Le consolateur est-il venu? – et s'en est-il allé?

ME 1873 page 221  - Darby J.N.

 

On recule quand on n'avance pas. Je ne sais si ceux qui croient avec l'Ecriture que l'Eglise, le corps de Christ, commença le jour de la Pentecôte, ont fait des progrès, parce qu'ils se soumettent à l'Ecriture et à Christ, ou bien si ceux qui rejettent la vérité sur ces points ont perdu ce qu'ils avaient, et ont reculé; mais, quoiqu'il en soit, la distance entre les uns et les autres s'est démesurément agrandie. Je ne prétends pas dire si le manque de fidélité a été l'occasion de la perte de tant de précieuses vérités chez ceux à qui je réponds ici; mais leur ignorance au sujet d'une vaste étendue de connaissance scripturaire est très frappante dans celui qui s'est fait l'interprète de leurs pensées, un homme que j'ai connu longtemps et dont, quelque séparé que je sois de toute sa marche présente, je reconnais l'activité dévouée. Je suis sûr, — et c'est une joie pour moi, — que Dieu reconnaîtra tout ce qui, en lui, est de Dieu; mais ses livres ne donnent sur les sujets qui nous occupent ici aucune lumière et montrent une ignorance absolue de ce que c'est que l'Eglise et de ce que c'est que la présence du Saint Esprit, le Consolateur; ces deux sujets qui sont d'une importance capitale pour les chrétiens maintenant, et par lesquels Dieu opère afin de faire sortir ses saints de l'état dans lequel ils sont systématiquement plongés, pour aller à la rencontre de l'Epoux qui vient.

L'opposition à ces deux vérités, savoir l'Eglise et ce qu'on appelle l'enlèvement des saints, marche toujours de front; elle ramène les chrétiens en arrière, ou les retient dans ce hors de quoi Dieu les appelle. Je ne parle pas ici de bases de communion, mais de ce par quoi Dieu agit dans ses saints et envoie même un évangile clair aux pécheurs. Ce qui réduit l'Eglise au niveau du judaïsme, réduit l'Evangile à l'obscurité du légalisme combattu par Paul. C'est pour ce motif que je m'occupe des brochures qui ont été publiées sur ce sujet, car il est autrement réellement fastidieux de repasser sur le terrain si souvent parcouru, sans une seule idée nouvelle, même erronée, qui donne quelque animation au voyage. Tout ce que disent ces traités a été bien des fois complètement réfuté; mais, à voir la naïve solennité avec laquelle l'auteur avance des objections qui n'ont pas la moindre force pour quelqu'un d'un peu versé dans les Ecritures, on croirait volontiers qu'il ignore tout ce qui s'est passé dans la discussion des questions tant de fois examinées et vidées.

L'auteur des brochures a trouvé un passage obscur dans un très bon traité qu'il discute, et il s'en prévaut de son mieux; il a trouvé aussi une expression incorrecte chez un de ses propres amis qui connaît la vérité sur ces points, et il cherche à en profiter. Il trouve à redire à l'expression: «Quand Christ était dans l'incarnation», expression inexacte, cela va sans dire, mais dont chacun peut comprendre le sens, l'écrivain voulant évidemment désigner par elle cette période de la vie de Christ sur la terre dans laquelle il était incarné ici-bas. Dans le passage obscur, les expressions peuvent en effet induire un ignorant à confondre l'état de vie dans lequel Christ est entré (et ce qui est nécessaire pour être associé et uni à Lui, en contraste avec son état ici-bas, dans lequel il est impossible qu'il y eût union) avec le fait de la vie en puissance dans le Fils, qui est la prérogative du Fils en tout temps (quoique n'ayant jamais été révélé jusqu'à ce qu'il fut incarné). Le Fils avait le pouvoir de vivifier, et il vivifiait pendant qu'il était sur la terre (Jean 5); mais il n'y avait pas d'union avec Lui, l'union ne consistant pas dans la vie, quelque répandue qu'en soit la pensée.

Il est extrêmement important de bien comprendre la doctrine de nos opposants et de la grande masse des «chrétiens évangéliques», relativement au Saint Esprit; — comment ils rejettent absolument ce qui constitue le caractère essentiel de la position chrétienne, et cela non seulement pour ce qui concerne l'Eglise, mais aussi la personne du chrétien individuellement. Ce qui constitue le caractère essentiel et distinctif de l'état chrétien présent (non pas son fondement, mais son caractère essentiel et distinctif), c'est la présence du Consolateur. C'est de cela que les prophètes avaient prophétisé; c'est cela que Christ avait promis; c'est cela que Christ a donné comme la preuve de son élévation à la droite de Dieu. On veut nous persuader que tout cela est perdu pour l'Eglise — qu'il n'y a rien eu de particulier à la Pentecôte, si ce n'est ce qu'on appelle les dons miraculeux, et ceux-là sont perdus; et pour le prouver, on s'appuie sur ce que nous lisons, Actes des Apôtres 1: 5 et 2: 15, «baptisés de l'Esprit Saint», ou «dans l'Esprit Saint». «Le sens de ces passages est très simple», nous dit-on, «les disciples devaient être plongés ou baptisés dans les puissances du Saint Esprit, ce qui eut lieu le jour de la Pentecôte — lorsque le Saint Esprit vint sur les disciples. Voudrait-on prétendre que nous avons maintenant le baptême de la Pentecôte qu'on rattache à 1 Corinthiens 12: 12 …? Si cela était, nous serions donc aujourd'hui en possession des dons de la Pentecôte, que très certainement nous n'avons pas…» «Le fait que nous sommes baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps, ne vient pas après la régénération, mais en forme une partie intégrante et nécessaire». Or je regarde ces déclarations comme étant le principe même de l'apostasie annoncée, et comme un reniement de ce qui est l'essence et le trait caractéristique du christianisme; savoir la puissance et la grâce données à la suite de l'élévation de Jésus à la droite de Dieu et le fruit de son oeuvre accomplie, qui consisteraient, au dire de nos opposants, simplement dans la jouissance des dons miraculeux que très certainement nous n'avons pas.

Ecoutons l'Ecriture sur ce point. Il est évident que ce n'est pas le fait des miracles qui fait la différence. Il y a eu des miracles de tout temps, et le Seigneur en a fait, et par Sa puissance, ses disciples aussi en ont opéré. Il est vrai que quant à leur étendue et à leur caractère à certains égards et à des égards très intéressants (comme pour ce qui concerne les langues), il y a une différence. Les apôtres devaient faire de plus grandes choses que celles que Jésus avait faites, parce qu'il s'en allait au Père; mais, je le répète, ce n'est pas le fait des miracles qui faisait la différence, car il y a eu des miracles de tout temps. Mais les prophètes avaient parlé du don de l'Esprit versé d'en haut, comme d'un trait distinctif des temps glorieux du Messie et de la bénédiction promise. Le don de l'Esprit était identifié avec la bénédiction d'Abraham venant sur les nations: les juifs l'ont reçu alors (voyez Galates 3: 14). C'était là la gloire de la promesse que nous lisons dans Joël, — là, la bienheureuse promesse liée au Rédempteur venu à Sion (Esaïe 59), — là, la promesse de pleine bénédiction proclamée par le même prophète, chapitre 32: 15. Le Messie vint et fut rejeté; mais cette présence du Saint Esprit (quoique Christ ne fût pas présent, et que, pour autant, le Saint Esprit fût là à son lieu et place) devint, pour cette raison même, la bénédiction essentielle, nécessaire, distinctive, présente du christianisme, fondée sur le parfait accomplissement de l'oeuvre de Christ et de son élévation à la droite de Dieu. Le Seigneur lui-même prend soin de nous en instruire dans l'évangile de Jean: «Celui qui croit en moi, selon ce qu'a dit l'Ecriture, des fleuves d'eau vive découleront de son ventre. Or il disait cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croyaient en lui; car l'Esprit n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié» (Jean 7: 38, 39). C'est ici un passage de la plus haute importance. Aucun chrétien ne s'est jamais imaginé que cette divine Personne, le Saint Esprit, commença à exister après cela seulement; je n'ai pas besoin d'insister sur ce point en parlant à des personnes qui sont dans la vérité, quelles qu'elles soient.

L'Ecriture nous apprend que cet Esprit divin est l'agent direct dans la création et sur les créatures, depuis le commencement. Au milieu de tant de passages que je pourrais citer pour le démontrer, je me borne à rappeler que «l'Esprit de Dieu se mouvait sur la face des eaux»; et que: «Par son Esprit il a étendu les cieux» . Le Seigneur lui-même, accomplissant ses oeuvres sur la terre, pouvait dire: «Si moi, par l'Esprit de Dieu, je chasse les démons» (Matthieu 12: 28). Tout croyant sait pareillement que l'Esprit de Dieu opérait sur les prophètes; il serait superflu de multiplier les citations sur ce point.

