Fragments

Fragments. 1

ME 1872 page 19. 1

ME 1872 page 400. 1

 

ME 1872 page 19 

Deux lettres écrites vers 1199 par le célèbre Innocent III, semblent fixer le moment dans lequel la papauté ouvrit les yeux sur les effets que la lecture de la Parole de Dieu produisait dans les âmes, ou celui du moins, dans lequel elle osa s'en plaindre en France. Il y avait, à cette époque reculée, dans la ville de Metz et dans son territoire, des âmes altérées de saine doctrine, qui avaient trouvé dans certains fragmente des Ecritures traduites en français, l'aliment spirituel dont elles avaient besoin. L'évêque du diocèse, Bertram, s'émut du fait, et en donna connaissance au pape Innocent III. La réponse envoyée par ce dernier trahit ses inquiétudes. Il disait: «Notre vénérable frère, l'évêque de Metz, nous a fait savoir par ses lettres que, dans la ville et le diocèse de Metz, une multitude de laïques et de femmes, entraînés par un désir immodéré de connaître les Ecritures, ont fait traduire en langage français les Evangiles, les Epîtres de saint Paul, les Psaumes, les moralités sur Job et plusieurs autres livres, dans le but coupable et insensé de se réunir, hommes et femmes, en secrets conciliabules, dans lesquels ils ne craignent pas de se prêcher les uns aux autres. Ils vont même jusqu'à mépriser ceux qui refusent de se joindre à eux, et les regardent comme des étrangers. Réprimandés à ce sujet par les prêtres de leur paroisse, ils leur ont résisté en face, cherchant à prouver, par des raisons tirées de l'Ecriture, qu'on ne devait pas défendre cet exercice. Quelques uns même méprisent la simplicité de leurs pasteurs, et quand ceux-ci leur proposent une voie de salut, ils disent tout bas qu'ils ont mieux dans leurs livres, et qu'ils sont en état de parler avec plus de savoir» (*).

 (*) Epistoloe Innocenti III. Rom. pont, lib II, Ep. 141.

ME 1872 page 400

L'Ecriture est beaucoup plus exacte dans son langage que nous ne le pensons. Il n'est jamais dit que Dieu a aimé l'Eglise, ni que Christ a aimé le monde. L'amour de Christ pour l'Eglise est lié à la relation de Christ avec l'Eglise; l'amour de Dieu pour le monde se rattache au caractère de Dieu.


Matthieu 5: 17. — Je ne crois pas que la loi ou l'autorité de la loi soit détruite. Ceux qui ont péché sous la loi, seront jugés par la loi. Quand le moment sera venu, elle sera écrite dans le coeur de Juda et d'Israël sous la nouvelle alliance dont nous avons en Esprit la substance, quoique non dans la lettre. La loi ne passera pas avant que tout ne soit accompli. Mais Christ est la fin de la loi; la plénitude et la fin de la loi — en justice à tout croyant. C'est une conclusion fausse que de dire que Christ est venu pour appeler les chrétiens à se placer sous la loi. — La loi n'est pas abrogée, mais nous ne sommes pas sous la loi.