Notes prises dans une suite de méditations (Darby J.N.)

 

Notes prises dans une suite de méditations (Darby J.N.) 1

1 Thessaloniciens  - ME 1873 page 438. 1

Romains 6  - ME 1874 page 16. 7

Ephésiens 1: 9   - ME 1874 page 50. 10

Hébreux 9  - ME 1874 page 71. 15

Philippiens  - ME 1874 page 118. 18

 

1 Thessaloniciens  - ME 1873 page 438

Nous tous qui croyons, nous faisons partie de l'Eglise. Je désire présenter quelques passages des Ecritures dans le but de mettre nos consciences en rapport avec cette vérité. Comment agit-elle sur nous? Nous a-t-elle vraiment saisis? Pour en faire l'épreuve pratique, prenons d'abord individuellement notre place dans l'Eglise au jour de la Pentecôte, et pour cela lisons la description que la Parole nous en donne. Considérons l'effet produit par la descente du Saint Esprit sur eux pour lesquels le Seigneur était monté au ciel; je parle de l'effet pratique de la lumière envoyée par Celui qui était allé au ciel (Actes des Apôtres 2: 41).

Lorsque nos âmes éprouvent de la bénédiction, nous devrions toujours nous demander: Jusqu'à quel point reflétons-nous la lumière qui est venue sur nous? Passant au chapitre 4 de l'épître aux Thessaloniciens nous trouvons l'autre terme du passage de l'Eglise ici-bas. La Pentecôte en était le premier. En résumé, nous voyons un peuple céleste sur la terre, et le Seigneur qui vient l'y chercher. Si le Seigneur paraissait maintenant, la bénédiction consisterait pour nous dans cette pensée: Celui qui vient est notre Seigneur, et nous l'avons attendu. Je désire que ces deux points: le commencement de l'habitation et de la formation de l'Eglise ici-bas et la fin de ces choses, demeurent présentes à vos coeurs. Etudiez-les, puis voyez jusqu'à quel point votre vie pratique, vos voies, tous vos sentiments, dans les circonstances au milieu desquelles vous pouvez vous trouver, sont conformes à la lumière qui descendit du ciel à la Pentecôte; — ou à l'attente du Seigneur qui vient du ciel. Nous devrions tous connaître quelles sont les choses qui conviennent à la position de l'Eglise. Les Thessaloniciens avaient été convertis des idoles à Dieu. Vous direz peut-être que vous ne vous êtes jamais inclinés devant. la pierre ou le bois; cependant il peut y avoir, en vos coeurs, beaucoup d'indulgence pour les choses du monde, pour la chair et le diable; ce sont là des idoles; tout aussi bien des idoles pour vous que la pierre et le bois l'avait été pour les Thessaloniciens. — Ils attendaient, du ciel, «le Fils du Dieu vivant et véritable». Vous ne pouvez pas dire que vous attendez quelqu'un, lorsque tout chez vous n'est pas préparé pour le recevoir. Un serviteur n'attend pas son maître quand toute la maison est en désordre. L'attente du Fils de Dieu venant du ciel, est folie pour le monde: sagesse pour le chrétien (1 Thessaloniciens 1: 9, 10.)

Mes chers amis, sommes-nous des enfants de Dieu? Le Père vous a-t-il accueillis avec amour, vous disant qu'Il vous connaît; que le même amour qui reposait sur son Fils repose aussi sur vous; que le sentier que son Fils a suivi, est celui par lequel Il vous conduit; que la perspective des biens qui sont en réserve pour ce Fils bien-aimé est aussi la vôtre? — Quelles gens devrions-nous être! Que cette parole demeure en vous! Prenez exemple des Thessaloniciens. Pouvez-vous dire: Je l'attends? Si vous connaissiez mon coeur, mes circonstances, vous sauriez que mon compte est fait, que je suis prêt et que j'attends le Fils du Dieu vivant et son signal pour aller à Lui. Apocalypse 22: 16, nous présente l'attitude de son peuple à sa venue. Il a laissé ici-bas un peuple qui doit y passer la nuit. Nous sommes dans la nuit, attendant l'étoile resplendissante du matin. Plus il y a de choses mondaines qui vous lient, plus vous perdez de la jouissance des privilèges que Dieu vous a donnés. Votre position est d'être pratiquement en dehors du monde; l'Eglise à la Pentecôte était en dehors du monde; les Thessaloniciens l'étaient aussi; or notre position est la même. Lorsque vous et moi nous serons dans la gloire, ce qui fera notre joie ne sera pas la gloire, mais le Seigneur lui-même. Que serait pour moi, ici-bas, la nouvelle Jérusalem sans Lui? Que ceci devienne pour nous une question pratique: Combien vivons-nous en dehors de la lumière qu'Il nous a donnée? Jusqu'à quel point nos pensées, notre manière de vivre, ce dont nous nous entourons, se trouvera-t-il à l'unisson avec Christ quand Il viendra? Le Seigneur, dans l'humiliation, est un des côtés de la médaille; le Seigneur dans la gloire, en est l'autre côté, le Seigneur revenant en est la devise.

La question du salut étant une fois réglée, on trouve dans l'Ecriture, deux sujets principaux relatifs aux voies de Dieu, savoir: le gouvernement de ce monde, puis la grâce souveraine qui donne à l'homme une place selon les conseils de Dieu: Les juifs sont le centre de l'un, l'Eglise, le centre de l'autre, après Christ, naturellement. Lui est le grand centre de tout, mais généralement parlant, les Juifs sont néanmoins le centre du gouvernement de Dieu dans le monde, quoiqu'il y ait maintenant un gouvernement spécial du Père même sur ses enfants. Vous verrez en Deutéronome 32: 8, à quoi je fais allusion: Quand le Souverain partageait les nations, quand il séparait les enfants d'Adam les uns des autres, il établit les bornes des peuples (non du peuple) selon le nombre des enfants d'Israël. «Le Souverain», tel est le nom de Dieu en rapport avec Melchisédec (Psaumes 91); c'est-à-dire que Celui qui a le secret du nom du «Souverain» jouira des soins du Dieu d'Abraham, — du Tout Puissant — de Jéhovah le Dieu des Juifs. Au verset 9 de ce Psaume, c'est le peuple Juif qui parle, dans le verset 14 c'est Jéhovah. En premier lieu, vous avez cette énigme telle qu'elle est proposé: Celui qui connaît, qui est le Souverain, aura les bénédictions du Dieu d'Abraham, car ils disent: «Jéhovah est le Souverain», alors Jéhovah met son sceau sur eux (verset 14). Il est le Tout Puissant pour Abraham. «Je suis le Dieu Fort Tout-Puissant; marche devant ma face et sois intègre». Il est «Jéhovah» pour les Juifs: «Je suis Jéhovah et je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme le Dieu Fort Tout-Puissant, mais je n'ai point été connu d'eux par mon nom de Jéhovah». Pour nous Il est le Père: «Soyez parfaits comme votre Père qui est dans les cieux est parfait» (Son nom de Souverain n'est pas encore mis en lumière.) Notre responsabilité est de manifester ce qu'est notre Père. Nous sommes l'épître de Christ; Lui a été le déploiement de la grâce de Dieu parmi les hommes.

Nous voyons en Deutéronome 32: 8, qu'Israël est le centre du gouvernement de ce monde; mais il y a encore une autre chose: je vois la souveraine grâce de Dieu, associant l'homme au second Adam, de la même manière qu'il l'a été au premier Adam; d'un côté l'homme responsable qui a failli; et de l'autre l'homme qui a glorifié Dieu en toutes choses. Nous sommes associés au second homme en gloire; nous lui serons semblables: «La gloire que tu m'as donnée, je la leur ai donnée…» La pensée et le dessein de Dieu est que nous soyons, pour toujours, avec Christ et semblables à Christ, son Fils bien-aimé. Nous avons cette position dès à présent, quoique n'étant pas encore dans la gloire. L'homme croit que douter de la grâce de Dieu est de l'humilité. Il n'en est rien. C'est suivre ses propres pensées quoique Dieu ait parlé. Lorsque Dieu me donne la plus belle robe, la plus grande humilité consiste à m'en revêtir et à la porter. Si vous dites: je n'en suis pas digne, cela montre que vous pensez, que vous pourriez le devenir. La vraie humilité accepte la pensée de Dieu. Nous n'avons que faire de nos propres pensées, lorsque Dieu a parlé; notre affaire est de croire. Lorsqu'Il dit que nous Lui serons semblables, nous savons que nous le serons, parce que Dieu l'a dit. C'est ici la seule vraie humilité, d'abandonner la pensée de ce que nous sommes pour Dieu, et de ne plus penser qu'à ce qu'Il est pour nous. L'enfant prodigue disait avant que de venir à son père: «qu'il me traite comme l'un de ses mercenaires». Cela parait humble; mais cela montre seulement qu'il ne connaissait pas le coeur de son père. Il ne le dit plus lorsqu'il est dans les bras de son père; il ne pouvait plus le dire.

A proprement parler, il n'est question des conseils de Dieu, qu'après la mort de Christ (Ephésiens 1: 1-4.) Le choix que Dieu a fait de nous avant la fondation du monde, n'a rien à faire avec Sa souveraineté sur le monde. La grâce serait toute aussi souveraine qui élirait aujourd'hui, dans ce moment, en tous temps, mais c'est «avant que le monde fût», qu'Il avait des pensées et un propos arrêté envers un certain nombre d'hommes. Il résulte de cela que les élus ne sont pas du monde, quoique y étant de fait. 2 Timothée 1: 9, 10 présente cet appel et ce salut qui nous a été donné en Christ avant les temps des siècles, mais qui a été manifesté maintenant. Dans l'épître à Tite (1: 2), je trouve le conseil de Dieu promis avant les siècles, mais qui n'a pas été manifesté avant la mort de Christ. Voilà le premier point. Après cela, si j'en viens à la création, je trouve autre chose: un homme responsable, né dans le monde. Ses premiers actes et tout le reste de son histoire, consistent en des chutes continuelles: ce que nous apprenons d'Adam en premier lieu, c'est qu'il faillit. La première chose qui est rapportée de Noé, après le déluge, c'est qu'il s'enivre. Aussitôt que la loi fut donnée, elle fut violée; la sacrificature est à peine établie, qu'Aaron fait le veau d'or; il n'a jamais mis ses vêtements de gloire et de beauté que le jour de sa consécration. Adam est créé innocent et parfait; sa chute est complète et le jugement s'exécute. Adam se méfie de Dieu; il écoute le diable, la convoitise entre dans son coeur, puis vient la transgression. Alors tout est fini. Adam est chassé du paradis. Le monde continue ce mauvais train, et le déluge arrive; après cela, Noé faillit sur le champ, et ainsi de suite. Dans chaque position de responsabilité, nous voyons l'homme faillir immédiatement et complètement. Dans le paradis, vous trouvez à côté l'un de l'autre, les deux principes pour lesquels les hommes ont combattu dès lors: la responsabilité de l'homme, et la communication de la grâce de Dieu, ou: l'arbre de la science du bien et du mal, et l'arbre de la vie. La loi survient, et soulève la question de la justice: «Fais cela et tu vivras». Voilà de nouveau les deux arbres; mais je trouve ici l'arbre de la justice avant celui de la vie. L'homme continue à faillir. Alors Dieu envoie ses prophètes pour rappeler l'homme à l'obéissance, comme étant le chemin du bonheur. L'homme étant démontré totalement pécheur, Dieu envoie la loi et ses prophètes pour mettre devant lui ses paroles et sa pensée. Même résultat! Dieu dit alors: «J'ai mon fils, mon unique, peut-être auront-ils du respect pour lui». Ils le jettent hors de la vigne et le font mourir. La parabole du figuier nous présente le jugement de la nature. Le Seigneur dit alors: «Maintenant est le jugement de ce monde». — Ce jugement du monde n'est pas encore exécuté: néanmoins toute la responsabilité de l'homme trouve ici sa fin, c'est-à-dire que la ruine de l'homme est démontrée aux yeux de chacun; car du moment où Christ est rejeté, l'histoire morale du premier Adam est close. En ce sens, c'est la fin des siècles comme en parle l'Apôtre.

