Pensées sur Ephésiens 6: 10-20

 ME 1875 page 12

 

Il peut paraître étrange, à première vue, que l'Esprit de Dieu nous occupe tout particulièrement de la lutte, dans une épître où nous trouvons la plus riche révélation des privilèges qui nous appartiennent comme saints, et spécialement la relation avec le Père et celle de l'Epouse. Pourquoi parler ici d'armure? Mais c'est précisément là où elle est nécessaire, qu'il y a une place aussi privilégiée. Nous n'entrons jamais dans la lutte avant de réaliser nos privilèges. Ce n'est pas ici, remarquez-le bien, la lutte entre la chair et l'esprit, mais la lutte dans les lieux célestes contre la puissance spirituelle de méchanceté qui s'y trouve: ce n'est pas le même combat que dans l'épître aux Galates où il s'agit de la chair convoitant contre l'esprit (Galates 5). L'épître aux Ephésiens nous place dans la nouvelle création, dont Christ monté en haut est le chef, lui qui a emmené captive la captivité, et nous a si complètement délivrés de la main de Satan qu'il peut faire de nous des vaisseaux de sa gloire dans ce monde: c'est là ce qui nous place dans la lutte. Si nous avons saisi et que nous tenions ferme cette place, qui nous appartient dans le Christ Jésus, il faut faire notre compte que nous serons engagés dans un combat particulier. Nous ne pouvons passer le Jourdain sans trouver le Cananéen et le Phérésien dans le pays. Le désert met le coeur à l'épreuve, mais le désert n'est pas Canaan. En Canaan, il ne s'agit pas des exercices du désert, mais de lutte, non contre la chair et le sang, mais contre la puissance spirituelle de méchanceté dans les lieux célestes.

Nous nous sommes occupés ailleurs de notre mort et de notre résurrection avec Christ, de notre position dans les lieux célestes en Lui, et nous avons pu voir le prix de cette vérité qu'il est si important de saisir clairement. Cette position glorieuse est la part de tout chrétien, mais beaucoup ne la réalisent pas: ils ont besoin qu'on leur parle du sang sur le linteau des portes, plutôt que du passage de la mer Rouge, figure de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus qui nous a entièrement délivrés de l'Egypte.

La question tout entière du péché a été vidée à la croix. Comme l'homme fut chassé du premier paradis, parce que le péché était consommé, l'homme est introduit dans le second paradis, parce que la justice a été accomplie et que la question du péché a été vidée par Christ, assis maintenant à la droite de Dieu dans la gloire. Entre Dieu et les saints il ne reste pas un atome de la question du péché; mais les saints passent par des exercices de coeur; tout en eux est mis à l'épreuve dans le désert. Alors vient le Jourdain: les saints passent par la mort, et ressuscitent; ils entrent dans le pays de Canaan, et mangent «du blé du pays». C'est en figure ce que l'apôtre exprime au commencement de notre épître par ces mots: «Bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ», nous présentant ainsi la place qui nous appartient en esprit maintenant, et qui sera réalisée bientôt. L'épître tout entière porte ce caractère d'un bout à l'autre; elle nous voit en haut, dans les lieux célestes, selon les droits que nous avons à cette place; mais d'abord nous trouvons les Cananéens dans le pays. Nous sommes sûrs de notre place en Christ, mais ces ennemis de Christ ne sont pas encore mis sous ses pieds, et le fait même que nous sommes assis en lui dans les lieux célestes nous place dans une position de lutte avec ces ennemis spirituels. Quand on parle du Jourdain comme étant la mort, et de Canaan comme étant le ciel, on oublie que le combat caractérise Canaan. Dès que Josué entre dans le pays, un homme vient le rencontrer comme chef de l'armée de Jéhovah avec son épée nue à la main. L'armée de Jéhovah est un peuple racheté, un peuple si complètement serviteur de Jéhovah, que Jéhovah se sert de lui pour exécuter ses jugements contre ses ennemis. Comment Israël pouvait-il livrer les batailles du Seigneur contre la chair? Si Dieu se sert d'un peuple, il faut que celui-ci soit mort quant à la chair. Paul ne se tenait pas simplement lui-même pour mort, mais, quand il s'agissait du service, il portait toujours partout dans le corps la mort de Jésus (voyez 2 Corinthiens 4: 7 et suivants…). Il tenait complètement sous ses pieds tout ce qui était de Paul, en sorte que, pour lui, vivre c'était Christ, et rien de ce qui était de Paul n'apparaissait. «Nous qui vivons, nous sommes toujours livrés à la mort, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre chair mortelle…» Qu'est-ce qu'un homme mort et ressuscité a de commun avec le monde? Aussitôt que le Jourdain est franchi et que nous sommes non seulement morts et ressuscités, mais circoncis, ayant dépouillé le corps de la chair, mortifiant la chair, alors nous mangeons du blé du pays, l'opprobre d'Egypte étant roulé de dessus nous. Nous ne trouvons jamais la circoncision dans le désert. Qu'avons-nous à faire avec ce monde, comme morts et ressuscités avec Christ? Sans doute nous avons à traverser le désert pour atteindre la gloire, mais, étant un avec Christ dans le ciel, nous sommes les témoins et le témoignage de ce qu'un Christ céleste est dans le monde qui le rejette. Et, si vous savez tenir cette place, pensez-vous que Satan vous laissera tranquille? L'incrédulité, la superstition, la mondanité, — Satan en fait des instruments par lesquels il cherche à s'emparer des âmes. Les artifices de Satan sont des choses qui embarrassent et déconcertent, des «villes closes et fort grandes», — de grandes formes de piété sans la puissance, telles que nous les voyons de nos jours. C'est pourquoi nous sommes exhortés à revêtir l'armure complète de Dieu, afin que nous puissions tenir ferme contre les artifices du diable, et combattre contre la puissance spirituelle de méchanceté. Nous ne vaincrons pas par notre propre force, et nous avons à apprendre quelle est cette armure, dont nous avons besoin d'être revêtus.