Mais ce qui était un fait entièrement nouveau, c'est que cette divine Personne, le Saint Esprit, dût venir et faire sa demeure sur la terre, en conséquence de l'accomplissement de la rédemption; et ce fait était si distinctif et capital, et un fait si caractéristique de la condition terrestre, d'un état de choses qui était l'objet spécial des conseils éternels de Dieu, que l'Ecriture nous dit, en regardant vers la terre: «l'Esprit n'était pas encore» (Jean 7: 39). Ce qu'on pouvait appeler l'Esprit saint, c'est-à-dire la présence personnelle de l'Esprit dans les rachetés, n'était pas encore; et Dieu nous en donne la raison dans le même passage: «Jésus n'avait pas encore été glorifié». Le Saint Esprit pouvait accomplir toutes les opérations divines qui devaient être accomplies, mais il ne pouvait pas demeurer, et avoir un temple sur la terre comme étant descendu du ciel, jusqu'à ce que Christ fût dans le ciel comme homme, ayant accompli la rédemption, — jusqu'à ce que Jésus eût été glorifié. Cette distinction entre les opérations précédentes de l'Esprit, et la venue de l'Esprit, est clairement tracée par Pierre quand il nous dit, que «les prophètes… se sont informés et enquis avec soin, recherchant quelle sorte de temps l'Esprit de Christ qui était en eux indiquait, rendant par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient; et il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils administraient les choses qui vous sont maintenant annoncées par ceux qui vous ont annoncé la bonne nouvelle par l'Esprit saint envoyé du ciel» (1 Pierre 1: 10-12). L'Esprit de Christ était dans les prophètes; — maintenant, le Saint Esprit est envoyé ici-bas du ciel. Jean, à la fin de son évangile, traite ce sujet à fond. Il nous dit cette parole de Jésus, au chapitre 14: 16, 17: «Et moi je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour être avec vous éternellement, l'Esprit de vérité que le monde ne peut pas recevoir parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure avec vous, et qu'il sera en vous».

Le Père a été révélé dans le Fils; les disciples auraient dû savoir cela (versets 9, 10); mais maintenant ils sauraient que Lui était dans le Père, et eux en Lui, et Lui en eux. C'était là quelque chose d'absolument nouveau, par le Saint Esprit, — et le Père l'enverrait au nom de Christ. Au chapitre 15, Christ d'autre part envoie l'Esprit d'auprès du Père; et l'Esprit rendrait témoignage de Christ. «Quand le Consolateur sera venu, lequel je vous enverrai d'auprès du Père…» (verset 26), et la portée de ce fait était si étendue que, quelque grande et précieuse que fût la bénédiction de la présence de Christ ici-bas, Christ dit à ses disciples la vérité: «Il vous est avantageux que moi je m'en aille, car si je ne m'en vais, le Consolateur ne viendra pas à vous; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai» (chapitre 16: 7).

Je prie mon lecteur de peser maintenant tous ces témoignages du Seigneur annonçant l'envoi et la venue du Saint Esprit, à la suite et en conséquence du départ de Christ. Les disciples reçurent pour ce motif l'ordre de rester à Jérusalem jusqu'à ce qu'ils fussent revêtus de la puissance d'en haut (Actes des Apôtres 1: 4-8). Quand Christ va les quitter, il leur donne l'assurance qu'ils seront baptisés de l'Esprit saint dans peu de jours (Actes des Apôtres 1: 5). Nous pouvons mesurer l'importance du grand événement qui leur était annoncé, par le fait que Jean-Baptiste le présente comme un des grands traits qui caractérisaient distinctement le Christ, son second caractère étant celui-ci, qu'il était l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1: 33; et Matthieu 3: 11). Mais nous apprenons par l'Ecriture que c'est seulement à la suite de son élévation à la droite de Dieu que Christ reçut le Saint Esprit à cette fin. «Ayant donc, été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l'Esprit saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez» (Actes des Apôtres 2: 33). Ainsi, Pierre rend témoignage à ceux qui l'entendaient, disant: «Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, en rémission des péchés; et vous recevrez le don du Saint Esprit; car à vous est la promesse, et à vos enfants, et à tous ceux qui sont loin, autant que le Seigneur notre Dieu en appellera à Lui» (Actes des Apôtres 2: 38, 39). Ainsi encore, Actes des Apôtres 5: 32; le même apôtre dit: «Et nous lui sommes témoins de ces choses, ainsi que l'Esprit Saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent», — liant ce don tel que les Actes nous le présentent avec Jean 15: 26, 27. Pareillement, dans la première épître de Jean, nous lisons: «Et celui qui garde ses commandements demeure en Lui, et Lui en cet homme; et par ceci nous savons qu'il demeure en nous, savoir par l'Esprit qu'il nous a donné» (chapitre 3: 24).

Toutes ces écritures établissent aussi clairement que le témoignage de Dieu peut le faire, que le Saint Esprit, ce qui distinctivement est appelé le «Saint Esprit» et le «Consolateur», n'était pas donné avant que Christ eût été glorifié, — que si Christ ne s'en était pas allé, le Saint Esprit ne serait pas venu, et qu'il n'est jamais venu avant que Christ ait été ainsi glorifié: alors, il fut envoyé, Christ l'ayant reçu alors, selon la promesse du Père. Je dis que le Saint Esprit, en tant qu'ainsi venu, «n'était pas» avant que Christ ait été glorifié. Si le don était simplement une partie intégrante et nécessaire de la régénération, il en résulterait que personne n'aurait été régénéré auparavant; et il est parfaitement certain, quoiqu'il en soit, que le Consolateur ainsi promis n'était pas la régénération ou la vivification (*), parce que «le Fils vivifie ceux qu'il veut» (Jean 5: 21).

(*) Il n'est peut-être pas inutile de faire remarquer que l'auteur de ces pages ne pense pas lui-même que la régénération soit identiquement la même chose que la vivification, mais qu'il la tient plutôt pour l'expression du nouvel état de choses dans lequel le chrétien est introduit maintenant en Christ. Le mot est employé ici dans son usage ordinaire, comme équivalent de la nouvelle naissance. (Réd.)

De plus, pendant la vie de Jésus, les morts entendirent la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l'entendirent, vécurent; cependant le Saint Esprit n'était pas encore venu (Jean 7: 39). Le Père réveille les morts et les vivifie; de même aussi le Fils vivifie ceux qu'il veut; mais le Saint Esprit ne pouvait pas venir avant que Christ s'en fût allé. La venue du Saint Esprit, et «vivifier», sont deux choses distinctes. On veut bien le reconnaître, et on admet que la venue du Consolateur est postérieure à la glorification de Christ; mais, dit-on, c'était la communication des dons de la Pentecôte, que certainement nous n'avons pas. Cela est-il vrai? Il faut nous en rendre bien compte. Le Consolateur et la vivification, cela est très certain, sont deux choses distinctes, et la seconde de ces deux choses eut lieu avant que Christ fut glorifié, tandis que l'envoi du Saint Esprit eut lieu après. Mais, dit-on, ce qui a été donné là, c'est la jouissance des «dons de la Pentecôte que nous, certainement, nous n'avons pas». Autrement dit: nous n'avons pas le Consolateur! — Comprenez-vous, cher lecteur, de quelle chose sérieuse il s'agit, et comment cet affreux système amène au reniement absolu de la présence du Consolateur comme part du chrétien? Que devient alors la déclaration de l'apôtre, Actes 2: 38, 39, que la promesse du Saint Esprit que devaient recevoir ces hommes, après qu'ils se seraient repentis et qu'ils auraient été baptisés, était «à tous ceux qui sont loin, autant que le Seigneur notre Dieu en appellera à Lui?» Que devient la promesse du Seigneur, qu'il donnerait aux siens «un autre Consolateur», qui ne pourrait pas venir jusqu'à ce que Lui-même s'en fût allé, et qui demeurerait pour toujours avec eux (*)? Quoique fût le Consolateur, il n'était pas donné du tout, bien certainement, jusqu'à ce que Christ s'en fut allé, et ait été glorifie, ce qui revient à dire que ce don n'était pas ce qui existait auparavant comme action du Saint Esprit dans les prophètes et dans les saints. S'il s'agit seulement des dons de la Pentecôte, et si très certainement nous ne jouissons pas de ces dons, il est évident que le Consolateur s'en est allé; mais s'il s'agit de quelque chose d'autre, — bien que manifesté dans ces dons, — s'il s'agit de la vraie présence de Dieu par l'Esprit sur la terre dans les saints, alors mes opposants, et hélas beaucoup d'autres, renient la vraie présence de Dieu sur la terre dans ses saints, ce fait divin d'une portée si immense qui devrait caractériser le christianisme et être la source de tout notre bonheur présent, — ce qui seul fait le christianisme ce qu'il est. Si Dieu demeure en nous par son Esprit, c'est là autre chose que seulement les dons de la Pentecôte, ou seulement le fait que je suis spirituellement vivant par la grâce.

(*) Jean 14: 15-17, 26; 15: 16; 16: 7-15.

La doctrine qu'on veut nous opposer est le reniement de la présence de Dieu par l'Esprit dans l'église, ou dans le saint, en dépit de la promesse de Christ que le Saint Esprit demeurerait pour toujours avec nous, et que tous ceux que Dieu appellerait le recevraient.

Recherchons maintenant ce que l'Ecriture nous enseigne positivement sur ce point aussi. Les passages que nous citerons serviront en même temps à montrer la funeste erreur de ceux qui veulent absolument confondre le baptême du Saint Esprit, ou la réception de l'Esprit par les saints, avec la régénération ou la nouvelle naissance.