Il vint chercher du fruit, mais il n'y en avait point pour Lui. Il vint leur offrir un festin, mais ils ne voulurent pas s'y asseoir (Matthieu 20; 21). Il nous faut apprendre qu'il n'y a aucun bien en nous. Les trois premiers évangiles présentent Christ à l'homme, afin qu'il le reçoive. L'évangile de Jean témoigne que Jésus ne fut pas reçu, lorsqu'Il apportait la grâce. L'élection et la grâce se trouvent tout le long de l'évangile de Jean. Les trois autres évangiles ont un autre langage. Il est dit en Jean: «Vous avez pour père le diable», mais je n'en aurai pas moins mes brebis; «mais à tous ceux qui L'ont reçu, il leur a donné le droit d'être enfants de Dieu, savoir, à ceux qui croient en Son nom». Ici je trouve le peuple. La responsabilité de l'homme est close, — il est un pécheur perdu. L'homme a été mis à l'épreuve et c'en est fait de lui. Quant aux voies morales envers chaque individu, la responsabilité demeure en son entier, mais ce que chacun doit apprendre, c'est qu'il est déjà perdu. Le résultat du principe de la responsabilité est d'apprendre à chacun qu'il est perdu; que la responsabilité est passée, parce que l'homme est perdu et ruiné. J'en viens donc au second homme: Il ne s'agit point de l'amélioration du premier homme; mais de la substitution du second homme au premier. Je trouve ici les deux arbres du paradis réalisés en grâce. Je suis d'abord conduit à faire la découverte de ce que je suis; ensuite je vois Christ mort sur la croix, après avoir pris sur Lui toute responsabilité. Voici le Fils de Dieu mourant sur la croix. Si ceci n'est pas de la justice — le jugement sur le péché, — je ne sais plus ce que c'est que la justice. Mais pour qui est-ce? Pour le pécheur coupable. Si cela n'est pas de l'amour, je ne sais ce que c'est que l'amour. Jésus a fait l'expiation pour le péché, afin que l'Evangile pût s'étendre a tout le monde; quant aux croyants, Jésus a porté chacun de leurs péchés. Il a répondu à tout, et ainsi l'ancienne responsabilité du croyant a disparu; l'arbre lui-même de la responsabilité est coupé jusqu'à la racine. L'expiation a répondu à la responsabilité, puis le Seigneur lui-même se trouve être l'arbre de la vie. (Naturellement, lorsque je dis que toute responsabilité est ôtée, je ne touche point à la responsabilité du croyant envers Christ, autrement il me faudrait entrer sur un tout autre terrain.) Les conseils de Dieu sont maintenant manifestés. La justice est accomplie, et ma position n'est plus celle de la responsabilité comme enfant d'Adam, mais celle d'un enfant de Dieu par la rédemption, tout en admettant, (naturellement) mon état complet de péché. Tout est sur un nouveau pied, sur un nouveau fondement. Non seulement mes péchés sont ôtés, mais ce qui les a ôtés a tellement glorifié Dieu et satisfait à sa justice que l'homme a pris place à la droite de Dieu dans la gloire. Il dit: «Je t'ai glorifié» — maintenant «glorifie-moi», et Jéhovah répond: «Assieds-toi à ma droite». C'est ce qui a placé le fils de l'homme dans la gloire de Dieu, d'où il envoie le Saint Esprit pour unir les membres avec Lui qui est la tête, étant allé prendre sa place, comme homme, dans le ciel: C'est ainsi que se forme l'Eglise. Vient maintenant la responsabilité du chrétien. La responsabilité de l'homme découle de la place qu'il occupe. Vous n'êtes pas responsable envers moi comme étant mes enfants, ou mes domestiques, si vous n'êtes ni mes enfants ni mes domestiques. Si je suis un croyant, Dieu dit que je suis un enfant de Dieu. Eh bien! Faites-nous voir maintenant que vous marchez comme un enfant de Dieu dans toutes vos voies. Là est notre responsabilité; laissez-moi voir «Christ en vous», et que chacun puisse l'y lire. Si vous êtes en Christ, Christ est en vous. Christ est devant Dieu pour nous, et nous sommes devant le monde pour Christ. Voilà votre responsabilité. Vous êtes un enfant de Dieu; il me faut donc voir que la vie de Jésus se manifeste dans votre corps mortel. Ceci est individuel. Vous remarquerez que l'homme individuellement est mis en premier dans l'Ecriture, parce que l'individu doit être mis en règle avant qu'il puisse être question de l'Eglise.

Notre relation avec le Père est celle d'enfants, notre relation avec Christ est celle de membres de son corps, de sa chair et de ses os, — le Saint Esprit nous unissant avec Lui, qui est la tête. C'est là l'Eglise. L'oeuvre de Christ est notre fondement. L'Eglise de Dieu est formée de ceux que le Saint Esprit envoyé du ciel unit à Christ la tête, après que celle-ci a été glorifiée dans le ciel, comme homme. Le Saint Esprit n'était jamais venu, et ne pouvait point venir auparavant. Toute action immédiate dès la création est du Saint Esprit; il est l'agent direct, mais il n'était jamais venu, jusqu'au jour de la Pentecôte. Il ne faut pas confondre l'action d'une personne divine avec la venue de cette personne.

Toutes choses ont été créés par et pour le Fils; cependant, il n'est pas venu avant l'incarnation. Ce qui donne à cette vérité une importance spéciale, c'est que le Saint Esprit demeure dans le croyant, et dans l'assemblée. Le Saint Esprit est venu demeurer ici-bas. Il ne se trouve aucune chose semblable à l'habitation de Dieu en nous, si ce n'est dans la rédemption. Dieu venait visiter Adam, mais n'a jamais demeuré avec lui. Il parlait souvent avec Abraham, mais ne demeurait jamais avec lui; cependant lorsqu'il eut racheté Israël, il descendit dans la nuée et demeura avec eux quoique ce ne fût qu'en figure et extérieurement. L'habitation du Saint Esprit est distincte du fait que l'on est né de Dieu. Elle est fondée sur ce que, par le sang de Christ, nous sommes parfaitement lavés et sans aucune tache. Dieu doit avoir une maison nettoyée pour qu'Il vienne y demeurer. Prenons une figure dans l'ancien Testament: Un homme était lavé avec de l'eau, aspergé de sang et oint d'huile. Nous sommes vivifiés, amenés sous l'aspersion du sang; puis, le Saint Esprit nous scelle en venant habiter en nous. Il ne peut sceller un incrédule: «Parce que vous êtes fils, Il a envoyé l'Esprit de son Fils dans vos coeurs». Par la descente du Saint Esprit, l'Eglise est associée avec Christ dans le ciel; or, la descente du Saint Esprit est la conséquence de l'ascension de Jésus; le Saint Esprit n'aurait pu venir auparavant. Le Saint Esprit dans l'Eglise ne pouvait exister comme chose actuelle sur la terre, avant que Christ eût été mort et ressuscité. Le système juif consistait à maintenir debout le mur mitoyen de clôture. L'Eglise l'a renversé. Vous ne pouvez lire les Ecritures sans voir que l'idée même de l'Eglise ne pouvait être révélée avant que Christ fût élevé en haut et le mur mitoyen de clôture renversé. Auparavant il nous était dit: «Réjouissez-vous, Gentils, avec son peuple»; la distinction était encore maintenue. Les Juifs avaient les promesses. Celui dans lequel étaient les promesses est venu. Ils l'ont rejeté et crucifié. Par là ils ont été placés sous la miséricorde aussi bien que les Gentils; il n'y avait plus de différence, tous ayant péché. Dieu avait bien accompli sa promesse, mais les Juifs l'ont méprisée. Le mur mitoyen de clôture a dû être ôté, pour que tous deux, Juifs et Gentils, fussent également placés sous la miséricorde.

Comme Israël, au chapitre 8 du Deutéronome, aussi dans un sens spirituel, nous traversons le désert. Dieu avait pris soin tout le long que leurs vêtements ne s'envieillissent pas. Il nous laisse ici-bas, afin que nous y apprenions ce que nous sommes, et ce que Dieu est. Etant enfants de Dieu, notre demeure est la maison du Père. Christ est allé nous y préparer une place, afin que là où il est nous y soyons aussi. Ceci nous conduit directement à la venue de Christ. Nous sommes identifiés avec Christ. Il vient pour nous mettre à notre place à côté de Lui. C'est là notre espérance. Le Juif est le centre de la prophétie; le monde aussi a affaire avec la prophétie.

