Le passereau vivant mis en liberté

Lévitique 14: 7  ME 1872 page 61

 

Quelle bonté de la part de Dieu de nous donner dans sa Parole des images si simples et de nous présenter sous cette forme saisissante la condition morale de l'homme et le grand salut de Dieu par la mort et la résurrection de Jésus. Peu de types sont aussi frappants que celui des deux passereaux et rien ne peut assurément avoir plus de valeur, pour un homme exercé dans sa conscience, que de recevoir de la part de Dieu, dans son âme, la pleine certitude qu'il est purifié du péché. J'ai été moi-même ainsi exercé et amené par la connaissance de la précieuse vérité, exposée dans ce type, à la plus pleine et invariable confiance de foi; et Dieu me donne cette confiance, afin que beaucoup d'autres soient amenés par sa grâce à une même pleine et parfaite paix devant Lui.

Dieu avait ordonné à Israël: «Le lépreux en qui sera la plaie, aura ses vêtements déchirés et sa tête nue, et il sera couvert sur la lèvre de dessus; et il criera: le souillé, le souillé! Pendant tout le temps qu'il aura la plaie, il sera jugé souillé; il est souillé; il demeurera seul, et sa demeure sera hors du camp». La lèpre est la terrible image du péché, une mort vivante, horrible, douloureuse. La maladie elle-même était affreuse; la personne était couverte de boutons, et rendue dégoûtante aux yeux de l'homme, rejetée dans l'isolement ou dans la société d'autres hommes plongés dans la même misère. Le lépreux ne pouvait même communiquer avec ceux qui lui étaient le plus proches; on lui mettait son pain au bord d'un ruisseau ou sous un arbre, ou bien il vivait comme il pouvait des fruits sauvages du désert. Parfois son coeur devait être brisé, et il devait soupirer après les siens et sa maison. Chose très remarquable en même temps: si la lèpre le couvrait entièrement de la tête aux pieds, étant devenue une lèpre blanche, alors le sacrificateur le déclarait net (Lévitique 13: 17).

Le sacrificateur est établi de Dieu, pour communiquer la pensée ou le jugement de Dieu dans le cas dont il s'agit. Voici comment le lépreux était purifié: «Le sacrificateur commandera qu'on prenne, pour celui qui doit être nettoyé, deux passereaux vivants et nets, avec du bois de cèdre, du cramoisi et de l'hysope; et le sacrificateur commandera qu'on coupe la gorge à l'un des passereaux sur un vaisseau de terre, sur de l'eau vive; puis il prendra le passereau vivant, le bois de cèdre, le cramoisi, l'hysope, et il les trempera avec le passereau vivant dans le sang du passereau qui aura été égorgé sur l'eau vive, et il en fera aspersion par sept fois sur celui qui doit être nettoyé de la lèpre, et il le nettoiera, et il laissera aller par les champs le passereau vivant» (Lévitique 14: 4-7).

Le sacrificateur descend donc vers le pauvre lépreux dans l'angoisse, hors du camp. Solennel moment pour le lépreux! Sera-t-il rejeté et abandonné à sa misère, ou sera-t-il nettoyé et rétabli dans cette maison après laquelle il soupire. Ses yeux sont fixés sur le sacrificateur, dont il observe tous les mouvements: l'un des passereaux est tué; son sang coule dans le vaisseau de terre, saisissante image de la mort de Christ; puis le sacrificateur prend l'autre passereau dans sa main: il le plonge, — suivez bien toute cette scène, — dans le sang de l'autre passereau qui a été égorgé et dont vous pouvez voir maintenant le sang sur ses plumes. Il fait aspersion du sang par sept fois sur le pauvre lépreux; sept fois, c'est un nombre parfait. Il va prononcer sa sentence: le lépreux respire a peine, attendant son jugement; ses yeux sont fixés sur le passereau vivant, que le sacrificateur tient captif dans sa main; — son coeur en même temps se remplit d'espérance; sa liberté est liée à l'oiseau captif; — si le sacrificateur lui donne la liberté, le lépreux est libre, et le sacrificateur, en effet, le déclare net: le passereau est lâché et s'envole dans les airs, des larmes de joie coulent des yeux du lépreux désormais purifié et son regard suit de loin le passereau taché de sang, le témoin vivant de sa purification et de sa délivrance.

Demandez-lui comment il sait qu'il est purifié et il vous dira: le sacrificateur de Dieu m'a déclaré net; le passereau est en liberté et s'est envolé. Oui, aussi certainement que le passereau vivant a été lâché et s'en est allé par les champs, aussi certainement le lépreux est purifié, car c'est par cette voie que Dieu lui a fait connaître sa pensée. Le passereau ne pouvait pas être mis en liberté jusqu'à ce que le lépreux eût été déclaré net; et puis le lépreux se lavait dans l'eau. Rien n'est plus simple et plus précieux que la vérité ainsi placée devant nous, l'un des passereaux nous présentant en figure la mort, et l'autre la résurrection de notre Seigneur. C'est par elles que Dieu purifie le pauvre pécheur de ses péchés et, Dieu en soit béni, vous ne pouvez pas être trop pécheur pour que Dieu vous purifie. Si vous êtes pécheur de la tête aux pieds; si, comme quand la lèpre a suivi son cours, vous êtes blanc de lèpre; si vous avez tout dépensé dans le péché; si votre caractère, votre santé, vos amis, votre maison, tout est perdu; si vous êtes las de la vie, misérable, désespéré, Dieu vient à vous dans la mort de son Fils bien-aimé, vous apportant, et à quiconque croit, la certitude du pardon pour tous les péchés par le sang de son Fils.

