Daniel 12: 13

 ME 1874 page 437

 

«Mais toi, va à ta fin; néanmoins tu te reposeras et te relèveras dans ton lot à la fin de tes jours» (Daniel 12 : 13).

 

Quand les circonstances sont les plus adverses, et les perspectives terrestres les plus sombres, les consolations de Dieu sont les plus abondantes dans les âmes de ses enfants. Il y a en Lui, pour tous ceux qui se sont confiés en Jésus, une source inépuisable de bénédiction qu'on découvre le mieux en l'absence de toute autre source inférieure de joie. Il semble étrange qu'il en soit ainsi, — que le poids de maux de toute sorte, le sentiment de ce que le coeur lui-même est devant Dieu, «rusé et désespérément malin par-dessus toutes choses» (Jérémie 17: 9), — l'état de ruine dans lequel tout ici-bas se trouve, les souffrances d'une création qui soupire et est en travail, l'entière incapacité de tout ce qui est dans l'homme à répondre à sa vraie condition et à ses relations, l'accroissement de l'iniquité, la certitude du jugement à venir qui tombera sur tout ce qui nous entoure, — il est étrange, dis-je, que le sentiment de ces choses, si accablant pour l'âme, doive devenir le moyen de sa plus profonde entrée dans la bénédiction, même la bénédiction de ce que Dieu est en Lui-même, et du remède qu'il a préparé pour toute la misère sous le poids de laquelle le coeur gémit. Cependant il en est ainsi. Le sentiment du péché, éveillé dans le coeur par la puissance du Saint Esprit, devient un moyen d'amener celui-ci au sang précieux qui lave de tout péché, et à lui faire connaître l'amour merveilleux et les compassions de Celui qui le versa; et chaque douleur, à mesure qu'elle passe sur le coeur de celui qui est pardonné, sert à manifester plus profondément ce qu'est cette plénitude qui habite en Lui, qui, lors même qu'il soit le Très-Haut et le Tout-Puissant qui vit éternellement, fut l'homme de douleurs, et sut (Esaïe 53) toutes les langueurs de son peuple. Et il est doux d'apprendre ainsi de Lui, — de connaître sa sympathie pour tous nos maux, — d'entendre au milieu de nos douleurs sa voix pleine de grâce et d'encouragement, apaisant, guérissant, consolant, et nous parlant d'un monde à venir où le mal ne peut entrer, où la joie et le bonheur, la sainteté et la paix régneront pour l'éternité.

L'assurance d'une part personnelle à cette bénédiction à venir est ce dont le coeur a besoin pour être soutenu ici-bas, et notre Dieu dans sa grâce donne cette assurance. En repassant la vie d'Abraham, nous voyons (Genèse 15) que l'oeil du patriarche a dû percer une longue suite de tribulations qui attendait sa postérité, — une nuit d'affliction et d'oppression de la part d'un monde corrompu, bien faite pour rendre l'esprit las de contempler. Mais la révélation donnée à Abraham ne vint pas sans la parole de consolation. Il devait être délivré du mal à venir. «Tu t'en iras vers tes pères en paix». Abraham avait seulement un regard à jeter sur des malheurs dont il était préservé; sa propre part était plus haut, et au delà! Il en est de même pour le juste Daniel. Un temps de trouble, tel qu'il n'y en eut jamais, passa devant lui dans une vision prophétique. Pouvait-il le contempler, même à distance, sans en être accablé? Mais au milieu de tout sa consolation était grande. «Va à ta fin; néanmoins tu te reposeras, et te relèveras dans ton lot à la fin de tes jours.

Compagnon de pèlerinage, ces promesses ne sont-elles pas pour nous? — Le fidèle Abraham et le juste Daniel, ne sont-ils pas de la famille de la foi? (Galates 3: 7, 16, 29). Crois-tu en Jésus? «Tu te reposeras». Le péché est-il un fardeau pour toi? Es-tu en lutte avec lui? — Certainement «tu te reposeras» (Matthieu 11: 28). As-tu des tentations? Ton adversaire te tourmente-t-il chaque jour? «Tu te reposeras bientôt» (Romains 16: 20). Ta douleur est-elle grande à cause des maux auxquels tu ne peux porter remède? — Mènes-tu deuil à cause du déshonneur fait par toute la terre à Celui dont tu aimes le nom? «Tu te reposeras». Oui, tu te reposeras avec Jésus dans la maison du Père, car Il l'a promis. Ton lot est fixé, et tu t'y tiendras. Ton Dieu maintient ton lot (Psaumes 16: 5). Mets donc ta confiance dans Son amour, et que cet amour de ton Dieu soit ta portion déjà à présent. Souviens-toi qu'il est éternel, — qu'il ne change pas, — qu'il ne se refroidit pas. Son propos est de te bénir, et rien ne peut l'arrêter ni en empêcher l'accomplissement. Regarde donc en avant avec espérance, et attends avec patience. Veille, et attends le retour de Celui qui vient pour te prendre auprès de Lui-même. Encore un peu de temps et tu verras sa face. — Là est le remède à ton affliction. — «Tu te reposeras». — «Il reste un repos pour le peuple de Dieu» (Hébreux 4: 9).