Comme rachetés nous étions élus dans le conseil de Dieu avant la fondation du monde, c'est ainsi donc que nous ne sommes nullement du monde. Je dois attendre jusqu'à ce que Christ vienne pour être pleinement identifié avec Lui. Ce qui occupe l'esprit de Paul dans les Philippiens, c'est son départ pour être avec Christ; non pas pour aller au ciel, quoique ce soit bien le ciel. Je ne serai rendu conforme à l'image de Christ que lorsque je serai réveillé. Christ est les prémices. La résurrection des saints est la conséquence parfaite du sceau mis sur la justice de Dieu. Nous devons tous comparaître devant le siège judiciaire de Christ; mais nous aurons été glorifiés avant que nous nous y présentions. Nous rendrons compte à Dieu de tout ce que nous aurons fait depuis que nous sommes nés, mais nous serons dans la gloire quand nous aurons à rendre ce compte. Ce sont les sauvés (les autres le feront au jour du jugement sans doute) qui rendront compte de la manière dont ils auront glorifié Celui qui les a sauvés. C'est là notre espérance. Je serai rendu semblable à Christ quand Il me ressuscitera et me glorifiera. Je serai rendu conforme à son image quand il viendra, et pour ce qui concerne l'Eglise les noces de l'Agneau n'ont point lieu auparavant. La seule espérance propre au chrétien est d'attendre, du ciel, le Fils de Dieu. Personne ne sait quand Il vient. Lorsque le dernier membre de l'Eglise y aura été introduit, le Fils de Dieu viendra. Sera-ce à minuit, à la première veille ou à la seconde, ou à l'heure que le coq chante? ni vous ni moi ne le savons: il se peut que ce soit cette nuit!

 

Romains 6  - ME 1874 page 16

Nous avons parlé aujourd'hui des voies de Dieu et des bénédictions que nous avons en suite de notre relation avec le Seigneur Jésus. Je vais parler maintenant du fondement sur lequel nous sommes placés, afin que nous puissions marcher dans la conscience de notre relation avec Dieu; de celle-ci découlent nos devoirs aussi bien que notre service; puis, j'examinerai plus en détail, comment une âme peut cheminer en paix. «Ayant donc été justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu». Bien des personnes diront: Non, je ne puis dire que j'aie la paix. Une chose met le coeur à l'épreuve lorsqu'il s'agit de savoir s'il a réellement la paix et je l'emploie souvent vis-à-vis des âmes. — Cette chose la voici: Quel effet produit sur l'âme la pensée du jour du jugement? Quand vous parlez de la croix, plusieurs ont la paix; mais si vous parlez du siège judiciaire, ils ne l'ont plus. Dieu ne veut pas que ses enfants tremblent et soient incertains devant Lui. La connaissance de notre relation avec Dieu est une chose certaine. Quelques-uns ont une vague notion de la bonté de Dieu; cette expression représente, pour eux, l'espoir que Dieu n'aura pas une plus mauvaise opinion de leur péché qu'ils ne l'ont eux-mêmes. Une telle notion est entièrement fausse. Dieu est bon. Nous en avons la preuve dans le don de Son Fils. Tout est réglé: le passé, le présent, le futur. Par l'oeuvre du Seigneur à la croix, nous avons la paix; pour le présent, l'assurance et la force; l'espérance de la gloire pour l'avenir. En vue de la doctrine de la paix, l'Ecriture traite de deux points: le péché entièrement ôté; et la conscience purifiée. Dieu s'occupe à fond de ma condition de pécheur, de manière à m'amener avec Lui-même et avant le jour du jugement dans une relation dont j'aie la conscience. Il est descendu dans les profondeurs de mon coeur, pour me montrer toutes les profondeurs du sien — je connais ainsi tout mon péché et toute sa grâce: je sais ce que j'ai fait et ce que je suis; je sais aussi ce qu'Il a fait et ce qu'Il est. A cet effet, deux choses sont nécessaires: premièrement les voies de Dieu au sujet du péché, je dois savoir que tout mon péché a été ôté avant qu'au jour du jugement, Dieu s'occupe de moi comme d'un enfant d'Adam. J'ai besoin de plus encore; une autre chose m'a introduit dans une position toute nouvelle, tout ce que la chair produit a été ôté; je ne suis plus dans la chair, mais je suis en Christ: je ne suis plus dans le premier Adam, mais Dieu me voit dans le second.

Dans les Romains, voici ce que je trouve premièrement, que mes péchés sont ôtés; puis, que je suis mort avec Christ, et vivant en Lui; l'enseignement ne va pas plus loin. Nous faisons un pas de plus dans l'Epître aux Colossiens. Non seulement nous sommes morts et nous vivons, mais nous sommes ressuscités avec Christ. Dans l'Epître aux Ephésiens l'apôtre ne parle pas du premier point, il s'attache entièrement au second; allant même plus loin, il nous fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Christ. Nous ne trouvons pas la justification dans les Ephésiens, mais notre séance avec Christ dans les lieux célestes; puis toute la série des privilèges de l'Eglise de Dieu, privilèges dont elle a la conscience actuelle par l'Esprit saint. On peut suivre ces degrés précieux dans les trois Epîtres.

Je reviens maintenant en arrière, pour montrer comment nous pouvons entrer dans cette relation avec Dieu. Le paradis de l'innocence n'est plus. Il est perdu et je ne puis subsister avec Dieu, dans ma condition de pêcheur. Je dois être «dans la lumière, comme Lui est dans la lumière». Si je ne suis pas cela, je ne puis être avec Lui. Le voile subsistait en Israël, le Saint Esprit indiquant par là que le chemin des lieux célestes n'était pas encore ouvert. Il n'était pas question alors d'entrer dans la présence de Dieu. Il n'est pas question maintenant d'en être dehors. Vous devez être dans sa présence conformément à la sainteté de cette présence; sinon vous devez être condamné et rejeté à toujours. Dieu commence son oeuvre, en venant à nous, tels que nous sommes dans notre misère. Si je me dis chrétien, je dis par là, que j'appartiens à une race qui a crucifié Jésus et qui a craché contre Lui lorsqu'Il était sur la terre. L'acte extrême du péché a rencontré l'acte le plus élevé de l'amour. Nous voyons, dans la vie de Christ, la puissance de la parfaite bonté au milieu du mal, chose qui n'avait jamais été connue jusqu'alors; nous devons le considérer comme un exemple à suivre. C'était Dieu au milieu du mal, montrant qu'Il était plus grand que le mal. Dès lors, Il commença à agir directement envers l'homme, quand ce dernier n'était que pécheur sans loi ou sous la loi. C'est ainsi qu'Il agit envers les publicains et les pécheurs; méprisé des pharisiens, Il révélait le coeur de Dieu, mais aussi le coeur des hommes. Prenons pour exemple le pharisien Simon: Jésus montre qu'Il est un prophète en répondant à des pensées que Simon n'avait pas même exprimées. Il montre qu'Il est plus qu'un prophète lorsqu'il déclare que les nombreux péchés de cette femme lui sont pardonnés. Il les connaissait tous. Lui qui connaissait le coeur de cette femme, lui révèle Son propre coeur. Il découvrait les sépulcres blanchis et les mettait au jour. «Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle», et ils sortirent tous l'un après l'autre. Pourquoi n'ont-ils pas avoué leur péché et ne sont-ils pas sortis tous ensemble? C'est parce qu'ils cherchaient à conserver leur bonne réputation. Nous avons, dans la vie du Seigneur, le péché de l'homme mis entièrement à découvert et le coeur de Dieu parfaitement révélé.

La grande vérité qui ressort ici, c'est qu'au lieu de me rejeter à cause de mes péchés, Dieu vient en amour les ôter. C'est là, la première partie de l'oeuvre: mes péchés sont parfaitement ôtés; et d'une manière telle que je puisse avoir une conscience parfaite devant Dieu. Christ est l'accomplissement de la promesse; Il est déclaré Fils de Dieu en puissance par la résurrection des morts; c'est-à-dire que Dieu a tenu ce qu'Il avait promis; de plus, qu'une grande puissance est entrée dans le lieu où régnait la mort, qui était mon partage, et qu'Il a ainsi été déclaré Fils de Dieu. Christ a porté mes péchés, chacun de mes péchés. Il ne peut plus jamais en être fait mention; ayant porté mes péchés, son sang me rend aussi blanc que la neige; et son sang EST répandu; si je viens donc à Dieu par Jésus, et que mes péchés ne soient cependant pas tous ôtés et une fois pour toutes, ils ne le seront jamais, parce que Christ ne peut mourir de nouveau. «Car après avoir fait, par Lui-même, la purification de nos péchés il s'est assis». «Par une seule oblation il a rendus parfaits pour toujours ceux qu'il a sanctifiés». Cela nous montre la justice de Dieu dans le support des péchés des Saints de l'Ancien Testament. Lorsque le sang de Christ a été répandu, la preuve a été donnée que Dieu était juste en les supportant. Je me fonde sur cette justice comme sur un rocher. Le péché a été imputé à Christ, il est donc impossible que Dieu me l'impute, Dieu s'en est occupé; Christ l'a porté, il est complètement ôté; ainsi quand vient le jugement, il ne trouve rien à faire à mon égard. Pour ceux qui s'attendent à Christ, il n'y aura plus de péchés à juger lorsqu'il viendra pour eux. «Etant donc justifiés par la foi nous avons la paix avec Dieu». Dieu a été parfaitement glorifié dans la croix — parfaitement glorifié quant au péché; je puis donc dire aux pécheurs: venez. — Dieu a été glorifié quant au péché; si vous venez à Lui, le Père se jettera à votre cou et sera heureux de vous recevoir. Lorsque je viens à Christ à la croix, j'y trouve une justice parfaite quant au péché, et un amour parfait pour le pécheur. Non seulement mes péchés ont été ôtés, mais Dieu est parfaitement glorifié; la mort est détruite; la puissance de Satan anéantie — et je puis me réjouir dans l'espérance de la gloire de Dieu.

