ME 1877 page 279
Il faut distinguer entre la responsabilité et la dépendance, en reconnaissant pleinement la première, que je crois très importante à maintenir dans son intégrité. Mais si l'on prend ce principe de la responsabilité seul, on se décourage nécessairement. La pensée de la dépendance de Dieu renferme en elle la force de Celui de qui nous dépendons.
La responsabilité du chrétien, il me semble, le tient constamment sur le qui-vive, comme une sentinelle placée à un poste avancé, et il y a pour cette âme un travail qui lui donne quelquefois la crainte de manquer à la responsabilité sous laquelle elle se voit placée, ce qui doit nécessairement lui ôter de la joie et du courage. La dépendance bien réalisée laisse à Dieu toute la gloire de son action dans l'âme du fidèle, selon ce qui est dit, et les résultats de cette dépendance honorent Celui qui produit le vouloir et le faire, pour y marcher.
Toutefois nous avons toujours besoin d'être rendus intelligents en toutes choses (2 Timothée 2: 7), afin de ne pas pencher trop d'un côté quant à la responsabilité, et afin que, tout en voulant être conduits par la grâce, nous ne retournions pas à la loi.
C'est étonnant jusqu'à quel point on peut être près de la source et ne pas la voir, comme la pauvre Agar (Genèse 16). La bouteille d'eau ne dure pas dans le désert.