME 1871 page 97

 

La connaissance de ce qu'est Dieu ne peut pas enfler; mais la connaissance théorique des choses de Dieu peut produire l'enflure. Un savant qui n'aurait jamais mangé de pain pourrait définir théoriquement les diverses parties nutritives dont le pain est formé; mais un pauvre homme, ignorant la science, mais qui mange chaque jour du pain et en éprouve les effets sur son corps; celui-là connaît le pain d'une manière plus vraie et meilleure que le savant. L'un a étudié le pain scientifiquement et il peut dire: je connais le pain, je sais de quoi il est composé. L'autre dira: moi j'en ai mangé, j'en connais le bon goût et les effets salutaires, je me nourris de pain. Il en est ainsi, — et bien davantage, quant à la différence qu'il y a entre ce que nous appelons avoir des connaissances sur la Parole de Dieu, la connaissance même de Dieu; ou en d'autres termes, entre la connaissance théorique de Dieu, si j'ose dire ainsi, et la connaissance expérimentale de Dieu. Il ne s'agit pas, dans ce que j'appelle la connaissance expérimentale de Dieu, de quelque chose de mystique en dehors de la révélation dans la Parole, car cette révélation est complète, soit par la création soit par la loi et les prophètes, puis positivement par le Fils de Dieu et par l'Esprit. Nous avons tout cela dans la Parole. Mais si la parole de Dieu est pour moi quelque chose qui meuble seulement mon intelligence, et si cette intelligence n'est pas simplement un canal par lequel la vérité de Dieu pénètre réellement dans mon coeur, je ne connaîtrai pas Dieu, tout en ayant peut-être beaucoup de connaissances. C'est alors que la connaissance enfle (1 Corinthiens 8: 2, 3): le «moi» s'en empare pour se vanter. Mais la vraie connaissance de Dieu met le «moi» à sa place et elle rend humble. — Quelques passages de la Parole nous disent l'importance de cette vraie connaissance DE DIEU: Nous lisons au chapitre 11 du livre des Proverbes —. «Mon fils, si tu reçois mes paroles, et que tu mettes en réserve par devers toi mes commandements, tellement que tu rendes ton oreille attentive à la sagesse, et que tu inclines ton coeur à l'intelligence; si tu appelles à toi la prudence, et que tu adresses ta voix à l'intelligence; si tu la cherches comme de l'argent, et si tu la recherches soigneusement comme des trésors: alors tu connaîtras la crainte de l'Eternel, et tu trouveras la connaissance de Dieu. Car l'Eternel donne la sagesse, et de sa bouche procèdent la connaissance et l'intelligence. Il réserve pour ceux qui sont droits un état permanent, et il est le bouclier de ceux qui marchent dans l'intégrité, pour garder les sentiers de jugement; tellement qu'il gardera la voie de ses bien-aimés». — Quelle sécurité se trouve dans de telles paroles! Pouvoir compter sur un état permanent en restant avec Dieu; l'avoir pour bouclier et savoir qu'Il garde la voie de ses bien-aimés! Si quelqu'un aime Dieu, celui-là est connu de Lui (1 Corinthiens 8: 3).

La Parole montre que c'est un sujet de gloire que de connaître Dieu: Voyez, Jérémie 9: 23, 24. — Le verset 25 montre que ce n'est ni la force, ni la sagesse, ni les richesses qui sont un sujet de gloire; celui qui se glorifie dans ces choses sera déçu. Mais au verset 24, nous trouvons qui est celui qui a le droit de se glorifier, et en quoi et en qui il peut se glorifier. «Que celui-là qui se glorifie, se glorifie en ce qu'il a de l'intelligence et qu'il me connaît»: Voilà le sujet de gloire, c'est de connaître DIEU! — Paul reprochait aux Corinthiens que quelques-uns étaient sans la connaissance de Dieu; il leur en faisait honte. Ils avaient des connaissances, remarquez-le bien; mais ils étaient sans la connaissance de Dieu. Celle-ci fait croître, comme dit l'Ecriture: «Croissant par la connaissance de Dieu, étant fortifiés en toute force selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance avec joie, etc.» (Colossiens 1: 10). Voyez aussi dans la 2e épître de Pierre comme cette connaissance est expérimentale: «Grâce et paix vous soient multipliées dans la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur, etc» (2 Pierre 1). — Enfin nous voyons dans la 1e épître de Jean que ce n'est que cette vraie connaissance de Dieu et de Christ qui est reconnue, chapitre 2: 3: «Et par ceci nous savons que nous Le connaissons, savoir si nous gardons ses commandements. Celui qui dit: je le connais, et qui ne garde pas ses commandements est menteur, et la vérité n'est pas en lui. Mais quiconque garde sa Parole, — en lui l'amour de Dieu est véritablement consommé; par cela nous savons que nous sommes en lui». — Puis, chapitre 3: 6: «Quiconque demeure en lui ne pèche point, quiconque pèche ne l'a point vu, ni ne l'a point connu». — Et encore, chapitre 4: 8: «Celui qui n'aime pas, n'a pas connu Dieu; car Dieu est amour». Et: «C'est ici la vie éternelle qu'ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ» (Jean 17: 3).