Ce n'est pas tout: il n'y a pas seulement les péchés, mais le péché. Entre les deux la différence est fort simple: dès que nous parlons des péchés, vous avez commis les vôtres, moi les miens; mais lorsque nous parlons du péché: «Par la transgression d'un seul, plusieurs ont été constitués pécheurs», etc. Ici nous sommes tous égaux. Nous trouvons la division de ces deux sujets entre le 11e et 12e verset du chapitre 5 des Romains. Ma nature ne peut être pardonnée, j'ai besoin d'en être délivré: «Qui me délivrera?» Ici ce n'est plus seulement que Christ est mort pour mes péchés; mais je suis mort avec Lui. Ceci est une autre application de la mort de Christ: Je suis autorisé à dire que je suis mis à mort dans la mort de Christ. Par l'obéissance d'un seul, plusieurs sont rendus justes. Eh! bien, direz-vous, si c'est par l'obéissance d'un seul, je puis alors continuer à vivre dans le péché. Mais comment avez-vous part à cette obéissance? En étant mort avec Lui; et si vous êtes morts, comment pouvez-vous continuer à vivre? Je suis mort avec Christ; par là, j'ai été délivré de ma nature, et non pas seulement délivré de mes péchés qu'Il a portés. Voilà pourquoi il n'y a maintenant plus de condamnation. Votre position est changée. Christ étant mort pour vous et ressuscité, Il mourut là, pour vos péchés; vous êtes actuellement en Lui mort et ressuscité: vous n'êtes plus du tout dans le premier Adam. La loi provoque le péché, elle ne m'est d'aucun secours: elle me maudit pour l'avoir enfreinte; elle ne m'aide nullement à la garder. La loi me fait découvrir que j'ai besoin d'une délivrance. Je trouve que je suis mort à ce en quoi j'étais tenu — je suis mort en Christ. Ce n'est pas seulement qu'Il ait porté mes péchés. L'oeuvre de Christ sur la croix n'est pas uniquement d'avoir porté mes péchés et de les avoir ôtés; mais par cette oeuvre je ne suis plus en la chair; je suis dans le second Adam devant Dieu, juste, comme Il est juste. Lui étant devenu ma vie, je traite le premier homme comme un homme mort. Je ne suis pas toujours conséquent dans la pratique — j'ai à m'en humilier, mais j'ai toujours un titre à dire que je suis mort. Cela est plus que d'avoir seulement mes péchés pardonnés ou d'avoir ma dette payée: Je donnerai ici un exemple dont je me suis souvent servi ailleurs — je suppose un fils chargé de dettes — sans ressources — n'ayant aucun moyen de subsistance — incapable de s'acquitter. Son père vient et paie ses dettes. Il n'en est pas mieux ensuite; n'ayant pas de quoi vivre, avant peu il se trouvera dans le même état qu'auparavant. Mais si le père lui dit: je ne payerai pas seulement tes dettes; je t'associe à moi; ceci est une toute autre chose. Le fils réalise alors qu'il est associé dans le commerce: il est mis sur un nouveau pied. Vous l'entendrez parler de notre capital, de notre clientèle, de nos affaires, et ainsi de suite.

Au chapitre 8, je trouve le croyant, en Christ, devant Dieu; je vois toute la bénédiction qui m'appartient; j'ai la paix devant Dieu et je suis accepté dans le bien-aimé.

Vous avez affaire à une personne possédant le pardon dont parle le chapitre troisième; elle n'a pas encore appris à connaître ce qu'elle est, ni la provision qui est en Christ; elle devra apprendre ces choses tôt ou tard, mais jusqu'à ce qu'elle les ait apprises, elle n'aura pas une paix entière et assurée. Lorsque nous avons appris réellement que Dieu nous a aimés quand nous n'étions que pécheurs, qu'Il nous a alors purifiés selon Sa sainteté, et acceptés dans le bien-aimé, à cause de ce que Christ a fait, nous avons une pleine paix. Que le Seigneur vous donne de savoir parfaitement ce que vous êtes; souvenez-vous que Christ étant mort et s'étant donné Lui-même pour nos péchés, il ne peut plus jamais être fait mention de ceux-ci. Nous sommes châtiés pendant le chemin; ceci est une tout autre chose; mais, je le répète, si vos péchés ne sont pas ôtés, ils ne pourront jamais l'être. Mes chers amis, connaissez-vous votre position en Christ maintenant? Savez-vous que vous êtes en Lui et Lui en vous? Sinon que le Seigneur vous donne de savoir qu'Il a une fois et pour toujours ôté vos péchés, puis aussi de connaître cette seconde vérité, que vous êtes morts avec Christ, ressuscités avec Lui, assis avec Lui dans les lieux célestes; ainsi tout sera en règle.

Ephésiens 1: 9   - ME 1874 page 50

Tout ce qui a failli dans le premier Adam sera accompli dans le second, et bien plus glorieusement accompli. Dans le 1er chapitre de l'épître aux Ephésiens, il est fait mention de deux choses, comme étant la part de l'Eglise: l'une n'est pas entièrement accomplie; nous ne possédons encore rien de l'autre. L'une est l'appel de Dieu; l'autre l'héritage de Dieu. Nous trouvons l'appel dans les versets 4 et 5 du chapitre 1. La première partie de l'appel nous place devant Dieu pour être saints et irrépréhensibles (verset 4). La seconde partie de l'appel est notre relation avec le Père (verset 5), comme enfants. Non seulement il nous place dans une certaine position, mais il nous a fait connaître le mystère de sa volonté; tout son plan pour la gloire de Christ, savoir: de réunir en un, toutes choses dans le Christ. Du moment qu'il est question de cela, je trouve l'héritage; non pas seulement l'appel mais l'héritage. De ce dernier, sauf les arrhes de l'Esprit, nous ne possédons encore rien, tandis que nous possédons l'appel: cette vérité générale se trouve aussi dans l'épître aux Colossiens, où elle est un peu plus développée. Les deux titres de Christ y sont présentés: Christ, chef sur toutes choses; et puis Christ, tête du corps, c'est-à-dire de l'Eglise (Colossiens 1: 15, 18). Il prend possession comme homme, de ce qu'il a créé comme Dieu; puis il s'associe des hommes pour qu'ils soient cohéritiers avec lui. Il nous réconcilie, nous qui, non seulement étions dans la confusion et le désordre, mais qui étions positivement ses ennemis (verset 21). Nous sommes réconciliés: c'est une vérité que l'Eglise professante a perdue. L'état de choses n'est pas encore réconcilié, mais nous le sommes. Nous ne pouvons être en possession de l'héritage, avant que l'héritier véritable l'ait pris en main. Christ n'est pas maintenant assis sur son trône, mais sur celui de son Père. Lorsqu'il s'assiéra sur son propre trône, il nous y placera avec lui. Il est sur le trône de son Père, en vertu de son titre de Fils. «A celui qui vaincra, je lui donnerai de s'asseoir avec moi sur mon trône, comme j'ai vaincu, et me suis assis avec mon Père sur son trône». Notre condition actuelle est de savoir que Christ est exalté et que nous sommes réconciliés. Cependant il n'est pas encore entré en possession de l'héritage, ni, par conséquent, nous non plus. Notre position devant Dieu est selon son appel: toutes les choses créées seront notre héritage. Vous trouvez les conseils de Dieu relatifs à Christ, dans le Psaume deuxième. Il l'établira Roi en Sion. Adonaï se moquera d'eux, non pas Jéhovah. Christ établi Roi, sur la sainte montagne à Sion, est reconnu Fils de Dieu: voilà les deux points que nous trouvons au Psaume deuxième. Au Psaume 8, il ne nous est pas présenté comme Fils de Dieu, mais comme Fils de l'homme établi sur toutes les choses que Dieu a créées, que lui a créées car il est Dieu. Le Seigneur fait allusion à ces deux choses en Jean 1: 49: Nathanaël le reconnaît ici comme Roi d'Israël, suivant le Psaume 2. Jésus dit que, pour le moment, cela ne sera pas: je ne viens pas à présent pour être Roi sur Israël; mais vous verrez de plus grandes choses que cela, vous me verrez tel que le dit le Psaume 8, toute créature m'étant soumise; l'Eglise reçoit la place de cohéritière. Nous prenons maintenant notre position dans les souffrances, le Psaume 8 n'étant encore accompli que partiellement. Nous voyons Christ à la droite de Dieu; mais nous ne voyons pas encore que toutes choses lui soient assujetties; il rassemble les cohéritiers; ceci même n'est pas accompli; il reviendra pour la rédemption de la possession acquise. L'Ecriture ne reconnaît rien de semblable à un chrétien doutant de son salut. Ce doute n'est qu'une fausse prétention à l'humilité. Si mon père me pardonne et que je doute de son pardon, c'est que je ne me confie pas en lui; douter de son salut, c'est, de la part d'un croyant, douter de la parole de Dieu; ne pas recevoir les vérités qu'il nous annonce; nous n'avons pas reçu un esprit de servitude pour être de nouveau dans la crainte. Un croyant peut craindre la tentation; douter de son propre coeur; ceci est tout autre chose; mais il ne peut ni ne doit, comme croyant, douter de Dieu ou avoir peur de lui. L'Ecriture ne fait jamais mention d'un chrétien qui n'ait pas l'esprit d'adoption et qui ne crie pas «Abba, Père». L'Ecriture ne reconnaît aucun chrétien qui, depuis la mort de Christ, ne sache pas qu'il est sauvé. Le brigand sur la croix, était aussi prêt que Paul lui-même, pour aller au ciel. Il y est entré; or, personne n'entre à moins d'être prêt. Je sais bien qu'il faut croître, mais il n'y a point de préparation, pour le ciel, si ce n'est l'oeuvre du Seigneur Jésus Christ. Ce n'est pas du christianisme, que de douter de son salut, quoique plus d'un chrétien réel et sincère soit dans ce cas. Savoir que nous sommes réconciliés, c'est là le christianisme. Si vous n'avez pas la paix, vous n'avez pas ce que Christ vous a laissé. Il dit: «Venez à moi et je vous donnerai le repos de vos âmes». Si vous ne l'avez pas, je dois penser, ou que vous n'êtes pas allé à Christ, ou qu'il n'a pas dit la vérité. Cela peut venir d'un mauvais enseignement. Plusieurs crient «Abba, Père», de tout leur coeur dans leurs prières, qui n'oseraient affirmer, si on le leur demandait, qu'ils sont enfants de Dieu. De tels chrétiens ont bien l'esprit d'adoption, mais ils ne le savent pas. C'est précisément leur amour propre qui les fait douter de leur adoption. De quoi le chapitre 7 de l'épître aux Romains parle-t-il? De moi; nullement de Christ. Cela est-il de l'humilité? Il n'y a là pas un seul mot ni de Christ ni de l'Esprit, et l'on vient me dire que c'est un chrétien qui parle! Les mots «je» et «moi» s'y trouvent près de 40 fois. Ceux de Christ ou de l'Esprit, pas une seule. La loi et le moi s'y trouvent seuls; les deux ensemble produisent de belles choses! très utiles, d'ailleurs, pour labourer le coeur et pour l'abaisser jusqu'à la connaissance de lui-même. Alors que l'on voit qu'il n'y a aucun bien en soi, on vient à Christ; et, par là, toute question est résolue. Le chapitre 7 de l'épître aux Romains nous présente un homme vivifié, mais qui n'a pas la connaissance de la rédemption. En 2 Corinthiens 5: 18, il est dit, que nous sommes réconciliés, mais que l'état de choses ne l'est pas encore. Ensuite de cela, nous avons l'Esprit de Dieu qui nous est en aide dans nos infirmités, qui sympathise avec nous, tels que nous sommes, et qui recueille et exprime nos soupirs.

