Fragments

 ME 1873 page 478

 

La comparaison des différents Evangiles nous montre que «le royaume des cieux», dans Matthieu, répond au «royaume de Dieu», dans Marc et dans Luc, non pas absolument, mais en parlant d'une manière générale; car l'expression «royaume de Dieu» a une portée plus étendue, et est susceptible d'une application morale, tandis que l'expression «royaume des cieux» n'est jamais employée dans ce sens. C'est pourquoi à côté de l'expression caractéristique «royaume des cieux», que nous trouvons dans Matthieu, cet évangéliste se sert occasionnellement de l'expression de «royaume de Dieu», là où il n'aurait pas pu dire «royaume des cieux». Ainsi, quand Christ chassait les démons, comme il le faisait, il était évident que le «royaume de Dieu» était parvenu jusqu'à eux; tandis que le «royaume des cieux» ne pouvait pas venir véritablement, soit en mystère comme maintenant, soit en manifestation comme il viendra plus tard, jusqu'à ce que Christ rejeté et ayant souffert la croix, prît la place de Fils de l'homme glorifié dans les cieux. C'est pourquoi «le royaume des cieux», tout au travers de l'évangile de Matthieu, est déclaré ou supposé être proche, non pas venu; et dans cette acception d'un grand changement dispensationnel, Marc et Luc annoncent le royaume de Dieu comme étant proche et l'apôtre Paul, dans l'épître aux Romains (chapitre 14), comme ailleurs, donne à l'expression «royaume de Dieu» une portée morale, parce que la justice, la paix et la joie dans l'Esprit saint, sont les caractères immuables de son royaume, maintenant individuellement ou collectivement, comme à jamais, quand la terre sera ainsi gouvernée.

Jean ne parle du «royaume de Dieu» que dans le sens de ce qui est intrinsèque et divin, non pas de cet état dispensationnel que les autres évangélistes nous présentent comme étant alors proche, là où l'ivraie et d'autre iniquité peuvent se trouver aussi bien que le froment.

D'un autre côté, le levain, dans les paraboles, parait désigner l'extension de la profession doctrinale, assimilant davantage d'après une manière naturelle dans une sphère définie, plutôt que l'introduction ici du mal: les paroles du Seigneur et le contexte me font penser ainsi.