L'Ecriture est aussi claire que des paroles peuvent l'être. Dans le passage déjà cité plus haut, nous lisons: «Or il disait cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croyaient en Lui» (Jean 7: 39). Les disciples croyaient en Christ, et il fallait qu'ils crussent ainsi avant qu'ils reçussent le Saint Esprit de cette manière; mais nous sommes tous enfants de Dieu par la foi en Jésus Christ. Les disciples furent d'abord enfants, régénérés; ensuite, ils reçurent le Saint Esprit. C'est ce que nous confirme expressément l'épître aux Galates: «Vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus»; et puis, ayant reçu l'adoption (savoir la position de fils, comme don) par la venue du Fils ici-bas, qui vint pour nous et qui nous racheta: «Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l'Esprit de son Fils dans nos coeurs, criant: Abba, Père!» (Galates 3: 26; 4: 6). Remarquez-le, il ne s'agit pas des dons miraculeux de la Pentecôte, mais de l'Esprit criant «Abba, Père!» dans nos coeurs.

Pierre aussi dit: «Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ en rémission des péchés; et vous recevrez le don du Saint Esprit» (Actes des Apôtres 2: 38). — Or je suppose qu'on admettra bien, que lorsque ces hommes se furent repentis, et eurent été baptisés, ils étaient ce qu'on appelle régénérés; mais d'après les paroles de Pierre, ce n'était là que le motif de la réception par eux du don du Saint Esprit comme conséquence. Tous les onze, nous le savons, étaient des croyants vivifiés, nets par la Parole que Christ leur avait dite; mais ils devaient recevoir et ils reçurent le Saint Esprit, après cela.

Paul, en parfait accord avec ce que dit Pierre dans son discours, demande aux disciples qu'il trouve à Ephèse: «Avez-vous reçu l'Esprit saint après avoir cru?» (Actes des Apôtres 19: 2.) — Question parfaitement absurde, si cette réception de l'Esprit avait formé une part intégrante et nécessaire de leur régénération. Et ils lui dirent: «Mais nous n'avons même pas oui dire si l'Esprit saint est», autrement dit si ce que nous avons entendu de Jean, a été accompli, savoir que Christ baptiserait du Saint Esprit.

Ainsi encore, dans l'épître aux Ephésiens, le même apôtre nous dit: «Auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse» (Ephésiens 1: 13). Et dans la seconde épître aux Corinthiens: «Or celui qui nous lie fermement avec vous à Christ, et qui nous a oints, c'est Dieu, qui aussi nous a scellés, et nous a donné les arrhes de l'Esprit dans nos coeurs» (2 Corinthiens 1: 21, 22). Ainsi encore, dans la première épître aux Corinthiens: «Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit… que vous avez de Dieu» (1 Corinthiens 2: 19). L'apôtre ne parle pas d'un état de régénération du coeur, mais du corps comme temple du Saint Esprit. Ainsi encore, au chapitre 5 des Actes, Ananias et Saphira «mentent à l'Esprit saint»; ils mentent donc «à Dieu» (Actes des Apôtres 5: 3, 4); car l'Eglise était «édifiée ensemble pour être une habitation de Dieu par l'Esprit» (Ephésiens 2: 22).

L'Ecriture nous donne ainsi la certitude de la présence personnelle de Dieu dans l'Eglise, et dans les saints individuellement, dans la personne de l'Esprit, à la suite, et comme chose distincte de la foi et du fait qu'on est enfants, cette présence de Dieu étant le sceau de cette foi, le fruit de la rédemption accomplie, et en conséquence postérieure, et seulement postérieure à la glorification de Jésus, par qui, et au nom de qui, par le Père, l'Esprit fut envoyé comme l'autre Consolateur. Tout cela est on ne peut plus simple. Quels sont ceux que Dieu régénère, et quels sont ceux que Dieu scelle? Il n'y a que des incrédules qui puissent être régénérés; — et il n'y a que des croyants qui puissent être scellés.

Dieu n'eut jamais la pensée d'habiter au milieu de son peuple avant que la rédemption fut accomplie. Il n'habita jamais avec Adam, jamais avec Abraham, mais les visita tous deux; mais aussitôt qu'il eut racheté Israël d'Egypte, il veut qu'Israël sache qu'il les a rachetés ainsi pour habiter au milieu d'eux (Exode 19: 46). Maintenant, Dieu fait ainsi par son Esprit; mais il le fait à la suite et en conséquence de la rédemption. — Les figures nous apprennent la même vérité: le lépreux ou le sacrificateur était d'abord lavé, — c'est la régénération; ensuite, aspergé de sang, comme nous le sommes par le sang de Christ; ensuite, oint du Saint Esprit, — ce qui n'est pas le lavage de la régénération, mais le don du Saint Esprit. Ainsi, quand nous recevons la promesse de l'Esprit par la foi, la foi vient la première.

L'Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants, et il nous vient en aide dans nos infirmités, intercédant selon Dieu (Romains 8: 16, 26, 27).

Je pourrais citer beaucoup d'autres passages à l'appui de ce que je viens de dire, mais ceux-ci suffisent. Les croyants sont scellés du Saint Esprit, mais ce sont des incrédules qui sont régénérés par Dieu; et il faut qu'ils soient régénérés avant qu'ils puissent être scellés par ce Saint Esprit de la promesse.

S'agit-il seulement de dons? Notre corps, souvenons-nous en, est un temple par la réception du Saint Esprit; il ne s'agit pas seulement d'une action qui vient du dehors, mais de l'habitation de l'Esprit en nous. C'est là autre chose que simplement les dons miraculeux: l'amour de Dieu est versé dans nos coeurs par le Saint Esprit qui nous a été donné; l'Esprit est les arrhes de notre héritage; nous sommes conduits par l'Esprit, conduits dans toute la vérité par lui (*). Avons-nous perdu tout cela? Ou serait-ce là simplement la régénération? N'y a-t-il pas une présence personnelle du Saint Esprit, le Consolateur, demeurant dans les saints individuellement, dans les saints, du corps desquels il fait un temple, — demeurant dans la maison de Dieu, l'habitation de Dieu par l'Esprit?

(*) Romains 5: 5; Ephésiens 1: 14; Romains 8: 14; Jean 16: 13.

Le caractère distinctif de Christ, à côté du fait qu'il est l'Agneau de Dieu, c'est qu'il est Celui qui devait baptiser du Saint Esprit; mais pour qu'il pût faire ainsi, il fallait qu'il fût élevé préalablement à la droite de Dieu. — Qu'il fut oint et scellé, l'Ecriture nous le dit (*), mais il demeurait seul, à moins qu'il ne mourût; et maintenant, nous sommes scellés et oints du Saint Esprit promis qu'il a reçu comme ayant été exalté par le Père (**): c'est cela qui constitue le christianisme, l'élévation de Christ à la droite de Dieu, et l'envoi du Saint Esprit qui en est la conséquence.

(*) Actes des Apôtres 10: 38; Jean 6: 27; Jean 1: 29-34.

(**) Actes des Apôtres 2: 33; 2 Corinthiens 1: 21, 22; Ephésiens 1: 13, etc.

Mais on vient nous dire, et on veut prétendre que tout cela était de même auparavant, si ce n'est que Dieu donna les dons miraculeux de la Pentecôte qui ont entièrement cessé; en sorte que nous serions réduits, quoique Christ soit glorifié, à l'ancienne condition patriarcale ou Jéhovique. Ces prétentions ne sont autre chose que le reniement du christianisme, — je ne dis pas de Christ, mais du christianisme.

Remarquez en même temps, comment ceci se lie à la doctrine de l'Eglise. Christ ayant été exalté comme homme à la droite de Dieu, le Saint Esprit vient ici-bas; il nous unit à Lui, le Chef qui est assis à la droite de Dieu: «Celui qui est uni au Seigneur est un seul Esprit avec Lui» (1 Corinthiens 6: 17). C'est là le corps de Christ: Lui, le Chef ou la Tête dans le ciel, — nous ses membres sur la terre; — c'est pourquoi il était impossible qu'il existât avant que Christ fût glorifié. Il faut que la tête soit là pour avoir les membres. Si la Pentecôte ne consistait que dans les dons, il en serait autrement; il n'y aurait pas d'union. Des dons n'unissent pas; ils sont exercés dans les membres du corps déjà un. Mais s'ils sont seulement des dons distincts, nous sommes des hommes régénérés individuellement, et rien de plus.

Mais on dira: le Fils n'avait-il pas la puissance de vivifier, dès le commencement? Assurément; mais ce n'est pas là la question du tout. Nous sommes membres de son corps, de sa chair et de ses os (*). Ceci n'avait aucune application quelconque jusqu'à ce qu'Il fût incarné. On dira que l'Ecriture emploie ici une figure; soit, mais c'est une figure qui ne s'applique à Christ que lorsqu'il est devenu homme; et lorsqu'il fut devenu homme, nous ne pouvions pas, alors, être membres de son corps, parce qu'il n'avait pas encore accompli la rédemption et pris sa place comme homme à la droite de Dieu (la place dans laquelle il devait être Tête, comme homme), et envoyé le Saint Esprit pour nous unir à Lui. C'est le sens de ces paroles «A moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul» (Jean 12: 24). Le Seigneur ne parle pas ici de la puissance divine de vivifier, qui n'avait rien à faire avec demeurer seul, mais de Lui-même homme, le Fils, qui avait pris cette place comme homme, le Christ. Comme homme, il était seul, — pas uni aux hommes, — quoique un vrai homme. S'il mourait, il associerait, étant glorifié, des croyants à Lui-même; il les unirait à Lui-même. Il pouvait, comme Fils de Dieu, vivifier des âmes d'une manière divine, et l'essence de la félicité éternelle consiste en cela; mais nous ne pouvions être vivifiés ensemble avec Lui comme homme ressuscité d'entre les morts, être ressuscités ensemble, et être assis ensemble dans les lieux célestes, à moins que Lui, un homme, ne fût ressuscité.