Lorsque le Seigneur Jésus vient, la première chose qu'il fait est de nous prendre à lui. Il ne peut entrer en possession de son héritage avant d'avoir pris à lui ses cohéritiers. L'amour de Christ a pour objet de nous introduire dans la jouissance de tout ce dont il jouira lui-même: s'il est Fils, je suis fils; s'il s'agit de la vie, il est ma vie; de la paix, il dit: je vous laisse la paix; s'agit-il de l'amour, il dit: «Comme tu m'as aimé, ainsi je les ai aimés». Il n'y a aucun bien auquel il ne nous associe; naturellement je ne parle pas de sa divinité, qui ne peut être communiquée, mais il nous place avec lui-même dans la position qu'il occupe: «au dessus de toutes choses». Lorsqu'il reviendra, et seulement alors, «il jouira du travail de son âme et sera satisfait; alors nous aussi, nous en goûterons entièrement le fruit avec lui. Dès que sa voix se fait entendre d'entre les cornes des licornes, elle dit: «J'annoncerai ton nom à mes frères» (Psaumes 22). «Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. Il est seul dans l'oeuvre de l'expiation, mais dès qu'elle est accomplie, il veut avoir des compagnons avec lui: «Je chanterai tes louanges au milieu de l'Assemblée». Lorsque tous les cohéritiers sont rassemblés, il vient et les prend tous avec lui; ensuite il commence à prendre l'héritage. Dans le désert, nous sommes tentés et éprouvés; là n'est pas le combat; il commence dès que nous entrons, en esprit, dans les lieux célestes pour prendre possession de nos privilèges spirituels; alors nous avons à combattre Satan. En tant qu'appartenant à l'armée du Seigneur, je suis mort à toutes les choses anciennes; j'ai traversé le Jourdain; je suis, non seulement racheté, ce qui est le passage de la mer Rouge, mais si je suis mort, si j'ai passé le Jourdain et que je sois devenu un soldat vivant de l'armée du Seigneur, j'ai besoin de l'armure complète de Dieu pour combattre ses ennemis. Si je garde seulement un lingot d'or, ou un vêtement babylonien, cela se manifestera par l'absence de puissance dans le combat, et par ma défaite. Avant que le Seigneur nous prenne à lui en haut, il en aura chassé Satan. Nous sommes enlevés vers Dieu et vers son trône (non le trône du Père, ce qui est la prérogative de Christ), et Satan est précipité sur la terre, étant en grande fureur, sachant que son temps est court. Alors nous serons en haut et au dessus de tout; Satan n'y rentrera jamais. Lorsque ces années seront passées, le Seigneur revient avec nous (lorsqu'il paraîtra nous paraîtrons avec lui en gloire). Satan sera précipité dans l'abîme, et la prophétie est accomplie. Satan ne sera pas seulement chassé du ciel, mais aussi de la terre. Avant que le jugement commence à s'exécuter nous serons avec Christ dans la gloire. «Celui qui croit ne viendra pas en jugement» (Jean 3: 18; 5: 24). Deux choses montrent la puissance de Christ, au chapitre 5 de l'évangile de Jean. D'abord, il vivifie celui qu'il veut, c'est la puissance vivifiante; ensuite nous trouvons la puissance judiciaire, en vertu de laquelle les méchants seront obligés de reconnaître son pouvoir en dépit d'eux-mêmes. Christ ne veut pas faire prévaloir sa puissance en jugement, là où il l'a déjà déployée en donnant la vie: Nous sommes passés de la mort à la vie. Nous trouvons, en Jean 5, une résurrection de vie, et une résurrection de jugement. Nous serons élevés dans la gloire au moment où il transformera les corps de notre abaissement pour les rendre conformes au corps de sa gloire. Nous serons TOUS rendus conformes à l'image du Fils de Dieu. Nous avons encore un autre privilège; celui d'être ouvriers avec lui. Lorsque le temps de la bénédiction apportée par Christ sera venu, j'y aurai ma part, aussi bien que Paul; mais, pour ce qui est de l'activité de l'amour, Paul recevra 50 mille fois plus que moi. Par exemple Paul aura les Thessaloniciens pour sa couronne; je ne les aurai pas. Il sera tenu compte de la plus petite partie du service de chacun; là vous aurez votre part; moi la mienne. Lorsqu'il paraîtra avec nous, ce sera pour établir son royaume. Christ nous est présenté sous trois caractères: Il a créé toutes choses; il est le Fils, par conséquent l'Héritier; il est enfin l'Homme, auquel Dieu a déterminé de donner toutes choses; ce dernier titre lui appartient en sa qualité de Rédempteur.

Si je voulais savoir ce qu'il y a de pire parmi les effets de la puissance de Satan, je devrais chercher en ce qui a usurpé le beau nom d'Eglise. L'Eglise responsable a entièrement failli. Trois différents cas sont présentés dans le 3e chapitre de la 1re épître aux Corinthiens: 1° Un bon architecte qui a bien accompli son oeuvre. 2° Des personnes qui ont mal édifié sur le fondement posé, ayant construit avec des matériaux de rebut, comme du bois, du foin, du chaume; ces personnes sont néanmoins sauvées, toutefois comme au travers du feu. 3° Si quelqu'un corrompt l'Eglise de Dieu, Dieu le détruira: Supposons le cas de l'introduction du gnosticisme, pour ne pas parler des temps actuels. Les constructeurs de pareilles doctrines n'ont pas simplement mal édifié, tous le font plus ou moins; mais ceux-ci se posent en antagonistes de «l'EGLISE DE DIEU».

Aucun des Pères (ainsi nommés), sauf Irénée, n'ont retenu l'entière divinité de Christ, ni l'entière rédemption; Irénée l'a fait. Il était un saint. Les autres étaient tous entachés de la philosophie platonicienne, de laquelle l'arianisme sortit plus tard. Justin martyr a déclaré positivement que le Dieu suprême ne pouvait devenir homme, mais qu'un certain «Logos» inférieur, l'était devenu. Plusieurs enseignent que nous devons revenir à ce qui était au commencement; je ne connais rien de plus primitif que Pierre ou Paul; à cela je veux bien revenir, mais je ne veux rien de ce qui existait 140 ans après le commencement: Justin martyr vivait alors.

Dans les quatre premières des sept Eglises de l'Apocalypse, nous avons l'histoire de ce que l'on appelle: la succession Apostolique. Dans les trois dernières, l'histoire du Protestantisme. Nous trouvons trois choses dans l'Apocalypse: «Les choses que tu as vues», c'est-à-dire la gloire de Christ. «Les choses qui sont», c'est-à-dire les sept Eglises. «Les choses qui doivent arriver après celles-là», ou après que nous aurons été transportés au ciel; ces choses-ci commencent par le jugement final de Dieu sur l'état de choses actuel. Les quatre premières Eglises nous donnent l'histoire complète de l'Eglise comme responsable sur la terre; cette histoire se termine par la papauté, Dieu use de deux voies pour juger «les choses qui sont»: Il met la condition actuelle de l'Eglise en contraste avec ce qu'il avait établi au commencement, et avec l'empressement primitif de l'Epouse pour aller à la rencontre du Seigneur lorsqu'il viendra la prendre. Les quatre premières Eglises sont appelées à revenir en arrière à ce qui avait été au commencement: Thyatire, à regarder en avant, vers la venue du Seigneur. C'est à Thyatire qu'il en parle premièrement. Dans les trois dernières Eglises la venue du Seigneur ayant déjà été mentionnée, il la maintient devant leurs yeux jusqu'à Laodicée, qui doit être vomie de sa bouche. Nous trouvons premièrement l'avertissement suivant adressé au Protestantisme. «Tu as le nom de vivre mais tu es mort». Il menace Sardes de ce dont il est parlé aux Thessaloniciens comme étant la part du monde. «Je viendrai sur toi comme un voleur»; ce qui signifie: Je vous traiterai absolument comme je traiterai le monde. Ce qui est dit à Philadelphie, est un avertissement pour nous. Nous avons à nous conformer au caractère de Christ, «le Saint, le Véritable». Après Thyatire, nous ne voyons plus le Seigneur faire allusion aux caractères qu'il revêtait, comme marchant parmi les chandeliers d'or. Depuis Thyatire, il n'y a plus de position ecclésiastique. La chose que le Seigneur reconnaît maintenant, c'est qu'il n'y a pas d'incrédulité ni de prétentions cléricales. C'est le nom de Christ qui préserve de l'incrédulité. La parole de Christ garde de toutes prétentions cléricales: «Tu as gardé ma parole et tu n'as pas renié mon nom». A ceux-ci il promet une parfaite identification avec lui-même: «Une colonne dans le temple de mon Dieu; le nom de mon Dieu; la cité de mon Dieu; mon nouveau nom». A ceux qui ont gardé la parole de sa patience, il ne dit plus: «Je viendrai sur toi comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi»; mais: Tu as eu patience, attends encore un peu, je serai bientôt avec toi. Ceux qui ont peu de force seront des colonnes, dans le temple de son Dieu. Vous ne trouverez jamais l'action directe de Dieu dans les sept Eglises, parce que Dieu ne peut juger sa propre oeuvre. Le Seigneur marche au milieu des sept chandeliers et il voit ce que ces choses sont devenues; mais vous n'apercevez jamais une intervention directe de Dieu, en tout cela. La prophétie d'Esaïe: «Le coeur de ce peuple est engraissé», a été prononcée environ 800 ans avant que le jugement ait été exécuté; Paul dit dans les Actes, et c'est à peu près le dernier détail historique du Nouveau Testament: «Esaïe a bien dit de vous «Le coeur de ce peuple est engraissé»… «Sachez donc que le salut de Dieu a été envoyé aux nations». Voici plus de 1800 ans qu'il a été dit de l'Eglise, que le jugement doit commencer par la maison de Dieu; pendant tout ce temps Dieu l'a supportée; mais quoiqu'il en soit le jugement de l'Eglise viendra.

Hébreux 9  - ME 1874 page 71

Il est très frappant de considérer comment, dans ce chapitre et dans le suivant, l'Esprit de Dieu a mis en évidence l'effet de l'oeuvre de la rédemption en Christ; et comment, à la fin, il rappelle au coeur son retour comme étant ce qui complète sa première venue, en contraste avec la position naturelle de l'homme: la mort, le jugement. J'insiste premièrement sur la purification de la conscience, une fois pour toutes. Celle-ci une fois connue, la question de l'imputation du péché ne peut plus s'élever: C'est le contraire des sacrifices juifs, qui devaient être souvent offerts. Un autre contraste existait encore: sous le système juif, le voile demeurait; on ne pouvait entrer devant Dieu. Dieu avait donné des promesses, mais on ne pouvait aller directement à lui. A la mort de Christ, le voile a été déchiré du haut en bas, indiquant que le chemin du lieu très-saint était désormais ouvert. L'application s'en trouve au chapitre 10: 19: «Ayant donc une pleine assurance…» L'acte qui a déchiré le voile et nous a mis en possession du lieu très-saint a ôté les péchés qui nous empêchaient d'y entrer.