«Tenez donc fermes, ayant ceint vos reins de la vérité». Les reins ceints de la vérité viennent les premiers: la soumission à la Parole marque l'état de notre âme; c'est pourquoi elle a ici l'a première place. Il ne peut y avoir aucune activité divine jusqu'à ce que «les reins» soient «ceints». Selon une figure usitée dans l'Orient où l'on ceint les longs vêtements qu'on porte, pour ne pas être entravé dans sa marche, l'âme est préparée et mise en ordre par la puissance de la vérité quand celle-ci lui est appliquée: les pensées, les intentions et les propos du coeur sont éprouvés par elle. Le Seigneur a dit: «Sanctifie-les par la vérité, ta parole est la vérité» (Jean 17: 17). Nous avons dans cette parole toutes les pensées de Dieu qui peuvent juger l'homme et lui apporter la bénédiction; et Christ en est le centre. Il était la lumière dans le monde; il mettait en évidence toutes les ténèbres qui le remplissaient, et il appliquait la vérité à tout ce qui s'y trouvait. Il manifestait tout ce qui est divin et céleste dans un homme, en contraste avec tout ce qu'il y avait dans les hommes. Les hommes tiennent le monde pour un lieu de délices, mais Satan est le prince du monde: on ne le croit pas, mais il s'est montré tel en amenant tous les hommes contre Christ, à la croix, et bientôt il se mettra à la tête du monde contre Dieu. La mort n'avait pas été annulée et vaincue, jusqu'à la croix. La vérité, Christ lui-même, vint dans le monde, discernant les pensées et les intentions du coeur. Quand la vérité est appliquée effectivement, les reins sont ceints, notre condition tout entière, au lieu d'être flottante et de traîner, est comme un vêtement «troussé», et nous sommes propres pour le service actif. J'ai affaire à Satan, et à conduire les batailles de l'Eternel, en lutte contre la puissance de méchanceté dans les lieux célestes: pour cela, mon coeur a besoin d'être d'abord éprouvé et d'être introduit dans un monde céleste. Christ nous a amenés là, et il dit: «Le ciel est-il dans ton coeur?» La vérité me révèle tout ce qui, en moi, est opposé à Christ, et tout ce qui est céleste, en Christ: ma condition est l'effet de la vérité. Lui était la vérité; moi, je la reçois de Lui. Je n'ai pas besoin d'une armure pour marcher avec Dieu, j'ai besoin de m'armer contre Satan.