(*) Ephésiens 5.

Telle est la doctrine de l'Ecriture: «Quelle est l'excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons selon l'opération de la puissance de sa force, qu'il a opérée dans le Christ en le ressuscitant d'entre les morts; — et il l'a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et domination, et au-dessus de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle-ci, mais aussi dans celui qui est à venir; et il a assujetti toutes choses sous ses pieds, et l'a donné pour être chef sur toutes choses à l'assemblée, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous» (Ephésiens 1: 19-23). Or, qui que ce soit qu'il vivifie divinement, tout ceci est impossible et absolument hors de place, jusqu'à ce que Christ soit ressuscité et glorifié comme homme. C'est comme envoyé, comme ressuscité, et glorifié par Dieu qu'il est donné pour être Chef à l'Eglise, son corps. C'est l'homme glorifié qui est le Chef (la Tête), Lui, qui est la Parole, le Fils éternel. Mais ce n'est pas comme Parole ou comme Fils qu'il est donné pour être la Tête du corps, mais comme homme ressuscité par Dieu d'entre les morts. Telle est, je le répète, la doctrine de la parole de Dieu.

L'auteur des brochures, auxquelles je réponds et ses amis peuvent penser que c'est peu de chose, une fois qu'on a reçu la vie de Dieu, d'être uni à Christ, la Tête glorifiée à la droite de Dieu; mais je suis d'un autre avis, et l'Ecriture est d'un autre avis: c'est l'excellente grandeur de la puissance de Dieu envers nous qui croyons. Or il est bien évident qu'Abraham ne pouvait pas être cela, puisque Christ n'était pas incarné et exalté. Abraham peut avoir été vivifié par le Fils, mais il ne pouvait pas être uni à l'homme ressuscité et glorifié à la droite de Dieu, car il n'y avait pas d'homme glorifié dans le ciel. On nous répond qu'il le sera plus tard, qu'il y a une nouvelle oeuvre de Dieu qui doit se poursuivre dans un autre monde, par laquelle ce qui n'arriva pas et ne pouvait pas arriver dans ce monde-ci, s'accomplira dans l'autre. Mais pour croire ce qu'on nous dit, il nous faut une autre autorité que celle des hommes qui avancent de pareilles choses; il nous faut la Parole de Dieu, et celle-ci, nous le verrons plus loin, parle différemment dans les rares passages qui se rapportent à ce sujet. Une chose est certaine, et qui est le point important pour nous, c'est que dans ce monde-ci, la différence existe; Abraham n'était pas uni par le Saint Esprit à un homme glorifié dans le ciel, car il n'y avait pas d'homme glorifié dans le ciel. Le Saint Esprit, par conséquent, qui nous unit nous, «n'était pas encore» (Jean 7: 39). Est-ce une chose de peu d'importance qu'il y ait un homme assis à la droite de Dieu et que nous lui soyons unis?

Ici se trouve, remarquons-le en passant, la tendance à la confusion à laquelle peut donner lieu le passage qu'on a relevé «être uni à Lui en vie». Ces paroles sont parfaitement vraies, mais on n'avait pas fait antérieurement la différence entre le pouvoir vivifiant du Fils de Dieu, et notre vivification ensemble avec Lui, comme homme ressuscité d'entre les morts, et notre résurrection ensemble avec Lui, et notre élévation dans les lieux célestes où Dieu nous a fait asseoir ensemble. Mais l'ignorance de nos opposants, que nous reconnaissons d'ailleurs cordialement comme des frères, leur a fait prendre ces mots: «Unis à Lui en vie» dans le seul sens qui leur est familier, et les rend en une certaine mesure excusables à cet égard; mais l'excuse se trouve dans l'entière ignorance où ils sont de cette merveilleuse vérité que nous avons été vivifiés ensemble avec Christ, et unis à Lui, de manière à être des membres de son corps, comme il est dit à la fin du chapitre 1 et au commencement du chapitre 2 de l'épître aux Ephésiens: et c'est là l'assemblée envisagée comme le corps de Christ.

L'assemblée a un autre caractère aussi: elle est la maison de Dieu. Comme telle, elle est l'habitation de Dieu par l'Esprit, comme nous le voyons au chapitre 2 de l'épître aux Ephésiens (comparez 1 Timothée 3: 15). C'est pourquoi dans la 1re épître aux Corinthiens, l'apôtre dit aux chrétiens: «Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous?» (chapitre 3: 16). Rien de tout cela n'est la régénération, mais la présence personnelle du Saint Esprit sur la terre. — J'ai à peine besoin de dire qu'une assemblée pareille n'a jamais existé avant l'élévation de Christ à la droite de Dieu. Christ se donna «pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés» (Jean 11: 52).

Mais on veut aussi que ce que l'apôtre dit, que nous avons été baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps, soit accompli par la régénération, non par le Saint Esprit donné, les dons de la Pentecôte étant la seule autre bénédiction par l'Esprit. Mais ceux qui raisonnent ainsi, n'ont donc pas lu le chapitre 12 de la première épître aux Corinthiens, car ce chapitre parle de dons, et nullement de régénération, témoin les versets 1-4, et tout le chapitre! «Il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit…; car à l'un est donnée, par l'Esprit, la parole de sagesse, et à un autre, la parole de connaissance selon le même Esprit…»; et ainsi de suite. Les dons sont les manifestations de l'Esprit, données en vue de l'utilité; et, toutes ces choses, ce seul et même Esprit les opère, «distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît» (verset 11). Je demande à tout homme qui est dans son bon sens, si tout cela peut s'appliquer à la régénération. Et maintenant, que lisons-nous ensuite? «Car de même que le corps est un, et qu'il a plusieurs membres…, ainsi aussi est le Christ; car aussi nous avons tous été baptisés d'un seul Esprit, pour être un seul corps»; et puis l'apôtre nous parle de la diversité des membres, pour nous dire encore: «Or vous êtes le corps de Christ, et ses membres chacun en particulier. Et Dieu a placé les uns dans l'assemblée, d'abord des apôtres, etc.» (versets 27-30). En un mot, nulle part il ne s'agit de la régénération, dans tout le chapitre; mais, il est question du Saint Esprit, distribuant à chacun ses dons comme il lui plaît, et de ce que nous sommes baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps, chaque membre ayant son service particulier, — toutes choses qui n'ont rien à faire avec la régénération. L'Eglise, par conséquent, étant le corps de Christ, ne pouvait pas exister avant que la Tête fût dans le ciel, comme nous l'apprend très clairement le chapitre 1 de l'épître aux Ephésiens, ni être l'habitation de Dieu par l'Esprit, tant que le Saint Esprit n'était pas envoyé. La doctrine que l'Eglise est établie ou révélée seulement maintenant, est d'ailleurs expressément enseignée dans l'Ecriture. «A moi», dit Paul…, «cette grâce a été donnée d'annoncer parmi les nations les richesses… et de mettre en lumière devant tous, quelle est l'administration du mystère caché dès les siècles en Dieu, qui a créé toutes choses; afin que la sagesse si diverse de Dieu soit maintenant donnée à connaître aux principautés et aux autorités, dans les lieux célestes, par l'assemblée» (3: 8-10). Ainsi encore, dans l'épître aux Colossiens, chapitre 1: 26, nous lisons: «Le mystère qui avait été caché dès les siècles, et dès les générations, mais qui a été maintenant manifesté à ses saints».

On affirme que l'Eglise était, et a dû être révélée dans l'Ancien Testament; à quoi je n'ai rien à répondre, si ce n'est que je préfère croire la parole de Dieu, qui me dit que le mystère était «caché en Dieu» (rien ne peut être plus absolu que cette déclaration), et est «maintenant manifesté». On va jusqu'à dire que le mystère n'était pas pleinement révélé auparavant, et n'était pas révélé du tout aux gentils, pensée dont il n'y a pas trace dans l'Ecriture, qui déclare expressément que le mystère était «caché dès les siècles et dès les générations», — «caché en Dieu». Cependant on nous dit en même temps que la mort de Christ devait produire une unité formelle et visible, et que les enfants de Dieu étaient dispersés dans les siècles précédents, c'est-à-dire, pour parler clairement, n'étaient pas une assemblée, mais le furent après la mort de Christ.