«Mais maintenant en la consommation des siècles»: Moralement ceci a été la fin du monde. Après cela nous avons ce que Christ a fait pour ceux qui étaient perdus. Si, par ce seul sacrifice, le péché n'a pas été entièrement ôté, il faudrait que Christ souffrît plusieurs fois. Si maintenant tout n'est pas accompli, le sang doit couler de nouveau; or, ceci ne peut plus se faire. Il nous a acquis une rédemption éternelle par son sang; un héritage éternel; et «il s'est assis», ayant achevé son oeuvre; ayant ôté les péchés de ceux qui, en quelque temps que ce soit, ont cru ou croiront en lui.

L'intercession de Christ est fondée sur la rédemption. Par l'oeuvre de Christ, j'ai ma place dans le lieu très-saint; mais comment accorder ceci avec ma faiblesse à moi, pauvre créature ici-bas? Ici l'intercession se présente: Christ est toujours là comme propitiation. Il est là; et il est notre justice. La repentance est l'effet de son intercession. Il dit à Simon: «Satan a demandé à vous cribler, mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas». Il a prié pour lui avant que le péché fût commis. Puis, il regarde Pierre au moment opportun Pierre se repent; il sort, et pleure amèrement mais Jésus avait prié pour Pierre avant que celui-ci se repentit. L'intercession repose sur cette double vérité: Christ est ma justice, et il est toujours là, comme la propitiation pour chaque péché que je puis commettre. Je me hais doublement à cause du péché, parce que j'ai péché contre la grâce et contre la sainteté. Pierre a pleuré amèrement; mais notre foi ne doit pas défaillir. Christ n'a pas demandé que Pierre ne fût pas criblé, mais que sa foi ne défaillit pas. Le crible lui était nécessaire et a été bon pour lui; mais cela prouve toute la valeur de l'intercession.

Je vois le bon plaisir de Dieu qui agit pour moi; c'est une oeuvre divine: le Saint Esprit lui rend témoignage. Puis, le Saint Esprit est donné et, après avoir cru, nous sommes scellés; c'est le croyant qui est scellé. Il y a trois opérations de l'Esprit-Saint: Le Saint Esprit scelle les saints. Il est répandu dans leurs coeurs. Il est les arrhes de la gloire. L'unique et vraie espérance des saints de Dieu est la venue du Seigneur. La mort n'est pas mon espérance. Quoique ce soit un gain pour moi, que d'aller et d'être auprès du Seigneur, l'espérance propre du chrétien est que Christ reviendra pour le prendre avec lui. La mort m'est un gain; c'est là une lumineuse et précieuse vérité qui nous est donnée. Il a dit au brigand sur la croix: «Aujourd'hui, tu seras avec moi en paradis». «Déloger pour être avec Christ, cela est de beaucoup meilleur», dit l'apôtre. Etienne dit: «Seigneur Jésus, reçois mon esprit»: «Absent du corps, présent avec le Seigneur». Tous ces passages montrent combien il nous est précieux de déposer notre tente, sachant que nous serons avec lui. Mais ce n'est pas là l'espérance propre de l'Eglise: Nous attendons l'étoile brillante du matin: On a dit que le soleil de justice signifiait l'Evangile, mais là où il est parlé du soleil de justice, c'est pour le jugement. Lorsque le soleil de justice se lèvera, les méchants seront réduits en cendres. L'étoile du matin est l'espérance céleste de l'Eglise, avant que le jour vienne. La prophétie me parle bien du soleil de justice; mais les saints qui attendent le Seigneur veillent la nuit et voient venir l'étoile du matin. Ce seul verset: «L'Esprit et l'Epouse disent viens», exprime la vraie position d'espérance de l'Eglise. Les saints, après avoir dit à l'Epoux: Viens, invitent les saints ici-bas à se joindre à eux pour dire: «Viens». Puis ils se tournent vers ceux qui ont soif et leur disent: nous avons trouvé l'eau de la vie, venez et buvez; ensuite, à tout le monde: que celui qui veut vienne et boive librement de l'eau de la vie. C'est maintenant la position de chaque chrétien ici-bas. Il n'y a que deux épîtres, dans lesquelles il ne soit pas parlé de la venue du Seigneur. Dans celle aux Galates, qui abandonnaient le fondement et auxquels, dans l'angoisse de son coeur, il écrivait: «Qui vous a ensorcelés?» Il ne les salue même pas, tant son âme est absorbée par le danger qu'ils courent. Dans celle aux Ephésiens, vous avez la pleine bénédiction de l'Eglise; et si vous n'y trouvez pas la venue du Seigneur, c'est que l'apôtre les voit déjà avec Christ dans les lieux célestes; il n'a donc plus besoin de leur parler de sa venue. Je dirais volontiers que l'une de ces épîtres est placée trop haut, l'autre trop bas pour y introduire la venue de Christ. Partout ailleurs elle est mêlée aux pensées et aux sentiments du chrétien. La décadence de l'Eglise a commencé avec l'abandon de cette espérance. On dit: Combien n'y a-t-il pas de bons chrétiens dans les temps passés qui n'ont pas attendu le Seigneur? Je réponds: Pourquoi les vierges sages se sont-elles endormies aussi bien que les folles? La différence consiste en ce que les sages avaient de l'huile dans leurs lampes, c'est-à-dire la grâce; les autres n'en avaient pas, mais toutes ont sommeillé et se sont endormies. Pour votre service, vous avez l'héritage; pour votre vigilance, les bénédictions célestes que Christ donne. Christ s'en allant, a consolé ses disciples en leur disant qu'il reviendrait pour les prendre avec lui. Au chapitre 1 des Actes, lorsque les anges les voient regardant au ciel, ils leur disent: «Il viendra de la même manière que vous l'avez vu, s'en allant au ciel». Or, il ne s'agit nullement d'un retour spirituel. Voyez Actes 3: 19. Spirituellement, il avait promis d'être avec eux jusqu'à l'achèvement du siècle; il ne peut donc pas être question ici, d'un retour spirituel. Le Saint Esprit, étant venu et parlant par la puissance divine, dit que Jésus reviendra; c'est donc un non-sens que de dire qu'il s'agit dans ces paroles de la descente du Saint Esprit. (Romains 11: 26; 1 Corinthiens 15: 2, 3).

La venue du Seigneur est intimement liée à la première résurrection des saints. La valeur de la résurrection en 1 Corinthiens 15: 21, consiste en ce que c'est la résurrection d'entre les morts. Si tous ressuscitent ensemble, que signifie une «résurrection des justes?» Que signifie: «si en quelque manière je puis parvenir à la résurrection d'entre les morts?» Si tous ressuscitent ensemble à quoi devons-nous chercher à parvenir? Paul invente ici (*) un mot grec pour expliquer sa pensée (xanastas°z), il n'y a pas trace d'une chose semblable dans les Ecriures, que celle d'une résurrection générale: mais une résurrection des saints, de laquelle Christ est les prémices, y est partout clairement révélée: «la pareille te sera rendue à la résurrection des justes». Cette parole peut-elle signifier autre chose? Quand Christ apparaîtra nous paraîtrons avec lui, parce que nous aurons été pris en haut pour être avec lui avant qu'il apparaisse. Les Thessaloniciens avaient été convertis pour attendre le Fils de Dieu du ciel. (1 Thessaloniciens 1). Avez-vous été convertis pour attendre du ciel le Fils de Dieu? pour abandonner les idoles, justement les idoles de votre coeur et pour attendre? (1 Thessaloniciens 2: 19). A la venue de Christ, les Thessaloniciens seront l'espérance de Paul, sa joie et sa couronne; et s'il y a aussi une question de sainteté, il en réfère encore à Sa venue (1 Thessaloniciens 3: 13). Si la mort survient parmi eux, il en est de même (4: 13). Si je disais d'un saint de cette ville, qui se serait endormi en Jésus: «Ne pleurez pas comme ceux qui sont sans espérance, Dieu le ramènera avec Jésus quand il viendra», on me croirait fou, ou peut-être me chasserait-on de la maison; et, cependant, c'est la consolation que le Saint Esprit nous offre. Les pensées de l'Eglise actuelle sont, hélas! bien différentes. Si j'emploie vis-à-vis des autres ce qui a été donné comme consolation, on m'appellera un spiritualiste. Les saints morts ressuscitent; les vivants sont transmués; puis tous ensemble ils sont enlevés dans la nuée de gloire. Dans la seconde épître aux Thessaloniciens, la venue du Seigneur est appliquée au jugement des pécheurs; mais qu'il soit question de sainteté, de conversion, de la joie des saints, ou de la mort de l'un d'eux, en toute chose, en chaque pensée, en chaque sentiment, la venue du Seigneur y est mêlée.

(*) Philippiens 3: 11.

Partout où se trouve la responsabilité du chrétien, vous avez l'apparition du Seigneur Jésus Christ. Là où il est parlé d'une bénédiction positive, c'est d'être enlevé pour être toujours avec lui-même. (1 Thessaloniciens 2: 13, 14; Tite 2: 12). Dans ce dernier passage, l'apôtre présente le christianisme dans ces trois éléments: La grâce est apparue, et nous enseigne à vivre sobrement, quant à nous même, justement, quant aux hommes, pieusement, quant à Dieu.

Hébreux 9; Jacques 5: 7; 1 Jean 3: 2, 3: Lorsqu'il paraîtra, nous lui serons semblables. Je tends à être semblable à Christ glorifié. Quand il apparaîtra nous lui serons semblables, jamais auparavant. Auparavant, il est question d'être avec lui, d'être heureux. Je lui serai semblable en gloire: L'effet pratique de cette vérité est de lui être semblable ici-bas autant que possible; à cette fin, je me purifie moi-même: «Celui qui a cette espérance en lui, se purifie comme lui est pur».

Nous trouvons trois degrés dans la 1re épître de Pierre 1: 10-14: 1° Les prophètes qui prophétisent de la gloire à venir; 2° le Saint Esprit descendu du ciel pour en rendre témoignage; enfin, 3° les choses prophétisées qui nous seront apportées à la révélation de Christ. Jude est aussi rempli de la venue du Seigneur. Toutes les épîtres, ainsi que les évangiles en sont pleins, sauf les deux épîtres que j'ai indiquées plus haut.