Il me semble que j'entends mon lecteur me disant: j'ai lu souvent que le sang de Christ purifie de tout péché; mais comment puis-je savoir qu'il me purifie, moi? Et vous ajoutez: mon coeur tremblant et angoissé a besoin de cela! Pouvez-vous me donner une réponse satisfaisante? Oui, Dieu en soit béni, une réponse parfaitement nette, car la parole de Dieu ne laisse aucune incertitude. Comment le lépreux apprenait-il qu'il était net? Il croyait le sacrificateur de Dieu et le témoignage que Dieu lui présentait dans le passereau vivant. De même le précieux sang de Christ n'a-t-il pas été versé, n'a-t-il pas été répandu sur la terre, comme le sang du passereau qui était tué? Il était impossible de tuer un oiseau et de le mettre en même temps en liberté; c'est pourquoi nous en trouvons deux ici, l'un qui nous présente la mort, l'autre la résurrection de notre glorieux Substitut. Voyez ce Garant sanglant mourir pour le péché et amené sous la mort pour vous, croyant angoissé, et comprenez que, comme le sang du passereau était aspergé sept fois sur le lépreux, avant que le passereau vivant pût être mis en liberté, ainsi aussi, certainement, Dieu a prononcé son jugement sur la parfaite et éternelle vertu du sang de Jésus pour quiconque croit en lui. Le passereau était lâché, parce que le lépreux était net: Christ est ressuscité, le croyant est purifié! Penseriez-vous que le sacrificateur, s'il avait seulement les sentiments d'un homme, prononcerait son jugement de telle sorte que le lépreux ne pourrait pas savoir s'il est net ou non? Ne serait-ce pas plus qu'une cruauté, que de laisser quelque incertitude dans l'esprit du malheureux? Mais la parole du sacrificateur était là, et le passereau vivant s'était envolé: le pauvre lépreux avait ainsi la plus absolue certitude de sa purification et il pouvait s'en réjouir. Dieu aurait-il parlé plus obscurément, maintenant, dans sa Parole, en sorte que le croyant troublé ne pourrait pas sortir de la plus cruelle des incertitudes? Non, Dieu n'aurait pu parler plus clairement qu'il ne l'a fait. Ayant ressuscité d'entre les morts le Garant, il dit: «Sachez donc, hommes frères, que par lui vous est annoncée la rémission des péchés, et que, de tout ce dont vous n'avez pu être justifié par la loi de Moise, quiconque croit est justifié par lui» (Actes des Apôtres 13: 38, 39). Croyez-vous que Jésus est mort sur la croix, portant vos péchés en son corps sur le bois, se plaçant là à notre place, comme un substitut, pour nos péchés? Comme le passereau ne pouvait être mis en liberté, à moins que le lépreux ne fût déclaré net, ainsi Christ, notre Garant, ne pouvait pas voir les portes de la mort se briser pour lui, et sortir du tombeau, si son sang n'avait pas ôté les péchés. Mais Dieu, par la résurrection même de notre Substitut d'entre les morts, déclare quiconque croit, justifié par lui. Je le répète encore, le lépreux savait qu'il était purifié le sacrificateur l'avait déclaré net, le passereau volait libre par les champs; et moi je sais que je suis pardonné et justifié de toute chose, parce que Dieu le dit et que mon Garant, qui a été mort, le Seigneur Jésus, est ressuscité, est libre dans les plus hauts cieux. Dieu ne pouvait me donner une démonstration plus évidente de la certitude de ma justification que celle qu'il m'a donnée en ressuscitant d'entre les morts, pour ma justification, Jésus qui a porté mes péchés.

Eh bien! croyez-vous que le sang précieux de Christ a été versé à la croix, et croyez-vous que Dieu a ressuscité ce Jésus d'entre les morts? Dans ce cas, Dieu prononce le pardon de tous vos péchés par Jésus. Il fait plus, il vous déclare, vous, — quiconque croit, — justifié de toutes choses: Dieu est juste et justifiant «quiconque est de la foi de Jésus; Dieu justifie, qui est-ce qui condamne?» (Romains 3: 26; 8: 33, 34).

Dieu vous donne ainsi la plus parfaite certitude.

Maintenant, de même que le lépreux purifié par l'aspersion du sang se lavait ensuite dans l'eau, ainsi vous, qui avez une foi de même prix avec moi, étant justifié, recherchez constamment le lavage d'eau par la Parole (comparez Ephésiens 5: 26; et Jean 13: 8-11). Votre position est sûre et certaine: vous êtes justifié de toutes choses dans le Christ ressuscité. Mais pour votre marche, souvenez-vous-en, vous avez besoin que lui, le Sacrificateur, vous lave continuellement, comme il dit à Pierre: «Si je ne te lave, tu n'as pas de part avec moi»; et encore il dit: «Celui qui a tout le corps lavé n'a besoin que de se laver les pieds, mais il est tout net».

L'application du sang à notre oreille, à notre pied et à notre main, et puis de l'huile après le sang, nous dit que nous, que Dieu a acquis par le sang précieux de son propre Fils, nous pouvons être remplis de l'Esprit et conduits par lui, Dieu lui-même nous sanctifiant entièrement, en sorte que notre esprit, l'âme et le corps, soient conservés absolument sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus Christ.

«Celui qui nous appelle est fidèle qui aussi le fera!»