On avance qu'Etienne (Actes des Apôtres 7) parle de «l'assemblée au désert» (verset 44). En effet, nous rencontrons à chaque instant dans l'Ecriture cette expression d'assemblée ou de congrégation, pour laquelle l'hébreu a trois mots différents; mais, cette «assemblée au désert», était-elle le rassemblement en un des enfants de Dieu dispersés? Se prévaloir de pareils arguments, quelque souvent qu'ils soient répétés, n'est que folie. Je ne puis regarder comme un honnête homme celui qui, de propos délibéré, cite ce 7e chapitre des Actes pour démontrer que l'Eglise existait déjà, au temps des pères. Sans doute, la congrégation d'Israël était une assemblée, comme l'était aussi l'attroupement qui eut lieu à Ephèse, et qui est appelé du même nom, Actes 19. Mais y a-t-il de l'honnêteté à appliquer au corps de Christ, ce qui est dit de ces hommes dont les corps sont tombés dans le désert? On ne peut avancer plausiblement en cette matière qu'un seul passage, non en faveur de l'existence de l'Eglise, car le passage prouve le contraire, mais pour démontrer que les prophètes ont prophétisé de l'Eglise, un passage qui, comme je viens de le dire, démontre le contraire de l'existence de l'Eglise avant la résurrection de Christ, parce que le psaume qui le renferme s'étend jusqu'à la résurrection, et nous présente ceci comme en étant le fruit. Quoiqu'il en soit, le psaume 22 peut être invoqué comme une preuve qu'il a été prophétiquement fait mention de l'Eglise. Pour moi il me suffit de savoir que le mystère était «caché en Dieu»; et la difficulté apparente qui se présente à cet égard, comme toutes les difficultés dans l'Ecriture, apporte une nouvelle lumière à celui qui s'attend patiemment à Dieu. En effet, il est parfaitement clair que le passage du psaume dont nous parlons, se rapporte au résidu d'Israël, et ensuite à tout Israël; et il fut littéralement accompli aussi au chapitre 20 de l'évangile de Jean. Le psaume ensuite s'étend jusqu'au millenium, tandis que le mystère caché «l'assemblée» dont parlent les Epîtres, est la réconciliation des juifs et des gentils en un corps (snsswma) en Christ (Ephésiens 2). Le psaume 22 ne touche pas le sujet de l'ascension; il fut accompli par le Seigneur avant son élévation au ciel, cette élévation qui était nécessaire, comme nous l'avons vu, pour qu'il envoyât le Saint Esprit. Le psaume passe de la résurrection aux derniers jours, alors que tout Israël sera rassemblé, et il laisse entièrement de côté tout ce que Paul appelle «l'Assemblée».

Nous avons parlé et parlé justement de l'Eglise comme Paul en parle. Le mot par lequel elle est désignée peut signifier toutes choses, nous l'avons vu, depuis le rassemblement tumultueux d'Ephèse, jusqu'à l'épouse et au corps de Christ; mais c'est abuser des mots ou user d'une mauvaise chicane que d'appliquer ces termes dans ces sens, à cette épouse. La citation du passage du psaume dans l'épître aux Hébreux (chapitre 2: 12) n'a rien à faire ici, car cette épître ne se place jamais sur le terrain de l'union avec Christ, ou de l'Eglise, mais envisage Christ comme médiateur entre Dieu et les saints, ou comme Celui qui est établi sur la maison de Dieu. Le passage est cité, non pour rien dire de bon ou de mauvais quant à l'Eglise, mais pour montrer que Christ n'a pas honte d'appeler les saints «ses frères». Bienheureuse vérité! — Tout, ici, est sur un terrain juif (sur le terrain des relations de Christ avec le résidu), quoique nous soyons greffés sur l'olivier; les saints sont envisagés comme participants à l'appel céleste, non comme membres du corps de Christ. Mais le passage du psaume 22 n'était pas plus que le type d'Eve ou d'autres pareils, même au moindre degré, une révélation préalable de l'Eglise. Maintenant que nous avons l'Eglise, nous pouvons comprendre le type d'Eve; mais Eve était simplement la femme d'Adam, la femme qui a péché, si nous nous en rapportons à l'Ancien Testament, et elle ne révélait exactement rien du tout. Le psaume 22, je le répète, parlait du Messie dans l'assemblée d'Israël, et ne révélait rien de plus. «L'assemblée», pour un juif, était l'assemblée d'Israël; et le psaume ne fait aucune allusion aux gentils, jusqu'à ce qu'il parle du millénium. Maintenant j'ai la clé du psaume, et je peux en faire l'application à l'assemblée, comme ayant commencé après la résurrection de Christ à Jérusalem; mais le psaume ne révélait absolument rien à l'avance quant au mystère du seul corps tiré des Juifs et des Gentils.

Une considération pourra ici rendre plus facile aux personnes qui, comme l'auteur des brochures qui m'ont fait prendre la plume, croient au retour de Christ avant le millénium, l'idée de gens sauvés et régénérés qui ne font pas partie de l'Eglise ou corps de Christ. Nous savons qu'il y aura des saints sur la terre pendant le millénium; or avant que celui-ci ne commence, les noces de l'Agneau ont lieu, et son épouse s'est préparée; en sorte qu'il est parfaitement clair qu'il y a des saints, des hommes régénérés, qui ne font pas partie de l'Epouse, car l'Epouse est préparée et les noces sont venues, et ces saints sont manifestés plus tard seulement.

Examinons maintenant les déclarations par lesquelles on veut conclure que les saints de l'Ancien Testament font partie du corps de Christ; — je dis conclure, car de déclaration de l'Ecriture on n'en produit point. On dit «je pense», «je crois», «il est à peine concevable», et autres choses semblables; au lieu de fournir des preuves on démontre ainsi que les preuves font défaut.

On cite bien Hébreux 11: 39, 40, assez impudemment, en disant: «Jusqu'à ce que nous, qui faisons partie de cette dispensation, nous fussions prêts à partager avec eux les mêmes bénédictions, qui sont leur part à eux», alors que nous lisons dans le passage cité: «Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous». L'Ecriture déclare expressément que nous avons de meilleures choses, quoique étant ensemble rendus parfaits dans la résurrection; nos opposants et leurs amis veulent que nous ayons des bénédictions semblables. Pour moi, je crois, l'Ecriture, — savoir que nous avons «quelque chose de meilleur», — et non ceux qui veulent nous ravir ce que Dieu nous a donné. Et quoiqu'on en dise, toute la question est là.

On peut excuser jusqu'à un certain point, à cause de l'ignorance de ces hommes en fait de critique sacrée, qu'ils veuillent s'appuyer sur ce que nous lisons en Galates 4: 26: «La mère de nous tous!…» Mais quiconque est quelque peu versé dans ces matières, sait que le vrai texte ici est: «Qui est notre mère», en sorte que le passage dit tout juste le contraire de ce qu'on voudrait qu'il dit.

On demande encore s'il est un moment supposable que, si les saints de l'Ancien Testament entrent dans un vrai et réel état de résurrection en gloire…, ces saints ne soient pas unis à Christ et à nous dans cette dispensation, et cela dans le sens le plus complet, dans le même sens dans lequel nous sommes unis à Christ, comme membres de son corps? Je réponds que moi, je ne suppose rien, mais que j'apprends des Ecritures. Mais pourquoi n'en serait-il pas comme on dit? Mais aussi pourquoi tous les saints ressuscités feraient-ils nécessairement partie du corps et de l'épouse de Christ? Il est clair que lorsqu'ils étaient sur la terre, ils n'en faisaient pas partie, car le Christ auquel nous sommes unis, n'existait pas comme Tête dans la gloire. Où sont les textes sur lesquels on s'appuie? Où, cet acte à venir par lequel les hommes sont ainsi unis à Christ? Le don de la vie n'est pas une preuve d'union du tout; la possession de la vie n'est pas l'union. Mes enfants reçoivent la vie de moi; mais ils ne sont pas mon épouse.

On demande aussi comment il se fait que, si le Saint Esprit est Dieu, il n'ait pas toujours été ici-bas; et on nous fournit ainsi la clef de tout le système: on ignore absolument l'envoi du Consolateur, à la suite de la mort et de l'exaltation de Christ. Supposez que je dise: le Fils est-il Dieu, ou non? S'il est Dieu, comment peut-on prétendre qu'il n'a pas toujours été ici-bas? Ma question montre que je ne connais pas le christianisme, pour ce qui concerne l'envoi du Fils par le Père. La question de mes opposants montre qu'ils ignorent le christianisme, quant à l'envoi de l'Esprit et à sa demeure en nous. Les opérations spirituelles de l'Esprit ne sont pas restreintes à cette dispensation, mais sa présence l'est, sa présence comme envoyé du ciel et demeurant sur la terre, — si l'Ecriture est vraie… Quant à la question de l'union, je répète que la communication de la vie par Christ, ou la possession de la vie de sa part, n'est jamais l'union, quoiqu'elle puisse être nécessaire à l'union. La vie et l'union peuvent venir en un moment; mais il faut que la vie et la foi soient là, pour que nous soyons scellés du Saint Esprit par lequel nous sommes unis. Nous avons vu que l'Ecriture est on ne peut plus claire et positive sur ce point. Dieu a pris soin, au commencement, qu'il y eût un intervalle entre les deux choses. Je ne vois pas de raison pour que, maintenant que le Saint Esprit est venu, nous ne soyons pas scellés au moment même où nous croyons; mais il faut que nous croyions d'abord, autrement il n'y aurait rien, ni personne, à sceller, car les croyants seuls sont scellés. Mais, dit-on, faut-il donc conclure qu'un serviteur de Christ aussi honoré qu'Enoc par exemple n'aura pas de place dans l'Eglise? Puis on parle aussi de Noé. Je réponds: il ne faut rien conclure du tout, mais nous apporter les déclarations de l'Ecriture qui établissent la chose. L'Eglise n'existait pas; ces hommes, par conséquent, ne pouvaient pas être dans l'Eglise. Où était le corps, quand il n'y avait pas de Tête? Où était l'assemblée dont Noé faisait partie? Où était le Saint Esprit envoyé du ciel pour unir? Où, le Christ auquel il faut être uni? Tout ce qu'on dit ici sont de faux raisonnements, sans appui dans l'Ecriture. En nous parlant de ce que ces hommes ont fait, l'apôtre dit: «Et tous ceux-ci… n'ont pas reçu ce qui avait été promis, Dieu ayant eu en vue quelque chose de meilleur pour nous». Cette chose meilleure, ils ne l'avaient donc pas, en dépit de toutes les grandes phrases et des préjugés qu'on signale. Il était avantageux que Christ s'en allât, tant était excellent ce que les apôtres reçurent, et tant il est peu vrai qu'ils n'avaient rien de meilleur que les patriarches: «De sorte» dit l'apôtre «que ceux qui sont sur le principe de la foi sont bénis avec le croyant Abraham» (Galates 3: 9). Il met en contraste la loi et la foi, et montre quels sont ceux qui sont bénis; mais il parle de la bénédiction des nations par Lui, non de l'Eglise dont il n'est nullement question, soit en bien soit en mal, l'Eglise n'étant pas du tout un sujet de promesse.