L'Eglise est éternelle et ne tient pas compte du temps. Tout calcul, relatif au moment de la venue de Christ, est faux dans son essence même. Je trouve quatre choses dans l'Ecriture: d'abord, ce qui a fait faillir l'Eglise: «Mon maître tarde à venir». Puis sa recommandation d'être «semblables à des serviteurs qui attendent leur maître». Ensuite je vois que, tandis que l'Epoux tardait à venir, toutes les vierges ont sommeillé et se sont endormies. Elles étaient sorties au devant de l'Epoux; mais elles s'arrêtent en chemin, et s'arrangent commodément pour dormir. Enfin, quoiqu'il en soit, elles sont appelées de nouveau à sortir, et réveillées par le cri de minuit: «Voici l'Epoux vient». L'Eglise est réveillée à l'heure de minuit, au temps où l'Epoux était le moins attendu. Ce n'est pas le ciel que j'attends, quoique je doive aller au ciel et y être. C'est Christ que j'attends; Christ, la bénédiction suprême. Est-ce que j'attends Christ? Lorsqu'il viendra, il trouvera un peuple qui l'attend. Pendant combien de temps le cri de minuit se fera-t-il entendre? c'est ce que nous ne savons pas. Il se peut qu'il fasse en un moment son oeuvre de réveil dans le coeur de l'Eglise endormie: «Voici l'Epoux vient». L'Ecriture ne parle pas d'aller au ciel, mais d'être avec le Seigneur. La seule fois qu'il soit question d'aller au ciel, c'est dans cette parole adressée au brigand sur la croix: «Aujourd'hui tu seras avec moi en Paradis», mais il ajoute «avec moi».

Une question en terminant: Attendez-vous son Fils du ciel? s'il n'en est pas encore ainsi, inclinez-vous devant la Parole de Dieu. Prenez l'Ecriture et voyez si elle ne parle pas de la venue de Christ, comme étant l'unique espérance de l'Eglise.

Philippiens  - ME 1874 page 118

Ce qui caractérise l'épître aux Philippiens, c'est l'expérience chrétienne; on n'y trouve pas d'exposition de doctrines. L'apôtre regarde le salut comme le but de la course ici-bas. Une autre chose particulière à cette épître, c'est que le péché n'y est pas mentionné; et lorsqu'il y est question de la justice, c'est une justice mise en contraste avec une autre justice et non pas avec le péché. On ne trouve pas le sujet du chapitre 7 de l'épître aux Romains dans celle aux Philippiens: ici le chrétien est toujours en haut, allant à travers le désert; marchant dans la puissance de l'Esprit au dessus de toutes les circonstances; regardant au but pour la plénitude du salut. Telle est la marche du chrétien dans la puissance de l'Esprit de Dieu, triomphant de Satan. Quelle est la différence entre l'épître aux Philippiens et celles à Timothée? Dans la première épître à Timothée, nous trouvons l'ordre de l'Eglise; dans la seconde, ce qu'il y a à faire lorsque l'Eglise est en désordre. Dans les Philippiens nous avons affaire aux individus; dans Timothée, à l'Eglise, d'abord lorsqu'elle est en ordre, ensuite dans le désordre.

Paul ne se contente pas d'un chrétien qui ne fait pas le mal, il veut qu'il ait l'intelligence spirituelle nécessaire, pour discerner ce qui est le plus excellent, afin qu'il ressente le besoin positif de glorifier Christ, et non seulement de ne pas mal faire (1: 9).

Quelle différence remarquons-nous entre cette épître et celle aux Galates (5: 16)? La différence consiste en ce qu'ici le chrétien marche dans la puissance de l'Esprit de Dieu et ne pense pas du tout à la chair. C'est comme si j'enfermais sous clef un homme qui avait l'intention de voler dans l'office d'une maison. Cela ne change pas cet homme; s'il était en liberté il ferait le mal qu'il s'était proposé de faire; il n'est pas changé; mais il est enfermé et nous n'avons plus à nous en préoccuper. Cela n'est pas de l'expérience chrétienne, comme quelques-uns le pourraient penser, que de laisser la porte de l'office ouverte et de laisser l'homme sortir. Le moi est complètement mis de côté, au verset 20. L'apôtre décide de sa propre cause avant que Néron n'en décide. Il connaît l'amour de Christ pour son Eglise; puis sachant «qu'il est nécessaire pour l'Eglise qu'il demeure» il dit: «je sais que je serai acquitté». C'est un merveilleux oubli de soi-même et une confiance entière en Christ.

Nous voyons au verset 19, qu'au lieu d'être intimidés par l'emprisonnement de ce grand conducteur, plusieurs sont encouragés à marcher en avant dans les choses auxquelles lui s'intéresse. Même ceux qui, tout remplis d'eux-mêmes, pensaient que le soleil étant couché les étoiles pouvaient briller, prêchaient Christ; Paul dit: Ceci me tournera à salut, regardant toujours au salut comme étant la chose finale (3: 20). «Le Sauveur» n'est pas simplement un titre, mais signifie qu'on s'attend à Lui comme à un sauveur. Paul aurait pu se dire: si seulement je n'étais pas allé à Jérusalem pour administrer ces aumônes je ne me serais pas mis dans ces difficultés. Si j'avais tenu compte de l'avertissement du Saint Esprit que l'on ne recevrait pas mon témoignage à Jérusalem, je serais libre maintenant de travailler à l'oeuvre du Seigneur. Aucune de ces pensées ne vient le troubler. Il avait mis le moi complètement de côté, ainsi que les pensées relatives au moi; il dit: toutes ces choses tourneront à salut à la fin par les secours de l'Esprit. Il n'y avait pas là de délivrance actuelle, tant s'en faut. Tout le long de l'épître, il regarde au salut, comme étant le but même alors que le corps sera racheté, alors que Satan sera définitivement vaincu. Ce salut n'implique aucun doute quant à la sécurité finale du croyant. Vous êtes entièrement en sûreté, mais vous avez besoin d'être gardés. J'ai à traverser un milieu où j'ai besoin, à chaque instant, d'être gardé dans la dépendance de Dieu. Telles sont ses voies envers nous. Je n'ai aucun doute qu'il ne garde ses brebis; mais s'il ne les gardait pas, elles tomberaient toutes dans le désert. Nous voyons les soins pratiques de Dieu les conduisant chaque jour jusqu'à la fin: «Elles ne périront jamais et nul ne les ravira de ma main». S'Il ne nous gardait pas, Satan est toujours prêt à nous ravir de Sa main; nous devons à chaque instant nous tenir dans la dépendance de Dieu.

Personne ne pourrait dire, autrement que dans une entière dépendance de Dieu, ce qui se trouve au verset 20; s'il n'en est ainsi, on tombe bien vite, comme Pierre, dans le fossé.

La dépendance et l'obéissance sont les deux caractères du chrétien. La prière et la Parole en sont les deux expressions. On dépend par la prière, et l'on obéit à la Parole.

Y a-t-il une différence entre le Psaume 16 et le Psaume 23. Nous en voyons une légère: Dans le Psaume 16, l'homme est montré spécialement comme n'étant rien. Christ, quoique Dieu, a pris la place comme homme. Dans le Psaume 23, le psalmiste ne regarde pas du tout à lui-même, mais demeure dans la dépendance de Jéhovah.

L'évangile de Jean nous présente le côté divin de Christ. Le cri de Gethsémané ne s'y trouve pas. Lorsqu'on vient pour prendre Jésus, vous l'entendez dire: «C'est moi», et tous reculent et tombent par terre. Puis il ajoute: «C'est moi; si donc vous me cherchez laissez aller ceux-ci», témoignant ainsi de ses soins pour eux et de l'entier abandon de Lui-même: «Personne ne me l'ôte, je la donne de moi-même». Il se livre lui-même, tandis que les disciples s'échappent et sont à l'abri. Sur la croix, il ne dit pas: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné»; mais il remet, comme Dieu, son esprit à Dieu. Dans l'évangile de Luc vous le voyez traversant l'épreuve comme homme. C'est là que vous avez l'agonie de Gethsémané; mais à la croix nous le trouvons au-dessus des circonstances comme Fils de l'homme. s'occupant des autres: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font»; et: «Aujourd'hui tu seras avec moi en Paradis». Là, il n'y a pas le cri de l'agonie; toute sa pensée est pour les autres.

Il était Fils de Dieu et ils l'ont rejeté; Il était Fils de David et ils n'ont pas voulu de lui; mais pour être glorifié comme Fils de l'homme, il devait passer par la mort. Il trouve alors ceci: ce que son âme appréhendait devait être le moyen même de glorifier Dieu. «Une fois que je serai élevé, j'attirerai tous les hommes à moi-même». Avant que de retourner à l'épître aux Philippiens je voudrais faire remarquer que nous trouvons, dans le Psaume 16, la dépendance envers Jéhovah; au Psaume 17, la justice de celui qui dit: «Eternel! écoute ma juste cause»; au Psaume 16, vous trouvez ceci: «Ta face est un rassasiement de joie» en réponse à sa confiance; au Psaume 17: «Je serai rassasié de ta ressemblance quand je serai réveillé» en réponse à sa justice.

Au chapitre 2 des Philippiens vous avez l'amabilité de la vie chrétienne en liaison avec l'humiliation de Christ. Au chapitre 3, l'énergie de la vie chrétienne en liaison avec Christ dans la gloire, et avec la course pour l'atteindre. Au chapitre 4, on est au dessus de toutes les circonstances. Au chapitre 1, je trouve l'absence du moi et la dépendance du Seigneur; au chapitre 4, le résultat de l'expérience. Le chrétien doit l'avoir faite tout le long du chemin, sans quoi il ne l'aurait pas à la fin. Au chapitre 2, on voit comment on parvient à en avoir fini avec le moi; Christ allant de la gloire à la mort en contraste avec le premier Adam. Adam cherche étant en forme d'homme à se faire égal à Dieu, au moyen d'une usurpation. Satan lui dit: «Vous serez comme des dieux». Christ étant en forme de Dieu, prit sur Lui la forme d'un homme et fut obéissant jusqu'à la mort. Vous trouvez là le modèle d'une marche toute en grâce. Il descend toujours plus bas pour approcher l'homme de Dieu, et s'en remet à Dieu du soin de l'exalter. Il est l'exemple par excellence de ces mots: «Celui qui s'abaisse sera élevé»; comme Adam est celui de: «Quiconque s'élève sera abaissé». Adam chercha à s'élever lui-même; par cet acte, il tomba dans toute espèce de mal et de péché.

