Sur Jean 13: 21-32

 ME 1872 page 215

 

Jésus est sensible à tout. La divinité en Lui, agissait dans l'humanité de manière à produire des sentiments parfaits. Les circonstances qu'il traversait étaient l'occasion pour les mettre en évidence. Il était le pain descendu du ciel afin que nous le mangions. Au milieu de la misère, de la corruption, des passions, des violences, des regrets qu'il trouve ici-bas, Christ est la perfection divine; il est l'amour divin, au milieu de tout cela, s'y adaptant sans participer au péché. La scène ne se passe pas dans le ciel, mais sur la terre. Nous voyons en Jésus l'activité de l'amour au milieu du mal; la grandeur du mal ne faisait que mettre en évidence la perfection du Sauveur et la faire ressortir. Ainsi, on apprend Dieu. Un être faible apprend ce que Dieu est par sa faiblesse, non par sa capacité. De cette manière nous apprenons à connaître Celui avec qui nous passerons l'éternité: — pour les anges c'est différent.

Dieu est amour, et Dieu est lumière; ces deux choses sont dites de Lui et vont toujours ensemble. Quand l'homme est atteint, les deux choses sont là, et l'âme n'est pas en règle avant qu'elle connaisse l'amour parfait avec une conscience parfaite. Il faut que la conscience soit parfaite pour que le coeur soit libre. L'oeuvre de Christ a fait ce qu'il faut pour cela. Je suis tenu de croire ce qui est dit de l'efficace du sang de Christ. Une fois que j'ai compris la valeur de l'oeuvre, je me nourris de Celui qui a accompli l'oeuvre, «je sais en qui j'ai cru». Nous connaissons Celui qui est dès le commencement (1 Jean 2: 13, 15).

Christ est sensible à tout. Quand il est entré dans la maison du Pharisien (Luc 7), il avait bien remarqué ce que Simon n'avait pas fait. Le coeur de l'homme est dans l'ignorance de Dieu. Le coeur de la pauvre femme se rencontre avec celui de Dieu: ses besoins trouvent leur réponse dans le coeur du Sauveur, et c'est à son égard qu'a lieu la première manifestation de l'Evangile, qui est: «Grâce et paix».

Quand Judas est sorti: «Maintenant», dit Jésus, «le Fils de l'homme est glorifié et Dieu est glorifié en lui». Il est glorifié à la croix: ce n'est pas la manière de l'homme. Jean ne nous donne pas la scène de Gethsémané, mais il nous montre, au chapitre 18, Christ se livrant lui-même; il nous parle, non pas des souffrances du Sauveur, mais de ses actes. Christ prend cette place de Fils de l'homme.

Le premier besoin de l'homme, c'est de trouver la valeur de l'oeuvre de Christ pour la purification de nos péchés; mais Christ a fait plus que d'ôter nos péchés: il a glorifié Dieu; — et alors l'homme est introduit dans la gloire de Dieu. Il y est maintenant. «Je vois les cieux ouverts», dit Etienne (Actes des Apôtres 7), «et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu»; — alors on le lapide. Les Juifs ont rejeté le témoignage de Christ humilié; — puis, de Christ glorifié; ils ont rejeté la loi, les prophètes, le Juste, le témoignage du Saint Esprit. Etienne, qui voit Jésus, le Fils de l'homme, à la droite de Dieu, et qui est formé à son image, est en contraste avec cela.

Jésus a tout senti d'abord; — ensuite, il faut qu'il porte le péché. La création ne montre rien de moral, la sagesse, la puissance, cela oui, mais rien de moral. Satan avait entraîné l'homme dans toute iniquité, et Christ glorifie tout ce qui est en Dieu au milieu et à l'égard de tout cela. Il porte les conséquences de toute cette iniquité, il se donne pour cela. Il s'offre par l'Esprit éternel, et Dieu fait venir sur lui l'iniquité de nous tous. Ce sont les deux côtés de son oeuvre. Il ôte le péché, et Dieu est glorifié en lui: la gloire de Dieu est la réponse de la part de Dieu. Ce n'est pas seulement que les dettes soient payées; si mes péchés seulement étaient effacés, pourquoi serais-je dans la gloire de Dieu? Christ a glorifié Dieu en se livrant pour mes péchés, voilà mon titre à la gloire. Il y avait des conseils de Dieu et Christ a fait l'oeuvre pour nous; il nous a mérité la gloire, — mérite est un pauvre mot pour ce que Christ a fait.

Voilà ce que nous croyons, c'est que Christ a accompli l'oeuvre: Il a glorifié Dieu. Au chapitre 17 de ce même évangile, nous le voyons d'abord comme Fils, parlant au Père d'égal à égal (verset 1); ensuite il a glorifié Dieu, il a accompli l'oeuvre, — et il est glorifié (versets 4, 5). «Il verra du fruit du travail de son âme et il sera rassasié: il nous fait participer à tout ce qu'il a; il a effacé nos péchés et il a acquis la gloire. Son coeur est satisfait en ce que nous ayons une part avec Lui. Il nous donne une place, à nous ses rachetés, dans la même gloire que Lui; alors, notre affaire c'est de le glorifier.

Que ceux qui croient, ne s'arrêtent pas au fait que Christ a effacé nos péchés; — mais que Lui qui a accompli l'oeuvre ait une place dans nos coeurs! Est-ce qu'il demeure dans vos coeurs par la foi? Est-ce qu'il gouverne vos coeurs? Il est le Pain vivant qui est descendu du Ciel afin que nous le mangions; mais il faut manger sa chair, boire son sang, intérieurement dans le coeur. Est-ce que Christ est le tout, pour vous? Est-ce que votre plainte est que vous ne l'aimez pas assez?… S'il n'est pas la première chose, il est la dernière. L'homme dit: «Permets que premièrement j'aille ensevelir mon père; permets-moi de prendre premièrement congé de ceux de ma maison»; — mais, pour vous, que Christ ait sa place dans le petit monde de votre coeur, comme il l'a devant Dieu au milieu de l'univers entier!