Paul distingue soigneusement en Colossiens 1, le ministère de l'Evangile, et le ministère de l'Eglise pour compléter la parole de Dieu. Sans doute, comme le croyant Abraham a été béni, les croyants seront bénis avec Abraham; mais cela ne nous dit absolument rien d'une place dans l'Eglise: quiconque croyait, était béni, comme Abraham en était le témoin. Abraham était justifié par la foi, et nous également, — tout cela est vrai; Abraham est l'héritier du monde, nous le savons aussi; mais comment tout cela montre qu'il soit un membre du corps de Christ, personne ne nous le dit. La question est passée sous silence. Abraham avait une espérance céleste; mais pourquoi en résulterait-il qu'il soit un membre du corps, de l'Eglise? L'apôtre dans ce passage de l'épître aux Galates veut montrer que la loi apportait la malédiction, et la foi la bénédiction, comme l'exemple d'Abraham le démontrait, et que nous, par conséquent, ayant la foi, nous avons trouvé la bénédiction avec Abraham; mais que cette bénédiction implique une identité de position, nous n'en trouvons pas la moindre trace. Au contraire, le passage qu'on tord à plaisir en le citant, démontre que la bénédiction n'impliquait pas une identité de position, «Dieu, ayant eu en vue quelque chose de meilleur pour nous». Le mystère ne formait aucune partie de la révélation; il n'était point un sujet de promesse; il était «caché en Dieu». Un type historique, je l'ai déjà fait remarquer, ne révèle une chose en aucune façon jusqu'à ce que l'antitype vienne. C'est simplement de l'histoire. La fin du chapitre 16 de l'épître aux Romains (verset 25) ne se rapporte pas seulement à la prédication de l'Evangile, comme on le prétend, mais à un mystère, à l'égard duquel le silence a été gardé dès les temps éternels, mais qui a été manifesté maintenant.

L'introduction des gentils, remarquez-le bien, n'était pas un mystère non révélé. De nombreux passages y font allusion, mais le passage que nous venons de citer (Romains 16: 25) parle d'un mystère tenu secret dès la fondation du monde; et prétendre que ce soit là ce qui est clairement enseigné dans les Ecritures de l'Ancien Testament qu'on rappelle, est un audacieux mépris de l'Ecriture et rien de plus. Prétendre que: «Nations, réjouissez-vous avec son peuple», et: «Je te donnerai pour être la lumière des nations», soit une chose tenue secrète depuis la fondation du monde, c'est se moquer de la parole de Dieu. Ceux qui avancent de telles choses démontrent ainsi seulement qu'ils ignorent le mystère, maintenant qu'il est révélé, et ne connaissent rien qui dépasse les passages cités. On nous dit que le Seigneur, après Sa résurrection, expliquait à ses disciples les choses qui le concernaient; et qu'il est bien difficile d'admettre qu'il aurait laissé de côté l'appel des gentils, dans son exposition: mais les choses qui le concernent Lui, ne sont pas celles qui concernent l'Eglise, mais celles qui se rapportent à Sa propre personne. L'Esprit devait venir pour conduire les disciples dans toute la vérité (Jean 16: 12, 13). La Parole nous dit expressément que Jésus leur montra qu'il fallait que le Christ «souffrit ces choses et qu'il entrât dans sa gloire» (Luc 24: 26, 44-46). Il faut qu'un homme soit bien à bout de ressources pour avancer des passages tels que ceux-ci, et cela en présence de déclarations qui disent expressément que le mystère est maintenant révélé, et qu'il avait été tenu secret dès avant la fondation du monde, — caché en Dieu. L'appel des gentils n'est pas en lui-même la formation de l'Eglise; l'Eglise, et: «Nations, réjouissez-vous avec son peuple», sont deux pensées différentes. Ce passage justifie la bénédiction que Dieu donnait aux gentils et dont les juifs ne voulaient pas entendre parler: «nous empêchant de parler aux nations afin qu'elles soient sauvées»; mais il envisage les juifs comme peuple de Dieu, tandis que, dans l'Eglise, il n'y a absolument ni juif ni grec.

La confusion dans laquelle on tombe sur ce point, démontre qu'on n'a pas la moindre idée de ce que c'est que l'Eglise… Personne ne nie que Christ ait parlé de l'Eglise, prophétiquement, quoique l'Eglise elle-même ne fût pas encore révélée; mais le passage, Jean 10: 16, ne fait pas même cela! Rassembler des personnes en un troupeau, montre l'appel des gentils qui avait été toujours révélé, et touche à l'état extérieur des choses ici-bas; mais la doctrine de l'Eglise, je parle du corps de Christ, ne se trouve là en aucune manière. Jean ne parle jamais de l'Eglise, mais de Christ, et de personnes individuellement. Aucun des apôtres ne parle de l'Eglise, ni ne désigne par ce mot les chrétiens comme ensemble, si ce n'est Paul: c'était une dispensation confiée à Paul, comme il nous le dit lui-même. Christ parle de l'Eglise, prophétiquement; les Actes nous disent comment elle a été fondée, historiquement; mais personne ne parle d'elle, comme docteur ou doctrinalement, excepté Paul. Le passage qui se rapproche le plus du sujet est une allusion au temple, que nous trouvons au chapitre 2 de la 1re épître de Pierre: «Nous sommes édifiés une maison spirituelle». Nos opposants sont forcés d'admettre que ce propos de Dieu pour le rassemblement des saints en un, fut révélé dans une forme manifeste et dans une unité visible, inconnue jusque là, et qu'on n'avait jamais vue. Il est facile de dire «inconnue» et «jamais vue»; mais quand cette unité a-t-elle existé auparavant? Où était la Tête à laquelle le corps devait être uni? Ou bien le corps subsistait-il peut-être sans aucune tête du tout?

Il est on ne peut plus clair que ce que nous lisons, Ephésiens 3: 5, 6, ne veut pas dire que les gentils seraient cohéritiers avec tous les rachetés juifs, si par là on entend qu'ils devaient former un seul corps, parce que le chapitre 2 montre que Christ a fait des deux un seul homme nouveau, et que c'est de cette manière qu'ils sont concitoyens et cohéritiers, Christ les ayant ainsi réconciliés tous les deux en un corps. Il peut être fort commode pour la thèse qu'on soutient de relever seulement l'expression «cohéritières», en laissant de côté le «seul corps» qui est expressément révélé comme étant une chose nouvelle. Remarquez quelle preuve frappante nous trouvons ici qu'à tous égards, il faut que l'Eglise soit une chose nouvelle comme fait, non seulement comme révélation. Le judaïsme était fondé et maintenu par la conservation du mur mitoyen de clôture; l'Eglise est fondée sur ce que le mur mitoyen a été renversé. Si Dieu avait révélé l'Eglise, pendant l'existence du judaïsme, c'eût été détruire toute la force et la valeur de la révélation par laquelle le judaïsme subsistait. Le Seigneur, quand sa mort qui devait opérer cette destruction approchait, a pu révéler l'Eglise, prophétiquement, en termes généraux, comme fait; et c'est ce qu'il fait au chapitre 16 de l'Evangile de Matthieu; mais c'était parce que le judaïsme allait prendre fin. Nos opposants sont obligés ici de nouveau de reconnaître que l'appel des gentils, comparativement caché et non révélé, est «le sujet d'une manifestation positive et corporelle». D'un côté ils reconnaissent bien un «propos secret», une vérité «tenue cachée», mais ils parlent en même temps de l'appel des gentils comme d'une chose «comparativement cachée». Qu'est-ce qui est vrai? Pourquoi altérer les Ecritures, et dire «comparativement cachée en Dieu?» L'appel des gentils n'était ni comparativement, ni en aucune manière, caché, mais révélé aussi clairement que possible dans des passages que nous avons déjà cités: «Nations, réjouissez-vous avec son peuple…» etc., pas même, — comparativement caché; mais l'autre sujet, si nous devons croire l'Ecriture, était tenu secret, «caché en Dieu». Pourquoi ne pas le croire simplement au lieu d'altérer l'Ecriture pour soutenir une théorie en se contredisant soi-même dans la même page.