Une personne qui marche dans la puissance de l'Esprit de Dieu estimera chacun plus haut qu'elle-même, parce qu'elle voit les fautes qui sont en elle et voit Christ dans ses frères. Le Seigneur, dans sa marche ici-bas, s'est de plus en plus abaissé: c'est justement ce que le diable désirait qu'il ne fit pas; il ne voulait pas qu'il prit la place d'humble dépendance, mais qu'il agit comme Fils de Dieu. Christ savait que ce n'était pas la volonté de Dieu, et il ne le voulut pas. Le premier pas de l'humiliation est d'être venu comme homme ici-bas. Le second pas, c'est qu'étant homme, il s'est abaissé jusqu'à la mort. Qu'il y ait en vous la même pensée, celle de descendre toujours plus bas; abaissez-vous donc vous-même, et laissez à Dieu le soin de vous élever. Il ne se servit pas de sa divinité pour s'épargner de la souffrance, mais plutôt pour la sentir davantage. Dans ces trois choses: «Mon Père travaille jusqu'à maintenant et moi je travaille»; «le Père… c'est lui qui fait les oeuvres»; et encore: «Si je chasse les démons par l'Esprit de Dieu», nous voyons toute la trinité à l'oeuvre. Prenons garde de ne pas les séparer. Il est dit: «Personne ne connaît le Fils», parce qu'ici la divinité est mêlée avec l'humanité, et que cela est insondable. Ce n'est pas: «Personne ne connaît le Père»; sa divinité est une; mais c'est ceci: «Nul ne connaît le Père que le Fils et celui auquel le Fils l'aura voulu révéler». Son humanité m'est révélée pour m'être en exemple; mais c'est la perfection de ce qui est divin, révélée dans un homme. Je sais que toute la plénitude de la divinité est en lui; je sais aussi qu'il a offert des prières et des supplications avec de grands cris et avec larmes, dans la dépendance de Dieu comme homme. Voilà l'insondable. Le fait même de son humiliation est la preuve qu'il est Dieu, car si une créature ne garde pas son origine, elle tombe dans le péché; c'est donc là une preuve morale de sa divinité. Christ descend de son plein droit pour prendre sur lui la forme de serviteur.

Chapitre 2, verset 12: «Travaillez à votre propre salut». Ici leur travail est en contraste avec celui de Paul, non pas en contraste avec Dieu, car c'est Dieu qui agit en eux. Ils avaient perdu un serviteur éminent; nous n'avons pas même un semblable secours. Maintenant il dit: Soyez dépendants de Dieu, au lieu de l'être de Paul; travaillez à votre propre salut; il voyait le salut comme étant le terme, la chose finale. Si je ne marche pas près de Dieu, il ne peut déployer sa force pour secourir ce qui est mal.

Chapitre 2, verset 15. Ici il parle d'être semblable à Christ. Au chapitre 2, Christ vient comme modèle d'humilité. Au chapitre 3, nous avons l'énergie. A la fin du chapitre 2, vous voyez quelques marques de la condescendance, de Paul. Lorsque l'amour a de la puissance il compte sur l'amour, et il n'est pas désappointé s'il n'en trouve pas: «Quoique vous aimant plus, je sois moins aimé». Il y a, dans le chapitre 2, un beau tableau de l'amabilité chrétienne. Paul diffère le retour de Timothée pour un temps, quoique ce retour eût été un soulagement pour lui; mais il leur envoie Epaphrodite, qui était fort abattu à leur sujet. Ils avaient appris la grave maladie d'Epaphrodite, et celui-ci avait pensé qu'ils étaient en peine de lui. Au verset 17, Paul considère les Philippiens comme une offrande à Dieu, ajoutant que, s'il est lui-même mis à mort, ce sera une aspersion sur leur offrande, voulant peut-être exprimer ainsi la bonne volonté du sacrifice, comme le vin qu'on répandait sur la tête de la victime; nous savons que le vin signifie la joie. Le sacrifice de soi-même est toujours joyeux lorsqu'il est mêlé avec de la grâce. Il n'y a pas de plus grande joie que de se dévouer soi-même. Endurer, n'est pas se sacrifier, mais il y a de la joie dans l'offrande de soi-même à Dieu.

Au chapitre 3, nous voyons premièrement que la religion de la chair est mise de côté. C'est le sacrifice de soi-même sous un autre aspect (verset 7).

Dans le chapitre 3, nous trouvons l'énergie de la vie chrétienne qui ne s'arrête pas aux obstacles placés en travers du chemin. Vous trouverez la mort dans le chemin; peu importe. J'ai vu Christ dans la gloire et j'ai hâte d'aller à lui; «si en quelque manière je puis parvenir à la résurrection d'entre les morts». Ce n'est point, pour Paul, une chose incertaine; il le désire par dessus tout, nous présentant, pour but, un Christ dans la gloire, et non plus un Christ ici-bas. Ce n'est pas seulement: j'ai fait la perte de toutes choses; mais: je considère toutes choses comme des ordures. Ce n'est pas: j'ai considéré; mais je considère. La chose dont il s'agit, c'est d'avoir Christ dans le coeur, de telle sorte que toute autre chose soit réellement comme des ordures; or, il n'en coûte pas de jeter loin de soi des ordures. Si je cours pour remporter le prix et que je tienne à l'avoir, je jetterai même un très beau manteau, pour pouvoir mieux courir. Dès que mon coeur est absorbé par Christ, je traverse les rues sans rien voir; mais si ma pensée n'est pas fixée sur Christ, je me dirai: voilà une belle gravure; ou voici, un joli ruban. Pour un homme, ce sera la politique, les affaires; pour une femme ce sera la toilette, ou quelque chose de semblable. Si mon coeur est tout à fait rempli de Christ, toutes choses me seront des ordures; dans le cas contraire elles sont pour moi tout autre chose. Il y a peu de jour que j'étais auprès du lit d'une soeur malade; après lui avoir, parlé quelques instants, je me tournai vers sa fille, jeune personne de 17 ans, une bonne fille, aimable et modeste, et je lui dis: N'est-il pas vrai que vous pensez davantage à un joli ruban qu'à ce que Christ a fait pour nos âmes.

Elle me regarda comme si elle trouvait la question très étrange; je la répétai et elle répondit: Je n'ai jamais envisagé la chose ainsi; mais je ne puis pas nier ce que vous dites. Ces choses ne paraissent point des ordures, tant que Christ n'est pas l'unique objet: C'est «gagner Christ»; non pas la gloire, mais Christ; d'abord afin d'être trouvé en lui, ensuite afin de le connaître. Paul ne cherche pas seulement à être trouvé en lui, à la fin, mais à le connaître ici-bas, afin de pouvoir être au-dessus de toutes les choses qui l'entourent. Paul avait vu Christ dans la gloire et il était en chemin pour être avec lui. Il ne connaissait même plus Christ selon la chair; il poursuivait sa route dans la puissance de la résurrection de Christ. S'il rencontre la mort en chemin, qu'importe, pourvu qu'il parvienne à la gloire qui est en Christ. S'il rencontre la mort elle ne lui peut rien, Christ le ressuscitera. Paul regarde à l'état de résurrection. Il y a deux choses ici: Christ lui-même qu'il désire gagner; puis le prix de la céleste vocation en Christ.

On possède un Christ glorieux au ciel, qui a passé par la mort sur la terre. C'est là le sentier qu'il a dû parcourir. Christ avait la vie en lui-même et il a passé à travers la mort. Je dois posséder la résurrection avant de pouvoir regarder la mort en face.

Le verset 19 dans la version française est rendu ainsi: «N'ayant d'affection que pour les choses de la terre…» Cela dénote l'état du coeur.

Autrefois à Genève un ministre méthodiste me parlait de la perfection dans la chair. Je répondis: J'ai besoin de beaucoup plus que cela; il me faut la perfection de Christ. Dans ce temps-là le monde appelait les méthodistes: les parfaits; nous les plus-que-parfaits. Il y a trois classes de personnes: Ceux qui avaient compris et reçu cette puissance dans laquelle Christ marchait, la puissance de résurrection; ceux qui ne l'avaient pas; enfin les ennemis de la croix.

Le chapitre 4 nous présente la supériorité sur toutes les choses de la terre; le chrétien se trouve placé au milieu d'elles, mais il les domine. Je n'insiste pas sur mes droits; le Seigneur est près; si nous nous faisons des soucis, c'est en pure perte. Plus Paul était frappé et emprisonné, plus Christ lui était précieux. Le monde, qui s'agite autour de moi, ne me peut rien. Dieu est en paix. La joie est un état produit par des circonstances en Christ, cela va sans dire. La paix est une chose qui n'est jamais troublée; ainsi Dieu n'est jamais appelé le Dieu de la joie mais le Dieu de la paix. Au lieu de vous tourmenter dans votre coeur pour quelque chose que ce soit, allez et présentez toutes vos requêtes à Dieu. Je ne vous dis pas que vous en recevrez l'accomplissement; il se peut que ce ne soit pas bon pour vous; mais vous aurez la paix de Dieu, parce que lors même que les choses pourraient vous inquiéter, Dieu est toujours en paix; Sa paix garde le coeur. La question n'est pas de recevoir ce que nous demandons. Maintenant il y a une autre chose; Paul a appris à être content (verset 11).

C'est une chose remarquable de voir dans cette épître une âme qui vit au-dessus des choses visibles. L'énergie même, qui faisait de Christ son tout, le conduisait dans les épreuves. Chapitre 4: 19; «Mon Dieu» cela est de toute beauté. Paul dit: «Je réponds de Dieu, je le connais»; je l'ai connu dans la joie et dans la peine. Or, ce Dieu, que je connais, «suppléera, j'en réponds, à tous vos besoins».

Il y a souvent un piège à se mêler au mal, à s'y trouver même avec le désir d'y remédier; parce que, après tout, le mal est le ressort de notre énergie. La règle chrétienne est d'être simple quant au mal, et sage quant au bien. Lorsqu'on se mêle au mal cela donne, sans qu'on s'en rende compte, le désir de contester.

Jusqu'où pouvons-nous accorder des choses telles que la musique, la peinture, la toilette avec Christ? Si ces choses me sont un piège, je dois y renoncer entièrement; «tout ce qui n'est pas sur le principe de la foi, est péché». Les mêmes choses qui sont en piége à certaines personnes ne le sont pas à d'autres. Si je puis poursuivre ma vocation avec Dieu, tout va bien. Si je ne le puis, je dois abandonner ce qui me retient. C'est une chose individuelle envers Dieu; je ne puis juger de ce qui est un piège pour vous; si c'est un piège laissez-le.