 «Ayant revêtu la cuirasse de la justice». — C'est la seconde partie de l'armure, — la cuirasse de la justice, non de la justice auprès de Dieu; mais une armure contre Satan, mon âme étant en bon état et ma conscience n'ayant rien à me reprocher.

Ainsi armé, mes pieds marchent à travers le monde, «chaussés de la préparation de l'évangile de paix». C'est ici l'effet pratique de l'état de mon coeur; et quel état bienheureux! Quelle différence d'avec l'égoïsme qui dit: Il faut que je soutienne mes droits! Un homme qui est en paix avec Dieu, sera humble et débonnaire, comme a été Christ; il s'en va à travers le monde dans l'Esprit de paix, et porte à travers le monde le caractère et l'Esprit de Christ. «La paix de Dieu», une paix «qui surpasse toute intelligence garde le coeur et les sentiments». Un homme rempli de paix ne subjugue-t-il pas tous ceux qui l'entourent? Christ pratiquement jouissait d'une tranquille et parfaite paix; il la portait avec Lui dans tout ce à travers quoi il passait; en Lui, nous avons les fruits de justice semés dans la paix (*).

 (*) Voyez Jacques 3: 18.

Ainsi nous avons d'abord les reins ceints, la vérité de Dieu appliquée, pour placer l'âme dans une bonne condition; en second lieu, la cuirasse, la justice pratique; et en troisième lieu, les pieds chaussés de la préparation de l'évangile de paix. Maintenant nous avons, par-dessus tout, à prendre «le bouclier de la foi». Il n'est pas nécessaire que je m'occupe de moi-même, quoiqu'il soit parfaitement bien que je me juge moi-même: il faut que je sache avoir foi en Dieu pratiquement. Je ne suis pas appelé à confesser le péché, mais des péchés, en reconnaissant la méchanceté de ma nature; mais cette méchanceté ne peut jamais servir d'excuse au péché. Si je pèche, c'est que je n'ai pas tenu mon oeil fixé sur Dieu, et qu'ainsi je n'ai pas su réprimer les péchés, et tenir l'ennemi étroitement enfermé. «Le bouclier de la foi», c'est avoir l'oeil fixé sur Dieu avec la parfaite confiance qu'il peut nous garder et nous faire marcher dans la lumière comme Lui est dans la lumière. Satan peut faire ce qu'il lui plaît, et lancer ses dards du lieu où il se tient caché: ses traits ne peuvent pas percer le bouclier de la foi. Christ, comme homme, l'a vaincu; car Christ n'a pas seulement ôté le péché, mais, par la mort, il a rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, le diable (Hébreux 2: 14); et l'apôtre nous exhorte à «résister au diable» afin qu'il s'enfuie de nous (Jacques 4: 7). La chair ne lui résiste pas; mais si nous lui résistons, il sait qu'il a Christ devant lui en nous, et il s'enfuit. Il ne s'agit pas du pouvoir de Satan, mais de la foi qui regarde vers Christ. Les dards enflammés de Satan ne traversent jamais le bouclier de la confiance en Dieu: ma faiblesse est précisément ce en quoi la force de Dieu s'accomplit. Qu'y a-t-il de plus faible que la mort, — Christ crucifié en infirmité? Qu'y a-t-il d'aussi méprisable pour l'homme que la croix? Mais Christ crucifié est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. Quand nous reconnaissons notre faiblesse, alors nous avons de la puissance de la part de Dieu pour surmonter Satan. Nous avons affaire à un ennemi très subtil; il sait comment s'y prendre avec l'homme; il est plus habile que le plus sage des hommes. C'est pourquoi, quand vous voyez des hommes savants et intelligents se faire les apôtres de toute sorte de folies et de choses mauvaises, souvenez-vous que Satan est par derrière: ils usent de sa puissance, et lui se moque d'eux. Si nous laissons tomber le bouclier de la foi, les dards enflammés pénétreront en nous.