Le chapitre 1 de l'épître aux Colossiens nous offre un autre témoignage important au verset 18, sans parler des versets 25 et 26. C'est comme ressuscité d'entre les morts que Christ est le commencement, la tête du corps. Ce n'est pas seulement que comme Fils il vivifie et donne la vie, mais que, comme ressuscité d'entre les morts, il prend Lui-même, comme homme, une place absolument nouvelle, il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, et il devient le Chef du corps, l'Eglise. Il ne s'agit pas seulement de la valeur d'une oeuvre ou de l'opération de la puissance divine, mais d'une place, et d'une place spéciale, prise maintenant pour la première fois, non d'une place occupée avec d'autres (ce qui en un certain sens est vrai de la résurrection), mais d'une place de prééminence dans laquelle Christ est seul: le Chef, et l'Assemblée unie à Lui comme son corps. Nos opposants sont forcés de reconnaître l'existence d'une forme manifestée, et d'une unité visible qu'on n'avait jamais vue auparavant, et, permettez de l'ajouter, une union avec Christ impossible auparavant, car nous ne pouvions pas être des membres de Christ avant que Christ prît sa place comme Tête dans le ciel.

Mais on prétend que, quand ils passeront (juifs et gentils) de cette position dans un état éternel, ces distinctions disparaîtront. La distinction de juif et de gentil a disparu maintenant dans l'Assemblée, parce que celle-ci est une chose éternelle, — ce qui demeure. Mais où trouve-t-on que la position distinctive de l'Eglise, que l'on ne peut pas nier ici, disparaisse dans l'autre monde? Où est cet évangile d'une nouvelle oeuvre dans ce monde que personne n'a vu, qui doit introduire là dans l'Eglise ceux qui n'y étaient pas ici-bas? Je lis: «A Lui soit gloire dans l'Assemblée… pour tous les âges du siècle des siècles» (Ephésiens 3: 21 ). C'est une relation éternelle comme telle, que l'Eglise, formée ici-bas, occupe. Ainsi, je lis: «L'habitation de Dieu est avec les hommes» (Apocalypse 21: 3); mais cette habitation de Dieu, c'est la Jérusalem céleste, l'Epouse, la femme de l'Agneau, et en même temps l'habitation de Dieu, et «avec les hommes». Ainsi encore, au chapitre 12 de l'épître aux Hébreux, l'Ecriture nous parle de «l'Assemblée des premiers-nés écrits dans les cieux», et des «esprits des justes consommés». Pourquoi cette distinction, si nous devons finalement tous être confondus et rassemblés en un?

Ainsi, tandis que ces docteurs sont obligés d'inventer un nouvel Evangile, pour un autre monde, pour établir que les distinctions qu'ils ne peuvent pas nier, disparaissent là, les quelques passages qui se rapportent à ces sujets parlent de la continuation des distinctions. Ces hommes, je le répète, n'ont aucune idée de ce que c'est que l'Eglise. Ils savent, ils nous le disent, qu'il n'y a pas de rédemption en dehors du sang de Christ; ils savent que la mort et la résurrection de Christ doivent être la base de toute union, de toute relation, et de toute bénédiction; ils savent qu'il n'y a pas de vie en dehors de la vie éternelle de Christ…; ils admettent qu'il n'y a pas d'autre puissance pour vivifier une âme, que la puissance du Saint Esprit. En tout cela, nous sommes parfaitement d'accord, si je comprends bien ce qu'on nous dit.

Mais toutes ces choses laissent entièrement de côté l'union avec Christ (l'homme exalté à la droite de Dieu), par le Saint Esprit envoyé du ciel et demeurant en nous… On nous dit bien que, quand l'immortalité sera venue, il n'y aura qu'un seul troupeau et un seul berger, un corps, un Esprit, une espérance de notre appel, un Seigneur, une foi, un Dieu et Père de tous; mais cela ne fait qu'ajouter à la confusion, et manifester l'ignorance de ceux qui avancent de telles choses. Ces choses sont vraies maintenant, et sont inapplicables en grande partie, lorsque l'immortalité sera venue; car il n'y aura alors ni espérance, ni foi. Mais de plus, si ces choses sont vraies maintenant, elles ne seront pas vraies du tout quand nous serons glorifiés, parce que, lorsque pour nous, en tout cas, «l'immortalité viendra», et c'est là la vraie espérance de notre appel, il y aura des saints sur la terre qui seront dans un état tout différent. A cette époque-là, les noces de l'Agneau seront venues, et sa femme se sera préparée; autrement dit l'Eglise sera complète, et les noces auront eu lieu.

On appelle notre sérieuse attention sur ce que nous lisons en Galates 4: 1-7. On nous dit que les saints de l'Ancien Testament sont appelés «l'héritier», «seigneur de tout», «enfant»; et qu'ainsi ces saints avaient tous les privilèges et la vocation de l'Eglise. Quelle preuve plus évidente peut-on nous donner de l'ignorance absolue dans laquelle on est à l'égard de ce que c'est que l'Eglise? car aucun de ces termes ne donne le caractère distinctif et la vraie position de l'Eglise. Sans doute, les personnes qui composent l'Eglise ont part à tout cela; mais la place de l'Eglise reste complètement en dehors: il n'est question ni d'union avec Christ, le Chef, ni de l'Eglise comme étant son corps ou l'Epouse, ni de l'habitation de l'Esprit. Ces saints, sans doute, étaient enfants, ne différant en rien de serviteurs, tandis que nous, nous avons l'Esprit d'adoption; mais, je le répète, il n'est pas question de la position de l'Eglise… Mais je m'arrête: Nous ne pouvons nous attendre à un jugement sain de la part de ceux qui ne se soumettent pas à la parole de Dieu.

On nous dit encore que «bâtir sur le roc» est une prophétie juive (Esaïe 28). Il n'en est rien. Jéhovah, nous le savons tous, est appelé un Rocher, et Christ est annoncé par le prophète comme la pierre éprouvée, le solide fondement; mais le seul point qui nous concerne nous, c'est l'édification de l'Eglise sur le Rocher, et de cela Esaïe ne dit pas un mot et il n'y fait aucune allusion. Les paroles du Seigneur ne sont pas la révélation de l'Assemblée, qui nous est présentée comme unie à un homme glorifié; mais elles nous apprennent que Christ bâtirait son Eglise et que celle-ci ne commencerait qu'alors. Si le Seigneur avait dit: Je bâtis, ou: Je suis occupé à bâtir, on aurait pu raisonner de cette manière; mais le Père, par une nouvelle révélation directe, avait montré à Pierre que cet homme humilié, le Messie rejeté, était le Fils du Dieu vivant, et sur cela, Jésus déclare que lui bâtira son Eglise, non pas qu'il avait été occupé à la bâtir.

Mais on veut s'appuyer sur Jean 15, pour prouver que l'Eglise était formée sur la terre. Or, je nie absolument que ce chapitre s'applique à l'Eglise. Les sarments sont coupés; des membres du corps de Christ ne peuvent pas être détachés du corps. La vigne, c'était Israël; mais Israël n'était pas le vrai cep. Christ sur la terre, seulement sur la terre, était le vrai cep. Je dis «sur la terre», car il est question de nettoyer, de porter du fruit, et de couper; et tout cela a lieu sur la terre, et était vrai alors. On est tombé dans une foule de difficultés par une fausse application de ce chapitre à l'Eglise. Je ne nie pas qu'il puisse y avoir une analogie dans l'Eglise professante, mais c'est là tout. La même substitution de Christ à Israël que nous voyons dans ce chapitre, nous pouvons la trouver dans Esaïe 49, et dans l'usage que fait Matthieu de la prophétie d'Osée: «J'ai appelé mon fils hors d'Egypte»; mais tout se rapportant à la terre. L'Eglise est assise dans les lieux célestes en Christ. On ne nettoie ni ne coupe dans les lieux célestes. Mais ces fausses vues égarent à tous égards.

On peut raisonner sur le brigand à la croix, mais le brigand fut lui-même le premier témoin, pour ainsi dire, du fait que le voile était déchiré et je ne pense pas qu'aucun chrétien estime peu importante cette vérité, que le chemin des lieux saints n'était pas manifesté avant que Christ mourut.

Je réponds maintenant aux questions:

1°  Les Evangiles ne contiennent pas la forme d'instruction la plus étendue. Je ne connais aucune partie de l'Ecriture qui soit plus bénie, parce que les Evangiles me présentent Christ lui-même; mais ces Evangiles m'apprennent que, pour ce qui est de la vérité, il y avait beaucoup de choses que Christ avait à dire à ses disciples et que ceux-ci ne pouvaient pas supporter alors pendant que Christ était avec eux, et que le Saint Esprit les conduirait dans toute la vérité. Si on ne croit pas cela, on ne se soumet point à ce que Christ dit dans les évangiles.

2°  Nous devons croire que l'Eglise n'était pas unie à Christ quand Christ était sur la terre, parce que l'épître aux Ephésiens nous dit qu'il fallait que Christ fût glorifié pour devenir la Tête du corps, et que, par sa mort, il devait créer les deux en Lui-même pour être un seul homme nouveau, les réconciliant tous les deux (juifs et gentils) en un seul corps par la croix.

3°  Il n'y a nul doute que les disciples étaient des enfants de Dieu pendant que Christ était sur la terre; mais ils n'avaient pas l'Esprit d'adoption, et Christ ne les reconnaissait pas comme ses frères. Ce qu'Il dit de «frère» et de «soeur» (Matthieu 12: 46-50 et ailleurs), n'a nul rapport avec ceci. Ils étaient dans ce sens tout aussi bien sa mère que ses frères.

