«Prenez garde à moi et faites comme je ferai»

ME 1872 page 170 - Juges 7: 17

 

Plus j'avance dans le sentier nouveau, dans lequel je suis appelé à marcher comme possédant la vie en Christ, plus il faut que je comprenne que Christ ne m'a pas seulement communiqué la vie, mais aussi que chaque pas de cette nouvelle existence reste inconnu pour moi, à moins que lui-même ne m'y fasse marcher, en me donnant de l'y voir lui-même. Il a porté le jugement qui pesait sur moi à cause de mon péché, et, ayant fait ainsi, selon la volonté de son Père, il me fait participer de sa vie, d'une vie entièrement nouvelle pour moi, mais qui cependant, maintenant, par grâce, est ma vie. En dehors de lui, je n'ai aucune connaissance de la position et de la puissance dans lesquelles cette vie m'introduira. Il faut que j'apprenne et que je reçoive tout de lui qui est mon Chef (ou Tête), en même temps que ma vie. Dès que je le perds de vue, je ne sais plus où tourner mes pas, car la vie dont je vis n'est pas une vie à part de lui; mais c'est lui qui est ma vie. C'est pourquoi j'ai toujours besoin de le voir, lui, un homme, dans la puissance de sa propre vie; et en voyant sa position et sa puissance, je discerne immédiatement la position et la puissance qui par lui sont devenues ma part. Dès que mes, yeux ne sont pas fixés sur lui, je perds de vue l'homme Christ Jésus dans la puissance de la vie, et le témoin de sa puissance, et qui de plus est mon «Chef» (Colossiens 2: 19). Je n'ai pas une place indépendante. Dès que je perds le sentiment de ma relation avec Christ, j'ai perdu tout aussitôt mon Chef pour ce qui est de la puissance et de la position de la vie. J'ai sans doute toujours les capacités et les instincts de la vie, parce que je suis né de nouveau et que je possède la nouvelle nature; mais si je ne peux pas voir Christ dans chaque position ou puissance où je puis même désirer de me trouver, je ne peux atteindre à cette position et à cette puissance. Il faut d'abord que je le voie là, lui; car il est mon Chef, pour ce qui est de la puissance, en même temps qu'il est l'assurance pour mon coeur du droit que j'ai d'occuper une pareille place et d'en jouir. Il est «le commencement de la création de Dieu»; et ce n'est que lorsque je le vois Chef de cette nouvelle race, «premier-né entre plusieurs frères», que je suis capable de recevoir un sentiment clair de ce que je suis par lui. Comme Gédéon disait à ses compagnons: «Prenez garde à moi, et faites comme je ferai», et puis: «vous ferez comme je ferai», il en est pour nous aussi quant à Christ. Nous ne savons rien, ni ne pouvons rien faire, si ce n'est, lorsque nos yeux sont fixés sur lui: quand il a mis ses propres brebis dehors, il va devant elles; c'est là sa manière de faire. Je le vois devant moi, et en le voyant, j'ai conscience que de lui, mon Chef, qui est là, découle la vie; le Saint Esprit m'unit à lui comme à mon Chef, et les jointures et les liens alimentant et unissant le corps, je crois d'un accroissement de Dieu. Quelque but que je poursuive, je craindrai ou je serai dans l'incertitude toujours, jusqu'à ce que je le voie devant moi; mais dès que je le vois, j'acquiers le sentiment et aussi la puissance pour réaliser que je suis rendu capable et que j'ai un titre à m'y trouver aussi.

Nous sommes généralement beaucoup plus occupés à atteindre certains résultats qu'occupés du moyen de les atteindre. Nous pensons beaucoup plus à nous-mêmes qu'à Christ comme Chef et comme source de toute bénédiction. Si moi, autrefois un pauvre prodigue perdu, je désire connaître la mesure de mon acceptation devant Dieu, Christ seul en est la mesure pour moi. C'est seulement lorsque j'ai appris ce qu'il est pour Dieu, dans la gloire, que je peux, en un degré quelconque, estimer justement ma propre acceptation. Est-ce que mon péché a été chargé sur lui? La gloire du Père n'a-t-elle pas ressuscité d'entre les morts et placé Jésus là où il est? Comme lui qui a porté mon péché, en a porté le jugement, moi je suis rendu agréable, comme lui est agréé. Tous les efforts que vous ferez pour vous rendre vous-même acceptables devant Dieu, seront toujours imparfaits et vous laisseront dans l'incertitude; mais cherchez à comprendre l'acceptation de Christ, et votre coeur s'élargira pour toute la plénitude et les richesses de bénédiction de votre propre acceptation. Si nous devons tenir ferme notre «confession» (Hébreux 4: 14), comme des hommes célestes, nous ne le ferons jamais qu'en sachant que lui a traversé les cieux: nous ne les avons pas jusqu'ici traversés nous-mêmes, mais dans la foi nous jouissons des réalités du ciel, quand nous l'y voyons lui, après qu'il a tout surmonté. Il n'est pas seulement semblable à Caleb, exhortant à monter et à posséder; mais du haut de sa gloire il assure mon âme de Sa victoire et de la mienne en lui.

Il en est de même pour toute chose. Si je veux savoir ce qu'est l'état de l'âme séparée du corps ou réaliser cet état, il faut que par la foi, je le suive dans le paradis comme le fit le brigand en réalité; et en le voyant là, le Fils de l'homme dans la gloire, je comprends ce que je cherchais, et comme un homme en Christ, comme l'apôtre, j'abreuve mon âme des indicibles béatitudes du paradis. Si je veux connaître la résurrection, il faut encore que je le voie lui-même ressuscité, pour que, le voyant ainsi, je comprenne la résurrection ou je la réalise comme y ayant place moi-même. Si encore, je désire courir avec patience la course qui m'est proposée, il faut que je «fixe les yeux sur Jésus, le Chef et le consommateur de la foi». Quand le Saint Esprit aussi a voulu remplir de la gloire l'âme d'Etienne, il lui montre Jésus dans les cieux ouverts, à la droite de Dieu. Il en est de même chaque fois que l'âme saisit quelque trait de la personne de Jésus; à proportion que je le vois, les difficultés s'évanouissent parce que je sais qu'il est mon Seigneur et ma vie, le sentiment de mon union et de mon identification avec lui me transportent par dessus tous les obstacles quels qu'ils soient; les obstacles disparaissent, parce que mon oeil est occupé de lui et que Lui les domine tous.

Puissions-nous connaître davantage, par l'Esprit, la place et la puissance du Seigneur à l'égard de chaque difficulté, de chaque épreuve et de chaque événement ici-bas, et le chercher et le contempler si soigneusement et si constamment quand nous sommes dans l'angoisse de quelque manière que ce soit, que nous le voyions là où il est, et que nous soyons assurés que, dans la proportion où nous le voyons, notre propre délivrance en lui se réalisera.