Quelle bénédiction de savoir que nous possédons Christ pour passer à travers tout avec Lui; et si nous l'avons Lui, tout le mal qui est dans le monde ne peut pas nous surmonter. Jésus n'a pas dit: Parce que je vais à mon Père vous serez victorieux du monde, mais il a dit: «Ayez bon courage, Moi j'ai vaincu le monde». Quoiqu'il en soit, nous avons a vaincre dans un monde où Satan, comme puissance du mal, n'a jamais été plus activement employé qu'aujourd'hui. Prenez donc «le casque du salut» et «l'épée de l'Esprit». Ayant pleine confiance en Dieu, nous pouvons lever la tête, parce que nous avons pour bouclier le salut. En premier lieu il faut la piété de la marche; ensuite, la paix de l'âme; et en troisième lieu, la confiance en Dieu et le salut, pour nous couvrir. Alors, le croyant peut être actif: il prend l'épée de l'Esprit et combat, à l'abri de tous les assauts de Satan; il peut être actif, et user de l'épée de la parole.

Mais nous ne nous jugeons pas toujours nous-mêmes; nous ne veillons pas toujours, pour nous rendre compte si nous marchons pratiquement dans la conscience que nous sommes tout entiers pour Dieu, en sorte que Dieu peut être tout pour nous quand nous sommes dans le combat. La première chose qu'il nous faut, si nous devons être actifs pour le Seigneur, c'est d'être en règle avec Lui. Voyez Paul: il se jugeait toujours lui-même; il mortifiait son corps et le tenait asservi (1 Corinthiens 9: 24-27). Il était toujours complètement pour le Seigneur, et le Seigneur complètement pour lui; il était toujours dans le secret de la présence du Seigneur. Il avait ainsi la puissance de Dieu pour le service, la force de Dieu s'accomplissant dans sa faiblesse. Il n'était pas embarrassé ou distrait par les circonstances, quelles qu'elles fussent; il ne se retirait jamais en arrière; il avait le secret du Seigneur et pouvait vaquer à son service selon ce que sa présence et sa gloire exigeaient. «Je m'exerce», dit-il, «à avoir toujours une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes» (Actes des Apôtres 24: 16).

«Priant par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l'Esprit, et veillant à cela avec toute persévérance et des supplications pour tous les saints et pour moi…» Après la parole de Dieu, nous avons maintenant «la prière»; ainsi, au chapitre 10 de Luc, nous voyons Marie aux pieds du Seigneur, écoutant sa parole; et puis, au commencement du chapitre 11, les disciples lui disent: «Seigneur, enseigne-nous à prier». Ensuite, plus loin, dans le même évangile, le Seigneur leur montre «qu'ils devaient toujours prier et ne pas se lasser». Les apôtres établirent sept hommes pour servir aux tables, afin de persévérer eux-mêmes dans la prière (Actes des Apôtres 6: 4). Quand le Seigneur était dans l'agonie de la prière, Pierre dormait au lieu de veiller; et ainsi Pierre s'en alla et renia son Seigneur, tandis que le Seigneur faisait «la belle confession» (1 Timothée 6: 13), après que, lorsque les soldats vinrent pour se saisir de lui, il eût montré une calme puissance. Si vous voulez savoir ce que c'est que la prière, voyez le Seigneur dans l'agonie du combat, priant à Gethsémané: c'est là prier, sans précipitation ni agitation, l'âme étant parfaitement calme avec Dieu. Dieu nous a-t-il donné d'être associés à ses intérêts? Notre coeur ne soupire-t-il pas ardemment après la conversion des pécheurs? Ne désire-t-il pas voir les saints représenter Christ plus parfaitement? Eh bien! il faut aller à Dieu pour cela, et prier sérieusement et ardemment, veillant pour cela avec toute persévérance en attendant l'exaucement. — Paul, en parlant de la prière pour les saints, emploie le même mot dont le Saint Esprit se sert quand il parle de la prière du Seigneur à Gethsémané; il dit: «Combattant toujours pour vous par des prières» (Colossiens 4: 12). Ce sérieux et cette instance dans les supplications nous les acquérons quand nos coeurs sont associés aux intérêts de Dieu et que nous savons que ces intérêts ont besoin d'être soutenus dans d'ardentes prières, avec des supplications, veillant à cela avec toute persévérance. J'ai besoin d'avoir affaire à Dieu dans la prière, si je prêche l'évangile. La prière est l'expression d'une entière dépendance de la puissance de Dieu; ce n'est pas seulement demander à Dieu certaines choses, mais c'est combattre avec angoisse pour la réponse. On regarde volontiers l'apôtre Paul comme élevé au-dessus de tous les autres et voguant, pour ainsi dire, par dessus leurs têtes; mais que dit-il, lui? — «J'ai été parmi vous dans la faiblesse, dans la crainte et dans un grand tremblement»…, et: «Je vous ai écrit avec serrement de coeur et avec beaucoup de larmes» (1 Corinthiens 2: 3; 2 Corinthiens 2: 4). La foi va à Dieu pour les affaires de Dieu; elle nous associe si réellement à Lui et à leur sujet, que nous en faisons nos propres affaires. Dieu prend pour ses serviteurs des hommes qu'il a délivrés par son Fils des mains de Satan, disant: Je veux que Christ soit glorifié sur la terre, et je veux que ce soit par vous. Quelque pauvres et faibles que nous puissions être, nous avons cependant les mêmes intérêts que Christ, et sa puissance s'accomplit dans notre extrême faiblesse. Quelle bienheureuse position pour l'âme qui en jouit, que d'être faits l'armée du Seigneur pour combattre contre ses ennemis et contre Satan. Ceux qui, dans le combat, sont à l'avant-garde, ont tout particulièrement besoin de «l'armure complète» étant tout particulièrement exposés aux dards enflammés, et plus que d'autres sur le chemin des pièges et des assauts de l'ennemi; les traînards ne courent pas les mêmes dangers. Mais à ceux qui marchent avec Dieu, dans une parfaite dépendance de Lui et avec une pleine foi en Lui, il sera donné plus de force pour faire face à tout et surmonter tous les obstacles; car, comme dit Jean: «C'est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi» (1 Jean 5: 4). Mais nulle part, il n'est besoin d'une prière et d'une vigilance plus incessantes que là où l'on est aux premiers rangs dans la bataille.