4°  Ce n'est point un article de notre foi que le sang de Christ donne la même position et la même relation à tous ceux qu'il purifie, non pas même pour ce qui les concerne sur la terre. Le sang de Christ donne la liberté d'entrer dans les lieux saints; mais il ne donnait pas cette liberté sur la terre aux saints de l'Ancien Testament, et il ne la donnera pas aux saints du millénium sur la terre. C'est «un chemin nouveau et vivant qu'il nous a consacré à travers le voile, c'est-à-dire sa chair» (Hébreux 10: 19, 20). Nous avons à apprendre des Ecritures, et non par des conclusions humaines, ce que sont toute position et toute relation avec Christ dans l'état céleste. Si on m'apporte une déclaration de l'Ecriture qui me dise que tous les saints constituent le corps et l'épouse de Christ, je me soumets, cela va sans dire. Je lis (Hébreux 11: 40) que Dieu avait en vue quelque chose de meilleur pour nous. Le salut est le même pour tous; mais c'est le conseil révélé de Dieu qui doit nous apprendre quelle est notre place spéciale. Si le résultat doit être le même, pourquoi y a-t-il ceux qui sont assis à la droite et à la gauche du Seigneur, et d'autres qui n'ont pas ce privilège? S'il y a une différence dans le degré, comme nos opposants sont forcés de l'admettre, le sang de Christ n'implique donc pas égalité de position si cela était, il faudrait que l'égalité fût absolue mais s'il n'en est pas ainsi, l'inférence est fausse. Nous avons à apprendre de la Parole de Dieu ce qui est vrai.

5°  Il faut restreindre Matthieu 16 à la formation de l'Eglise à la Pentecôte et après. Ce passage n'est point une prophétie de l'Ancien Testament du tout; il ne renferme point une promesse pour Israël dans les jours du millénium; et si même il en était ainsi, la chose ne pourrait pas être vraie pour les jours précédant la venue de Christ.

6°  Nous devons croire que les saints de l'Ancien Testament ne sont pas unis à Christ. C'est une erreur d'imaginer que des hommes sont unis à Christ, parce qu'ils sont vivifiés et ressuscités par Lui.

7°  L'épître aux Romains ne renferme pas la vérité de l'Eglise. Dans une exhortation pratique, au chapitre 12, elle fait allusion à l'Eglise comme existant, mais l'Eglise n'est pas du tout le sujet de son enseignement. Elle parle de ce qui a même plus d'importance: la justification individuelle, et la paix, et le pardon des péchés, et le jugement de la loi du vieil homme, et l'affranchissement de cette loi dans une vie nouvelle. Il y a plus: sauf une seule allusion pour introduire l'intercession, l'épître aux Romains ne parle pas de Christ comme monté au ciel; elle nous apprend la nouvelle condition dans laquelle la mort et la résurrection de Christ nous introduisent: au contraire de l'épître aux Ephésiens, elle commence par l'homme dans sa vie d'iniquité et de péché, et nous fait connaître le remède divin à cette condition. L'épître aux Ephésiens commence par les conseils de Dieu, et voyant Christ mort, et nous morts dans nos péchés, nous présente comme vivifiés ensemble avec Lui; elle ne parle pas de justification pour des hommes responsables sur la terre, mais d'une nouvelle création par laquelle nous sommes associés et unis à Christ dans le ciel.

8°  Il est hors de doute que nous sommes d'abord régénérés, et ensuite scellés et baptisés en un seul corps. Je ne veux pas dire qu'il soit nécessaire qu'il y ait un intervalle de temps entre les deux faits, mais je parle de l'ordre des actes divins, et l'Ecriture établit cet ordre très clairement. Il est impossible qu'un homme irrégénéré puisse être scellé: chacun devrait reconnaître que c'est une folie de l'imaginer. D'un autre côté, il n'y a qu'un homme irrégénéré qui puisse être régénéré. On devrait savoir que nous sommes enfants de Dieu par la foi, et que c'est après que nous avons cru que nous sommes scellés. Malheureusement, il est évident que nos opposants ne croient à aucun scellement, à aucun don de l'Esprit, si ce n'est les dons miraculeux de la Pentecôte que certainement nous n'avons pas: de là toutes ces questions. Mais il est bon que cette incrédulité relativement à la promesse du Saint Esprit vienne au jour.

9°  Les opérations de l'Esprit ne sont pas limitées à cette dispensation; mais il en est autrement de l'envoi du Consolateur, parce que Christ déclare expressément que celui-ci ne pouvait pas venir si Lui ne s'en allait pas, et que lorsqu'il viendrait, il demeurerait éternellement au lieu de s'en aller comme Lui. Le Saint Esprit n'est pas la même chose que les dons du Saint Esprit. L'Esprit, une fois qu'Il est venu, distribue à qui Il veut. Tout ce qu'on nous dit à ce propos, n'est que de l'incrédulité quant à la présence du Saint Esprit. Sans doute l'Eglise a tellement attristé le Saint Esprit qu'il est souvent difficile de discerner ses opérations; mais Dieu rappelle la conscience de l'Eglise au sentiment de son péché à cet égard et au sentiment de ce qu'elle a perdu, et ses docteurs nient le péché; et, comme je l'ai montré dans les pages qui précèdent, on ne peut pas ignorer ou nier plus complètement que ne le font ces hommes l'envoi spécifique du Saint Esprit à la suite du départ de Christ, c'est-à-dire le caractère essentiel du christianisme, qui est le ministère de l'Esprit.

10°  On met ici de côté l'Eglise, comme dans la question précédente on mettait de côté le Saint Esprit. L'Ecriture ne dit jamais: l'Eglise qui est dans le Père, excepté dans les épîtres aux Thessaloniciens, où l'apôtre s'adresse à «l'église des Thessaloniciens qui est en Dieu le Père»; et la différence est de la plus haute importance, parce que, bien qu'une église locale puisse se trouver localement dans les responsabilités du corps, elle est un chandelier qui peut être ôté de sa place, mais le corps de Christ ne peut pas être ôté. De plus, il n'est pas question d'adoption ou d'union. L'Eglise, l'Assemblée, n'est pas un fils de Dieu, ni ne peut être unie au Père; — mais on confond tout. Des chrétiens, individuellement, sont fils; l'église des Thessaloniciens n'a rien à faire avec «être un fils»; et, excepté Christ d'une manière divine, aucun fils n'est dans le Père.

En fin de compte, je ne vois rien dans le traité auquel je réponds, si ce n'est la négation, dans l'ignorance (je l'admets pleinement), non du fondement de l'espérance d'un pécheur, ni de l'oeuvre de Dieu en lui pour le salut, mais de la vérité essentielle et caractéristique du christianisme, et pour ce qui concerne l'Esprit, et pour ce qui concerne l'Eglise. D'autres graves erreurs s'y rencontrent; j'ajoute ici seulement qu'il n'est pas exact que «le pardon des péchés» renferme «tout»: il n'en est absolument rien, en aucune manière. Ce n'est pas non plus employer une expression exacte que de parler de «rédemption en Christ». L'Ecriture dit: «En qui nous avons la rédemption, par son sang» ce qui est une chose fort différente, voulant signifier qu'en Christ, nous avons une certaine bénédiction mesurée, quoi que ce soit que nous puissions posséder en outre; et cette différence est toute la question ici… «En qui nous avons aussi été faits héritiers»; est-ce là la même chose que «un héritage en Lui?» Evidemment non, pour tout homme spirituel. L'héritage, c'est ce qui est en bas, comme chose distincte de notre appel: en Christ nous l'avons obtenu, nous avons été «faits héritiers»; mais l'héritage n'est pas en Lui. Toute cette manière de parler est fallacieuse, et je la signale ici à cause des très funestes conséquences qu'on en déduit.

Il est donc toujours vrai que, pour toute âme bénie, il faut la régénération et une sainte nature, il faut la rédemption et la purification par le précieux sang de Christ: une foi qui se confie en Lui, est le privilège des saints de tous les temps. Mais considérez toutes les voies de Dieu envers nous maintenant, et vous verrez que tout dépend d'une vérité dont aucun prophète n'aurait pu user en quelque manière que ce soit, et est opéré par elle. Prenez seulement le discours de Pierre (Actes des Apôtres 2): il n'y a pas un mot de ce discours qui eût pu être prononcé par un prophète. Prenez Jean 16, — le témoignage présent de Dieu tout entier dans le monde: rien de tout cela n'est possible que par la venue du Consolateur. Je prie le lecteur de se rappeler tout ce qu'on perd par la doctrine de nos opposants qui voudraient que le Consolateur soit seulement les dons de la Pentecôte; — point d'Esprit d'adoption, point d'amour versé dans nos coeurs, point d'arrhes de l'héritage, point de: «il prendra du mien et vous l'annoncera», point d'onction du Saint par laquelle nous connaissons toutes choses, point d'accès dans les lieux saints ou auprès du Père, point de connaissance des choses qui nous ont été librement données par Dieu, point de connaissance que Christ est dans le Père, nous en Lui, et Lui en nous. Je ne vais pas plus loin: aucune de ces choses ne sont les dons de la Pentecôte qui sont perdus; aucune d'elles ne sont simplement la régénération, car elles sont par l'Esprit envoyé du ciel et données en conséquence de l'exaltation de Christ à la droite de Dieu, au lieu que la régénération, nos opposants insistent même sur ce point, était vraie dans tous les temps. Toutes ces choses, et beaucoup d'autres que je pourrais ajouter à l'énumération, sont-elles perdues? Ou, qu'est-ce que le Consolateur?