L'homme riche et le pauvre Lazare (Luc 16: 19-31)

 ME 1876 page 256

 

«Il y avait un homme riche qui se vêtait de pourpre et de fin lin, et qui faisait joyeuse chère, chaque jour, splendidement. Et il y avait un pauvre, nommé Lazare, couché à sa porte, tout couvert d'ulcères, et qui désirait de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; mais les chiens aussi venaient lécher ses ulcères». Mais voilà qu'en un instant, en un clin d'oeil, la scène tout entière change. L'homme riche, vêtu de pourpre et de fin lin, qui faisait joyeuse chère chaque jour splendidement, est surpris par la mort, et tout est changé en un moment. Au lieu des vêtements de pourpre et de fin lin et de la chère splendide, sa part maintenant, ce sont les profondeurs de la misère dans l'enfer, là où tous les mondes ne pourraient procurer une goutte d'eau froide pour rafraîchir la langue de celui qui est dans les tourments. «L'homme riche mourut et fut enseveli». Ses funérailles sans doute furent aussi splendides que l'avait été sa vie; «mais il éleva ses yeux, étant dans les tourments, dans l'enfer». Longtemps avant que la pompeuse cérémonie de l'ensevelissement fût terminée, ses yeux étaient ouverts déjà à sa terrible condition. Quel changement pour lui Mais hélas! hélas! c'est un changement final: l'homme est là pour l'éternité, et il le sait! Ses yeux sont ouverts. Ils avaient été volontairement fermés à la vérité sur la terre; mais maintenant ils sont ouverts, et il ne peut plus les fermer désormais.

L'incrédulité peut se bercer quelques jours dans le rêve de la non-éternité des peines des méchants, mais les rêves trompeurs du temps disparaîtront dans les flammes de feu. «Qui d'entre nous pourra séjourner dans le feu dévorant? Qui d'entre nous pourra séjourner avec les ardeurs éternelles?» Ainsi se lamentent (Esaïe 33: 14), dans leur amertume, les hypocrites et ceux qui n'ont que les dehors de la piété, en Sion; ils reconnaissent que le feu dévorant, que les flammes éternelles, sont devenus le lieu de leur demeure; leurs cris d'angoisse ne peuvent atteindre maintenant aucune oreille de miséricorde, ne peuvent amener aucune main secourable; mais dans leur état sans espoir, ils crient cependant: «Qui d'entre nous pourra séjourner avec les ardeurs éternelles?» Oh! la terrible parole, l'écrasante pensée: «séjourner avec les ardeurs éternelles!» Mieux vaut de beaucoup être comme le pauvre Lazare, avec la foi en Christ, que de posséder tous les trésors du monde, sans cette foi.

Pour Lazare aussi, quel changement soudain. Il était habitué d'être couché à la porte du riche, tout couvert d'ulcères, et il aurait voulu se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; même les chiens venaient lécher ses ulcères. Quel contraste! L'un de ces hommes se traitant splendidement, vêtu de pourpre et de fin lin, mais sans Dieu, vivant pour lui-même; l'autre, un pauvre mendiant couvert d'ulcères, dans les haillons, souffrant, sans ami: mais il croyait Dieu, et vivait pour Lui. Pour Lazare aussi un changement subit arrive; il meurt aussi. Il n'est pas question de ses funérailles; elles se réduisirent à rien peut-être; mais «il fut porté par les anges dans le sein d'Abraham».

Le riche d'autrefois, pauvre et tourmenté maintenant, voit de loin Abraham, et Lazare dans son sein; — quelle vue pour lui! Cela est-il possible? Ceux qui seront perdus verront-ils ceux qui seront sauvés? C'est une parabole, sans doute; mais le Seigneur ne veut pas nous induire en erreur; tout est parfaitement clair dans ce qu'il dit: «Et étant en hadès, élevant ses yeux, comme il était dans les tourments, il voit de loin Abraham, et Lazare dans son sein».

Lecteur, cher lecteur, quelle sera ta place, — ton avenir, — ton éternité? Saisis Christ par la foi. Que lui, Christ, soit ta bienheureuse part maintenant, ton trésor, — ton repos, — ton attente. Il mourut pour des pécheurs tels que l'homme riche et que Lazare, tels que toi et que moi; — mais ceux-là seulement qui croient en lui sont sauvés. Bienheureux sont tous ceux qui se confient en Lui!


Le contraste entre la fin du 15e chapitre de Luc, et la fin du 16e est des plus solennels.

A la fin du chapitre 15, le Seigneur soulève le voile et nous montre l'intérieur de la maison du Père: Le prodigue est là, vêtu de la plus belle robe, un anneau à sa main, des sandales à ses pieds, jouissant des fruits et des témoignages de l'amour d'un père. A la fin du chapitre 16, le voile est soulevé aussi, et le Seigneur nous montre l'intérieur de l'enfer, et là, nous voyons une âme tourmentée dans les flammes. Terrible contraste! Deux pages si rapprochées l'une de l'autre dans le livre de Dieu! Il en est de même pour les chapitres 20 et 21 de l'Apocalypse: le premier finit par «l'étang de feu», le second s'ouvre par «la sainte Cité». Quel contraste encore! Deux pages si rapprochées!

Lecteur, quelle sera votre part? Hâtez-vous! ne tardez pas! Allez à Jésus; «aujourd'hui est le jour du salut». Hâtez-vous, avant que la porte soit fermée!