Pour rendre témoignage à Christ, nous recevons d'abord «le casque du salut» de Christ. Combien peu nous savons ce que c'est que de veiller pour prier! Est-ce que tout ce par quoi vous ou moi nous passons pendant la journée, est présenté à Dieu dans la prière et dans des supplications, par l'Esprit, veillant à cela avec toute persévérance et des supplications pour tous les saints? Pouvez-vous dire que vous persévérez toujours dans la prière? Vos coeurs s'élèvent-ils incessamment vers Dieu dans un ardent combat de supplications pour les saints? Je trouve que rien n'est si difficile et n'éprouve autant mon coeur quant à la bonne et juste manière de penser aux autres, que de me demander si mon âme est assez intéressée à eux pour que je puisse faire monter vers Dieu, pour eux, de continuelles et ardentes supplications. Pour faire ainsi, il faut que l'âme soit en règle avec Dieu. Autrement, je serai obligé de penser a moi-même, et mon intercession pour les autres se trouvera interrompue. C'est une chose glorieuse que de marcher avec Dieu dans la lumière pour être capable de prendre ses intérêts et de les soutenir, et, revêtus de cette armure, de tenir ferme contre Satan. Satan n'a aucune puissance contre ceux qui sont fidèles à Christ. Etre fidèle à Christ, c'est autre chose que de s'appuyer sur la sagesse humaine. Satan est beaucoup plus intelligent que tous les hommes savants d'ici-bas. Vous verrez toujours que c'est là où l'on ne se repose pas entièrement sur la rédemption, que Satan a le plus beau jeu avec tous ses artifices. Si, connaissant réellement l'oeuvre accomplie de Christ, on se reposait pleinement sur une complète rédemption, toute la superstition et le formalisme n'auraient aucune raison d'être; le fondement de ces systèmes c'est qu'il faut que l'homme fasse quelque chose pour mettre son âme en règle avec Dieu. Mais si Christ a vidé toute la question pour moi, je n'ai plus besoin de leurs moyens pour la vider. Ils peuvent bien dire de belles choses sur l'incarnation, mais ils ne supportent pas d'entendre parler de l'oeuvre accomplie de Christ ou de notre place auprès de Dieu comme chose établie par la rédemption une fois pour toutes, et à jamais. Les sophismes du rationalisme et de l'incrédulité sont sans effet sur une âme qui connaît Christ et qui a Christ demeurant dans le coeur.

Oh! chers amis, que le Seigneur nous garde dans une plus complète dépendance et une plus incessante communion avec Dieu, nous faisant marcher toujours dans la présence de Dieu et dans la lumière jusqu'à ce jour bienheureux, si proche, où Christ se lèvera et nous prendra auprès de Lui!